LE JUSTE MILIEU... PART TWO...

C'est un truc de malade de voir à quel point je deviens anglophone. Non mais c'est vrai, ça met du "night" par-ci, du "forever" par-là et tout de suite, je me transforme en hôtesse de l'air. Je suis cosmopolite à moi toute seule...

Mon ami J., rempli de toute se testostérone, me dit un jour, qu'il ne comprend pas mon "frénétisme" fashion. Sa bouche, pincée, presque suspicieuse, me dit que ça doit cacher quelque chose cette course à l'avant-garde.
Mi-gênée mi-affirmée, je lui dis que je ne suis à l'avant-garde de rien mais, qu'effectivement j'ai un mal fou avec les vêtements qui se popularisent. À trop les voir, à savoir que tel mouvement devient commun, abordable, connu, me le rend immédiatement antipathique.
Je ne supportais pas porter pareil que les autres, pas pour faire mon intéressante, juste parce que la popularité rend l'objet tant désiré, tant porté, tant "moi", insipide. Il ne s'agissait pas d'une démarche réfléchie encore moins consciente mais force est de constater que l'ennui était immédiat.

J., toujours motivé par ses hormones mâles me parle de ses t-shirts de rock fièrement trouvés en concert, de ses jeans débraillés à force de portage, de ses Converse éliminées et me dit qu'il les aime parce que ces vêtements, ils sont lui. Ils racontent quelque chose, lui rappellent du bien et du moins bien, ils vivent sur lui depuis tant d'années qu'ils le connaissent bien... Qu'ils ont eu le temps de s'apprivoiser...


Ma phase "excentrique" ne s'encombrait jamais de nostalgie, de tendresse voire de sentiments à l'égard des habitants de mon armoire. Mes vêtements n'avaient pas le temps de se poser sur moi. Je n'avais pas le temps de les connaître. Je n'avais pas le temps de leur permettre d'être, au bout du compte, un peu moi.
...
...
Comprendre ce qui me va, savoir pourquoi je préfère tel pantalon à telle jupe, ça aurait voulu dire que je consentais à savoir, au bout du compte, qui j'étais... Et je n'étais pas prête pour le consentement...
Que j'acceptais de savoir ce que je voulais, ce que je ne voulais pas, ce qui était joli, ce qui ne l'était pas sans que cela soit douloureux puisque, au bout du compte, ça me permettait de poser simplement des limites.
Même si la mode est futilité elle est extrêmement révélatrice du rapport que l'on entretient avec soi. Révélatrice du sérieux que l'on met à se présenter au monde, c'est maintenant si réfléchi que ça n'est pas anodin.
Ne plus se gaver de tendances implique une introspection, une réelle assurance de soi, de son corps et de sa globalité que ce travail, ne peut pas se faire à "la va comme je te pousse". Attention, je n'ai pas réfléchi des heures pour savoir "oui, la vie, la mode, le monde, moi tout ça...", non mais de manière intuitive, les choses se sont mises en place naturellement, à un rythme lent mais je crois efficace.

J'ai éliminé la couleur pour ne plus mettre que du blanc, du noir, du gris par kilos, du marine, du pâle... Que du passé ou presque.
Je suis allée vers une forme d'uniforme non par fainéantise mais par goût.
Le matin, mon œil habitué au reflet qu'il reluquait, se disait comme un grand que certes, je portais pratiquement la même chose hier, mais que c'est bien comme cela que je voulais me présenter au monde. La plus jolie possible et la plus sobre possible.
Mes cheveux avaient poussé pour prendre de plus en plus de place dans mon apparence et je savais, a posteriori, qu'il ne fallait pas que j'en fasse des caisses avec:

1) Une jupe colorée et froufroutée.
2) Des collants à pois verts si jolis mais si flagrants.
3) Un gilet léopard bien bien chaud.
4) Des chaussures qui brillent de milles feux comme une boule au Macumba Fucking.
Je n'ai jamais eu le sens de la mesure...

Et la juste mesure est arrivée... Oui parce que c'est pas fini cette histoire, i'll be back tomorrow...
Je pourrai me mettre à l'espagnol remarquez, ça changerait...

Commentaires

Anonyme a dit…
J'ai beaucoup aimé ce post dans lequel je me suis pas mal retrouvée (évidemment! :)) dans le côté, tout ce que qui est porté par tout le monde devient banal et ennuyeux à force de les voir partout, tous ces it trucs qu'on doit absolument avoir pour être la it girl du moment. (parfois, j'avais peur de passer pour une snob... mais tu me rassures, en fait, non! :D)
Ca me lasse plus qu'autre chose et ça a même un côté répulsif...
Enfin, je dis ça, je ne dirais pas non à quelques it du moment, comme le Billy (mais bon, apparemment, c'est it-dépassé vu que c'est de la saison dernière...) ou un 2.55 par exemple... :D
Je ne sais pas si c'est de la confiance en soi, de ne pas suivre toutes les it tendances (parce que perso, je n'ai pas l'impression d'en avoir enormément), c'est peut-être juste que je suis moi aussi trop sentimentale avec les vêtements, que j'aime mettre des vêtements qui, je le crois, m'iront bien et dans lesquels je me sentirais bien, dans lesquels je me sentirais moi, et pourquoi pas belle.
Et puis, quand j'achète un nouveau vêtement et qu'une copine me dit "c'est tout à fait toi", j'ai l'impression d'avoir réussi. (même si parfois, j'ai un peu douté sur le fait que ce soit un véritable compliment! :))

(désolée pour ce premier commentaire un peu long! :))
Anonyme a dit…
converses élimées et non eliminées ...
Marie a dit…
melle c la futile: merci...
Bien sûr que si tu es snob, je le suis, plein le sont... C'est ça qui est bon!!
Si tu veux des it du moment, c'est peut être simplement que tu les aimes eux, pas leur it truc... c'est ce qui fait la différence je crois!

Anonyme: Dieu tu m'en apprends unes belle. Je ne le savais pas, je ne vais même pas faire genre c'est une faute de frappe.
Je vais laisser le texte comme ça, avec une gogolerie dedans...
Anonyme a dit…
C'est la trentaine, ça! De la bonne base, du bon classique, plus besoin d'en faire des caisses, de l'achat intelligent, une petite fantaisie de temps en temps! Et je me demande toujours si Steve McQueen aurait porté ce que je suis sur le point d'acheter, ce qui m'évite bien des erreurs! C'est à peu près là que se trouve mon juste milieu à moi!
Anonyme a dit…
Maxime : Steve Mc Queen, la classe pour la référence vestimentaire !.
(bon en même temps quand je dis classe je pense très vite à John Abitbol moi...).

Passoyons.
Anonyme a dit…
La mode à mes yeux c'est un truc bien plus perso, une attitude, une évidence d'un vêtement qui prolonge tes mouvements et ton corps qu'un banal it-truc !. Ca me dit rien de me transformer en Lindsay Lohan et toutes ses copines et franchement si personne ne se rend compte que ces filles sont juste payées pour arborer les marques et qu'elles sont surtout femmes-sandwichs à défaut d'actrices... donc les it bag, ouais, bof !.

D'ailleurs je suis souvent perplexe devant certains blogs où les nanas revendent très vite leurs acquisitions voire quasi immédiatement : on est plus dans l'envie de posséder mais qui se lasse vite... En psychologie ça s'appelle l'appartenance aux groupes sociaux et de la nécessité de posséder les mêmes codes pour se garantir de faire partie voire d'exister en étant chef(taine) de meute et de tendance...

Certaines d'entres elles achètent à peu près tous les jours ou au moins tous les 3 jours (que ce soit de la sape, du make-up, des bricoles qui misent bout à bout ont de jolies sommes rondelettes...) : je me demande toujours un peu qui peut se permettre de vivre comme ça aujourd'hui ?. Alors que si tu ouvres un peu les yeux et que tu considères un peu ton entourage : y a souvent des gens avec des petits moyens qui bossent dur pour joindre les 2 bouts ?.

Alors mon côté j'épure c'est réfléchir : si j'ai vraiment envie de me payer un it-truc (au hasard une nouvelle paire de UGG qui rendent l'âme pitoyablement et qui ont étées reniées à grands cris par la sphère bloggesque tout ça pour actuellement devenir LE it-truc pasqu'elles sont mentionnées comme musty dans ELLE : je me marre !.) et ben j'attends je mets les ronds de côté et surtout j'investis !.

Si je dois mettre au minimum une centaine d'euros dans un trucs c'est pas pour m'en lasser le mois d'après ou m'offrir plein de petits clônes (oui pasque des fois mon it-truc (bag) j'ai peur de l'abimer...

Bref, c'est un vaste débat qui n'engage que moi...

Et donc... Qu'est-ce que je disais déjà ?.

En terme de sape, une nana comme la Birkin, dont le style est on ne peux plus épuré, ou une Isabel Marant m'impressionne déjà vachement plus qu'une Carrie Bradshaw for example !. C'est joli, c'est osé, c'est coloré mais c'est pas pratique et ça masque la personne je trouve, comme un déguisement. Or c'est surtout la personne que j'ai envie de voir plutôt qu'une vitrine !.

Et puis faut pas oublier que la mode ne se renouvelle pas vraiment : les mêmes tendances reviennent encore et toujours inlassablement : raison de plus pour bien épurer et miser sur du bon basique !. Ma grand mère se marre encore de voir des trenchs Burberry de nos jours !. Comme tu le disais dans ce très joli post dédié à ta grand mère, Marie, on n'a rien inventé !. Et sûr ce, je vais mourir en grelottant dans mon lit (la grippe, cette pute !).
Marie a dit…
Maxime: Steve Mac Queen!! Je n'ai pas de référence élégante comme ça... Quel dommage... C'est un joli commentaire en tous cas, il m'a fait sourire tendrement, ce qui est bon signe.


Buffy: Whaou. J'aime les coms longs... c'est mon côté "digressive" je crois.
Plein de choses sont dites... Certaines me ressemblent diablement.
Tiens pour changer, je vais parler de moi...
À ma très grande époque je dépensais bien plus que 300euros par mois pour me saper, la compulsion qu'ils appelaient ça et, ils n'avaient pas tort les autres.
Et j'ai eu beaucoup de choses dont je me suis débarrassée petit à petit. Je les ai revendues, j'avais guère le choix ceci dit.
Le dreyfuss, les jacobs dans tous les sens, du Marant, du Bruno, plein de trucs très à la mode à l'époque qui, il ne faut pas mentir, me faisait exister dans une autre caste.
Et ça j'aimais bien. Vivre très au-dessus de mes moyens était le cadet de mes soucis, il fallait que je possède pour exister dans une autre sphère sociale que la mienne.
Ma consommation n'était que remplissage et appartenance à, ce qui me paraissait, intouchable... Sauf que je me suis trompée de quête. C'est celle de la grâce vestimentaire qui m'intéressait et celle-ci, elle ne s'achète pas...
Anonyme a dit…
Aaah... mais ma belle si tu savais à quel point on se ressemble !. Bien des choses que tu as exprimé ici sont limites copies-conformes de mes pensées... C'en est hallucinant même !.

Ce fut un pas à franchir de venir écrire (pasque je lis surtout les blogs et que je n'aime pas trop y participer) mais je ne regrette pas du tout !.

Ce qui me plait c'est que tu aimes la mode, tu la commentes, etc... mais surtout tu ne parles pas QUE de ça !. j'adore tes disgressions, tes questionnements que je partage bien souvent !.

Bref... si c'est pas de la déclaration, ça ;-p !.
Anonyme a dit…
Pareil je me retrouve bien dans ton billet...
La mode c'est compliqué, chacun son interpretation, le principal se sentir bien, se sentir soi même.
Marie a dit…
Buffy: Épouse moi. J'arrête pas de te le dire...
Je suis en tous cas bien contente que tu ais décidé de la ramener dans ma maison blogguesque...
Le bisous pour cette journée pluvieuse chez toi aussi rassure-moi...

Olivia (à Paris): Voilà c'est exactement ça... On est toutes pareilles... Oh mon dieu, on est toutes pareilles.
MILF a dit…
Même pas qu'il pleut, Chiquita !.

Il a fait beau !. Royal le Sunny !.

Mais je n'en ai point profité toute occupée à me moucher consciencieusement devant la téloche avec les petiots !.

Elle est dure ma vie, pouuuf !.
MILF a dit…
Et le bisous aussi au fait !. Pffff chuis bien trop évaporée du cerveau en ce moment moi !.

(Pis t'auras donc compris que je change de pseudo pour me lancer aussi dans l'écriture bloggesque et ça c'est rien que majoritairement grâce à toi Choupine !).

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