MANGER / FAIM

RM-3

Photo géniale de Ryan McGinley


J'ai été étonnée, mais genre vraiment, de la quantité de commentaires et mails que vous m'avez envoyés après le billet où je vous demandais des conseils sur comment ne "plus avoir les cuisses qui se touchent autant parce que ça fait mal".

Déjà, ça m'a fait comprendre que je n'étais clairement pas toute seule et ça c'est cool.
J'ai tout lu, certains commentaires m'ont plus parlé que d'autres, et c'est en lisant vos mots que je sentais que finalement, alors que je pensais le contraire, j'avais déjà une pensée relativement bien construite autour de la nourriture.

D'abord j'aime bien manger, j'aime être sensible aux plaisirs de la bouche (... coquine un peu quand même la phrase). J'ai certains amis qui ne sont pas gourmands, qui mangent sans y prendre particulièrement de plaisir, ce n'est pas mon cas, et je voudrais en aucun cas avoir l'impression que mon amour de la nourriture est une "mauvaise chose", je le considère vraiment comme une chance.
Et mon autre chance, c'est de ne pas du tout être difficile. J'aime presque tout manger, je suis allée en collectivité très petite (colo presque à toutes les vacances) et j'ai toujours eu l'habitude de tout manger avec le même plaisir. J'aime autant les tomates que les frites. La nourriture et moi c'est comme la musique et moi, éclectique.

Je mange relativement équilibré déjà.
J'ai vu un naturopathe, ai réfléchi à la manière que j'avais de m'alimenter, je mange déjà très peu de plats tout faits (jamais je crois en fait) et certes, ce n'est pas parfait, mais c'est déjà pas si mal.

En revanche, là où je vous suis pleinement et qui est sûrement l'un des points que j'aie à travailler, c'est la faim.
Je mange aussi quand je n'ai pas faim. Pas de temps en temps, non tous les jours, donc même si je me doutais bien qu'il y avait un truc à faire autour de ça, tous vos commentaires m'ont quand même vraiment donné envie de mieux réfélchir là-dessus, la faim, arrêter de manger quand je suis rassasiée, pas plus, ne pas manger si je n'ai pas faim, bref...
Ca peut paraître assez évident, mais c'est bizarre parce que je ne trouve pas si simple que ça ce truc de faim.
C'est basique alors je me demande bien comment je peux me retrouver à manger alors même que j'ai pas ou plus faim...

Je vous tiendrais de toutes façons au courant.
Je tenais vraiment à vous remercier très très fort d'avoir pris du temps pour tout me dire, m'expliquer ce qui marche pour vous ça m'a vachement aidé.
Merci!

Bisous smack 

Commentaires

Chup's a dit…
Hello Marie,
Les truc qui m'ont beaucoup aidé sur cette histoire de faim que m'a dit ma nutritionniste, c'est que on apprécie pleinement un plat que pendant les premières bouchées, quand on a faim. Quand ça commence à devenir moins bon, plus fade, un peu écœurant, c'est qu'on est rassasié.
Et l'autre chose c'est de prendre le temps de me demander comment je me sens 1/2h après avoir mangé. Si je me sens trop lourde c'est que je n'ai pas respecté ma faim.
Bisous
Camille a dit…
Pareil que toi, depuis quelques années j'accuse quelques kilos en trop... Et pareil que toi, je suis beaucoup trop gourmande, j'aime beaucoup trop manger pour imaginer tenter un régime...
On a beau tous connaître les principes à respecter pour perdre du poids (des légumes, des légumes, pas de gras, pas de sucre, etc.), c'est tellement dur de les respecter... surtout quand on est comme moi, et que les gâteaux sont l'une de mes raisons de vivre.

Je viens aussi d'une famille qui place la nourriture au centre de tout. Une famille gourmande, qui exprime son amour non pas par des mots mais de bons petits plats. Bref, tout ça pour dire que chez moi, nourriture et affect vont de paire !
Et je n'ai pas vraiment envie de changer ça, je n'ai pas la volonté pour entamer ce changement, et j'ai peur d'être réellement frustrée si je commence le moindre régime.

Du coup je me retrouve dans une impasse... vouloir maigrir tout en étant et en voulant rester gourmande, c'est compliqué... Mais si tu as des pistes, je suis preneuse !
Clarissa Swann a dit…
J'aimerais savoir si tu continues à manger sans gluten, Marie. Tu avais dit que t'es maux se ventre avaient diminué grâce à ça il me semble.
Et aussi, pourrais - tu nous faire un retour sur l'huile de coco ? Bisous
lilo2 a dit…

Salut Marie,
A ce sujet, je te conseille le blog de Caroline et ses billets concernant sa démarche auprès du docteur Zermati. Elle a perdu beaucoup de poids, sans faire de régime mais en faisant attention aux sensations de son corps et particulièrement à sa faim. J'avais trouvé ça très intéressant et visiblement c'est très efficace sur elle. Evidemment je te conseille de commencer la lecture par ses premiers billets sur le sujet car elle décrit bien sa découverte de la "méthode" et son réapprentissage de la façon de manger.
Bises !

http://www.penseesbycaro.fr/?s=zermati
Anonyme a dit…
coucou, c'est très "fin" à appréhender, le truc de la "faim"! Dans mon côté, j'ai longtemps marché à côté de mes baskets (notamment) pour la bouffe, sans m'écouter, à essayer de suivre des règles pour être la "plus"…. et après un certain temps - j'étais ado à l'époque-, j'étais déréglée. C'est à dire que mon cerveau imposait une règle qui ne correspondait pas à ce dont j'avais envie. En fait, ça va beaucoup plus loin que la faim je pense. Il faut reconnecter sa tête avec son corps. Arriver à déconnecter sa tête de tous les "il faut". Alors maintenant, j' écoute ce que je ressens, je sais que ce que je ressens est juste , et je fais ce que je ressens, (et je mange ce que je veux quand c'est bon, et quand j'en ai envie!). Et si j'en ai marre de tout, que j'ai envie de bouffer et ben je mange et après ça se régule tout seul...j'en ai pas tout le temps marre non plus! bisous bisous
Hello Marie,

C'est clair que c'est un sujet qui fait beaucoup parler dès qu'il est abordé, je crois qu'on intellectualise un peu trop la nourriture et qu'on a du mal à se reconnecter à nos sensations.
Moi aussi j'ai toujours considéré que j'avais un très gros appétit, je mange plus que mon homme qui fait 30 kg de plus, ça a toujours fait marrer mes collègues le midi qui me disaient "mais où tu mets tout ça ?!". J'adore manger, c'est un vrai plaisir, avec une nette prédilection pour le fromage et le pain. Et depuis mes grossesses (et la trentaine !), mon corps a plus tendance à "stocker".

Je n'ai jamais réussi à me contenter d'une salade verte sans rien d'autre le soir, il faut qu'elle soit un peu gourmande avec des tomates séchées, des herbes aromatiques, pignons, de la viande de grison, des copeaux de parmesan (pareil avec la soupe !). Et avec ça des protéines ou des céréales pour me "caler". Depuis que j'ai arrêté le combo "baguette blanche + fromage" par du pain d'épeautre ou de Kamut complet tartiné d'avocat citronné, je me régale tout autant sans avoir aucune fringale dans la soirée car c'est plus "nourrissant" qu'une farine raffinée. C'est plus long à être assimilé par l'organisme donc ça tient sur la durée (le quinoa aussi est parfait dans une salade composée pour rassasier).

Comme je te le disais dans mon message sur ton précédent article, je sens que ça t'a moins parlé, mais sincèrement pour moi ça a tout changé. Depuis que je me suis intéressée aux indices glycémiques, à la manière dont notre corps fonctionne, assimile les aliments, ce que provoque les pics de glycémie et d'insuline, je sais bien mieux gérer la chose, être rassasiée sans m'être gavée d'aliments qui provoquent l'effet inverse (on connaît tous le pb du mac do qui cale sur le moment, mais qui nous fait mourrir de faim 2h après, c'est l'effet du sucre qu'il contient en grosse quantité). C'est devenu un jeu de remplacer un aliment par un autre tout aussi bon dont l'IG est plus bas. Tu trouveras un article intéressant à ce sujet ici : http://mariechioca.canalblog.com/archives/2015/05/27/32124508.html

Ah oui, aussi depuis que j'ai instauré la pause "goûter sucré" gourmande, je ne craque plus le soir sur des sucreries ou du chocolat devant la télé ou des vidéos youtube ! Pour palier au coup de pompe de 17h, je mange ce qui me fait vraiment plaisir, j'écoute mes envies. En général, c'est un gâteau maison et un fruit, ou du chocolat avec des amandes, noisettes et fruits secs. Je me fais une vraie pause et je savoure.

D'autres petites habitudes ont fait leur preuve : se préparer une jolie table pour manger en pleine conscience, mâcher lentement (je ne sais pas manger vite), boire de l'eau plutôt en dehors des repas (et les fruits), évaluer en début de repas la quantité qui correspond à ma faim et ne pas me resservir... Du bon sens, mais qu'on a tendance à oublier.

Désolée pour le message fleuve, tu auras compris que le sujet m'anime ;) J'espère que ça t'aidera un peu.
Biz
Unknown a dit…
Hello miss !

Moi aussi il m'arrive de faire de l'hyperphagie et quand ça m'arrive, je conscientise plus grand chose. J'agis comme si j'étais déconnectée de mon corps. Je le méprise même. Dans mon cas, je sais que c'est clairement expiatoire. Je me punis de ne pas être parfaite, de ne pas vivre la "bonne vie", de ne pas être riche et célèbre, de ne pas correspondre à l'idéal qu'on nous vend à la télé (pub l'oreal et cie), idéal que j’exècre plus que tout (consciemment) mais auquel j'aspire inconsciemment parce que j'ai été psycho-socio-détérminée en ce sens.

Cette société ne nous facilite pas la tâche. Nous sommes soumises à longueur de journée à tout un tas d'injonctions inhumaines (jeunisme, minceur, beauté). Le but de la publicité est de nous faire culpabiliser de n'être que ce que nous sommes. Nous devrions sans cesse aspirer à mieux. Il serait parfaitement indécent de se satisfaire de ce que nous sommes et de ce que nous avons, pas de complaisance ! ... L'expérience m'a appris que tout ça était un gigantesque leurre. Mais un piège redoutablement efficace.

Ce que je fais après une crise d'hyperphagie c'est qu'au lieu de me punir une deuxième fois, j'essaie de me consoler et de me dire que c'est très compliqué de conserver une santé mentale de fer dans une société aussi perverse que la notre (oui je lâche le grand mot et j'assume).
L'hyperphagie me renseigne sur le fait qu'un besoin chez moi n'est pas satisfait, quelque chose n'est pas aligné sur mon élan de vie, un truc cloche. J'essaie de considérer ce comportement comme de l'info. Et souvent, ça m'arrive quand un truc me perturbe. Le problème m’apparaît insoluble et plutôt que de l'admettre, je me dévalorise, je me considère comme une moins que rien qui se doit d'être punie. Faut pas confondre gourmandise et hyperphagie, il n'y a pas de dimension expiatoire dans la gourmandise.


Donc ouais, ce que je fais c'est que j'essaie de me consoler, de me rappeler que mon corps c'est mon bébé et que je dois prendre soin. Je me dis que j'ai le droit de prendre du plaisir à l'habiter même s'il est imparfait. J'essaie de me relier à l'humanité en pensant à mes copines qui dealent aussi avec des problèmes de poids ou de TCA autrement plus sérieux que les miens. Je contextualise le problème en me rappelant qu'il s'agit d'un comportement inhérent à notre société d'abondance (l'hyperphagie est symptomatique des pays riches, un des nombreux dommages collatéraux de cette belle et grande société de consommation) (ironie). Pas d'hyperphagie en Ethiopie. Et le fait de penser à tout ça me permet de relativiser, de me détendre.

Bref, c'est compliqué d'arriver un maintenir un équilibre à ce niveau là. Visiblement on est nombreuses à dealer avec ça. Je sais pas si on peut y échapper complètement. Si on ne peut pas, il faut essayer de l'accepter et faire de notre mieux.

Full love miss ♥

Anonyme a dit…
C'est intéressant, la faim... J'avais écrit un long commentaire suite au post sur la prise de poids, mais je pense qu'il s'est effacé...
Donc, j'ai fait un jeûne cet été.
6 jours entiers sans rien manger en dehors d'un jus de fruit le matin et d'un bouillon le soir. Et on marchait la journée. Autant dire que j'ai eu faim, mais j'ai aussi appris que la faim, on vit avec et on la dépasse - on dirait une réflexion d'anorexique, en fait, mais bon, on reprend la nourriture après et ce qui compte, c'est qu'on n'est plus (aussi) stressé par la faim. Ca change tout. On mange moins, c'est impressionnant. Et on mincit.
Bonne chance dans la reconquête de la faim!
Anonyme a dit…
Bonjour Marie,
Jette un œil sur la cohérence cardiaque du Dr David O'Hare (livre 365 par exemple)
Ton naturopathe t'en a déjà peut-être parlé...
Keep cool,
Carine
lilu a dit…
Je ne sais pas si tu auras le temps ou si tu verras ce commentaire mais voici un article tres interessant sur la satiété et ce qu'il y a autour...

http://lesfritesvertes.blogspot.fr/2015/09/reconnaitre-et-respecter-la-satiete-la.html

j'ai pensé à ton questionnement en le lisant...
Marie a dit…
Chup’s: merci pour les 2 conseils…
Bisous

Camille: je plussoie. C’est un peu relou!
Courage
Je reviendrais quand j’aidais essayé deux ou trois trucs

Clarissa Swann: Non j’en remange. Mais je n’ai plus mal au ventre, le pain me manquait atrocement
je suis allée voir un médecin pour faire une prise de sang pour évaluer si je suis intolérante vraiment ou pas
L’huile de coco? Tu veux savoir quoi?
Bisous

lilo2: Je les avais lus et adorés Merci de m’en reparler (j’avais déjà parlé de Zermatti sur le blog)
Bise

Anonyme: Merci de ton commentaire, c’est vrai que se connecter à son corps reste la meilleure des options!

laurence: Tu as raison, mais c’est drôle je me rends compte que je dois faire le deuil de la nourriture « sans y penser », je dois maintenant, d’une manière ou d’une autre, « y penser »;
Merci pour ton commentaire, vraiment!

Sylvia: J’ai été très touchée par ton commentaire, tu y dis des tas de trucs dont j’avais l’intuition mais que tua s réussis à mettre en mot
Merci pour l’intelligence de ce que tu dis, y a des pistes très précieuses je trouve.
Bise

Anonyme: J’aimerais bien en faire un aussi

carine: non jamais, je vais regarder ça merci

lilu: Merci beaucoup :-)
Unknown a dit…
oh je viens juste de voir que tu as répondu! C'est important de se soutenir (ou au moins d'essayer). Tu m'inspires, tu me pousses à la réflexion également et je me sens moins seule quand je lis tes billets. Savoir que tu existes m'est réconfortant. Je pense à toi même quand je te lis pas, des fois. Je t'envoie plein de lumière et d'amour ♥ Bisous
Anonyme a dit…
Hello Marie :)

Suite à des histoires persos pas cool, je me suis mise à vraiment "fumer" il y a 3 ans. J'ai perdu direct 7 kg en 6 mois, soit + que ce que j'essayais de perdre depuis 5 ans... Mon conseil ne va pas être de te remettre à fumer :)))) mais par contre, la clope m'a permis de comprendre ce que je faisais mal avant. Je grignotais et je mangeais selon un rythme qui n'était pas le mien. Avec la clope, j'ai éliminé naturellement et sans m'en rendre tous les repas que je faisais "pour rien". J'ai déplacé le problème, en gros. Ce qui dans l'absolu n'est pas terrible, mais dans les faits, je sais maintenant où sont mes repas importants et où sont ceux que je faisais pour compenser le stress. (En gros, je fais 2 repas par jour. Parfois je me lache le soir, parfois je saute le repas du soir...)

J'envisage évidemment d'arrêter de fumer et reprendre ces kilos me saoule. Parce que putain, quand on n'a pas de problème de poids, c'est un CONFORT ABSOLU. Ça retire un nombre infini de questions dans ma tête, et ça me laisse de la place pour d'autres choses. Mais bon, fumer c'est mal. Alors, il va falloir trouver une solution.

Je m'accroche à l'idée qu'en gardant mon régime alimentaire de fumeuse, j'arriverai à limiter la casse.

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