JOURNAL D'UNE APPRENANTE PHASE 2

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Bonjour à tous, ça fait méga longtemps que j'avais commencé cette série de billets "Journal d'une apprenante", dans laquelle je tentais de vous expliquer quelles avaient été les phases de ma reprise d'études.

Le premier épisode (zarma le truc c'est Les Soprano) est disponible ici au cas où.

Dans le billet d'aujourd'hui je vais rentrer dans le dur, aborder les difficultés que j'ai rencontrées et les changements "identitaires" qui en ont découlé.


 Phase 2 / EGO ET DECONSTRUCTION : 

Si comme moi, vous envisagez de reprendre vos études après un certain nombre de mois (années) de loose sociale et professionnelle, vous allez peut-être vous apercevoir  que vous vous serez construit une carapace identitaire dans laquelle tout n'est pas joyeux mais dans qui vous aura empêché de ne pas trop vous lamenter.

La mienne (de carapace) s'est construite à l'aide de certaines certitudes que j'avais et qui me permettaient de ne pas trop perdre la face.

Ces constructions ressemblaient à une petite mythologie qui me tenait chaud quand ça caillait : 


Une meuf qui certes n'est pas dans une réussite flamboyante (ni dans le taf, ni dans le blog d'ailleurs mais ça je vous en reparlerai un autre jour, c'est pas le propos) mais qui de toutes façons ne donne pas tout ce qu'elle a alors ça ne veut rien dire. ( Ouais on pourrait s'en foutre de réussir et être à peu près peinard avec cela mais je vais arrêter de me mentir. C'est important pour moi de réussir ce que j'entreprends ).
Oui parce que je vous bassine avec Spinoza et ma croyance très relative au libre-arbitre, mais la vérité c'est que dans ma chair à moi, alimentée par des années de culpabilité, je suis loin, de ressentir les choses avec le cool nécessaire.

Donc je disais, ne pas être à fond dans ce que l'on fait, ne pas donner son maximum  maintient dans l'illusion confortable du : " Je ne donne pas tout, ceci expliquant donc cela. Un jour ce putain de déclic je l'aurai et ça changera tout".
Je me vivais comme une personne douée mais en sommeil. ( Je suis un peu gênée et vaguement honteuse de vous l'écrire tant je vois que c'est ridicule mais quitte à analyser autant y aller franchement ... ).

J'ai vécu la majeure partie de ma scolarité comme cela, en n'étant clairement pas à fond. Je pense que si j'ai donné 20 % c'est bien !
Vite fait, mi-figue mi raisin. J'ai grosso modo pas foutu grand chose mais ça passait toujours. Ca passait moyen mais ça passait. Alors pourquoi j'aurais fait plus ?

Le côté "moyen" de mes résultats me suffisait bien, j'ai toujours aimé la glande et ai une franche propension à la procrastination.

Mais en reprise d'études, le côté, "j'ai 10, ça passe, ça me va" ne me suffisait, d'un coup, plus du tout.
Je devais me prouver que je pouvais le faire. Voir ce que ça fait quand je travaille pour de vrai.
J'sais pas c'est devenu important pour moi ... J'ai arrêté de croire que la réussite était un truc inné et ai considéré que c'était le bon moment pour voir de quoi j'étais capable en faisant plus. Pas un peu plus, nettement plus.

La relative sensation d'échec que je me traînais m'avait comme qui dirait radicalisé et a surtout été le point de départ de ma "vrille".

Je me suis trop longtemps cachée derrière des conditions pas réunies et une hypothétique réussite pour continuer à me raconter des mythos.

En plus d'apprendre un métier, cette formation est devenue aussi, un questionnement profond sur ce qui j'étais et sur la notion même d'identité.

Reste-t-on la même personne toute sa vie ? Change-t-on ? Avons-nous la capacité de la faire ?
C'est ces choses là que je questionnais, étais-je la même personne que celle qui était rentrée en 6ème ?

Bon là, vous vous dites que "ben cool du coup c'est quoi son problème ?   (enfin j'imagine).

Le problème c'est que vouloir réussir mon année était une chose, mais les conditions pour y arriver c'était autre chose.
Il m'a fallu passer par une vraie mise au travail "scolaire" que le glandeuse procrastineuse n'avait jamais vraiment expérimenté et franchement j'avais du retard.

Cette mise au travail ne s'est pas naturellement faite, elle s'est faite dans la douleur et l'humiliation (petite mais quand même).

Je vous raconte ce qui s'est passé.

(Ci-dessus un post RTT )


Novembre 2016 

Qui dit retour à l'école dit notes et évaluations.
Alors que je m'en suis toujours plus ou moins battu le coquillard des notes, là ça a pris une importance hallucinante.
J'ai tout mélangé dans ma tête : l'apprentissage et la performance.
Je voulais de bonnes notes (histoire de justifier ma mythologie).

Et comme toute élève qui a vaguement bossé durant sa scolarité, je n'avais aucune notion de ce que travailler VRAIMENT voulait dire.

Du coup, j'ai augmenté la quantité de travail que j'avais toujours fait en me disant que ça suffirait.
Effectivement ça suffisait, pour avoir le moyenne en tous cas... Mais je vous rappelle que j'avais envie de plus... Et plus nécessitait plus de travail que je n'en avais jamais fourni ...

Contexte : une présentation orale devant deux profs.
Je suis modérément préparée.
Voire très modérément.
Mon oral n'est pas catastrophique mais clairement pas transcendant !

C'est mon premier oral et sincèrement j'avais abordé cette année scolaire en me disant que l'oral était mon point fort.
J'ai donc pris cet exercice par dessus la jambe.
Même si j'ai l'habitude de l'oral, je retombe dans mes travers en imaginant que je peux me passer de travailler et que mon "oralité" suffira le cas échéant.

(Erreur de débutante continuer à croire que le "don" dispense de travailler. Être bon c'est être bien préparé.)

Alors c'est pas le pire parce qu'il y a une suite.
Quelques jours plus tard, la prof en question nous distribue les notes et j'ai la moins bonne de ma promo (ce que j'avais clairement envisagé) et elle vient me voir.
Et là, alors que je suis déjà un peu au bout de ma vie en me disant que je me suis surestimée, que cette formation c'est trop pour moi, qu'une fois confrontée au réel, ma mythologie a nettement moins de gueule (le tout les larmes aux yeux et la gorge serrée #DramaQueen) ma prof vient me voir, devant le reste de ma promo avec une mine de circonstance et me dit "Ah ouais donc toi Marie, trop émotion dans ton oral . Et c'est marrant parce que tu donnes l'impression de tout comprendre... " (le hors champ de sa pensée là c'est "en fait pas du tout tu comprends rien")

Je me décompose, elle continue (ma pote de promo tourne la tête et se barre sentant bien que ça pue ...) "Tu sais si tu es trop en difficulté, tu peux faire le M1 en deux ans... "

(Marie pleure pas pleure pas t'es digne putain de putain de putain)

" Bon, cet oral nous a aussi permis de cibler les capacités de chacun (en 12 minutes sans pression donc. Ca fait 30 ans que j'essaie je suis à peine sur une piste, ces mecs sont forts #LaSeumarde) et de vous attribuer un directeur de recherche. Comme tu es en difficulté ( -__- #EnPutainDeRoueLibre) on a décidé de te mettre avec M. 
Comme le directeur de mémoire ne note pas les étudiants qu'il a suivis et que M. est très exigeante,  ça te permettra d'être évaluée moins durement".

Et c'est comme ça qu'elle m'a achevée. Putain... 12 minutes qui m'ont fait passer de l'espoir à l'idiote.

Le tout annoncé, sans pression,  à 9 heures du mat' un lundi matin.
Au vu de mon sens du drame il était évident que j'étais niquée pour la journée (aka être au bout de la honte et donner le change pour ne pas passer, comme à l'instant,  pour la reine des seumardes auprès de ma promo que j'adore et qui me regardait avec des yeux ronds et l'envie de me prendre dans ses bras #PeutÊtreJeMemballe ).

La journée, comme prévu, a été bien pourrave.

Là je me marre mais ce jour là j'ai failli arrêter.
Mais M. (la fameuse directrice de mémoire) m'a aidé à y voir plus clair.

Mais ça ne s'arrête pas là bien sûr sinon ma fin pétrie de honte est pourrie.

On est qu'en novembre et j'ai déjà été longue.


Je suis sortie de ce mois de novembre là l'ego en miette et ma mythologie à terre. (En plus avec mon amoureux c'était le bout du bout et je suis sûre que je devais être en SPM comme la moitié de mon cycle #LaVieCetteChienne).

Donc cette phase, m'a permis de comprendre que je n'étais pas ce que je croyais être depuis des années. Je n'étais pas une" douée en sommeil" (#Crâneuse), j'étais autre chose  ("une limitée" dixit ma prof).

Mais sur le moment je voulais juste que ça s'arrête pour retourner au chaud dans mon fantasme.

Mais ça a continué et je vous raconte ça bientôt (Re-zarma Les Soprano).

Love et bonne journée la jeunesse








Commentaires

Cla a dit…
Quel suspens insoutenable ! je veux absolument la suite !
moi j'étais une vraie "douée", du coup je n'ai jamais travaillé et j'avais quand même d'excellentes notes. J'ai fait par la suite une belle "carrière", très linéaire... et pourtant.
Je ne dis pas ça pour me vanter du tout, au contraire, pour dire une chose qu'on ne dit pas assez souvent : être "douée" m'a fait vivre moi aussi dans un état semi-végétatif. Comme j'étais bonne, ben j'avançais tout droit. Jamais je ne me suis réellement posée la question de ce que je voulais faire, parce que j'avais tous les moyens de l'éviter. Et je suis restée une glandouilleuse : sauf que dans la vie professionnelle si tu fais le strict minimum, ben tu n'avances pas, et tu es le seul à y perdre. Il n'y a pas de figure parentale à contenter, tu fais les choses POUR TOI, avec ta propre motivation, et là je suis beaucoup moins forte. Du coup paradoxalement je n'ai pas une très bonne estime de moi de ce côté là...
bise Marie, c'est très intéressant cet article
Camille a dit…
Putain, j'ai l'impression de m'entendre ! Moi aussi j'ai toujours pensé que j'étais "une douée en sommeil" : j'ai toujours eu des notes correctes, plutôt pas mal même, pour un minimum d'efforts (on révise la veille pour le lendemain et puis c'est bon).

Et puis là... Je prépare un concours. Un concours, c'est pas comme à l'école, ça ne se contente pas de la moyenne. Non, il faut être meilleur que les autres (1 place pour 10 inscrits, voilà la donne). Du coup, tous les jours je me bats avec moi-même, contre mon inertie naturelle pour apprendre du droit, des finances... bref, des trucs qui ne s'improvisent pas.

Il y a des jours où je suis plus motivée que jamais, telle une guerrière, et des jours où j'ai juste envie de m'allonger au sol de désespoir tant le but me semble impossible à atteindre... (et que j'aimerais tellement faire autre chose que réviser...)

Même si ça fait mal, je suis persuadée que ce genre de "coup de pied au cul" fait du bien parfois... C'est ce qui fait qu'on évolue, change dans le bon sens ! J'ai hâte de lire la suite en tout cas !
Camille a dit…
Et j'ajouterais même que travailler c'est se mettre en danger...

Quand tu as une note mauvaise ou moyenne, c'est facile de se réfugier derrière "ouais mais j'ai pas travaillé, c'est normal..."

Alors que quand tu as une mauvaise ou moyenne note et que tu as bossé, en quelque sorte ça remet en cause tes facultés intellectuelles (en tout cas c'est comme ça que je le perçois : "si je bosse et que j'obtiens une sale note, c'est que je suis bête")
C'est débile, je suis bien d'accord. Mais n'empêche que je me suis réfugiée derrière ça (ne pas foutre grand chose) pendant des années, par peur de découvrir que je n'étais pas aussi intelligente que je le pensais...

Et il y a aussi une question de fierté par rapport aux autres... La honte d'échouer malgré le travail. Pour mon concours, mes proches savent que je le passe, et que je travaille dessus. Du coup, j'ai d'autant plus peur d'échouer et qu'ils pensent que je ne suis pas très maligne...
cash cash a dit…
Très intéressant ce post... Et merci pour ton honnêteté, si rare.

Ce que je vois au fil de tes billets, Marie, c'est que tu mûris.
Non, attends, je déconne pas: il y a tant de gens qui ne grandissent jamais et qui passent leur temps à se la raconter!!

Et puis je vois aussi ton obstination (vertueuse) à ETRE plutôt qu'à PARAITRE, et qui est , il faut bien le dire à contre-courant du mouvement actuel...

Mais n'est-ce pas la condition "sine qua non" d'une vie vraiment réussie? :)
Anonyme a dit…
Je ne vais pas pouvoir faire long parce que je te lis dans la voiture et j'ai déjà la nausée (# estomac de chochotte), mais je voulais simplement te remercier pour ce très bel article. Les mots très justes, comme toujours, qui retranscrivent si bien cette honte cuisante lorsqu'on se prend une bonne baffe de la Vie.
Si jamais un jour tu écris un livre, je me jetterai dessus.
J'ai hâte de lire la suite.
Belle soirée Marie.
Anonyme a dit…
hello
merci Marie pour ce beau billet. hâte de lire la suite.
bises
lenna
Anonyme Amande a dit…
Trop hate de lire la suite !!!!

Je suis la reine de la procrastination aussi, je n aime pas specialement me donner du mal, je me suis toujours contentee de ma zone de confort.... Sauf quand cela risque de blesser mon ego...
Il y a quelques annees suite a un concours de circonstances au travail (mon collegue en maladie pendant 8 mois sans remplacant a une periode hyper critique de restructuration), on m a demande de fournir le double d efforts et de "representer", je n avais aucune envie de me compliquer la vie au boulot mais encore moins envie de passer pour une baltringue, dans ma boite les femmes sont deja bien trop ignorees pour en plus donner raison a ces directeurs couillus, alors juste pour l ego, je me suis naturellement defoncee sur le poste et depuis (j ai bcp evolue professionnellement), depuis cela m arrive de plus en plus souvent, de donner le meilleur de moi meme, de me faire violence, pour "performer"...Et quell kiffe quand tu arrives a un resultat, meme s il n est pas toujours reconnu a sa juste valeur.

Dans mon cas donc l orgueil qui m a fait avancer :-) Je suis pressee de savoir ce qui s est passé dans ta tete...!
Anonyme a dit…
Entre tes histoires sur la compulsion et celles sur la procrastination j'ai l'impression d'avoir trouvé mon maître spirituel. C'est marrant parce que moi aussi je ne crois pas du tout au libre arbitre, je suis plutôt dans le déterminisme social (trop fan de Bourdieu). Et maintenant que les sciences cognitives t'expliquent que tout (ou presque) se joue avant l'âge de 5 ans ça ne fait qu'amener de l'eau à mon moulin.

N'empêche que je l'ai joué plus d'une fois la carte du " ouai mais j'en ai encore sous la pied, j'ai 12 mais j'ai pas foutu grand chose."
Ça et puis la zone de confort. Eviter les bonnes écoles, les concours et les filières sélectives : "Il manquerait plus que je me plante et que j'ai à justifier mon échec. "

Je ne sais pas si tu as lu le livre " la vérité sur l'affaire Harry Quebert ", pas de la grande littérature hein. Ma mère me l'a passé en me disant " le personnage principal me fait penser à toi". En substance ce dernier est un procrastinateur qui ne se lance jamais de défis et se contente de son succès relatif parce que c'est pas évident de se remettre en question et de passer la seconde. Ça parle aussi de la peur que l'on peut ressentir à l'idée de décevoir les autres en cas d’échec. J'ai trouvé la description du confort relatif de la médiocrité assez juste.

Je te laisse aussi cette courte histoire (en anglais) sur un professeur d'université qui était persuadé que les mathématiques c'étaient dans les gènes jusqu'à ce qu'il se retrouve contraint à bosser.

“I’M BAD AT MATH”: MY STORY
http://marcfbellemare.com/wordpress/9636
Lobe a dit…
Pfioo comme je l'ai attendu ce billet, limite j'en ai conçu des petits frissons à la lecture du titre du coup.

Fleuve aussi ci-dessous. J'avais commencé par écrire tout un paragraphe sur les sensations monumentalement misérables les rares fois où les notes ne suivaient pas, du primaire à la fac. Mais après digestion, je me dis qu'heureusement que de temps en temps elles se la ramènent, ces notes, parce que sinon c'est vrai que ça peut être la fête du fantasme de soi.

Plus haut un commentaire parle de concours, j'ai eu mon premier cette année, un oral devant le gros jury de douze scientifiques chaussettes-sandales (ah mince, c'est fashion maintenant). C'est comme un cauchemar qu'on doit à la clarté de sa voix et de ses réponses transformer en rêve. J'ai angoissé en avance, et le jour J j'ai décidé que ce serait J comme jeu. Leur validation (et l'attribution d'une bourse de thèse, ahem, c'est-y donc jamais fini cette histoire), finalement je m'en fichais, il y aurait d'autres solutions si jamais ça se passait mal, l'important c'était que je me sois pas défilée sur la route vers cet oral, que j'aie bossé pour, opiniâtrement, en acceptant les conseils de "coach" imprévus, que malgré les insomnies, les moments noirs, les doutes dévorants, ben, j'étais dans le couloir prête à me présenter avec une chemise pimpante et l'envie d'en découdre. Mais j'en veux quand même au système français des classements, notations-sentence, aberrations élitistes. Pour tous ceux surtout que ça laisse sur le carreau.
Anonyme a dit…
J'ai hâte de lire la suite Marie .C'est sure tu muris d'ailleurs tes relations dégradées avec ton amoureux (j'espère que cela va mieux)prouve que tu évolues mais pas lui .
Kzoo a dit…
Comme je te kiffe. T'es courageuse deux fois, d'abord parce que t'as vécu tout cela (là où clairement même pas 5% des gens se risquent...) et en plus tu nous racontes ta séquence loose (dont on ne doute pas qu'elle débouchera sur une belle réussite !)

Et tu sais à quoi ça me fait penser ? Hier, y avait une émission sur des inventeurs (des mecs du concours Lépine) qui avaient imaginé des trucs un peu chelou comme des lunettes de chiotte ou des lampes. Certains avaient hypothéqué leur maison, et vivaient la galère absolue depuis 6,7 ou 8 ans. Et là, certains signaient un accord avec un distributeur.

Tout le monde se foutait de leur gueule sur Twitter ("Hypothéquer ta baraque pour créer un tire-bouchon ! Pouah trop con !) Alors qu'en fait, on devrait tous vivre ça au moins au fois. Se mettre en danger totalement et donner tout ce qu'on a sans aucune réserve dans une chose, une idée, un truc, même petit.

Tu lâches tout et t'as plus rien. Ton mec te trouve débile et te quitte. T'as plus de tune. Mais t'y crois et tu lâches rien. Et tous les trucs dans lesquels tu te réfugies et qui commencent par "un jour je ferai/serai/aurai..." ou "au fond de moi je suis... mais" volent en éclat.

Moi, j'ai l'admiration pour tous ces gens qui sont pétés de trouille, se retrouvent dans le caca (pas forcément matériellement, mais psychologiquement car comme tu le dis, ça force à se repenser totalement) et qui continuent. Et qui y vont...

Voilà. T'es décidément une chic fille.
Chloé a dit…
Bonjour Marie,

J'ai commencé à te lire alors que je n'étais qu'au lycée. A l'époque, j'étais happée par mon rapport boulimique à la consommation de vêtements. J'ai suivi toutes les étapes de ton travail sur la compulsion, ses raisons et sa logique. Je crois que ton blog a été un bon supplément à mon psy d'alors. ;-)
Aujourd'hui, je reviens te lire de manière très sporadique mais néanmoins régulière. J'ai été ravie de voir que tu t'étais remise à écrire ici, ravie de lire ce que tu racontais de ton nouveau rapport au monde et à toi-même, et surtout ravie d'avoir, après toutes ces années, cette même envie de crier "mais OUI c'est exactement ça !" en achevant chacun de tes posts (oui l'anaphore c'est so 2012 mais c'est mon pêché mignon).

Aujourd'hui, je ne suis plus une lycéenne rongée par la compulsion. Je suis au milieu d'une thèse en droit de l'Union européenne, je donne des cours à la fac en France et à l'étranger, et même si je souris en écrivant ça, je suis maquée avec un mec génial, je fais du yoga et je suis végétarienne. Évidemment, là sur la papier, ça fait check-list de la réussite bien balisée, mais non : d'abord parce qu'il y a aussi plein de trucs très difficiles dans ma vie, mais aussi - et surtout - parce que tout ça, c'est ce qui me rend heureuse, ce pour quoi j'ai surmonté sans relâche les mêmes épreuves que celles que tu décris au fil de tes posts : syndrome de l'imposteur, problèmes d'ego, procrastination, et ce que tu décris mieux que je l'ai jamais fait : ce problème de la mythologie du talent caché qui empêche d'être à fond. Je parle au passé, mais tu te doutes que je fais face à des résurgences de ces tendances. Cela dit, et c'est aussi pour ça que j'écris ce commentaire : résurgences il y a, mais franchement, pas tant que ça. Jamais, ô grand jamais je n'aurais cru être capable de faire une thèse, encore moins d'enseigner, et encore moins que moins d'être "présente" à une activité comme le yoga (entendu non pas comme du stretching donc : pleine conscience et tout ça). D'un côté, j'ai envie de me dire que je n'ai pas été aidé, car j'ai été (et je suis toujours) confronté à un nombre assez hallucinant d'emmerdements exogènes (à commencer par ma santé) ; mais dans le même temps, je me dis : "ouais, mais est-ce que tu aurais appris à mobiliser tes capacités pour de vrai, est-ce que tu aurais à ce point fais de l'honnêteté avec toi même le guide de tout tes choix si tu n'avais pas eu à trouver les ressources pour faire face à autant de choses difficiles ?"
Bien sûr, à un certain point, ce serait cool (ouais, nécessaire en fait) que les "choses difficiles" disparaissent. Cependant, puisqu'elles sont là, j'ai appris à en faire un tremplin pour maximiser ma marge de manoeuvre et surtout, pour l'investir pleinement.
Mon propos est un peu décousu, mais je pense que tu verras sans problème les ponts avec le tien.
Et puis surtout, merci pour tout ce que tu donnes ici : tu te mets relativement à oilpé, et je trouve ça d'une immense générosité.
Anonyme a dit…
Merci Marie, ce post est très intéressant.
Comme une autre commentatrice ici, j'étais une bonne élève, voire une élève brillante, même si je pensais 'à l'envers' (ah, le jugement normatif des profs) - du coup, j'étais assez paresseuse jusqu'en prépa où il a fallu mettre le paquet.
Je revis ce nouveau contexte de devoir me faire violence au niveau pro. C'est ultra difficile, je me mets en danger, et en même temps, je sais que j'en tirerai quelque chose d'intéressant... Et j'apprends à travailler autrement, ce qui me permet de faire du "yoga de l'esprit" (en vrai, j'ai souvent envie de pleurer, hein)
Lunelo a dit…
Alors pour le SPM je te dirais d aller regarder du cité de biophenix équilibre féminin surtout le p et en homéopathie ignatia amara ou sépia officinalis mince je sais plus ça ...
J ai hâte d entendre la suite car ce que tu dis résonne comme souvent...
C pas drôle...
l émotionnel le fait de rester sur ses acquis la peur immense de l échange c le à des facilités mais peut mieux faire Ah oui? Et comment faire?mais aussi l absence de méthodologie car quand tu as pas appris à travaillé tu rames et à contrario tu peux parfois surcompenser de taff inneficace par manque de méthodologie.être en difficulté donc surcompenser ne pas être conforme
Être émotive, osciller entre grandeur et dépression cf Alice miller mais sans s en donner les moyens rester au bord tout au bord du précipice...être en difficulté parce qu on est pas préparé.e
Mouais c pt être un refuge de l ego mais j ai acquis une certitude je ne suis pas idiote mais je rame encore 20 après par défaut de méthodologie et troubles de la concentration mâtiné d émotionnel prégnant alors comment faire comment taire?qu on m enferre?
L ego Oui mais pas seulement la bienveillance aussi l accueil le soutien la reconnaissance
Bon courage pour le blog!
Anonyme a dit…
Moi aussi je me suis lancée dans le récit d'une année de ma vie...
https://wantedbonheur.blogspot.fr/

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