REFLEXION AUTOUR DE LA NOTION DE CONVICTION

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J'avais, après " la non-surprise mais choc quand même " des élections de dimanche, commencé à écrire un billet sur la politique, sur mon infinie tristesse et surtout sur mes convictions.

N'étant pas particulièrement habituée à l'exercice je n'étais pas du tout satisfaite du résultat.
Ca n'avait ni queue, ni tête et surtout ça ne comportait pas le moindre intérêt.

Et puis je me suis dit que réfléchir ensemble de manière moins "émotive" serait peut-être le début d'une piste et, qui sait, un certain refuge.

Je vais décortiquer, dans ce post, mes propres convictions afin de m'appuyer sur une "réalité" et de constituer un début de réflexion autour des notions de vérité / conviction / opinion.

Il est préférable d'aller au bout de la lecture et de mon explication avant de porter un jugement, qui serait sorti de son contexte général.

Prenez un café, ça a des chances d'être long...

Avant de débuter,  pourquoi pas se remettre en tête les définitions de  Opinion, Réalité et Conviction

Opinion: Jugement, avis, sentiment qu'un individu ou un groupe émet sur un sujet, des faits, ce qu'il en pense

Conviction: État d'esprit de quelqu'un qui croit fermement à la vérité de ce qu'il pense ; certitude

Réalité: Caractère de ce qui est réel, de ce qui existe effectivement


En regardant les résultats du premier tour des Régionales de dimanche, je me doutais que l'ambiance générale, les drames de Novembre, un rejet de l'autre de plus en plus décomplexé, une peur et des partis politiques qui s'étouffent tous dans les problématiques du front national, allaient avoir raison d'une victoire électorale pour les partis les plus "traditionnels".
Et ça a, bien sûr, été le cas.

J'ai voté dimanche. Comme depuis longtemps, sans conviction, juste pour faire bloc, contre l'extrême droite, ce qui n'est pas la situation la plus excitante dans une vie citoyenne.

Je vis en Bretagne et c'est une région qui a été moins touchée par ce tsunami (en tous cas dans une moindre mesure même si le parti d'extrême droite a récolté plus de voies que dans les élections précédentes) mais étant originaire de Saint-dizier, une ville de Haute-Marne où Florian Philippot a fait dimanche, 44,99 % j'ai clairement mon petit coeur de gaucho en miettes.


J'ai toujours voté à gauche. En 2002, plus à gauche que socialiste mais la présence de Le pen (le père) au second tour de la présidentielle m'a bien calmée, j'ai depuis ce jour toujours voté pour le candidat au plus près de mes convictions mais aussi le plus réaliste qui soit.

Je n'ai, depuis longtemps, plus la naïveté de croire que mes convictions politiques sont ancrées en moi par l'opération du Saint-esprit, je sais qu'elles sont contextuelles: mon éducation, le travail de mes parents, mes études, ma classe sociale... Tout ça a défini, dans un premier temps ce que je pense et ce que je vote.
Grand-père ouvrier communiste et immigré italien.
Grand-mère infirmière plutôt gaulliste. Mes grands-parents ne parlent pas de politique et respectent mutuellement les convictions de l'autre.
Mère peu engagée politiquement.
Mon père je ne sais pas.
Moi, clairement à gauche mais dans un engagement un peu tiède. Je vote souvent mais pas toujours.


Ce qui est étrange avec les convictions, les miennes en tous cas, c'est que même si je sais qu'elles sont issues de mon propre contexte, qu'elles sont l'écho de ce que je sais, vois, vis, à l'intérieur de moi, je suis sûre de détenir la vérité. Et la vérité universelle avec ça.
Mais attention, sympa la vérité, je tolère qu'on ne pense pas comme moi, mais tout au fond de mon esprit immature, je suis sûre que l'autre, celui qui ne vote pas comme moi, est dans l'erreur.

Pour moi, voter à gauche c'est être du "bon côté" (humainement, moralement, philosophiquement...).
(Ma conviction a parfaitement vu que ceux qui gouvernent et ont gouverné à gauche ne se situaient pas du "bon côté" et que le pouvoir politique et la responsabilité ramenaient systématiquement les convictions dans cette grande broyeuse de rêves qu'est la vraie vie) (D'ailleurs n'hésitez pas à relire Le Prince de Machiavel en ce moment, ça peut toujours aider. C'est un livre important). 

Lorsque mes propres convictions se heurtent à la réalité et que déception il y a (dans mon cas j'ai voté Hollande et suis comme beaucoup assez choquée de la politique de Valls et de la manière dont la gauche crache sur tout ce qu'elle avait dit) le cerveau entre en dissonance (i.e. "Manque d'harmonie, désaccord entre des idées, des caractères, des sentiments").
D'où la mauvaise foi, l'évitement, le mensonge, plein de trucs pour ne surtout pas admettre que l'on s'est trompé ou qu'on a été trompé.

Mes convictions ne comprennent pas comment on peut voter à l'extrême droite. Vraiment, je ne comprends pas.
Je ne comprends pas que des femmes par exemple votent à l'extrême droite, pourquoi feraient-elles ça vu qu'elles ont, de mon point de vue, tout à y perdre?

La limite de la conviction se situe là, dans les limites de sa propre pensée. Je ne peux pas voir plus loin que ça.

L'opinion est un jugement, juste un jugement, nullement un fait, on le sait pourtant certaines et certains continuent à lui accorder du crédit. Pire, lui accorder plus de crédit qu'à la réflexion même.

A ce propos, j'avais adoré le passage dans le film Pixar, Vice-versa qui traitait justement de la confusion que fait le cerveau entre les opinions et les faits

- Joie en renversant une boîte qui fait tomber des petits dominos "Oh non, les faits et les opinions... En fait c'est quoi la différence? 
- Bing-Bong, en rangeant les petits dominos, sur lesquels il y a écrit "opinion" et sur d'autres "fait" "Oh aucune importance, je les mélange tout le temps"



Il faut prendre cette confusion très aux sérieux et il faut savoir, parfois, ne pas faire confiance à ce que nous pensons spontanément.

Il est évident que toute la vie politique axe ses angles de campagne sur l'émotion et parle totalement à des parties du cerveau qui ont du mal à gérer ses informations de manière rationnelle.

Je ne regarde jamais les infos en boucle, jamais, je ne peux pas le gérer, je me transforme en angoisse et prendrais des décisions inappropriées. Je lis Slate, Le Monde et regarde Ce soir ou jamais et c'est tout.  Je ne peux pas plus, les informations traitées sous le prisme du fait divers sont trop pour moi!

Et mon cerveau (comme tous les cerveaux) est sensible à ses signaux: la peur, la menace permanente, la colère... Et les événements de novembre n'ont, bien sûr, fait qu'accentuer cette émotion là alors elle s'est mise à prendre des décisions.

Mais l'émotion est spontanée, immature, elle a 6 ans, elle a envie que maman vienne la rassurer parce que dehors ça fait peur. Elle veut des réponses simples à des problématiques complexes, elle sait bien que c'est un peu du mensonge mais après tout, ça peut peut-être marcher (elle aime les pensées magiques). Elle attend que les choses se règlent sans qu'elle-même ne fasse rien, elle veut qu'on le fasse à sa place. L'émotion seule, lorsqu'elle ne s'incarne dans rien ne peut pas aller plus loin que ça... Elle n'agit pas, elle réagit.
Elle est très sensible, ce n'est pas de sa faute, mais elle n'est pas la seule à exister en nous et il faudrait tâcher de ne pas l'oublier.

Il faut lutter contre ce travers, ne surtout pas se fier à ses propres opinions et autres convictions comme si elles étaient une manifestation pure du réel.
Il faut impérativement déconstruire son propre ressent . Que dit-il?
Accepter d'avoir peur, d'être en colère ou triste, ce n'est pas laisser ces émotions là décider, c'est les accepter, les digérer, les analyser et passer au stade supérieur.


Si vous souhaitez continuer à croire aux pensées magiques et que vos convictions sont la réalité, c'est votre droit le plus strict biens sûr, mais dans le fond, je ne le pense pas, personne n'a envie d'accepter d'avoir sa pensée simplifiée.


Comprendre, lire, faire de son mieux, s'interroger, ne jamais être sûr, remettre en question et ne pas céder sous cette année 2015 qui ne nous aura rien épargné.


Désolée par avance pour la longueur, le caractère parfois approximatif et pour les digressions mais j'avais envie de réfléchir à tout ça et j'attends vos retours sur ça avec impatience.

A jeudi.

Je vous embrasse.





Commentaires

Sophie MC a dit…
Coucou Marie,
Je t'attendais un peu là-dessus, alors suis contente ;)
Mes convictions sont clairement à gauche : onze ans en 81, mon éveil à la politique s'est fait avec l'élection de Mitterrand.
Est venu, très vite, le désenchantement.
Du coup, j'ai intégré assez tôt le principe de "real politic", consistant en gros à ne plus être que le jouet des lobbies et autres multinationales une fois au pouvoir.
Depuis quelques années je suis blasée : je continue à voter selon mes convictions mais je vois bien que la France se droitise (ou plutôt qu'elle revient à ce qu'elle est profondément après de brèves parenthèses). En plus, depuis plus de dix ans j'ai quitté Paris pour Nice, alors j'ai un peu l'impression d'être au cœur du truc !
Mon engagement vient, presque paradoxalement, d'une éducation catholique, mes années de catéchisme avec un ancien prêtre ouvrier ayant laissé une marque profonde, même si je suis depuis longtemps agnostique.
Mes parents ont été au centre, puis à droite et enfin à l’extrême droite et les voir devenir fachos a été l'une des grandes angoisses de ma vie.
Je ne peux m'empêcher de penser que ceux qui ne votent pas comme moi sont des crétins, que l'humain est à gauche, et que tous les autres sont des égoïstes. C'est puéril, je suppose, de penser ainsi, mais je n'arrive pas à intégrer qu'il puisse y avoir des humanistes à droite.
Comme toi, je ne regarde pas les infos et m'informe par d'autres biais. Hypersensible je ne supporte plus le traitement de l'info des médias traditionnels. Et puis mes lectures de Chomsky à 20 ans m'ont un peu vaccinée, niveau désinformation...
Mais voilà, j'ai des enfants et suis tellement inquiète pour eux : j'aurais aimé leur donner un monde meilleur. Il y a 20 ans, je croyais à cette notion de progrès (social, sociétal, éthique...). Aujourd'hui j'y crois de moins en moins et suis triste pour eux.
Te fais des bises, Marie, et une nouvelle fois, no pasaran !
Sophie
Sophie MC a dit…
Encore coucou,
Me suis relue et je me rends compte que je suis tombée dans le travers que tu décris au début de ton texte : le récit de ce que je suis, sans recul ni cohérence.
Alors, j'ai repris ta problématique conviction/opinion/réalité et je persiste et signe : ce sont les gens de droite qui veulent nous convaincre, nous, à gauche, qu'ils sont dans le principe de réalité et que ce principe implique qu'il y aura toujours des dominants/des dominés dans un monde forcément réglé en mode capitaliste.
Moi, je dis que ce sont les rêves des gens de gauche qui ont fait avancer la société (la Commune, la guerre civile espagnole, le Front populaire), que ce sont ces rêves là qui ont tenté de réduire les inégalités et d'apporter un peu de confort aux "sans dents" dont parle Hollande.
Les nantis veulent l'être sur des générations et défendent leur pré carré, c'est de bonne guerre, mais n'allons pas en plus croire leurs mensonges : dans leur esprit, l'irrationnel c'est de croire à une société plus juste, car cela remet en question leurs privilèges.
L'histoire nous a montré que cela était possible et que le mieux être pour la majorité de la population est immédiat (sécu, allocs, école). Nous ne devons pas l'oublier et nous accrocher à nos idéaux, sinon ils auront gagné.
Rebises
ReSophie
Unknown a dit…
Pourquoi cliver émotions et raison?

Je pense que les émotions sont primales (et primordiales), elles ne mentent pas. C'est de l'info pure mais il faut ensuite les soumettre à la raison. La raison nous aide à comprendre, analyser, discerner, ajuster nos émotions. Un fonctionnement équilibré entre émotions et raison nous permet d'avoir une perception plus juste (et donc plus pertinente) de la réalité (constat empirique, ce n'est pas une vérité absolue).

Par exemple, les racistes purs et durs ne sont que dans l'affect, pas dans la raison puisque la science a prouvé que la notion de races chez l'homme n'était pas pertinente. Ils prennent leur affect pour la réalité ce qui les dispense d'avoir à se remettre en question. C'est une forme au mieux de bêtise, au pire de lâcheté.

Pour ce qui est des régionales, la montée du FN est symptomatique d'un pays en déliquescence et de l'inertie politique des dernières décennies.

Combien de temps encore allons-nous devoir voter par défaut pour le moins pire? N'est-ce pas complètement absurde? n'est pas une forme de résignation, d'abdication?
Les nobles idées de nos élites actuelles (ironie, just in case) couplées à notre passivité sont en train de nous précipiter vers une possible guerre civile et peut-être même mondiale.

Il est grand de se réveiller. De consommer moins pour penser plus. Penser, réfléchir, discerner est un devoir citoyen de premier ordre. Nos élites n'ont pas le monopole des bonnes idées (les faits parlent d'eux-même) et encore moins de la sagesse.

Que faire concrètement? Exiger que le vote blanc soit reconnu serait déjà bien. Décentraliser le pouvoir. Exiger des référudums pour tout. Abolir la "politique de métier". Réhabiliter la philosophie et la psychologie, discipline qui devraient être enseignées dès le plus jeune age, réformer profondément l'école sur des bases saines et humanistes (à des années lumières du modèle actuel).

Se changer soi c'est changer le monde.

Mais ce n'est pas la philosophie de nos maîtres. Ils ne rivalisent pas de sagesse mais de cupidité et d'orgueil. Ils sont là pour pérenniser un système qui les arrange personnellement alors qu'ils prétendent défendre l’intérêt général (ce pour quoi ils ont été élus).

Notre politique actuelle est donc une vaste supercherie, une félonie. Mais comme ils n'ont aucune obligation de résultats, pourquoi se remettraient-ils en question? Ces gens ne sont pas dignes de leurs titres. Ce sont des traîtres qui méritent d'être démis.
Charlotte a dit…
http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-quelle-signification-donner-au-vote-et-au-non-vote-2015-12-07

Emission très intéressante ;)

mairiecha a dit…
Merci,
Ne change rien.

Et merci à Sophie MC : "L'histoire nous a montré que cela était possible et que le mieux être pour la majorité de la population est immédiat (sécu, allocs, école)".
Anonyme a dit…
salut, suis contente que ce sujet arrive sur la table.
Suis tellement triste de cette situation. je ne comprends pas que personne n'arrive à penser notre société, ses blocages, sa question de l'intégration, sa question économique…Tout patine. Je vote à Gauche mais sincèrement la gauche me dégoute. Je vote pour l'idée que je me fais de la gauche. pourtant je suis plutôt à droite, je trouve que les coups de pieds au culs sont plus durs à mettre que laisser les gens dans une mini merde en leur donnant juste de quoi consommer (de la merde) pour qu'ils se taisent.
J'ai un job "de droite" (fiscaliste), je fréquente bop de gens de droite qui ont toutes les peine du monde à recruter des gens. Sont ils trop exigeants? ils paient pas assez? mais en même tremps, qd tu cherches un job depuis un certain temps, t'y vas? tu fais pas la fine bouche? J'ai commencé comme ça au début, au smic pour 50H par semaine… Est ce que je suis facto pcq je pense ça? La société se clive : les riches les actifs / les performants / les intellos qui mangent bio consomment local éthique ; consomment peu - ils n'ont pas besoin d'acheter pour être // et puis les pauvres, les inactifs, ceux qui passent leur week end à Carouf, achète de la merde, sont gros, mal dans leur peau, pas "bons à l'école"…. Ca craint. On pourrait mettre un peu de religion dans ce clivage, les riches n'on pas besoin de dieux, ils ont ce qu'il faut… les pauvres c'est différent… et en même temps, ce qui me déglingue, c'est cette incompréhension, cette méconnaissance de ces deux milieux…. les deux extrêmes , je les fréquente. Franchement c'est un grand écart….Mon mec que j'aime et j'admire énormément est né en Algérie, et dans sa famille, franchement il y en a qui tirent sur la corde (du social en France)… moi je ne me permettrais pas de prendre comme ça à la communauté sans rendre en retour…. Pourtant l'intégration a bien marché pour certains.... Pourquoi n'y a t il plus de liens dans notre société (et je critique les deux "camps", ça va quand même pas finir en guerre civile cette affaire? Sais plus quoi faire ni penser, faudrait s'engager en politique… trouver le temps, le prendre en fait… bisous bisous
Anonyme a dit…
Premier commentaire sur ce blog que je lis depuis longtemps... J’applaudis ta réflexion sur le sujet et la qualité des commentaires en retour. Si seulement le reste du débat politique pouvait être du même niveau, peut-être qu’on avancerait dans la compréhension de chaque “clan”. Moi qui avais grandi en rêvant d’un monde meilleur pour tous, je suis bien triste pour mes filles ces temps-ci.
Anonyme a dit…
Merci à Sylvia Pieri pour son commentaire que je trouve d'une justesse incroyable. Ca fait du bien de lire des choses aussi intelligentes...
Je ne trouve rien de plus à ajouter

bisous les filles
audrey sasha a dit…
bravo marie, et merci pour ce texte. Je me reconnais également en toi ( gaucho déçue, macron et valls se sont trompés de parti c'est sûr, je ne vois pas d'autres explications). Je n'arrive pas trop à m'exprimer là tout de suite mais je trouve important que tu écrives sur ce sujet et en plus tu le fais bien alors merci.
Bisous
Anonyme Amande a dit…
coucou Marie, j ai du mal a m exprimer sur la politique depuis quelques temps et j evite de le faire de toutes facons... D autant plus que je suis devenue une de ces abstentioniste que l on decrit tant depuis ce wkd, comme si tout etait de notre faute.
Faire voter les abstentionistes n empecheraient pas que 40% des votants ont choisi le FN dimanche dernier...
Mon dernier vote est alle a Hollande en 2012 (j ai toujours vote ecolo ou a gauche avant aussi), mais la je ne peux plus... ni gauche ni droite ni centre, j attends une reelle alternative. Meme si je ne regretterai jamais ne serait ce que pour le mariage gay.
Que ma region devienne FN, que ces gens qui sont persuades de faire la nique aux partis traditionnels en votant FN se rendent compte de ce qu ils ont fait une fois que ca sera arrive, ça je pense que ca permettra peut etre de mettre leur opinions et leurs convictions en branle face a la realite qu ils vont subir.

Pour faire plus bref, comme d autres, je partage a 300% le comm de Sylvia Pieri.
Des bisous
Tes 4 derniers paragraphes sont d'une justesse absolue, ça fait tellement de bien à lire dans ces temps si sombres. Je vais les coller dans un carnet et les relire régulièrement. Je n'ai plus beaucoup de convictions, si ce n'est que la haine et le rejet de l'autre ne mènent qu'à encore plus de souffrance. Merci Marie.
Anne-Marie a dit…
Merci Marie pour cet article
Et merci à ceux qui ont écris ces si intéressants commentaires
Merci pour le partage la pensée l"élaboration ...

Je me dis depuis quelques années déjà....(mais je crois l"avoir déjà pensé au début des années 90 avec la mise en place de vichypirate et la guerre du Koweït)...que des heures très sombres vont venir...

J"avais lu la route de mac carty, avec pas mal d'angoisse sur le genre humain....

Parfois je me dis que suis mélancolique....!

Je me suis intéressée très tôt à la politique, la justice les idées ... depuis gamine (comme tu le dis ca ne vient pas de nulle part c"est dû à mon éducation, un contexte etc....)
Et Ce qui m"étonne dans la vie, avec les années qui défilent (suis née en 72) c'est de vivre à la fois avec ces idées, ces idéaux, ces convictions....et en parallèle ben... vivre quoi...étudier bosser avoir des gamins ....avec une certaine éthique mais bon qui reste très limitée bien sure....

Parfois ca va de paire ... et parfois comme maintenant ça se télescope, ça n"est plus du tout évident....

Je pense souvent à Zweig et sa femme
Ou à ce mathématicien immense génie qui s'etait mis à l'écart du monde...grothendieck....

Je me dis l'humain... quel gâchis !

Mais je suis une femme je veux rester optimiste vaillante...
Que faire ?
Militer ne suffit plus ?
Vivre simplement comme le prone piere rabbhi ?
Juste etre conscient et humble ?
Résister....?

Ma première réaction ces derniers temps : lire lire et écouter de la musique....

Je crois que mon com est assez naze mais j"ai trop envie de discuter avec vous ici !,...


Anonyme a dit…
Merci, Marie, pour cet article auquel je souscris tout à fait.
Il faut penser, toujours penser! C'est ce que nous invite à faire Badiou dans cette conférence lumineuse. J'espère qu'elle pourra aider certains à structurer leur pensée (autour des évènements du mois dernier) comme elle l'a fait pour moi.
http://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/alain-badiou-penser-les-meurtres-de-masse
Bonne journée!
Marie
Anonyme a dit…
Merci les gens, ça fait du bien, avec un big up particulier pour Sophie MC qui a plus ou moins dit tout ce que je pensais.
Sinon, je suis allé voté dimanche dernier mais là le PS sérieux je passe mon tour c'est totalement au-dessus de mes forces.
Je n'ai que des lectures à conseiller
Pour les abstentionnistes qui ont des remords, lisez-ça : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/10/montee-du-fn-et-abstention-pourquoi-ce-n-est-pas-si-simple
Pour la réflexion, je vous conseille cet article qui incite à l'imagination : https://blogrecherche.wp.mines-telecom.fr/2015/11/30/limaginaire-etait-socle-dun-monde-durable/
et celui-ci pour créer une démocratie liquide: http://framablog.org/2015/12/09/democratie-liquide/ c'est très intéressant.
Pour agir : http://www.bleublanczebre.fr/ je ne sais pas ce que ça vaut mais why not ? Sinon j'avais vu ça aussi : https://medium.com/@democratech/enjeux-et-objectifs-d-une-primaire-d%C3%A9mocratique-ouverte-af6119710757#.drr9nn6vs
Bref, et si on se prenait en mains !
Anonyme a dit…
Bonjour Marie,
1er commentaire pour moi mais je te lis depuis longtemps...
j'étais justement en train de faire des recherches sur le programme du Fn par rapport aux femmes et je suis partagée, je suis de la région PACA une des 2 régions les plus tendues pour dimanche, Estrosi-MArion Le PEn... je sais que je ne pourrais pas voter FN et je ne l'ai pas fait dimanche dernier mais je suis de droite.

J'entend et lis beaucoup que le programme FN ne favorise pas les femmes et c'est ce que tu mets en avant dans ton article mais mais mais... je lis que le FN veut mettre en place un "salaire parental" pour les femmes voulant rester à la maison est ce vraiment être contre les femmes que de pourvoir leur permettre de rester à la maison si elles le veulent bien sûr... Après y a t-il quelque chose de cacher derrière ??? je m'interroge, j'essaie de comprendre... je ne fais pas particulièrement confiance au FN et je n'ai plus confiance dans aucun parti politique d'ailleurs... mais je vote et e veut pas voter blanc ça ne sert à rien...

Je travaille avec une élue qui est justement sur la liste Estrosi et qui me dit que ce n'est pas possible, ça coute de l'argent et il faudrait un énorme contrôle derrière et que bien sûr il y aurait des abus mais l'idée est bonne non ???

Marion Maréchal veut supprimer les subventions du planning familial, je suis évidement contre, une femme doit avoir le droit d'avorter si elle le désire, mais et oui encore un mais, Marion Maréchal justifie son idée par l'abus de certaines femmes qui prennent l'avortement comme un moyen de contraception, cette idée est elle mauvaise en soi, pourquoi une femme se fait elle avorter 4-5 fois ??? Elle n'a surement pas d'accès à la contraception comme il faudrait mais pourquoi ? Si les subventions sont stoppées il faudrait qu'elles aillent pour aider et informer ces femmes qui "abusent" de l'avortement...

Alors ce ne sont que 2 idées prises comme ça, je ne voterai pas FN et je pense que dimanche en région PACA le FN sera battu et c'est tant mieux mais je voudrais comprendre au delà du fait que c'est le FN pourquoi ces idées là sont diabolisées comme ça... pourquoi on ne dit pas qu'il y a certaines idées qui sont bonnes... Après je n'ai peut être pas tout trouvé et il y a peut être une face cacher derrière ces idées...

je ne les défends pas je m'interroge... je reve d'un seul parti qui rassemblerais toutes les bonnes idée de chaque groupe politique et qui agirait pour le bien de la France...
Unknown a dit…
@anonyme : Merci, c'est adorable :) Désolée pour les ondes un peu agressives que je vous ai transmises via ce com. Il parait que les colères saines méritent d'être exprimées (belle excuse). Il m'arrive de me sentir si abattue face à tout ce merdier que j'en viens à résumer l'humanité à une poignée de vils stratèges corrompus (l'émotion qui prend le pas sur la raison) et à la rejeter en bloc, ce qui est injuste. Ce blog en est la preuve. ♥ à tous(tes)
Agatha a dit…
Bonjour Marie,

On oppose très souvent les émotions et la raison et je suis contente de voir que tu dis sur la fin de ton texte - corrige-moi si je me trompe - qu'il faut accepter ses émotions et en tenir compte pour passer au stade supérieur et raisonner.
Du coup, si le sujet t'intéresse, je te renvoie aux études de Damasio (et à son livre "L'Erreur de Descartes") où, en s'appuyant sur les neurosciences, il montre qu'on ne peut pas prendre de décision "raisonnée", "raisonnable", "rationnelle" (au choix !!) sans nos émotions. On s'appuie sur nos émotions par rapport à nos expériences antérieures pour prendre nos décisions.

Bises !
Marie a dit…

Sophie MC: Merci pour ton commentaire, je t’embrasse (et plussoie)

Sylvia Pieri: C’est ce que je disais, soumettre ses émotions à la raison.
Merci pour ton commentaire intéressant et je ne peux qu’être d’accord avec toi. Je suis pro-éducation, échange, discussion mais surtout d’abandon total de toutes les formes de médiocrité .

Charlotte; Je l’ai écouté en lisant ton commentaire, très e-intéressant, effectivement.
Merci !

Mairiecha: <3

Anonyme: Rien n’est simple (d’ailleurs l’ultra simplification du discours pourrait être la cause de tout un tas de choses). Je suis frappée que la complexité environnante ne soit pas acceptée par les gens. La recherche de simplicité à tout prix, l’absence de réflexion conduit forcément à une simplification malhonnête…
Je t’embrasse

Anonyme; Je n’ai pas d’enfant et sincèrement je serais abattue pour eux si c’était le cas. C’est d’une tristesse tout ça…

Anonyme: Bisous

Audrey Sasha: Merci <3

Amande que j’aime: J’ai mis du temps à revoter après 2012… je t’embrasse prends soin de toi!

Céline: Merci beaucoup, ça me touche vachement.

Anne-Marie: Je suis comme toi, guère optimiste… Ton com est super, vraiment, je m’interroge beaucoup sur les actions qui peuvent être menées… je n’ai aucune réponse…

Marie: merci pour le lien, je vais l’écouter.

Anonyme: Merci pour tous ces liens… Bref, oui tu as surement raison

Anonyme: Alors, d’abord, il faut toujours s’interroger sur ce que les partis ne disent pas plus que sur ce qu’ils disent.
Ce dossier (en accès libre) de Mediapart est très instructif (J’aime beaucoup Mediapart et ai une totale confiance en eux)
https://www.mediapart.fr/journal/france/090212/front-national-notre-contre-argumentaire-en-20-fiches
Tu parlais de la place des femmes telle que la décrit le front national, il y a une fiche exprès
https://www.mediapart.fr/journal/france/080212/14-le-fn-et-la-place-des-femmes

Quant au remboursement de l’IVG, je ne suis pas du tout d’accord avec toi, dire « de confort » c’est une manière de culpabiliser. Qui avorte par confort? Qu’est-ce que ça dit du corps de la femme, à part Qu’il ne lui appartient pas?
le front national n’est pas un parti féministe (même si sa dirigeante est une femme, divorcée, ça ne veut pas dire qu’il promeut ce style de vie). mais je suis d’accord avec toi quand tu dis qu’il faut discuter de ce que le fn dit, le contredire si nécessaire (même si ej en suis guère optimise sur l’effet que produirait ces déconstructions intellectuelles sur les électeurs frontières)
Merci pour ton commentaire.

Agatha: C’est exactement ce que je dis. Emotion point de départ, raison respecte, réfléchit, prend appui sur elle éventuellement et bim, aller au)delà.
Je vais chercher le bouquin dont tu parles.
Bises

Paméla a dit…
Marie, j'applaudi des deux mains (et même des deux pieds) ton billet. Ca fait du bien de lire ton billet en ces temps où on a tous les tripes à l'air et la peur, la colère et la tristesse au ventre. Bref, merci pour ta réflexion qui remet les choses en perspective.

Anomyme, le planning familial n'est pas juste un endroit où les femmes vont pour se faire avorter. C'est aussi une association qui promeut l'éducation sexuelle, lutte contre les violences faites aux femmes, prône l'égalité entre les sexes et les identités sexuelles, informe sur les MST et la contraception, ect.
Supprimer les subventions du planning familial, ce n'est pas juste punir une hypothétique minorité de femmes qui préféreraient subir une IVG plutôt que d'avoir recourt à une contraception (si ces femmes existent, leur problème est d'ordre psychologique et ce n'est certainement pas en les empêchant d'avorter qu'on va les aider) (par contre, on prend le risque que les enfants qu'elles mettraient au monde aient une vie bien pourrie). Et quand bien même, tu trouverais normal qu'on te supprime un droit parce que certains en abuseraient ? Si tu te casses la jambe, tu est d'accord pour ne rien toucher pendant des mois (si salaire, ni indemnités) parce que certains abusent des arrêts maladie ?
Anonyme a dit…
A voir et à méditer avant dimanche https://www.youtube.com/watch?v=uzcN-0Bq1cw
Unknown a dit…
@Marie : Je pense être médiocre à bien des égards mais on va dire que tout est relatif ;)
Anonyme a dit…
Coucou,
je trouve ton article très très intéressant, un peu différent de ce que j'ai lu partout ailleurs. Merci de sortir de la logique de réactions émotionnelles à l'information traitée comme faits divers.
J'ai l'impression que les commentaires valent également le coup d'oeil mais je n'ai pas le temps de les lire maintenant. J'espère ne pas faire trop doublon avec les autres.
Moi aussi je m'interroge. Je vote aussi à gauche, par conviction, mais force est de constater que même si le FN n'a pas gagné, ses idées sont déjà mises en pratique par les partis dits "démocratiques".
J'ai été complètement dégoutée par les politiques au fil des années, la goutte d'eau ayant été pour moi le sauvetage des banques en crise par les gouvernements avec l'argent public.
J'ai à ce moment eu l'impression que mon seul moyen de lutte se trouvait dans mon comportement individuel de consommateur (achat de produits bios et solidaires, travail bénévole, financement de projets sociaux...).
Je commence à changer de point de vue. Je me demande s'il ne faut pas réinvestir l'espace politique et s'engager pour la communauté.
J'en ai marre de la gauche. Je veux un parti vraiment à gauche.
Pour moi un des grands problèmes est que certains thèmes ont été totalement abandonnés au FN, on n'en débat pas, on n'explique pas.
Dès qu'on parle de limiter l'ultra libéralisme (remonter les droits de douane, nationaliser... je ne dis pas que c'est la panacée mais on pourrait en débattre) on est taxés de traitre ou de débile. Il n'y a pas de débat.
C'est triste que le seul vote de "rébellion" soit un vote d’extrême droite.

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