L'ENVIE OU LE SYNDROME "T'AURAIS FAIT LA MÊME CHOSE À SA PLACE"

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Hokusai 




Feist que j'aime depuis longtemps 

La semaine dernière dans une émission d'Affaires sensibles sur France Inter consacrée au couple Balkany, on entend l'enregistrement d'un dame qui explique, en substance, que, peut-être, le maire de Levallois-Perret (Patrick Balkany donc) aurait "fraudé" (bien que la dame ne dise jamais tout à fait le mot) mais dans le même temps, tout le monde (elle dit tout le monde) aurait fait pareil à sa place... Ca ne la choque pas, à sa place elle aurait fait la même chose et elle ne voit pas trop pourquoi on serait gêné de ça et ceux qui disent le contraire sont des menteurs.

Je suis toujours très stupéfaite quand j'entends ce genre de choses. Il y a encore tellement de gens qui estiment que le "pire" de la nature humaine est, LA nature humaine et que ceux qui condamnent ça sont malhonnêtes et / ou jaloux.
Sincèrement, je ne m'estime vraiment pas au-dessus du lot, clairement, mais admettre que le mensonge, la traitrise, les passe-droits sont absolument naturels et qu'il n'y rien à redire là-dessus, c'est un peu au-dessus de mon champ de compréhension. Sans être absolument moral (bien qu'un peu ne fasse de mal à personne, hein!), il peut-être utile de s'interroger sur ce que nos actions vont provoquer dans la vie des autres. Au moins un peu et si on fait ça, d'un coup notre petit nombril avide de choses qui le satisfassent dans l'immédiateté pourrait comme qui dirait avoir des remords et voir un peu plus que son propre plaisir.
En bref, je suis toujours stupéfaite de voir que le repli egotique où l'autre ne compte pas est de plus en plus décomplexé, c'est un peu comme si tout le monde avait 3 ans et ne savait pas que les autres sont aussi de humains.
Non tout le monde n'aurait pas fait comme untel qui exploite, ou untel qui utilise l'argent public. Ny voir que de la normalité, qualifier cela d'une caractéristique humaine, c'est assez grave je trouve.

Dans le post de lundi, une demoiselle a écrit en commentaire que, tout le monde pensait que c'était injuste de voir les "enfants de" accéder si rapidement à une notoriété "a priori" mais écrire ce genre de post (le mien donc) c'était dommage parce que ça faisait "envieuse" et que je ne sais pas ce qui se passe dans sa vie réellement et qu'elle peut tout à fait souffrir.
Je comprends ce que cette demoiselle veut dire dans le fond et qu'elle ne puisse voir dans la critique éventuelle qu'une envie d'être à la place de et une incapacité que j'aurais à me réjouir dans ma position de "roturière"  qui ne connaît pas ce type d'avantages.

Alors je me suis demandée si c'était vrai. Après tout, pourquoi pas, je ne suis au-dessus de rien et cette chose que je n'arrivais pas à nommer lundi (ce mélange de tritesse et de colère) pourrait être, en fait, une envie, une jalousie non assumée.

Mais plus j'y pensais, moins je me disais que ça tenait la route. Ce type de raisonnement m'apparaissait comme étant de plus en plus simpliste et de moins en moins fondé.

La critique est-elle nécessairement la manifestation d'une envie cachée? Pourquoi ne croit-on pas spontanément que la colère soit juste l'expression de ce qu'on perçoit comme injuste?

Parce que je n'envie pas ça, je ne le peux pas, d'où je viens, éducation / système de valeurs / expérience ça n'aurait pas de sens, en revanche je trouve ça profondément injuste.
Je ne vois pas pourquoi on devrait laisser une chance à un talent a priori alors que dans le même temps on néglige certains talents a posteriori sous prétexte qu'ils sont moins "sexy" ou "glamour" mais surtout moins bien nés.

Essayons de déconstruire ensemble cette idée fort répandue sur les internets de la galaxie que la critique est de près ou de loin un proche parent de la jalousie.


Qui dit envieuse dit envie.
Qui dit envie dit "avoir envie d'être à la place de l'autre".
Mais ça voudrait dire que si j'étais irritée par ces processus de reproduction sociale (dont je vous rebats les oreilles depuis plusieurs mois) c'est uniquement parce que je serais mal née. Elevée par une mère célibataire aide-soignante, grand-père ouvrier en usine né très pauvre et grand-mère devenue infirmière à 39 ans après avoir été ouvrière en bonneterie. Classe populaire, je n'ai manqué de rien mais effectivement, chez moi, ça roule pas sur l'or.

Ma classe sociale étant dépourvue de ces avantages sociaux évidents (mais je le répète au vu de certaines et certains je suis une bien lotie, ces choses sont très relatives) je serais, comme tout le monde, dans l'envie d'avoir plus de possibilités, d'argent, de chances en quelque sorte.

Et bien si je trouve injuste qu'une jeune demoiselle de 16 ans ait accès à tant de possibilités alors qu'il ne lui est, pour le moment, rien arrivé, ce n'est pas pour moi.
Restons sérieux, je n'ai pas 16 ans et ce type de choses n'a strictement aucune incidence sur ma vie, c'est l'image véhiculée qui me gêne.
Parce que ça dit, comme toujours, que seul le physique d'une femme peut lui permettre d'accéder au succès (le fait qu'elle soit bien née est plus anecdotique que le rapport à son physique / sa jeunesse que cette info donne).
Si ma fille avait 16 ans, je serais triste qu'elle croit ça, que ça l'angoisse. Je n'aime tout simplement pas ce que ça dit et pas parce que je suis plus moche qu'elle, que je le sois, me permet surement de porter un certain type de regard là-dessus.

Mais toi t'as vraiment envie qu'on ne propose jamais des modèles féminins drôles, intelligents, courageux? je ne dis pas que cette jeune demoiselle ne l'est pas, je dis simplement que, comme toujours, on privilégie ce qui est ne dure pas (la jeunesse / la beauté) pour valoriser une personne tout en connaissant les répercussions que cela peut avoir sur l'estime de soi lorsque ces choses s'en vont (oui niquons tout suspense, ces choses se barrent toujours).
On propose aux jeunes filles ce modèle parce qu'il est précaire et permet de mieux dominer leurs "centres d'intérêt".

Je n'ai aucune envie pour ça, je trouve cela injuste et toxique pour les femmes dont je suis et les jeunes filles dont je ne suis plus mais que je souhaiterais voir vieillir sans ce terrible rapport anxiogène à leur propre image.

Voir des modèles intelligents, courageux, droits, moraux, altruistes, curieux aiderait sûrement à se dire que La nature humaine n'est pas qu'une succession de carences affectives et morales.

Voilà, dites moi ce que vous pensez de tout ça, ça m'intéresse vachement.

Bisous smack





Commentaires

celine a dit…
Ton article sur la petite Paradis-Depp m'a fait comprendre que précisément, elle était à sa place. Et que tous les "fils de" sont à leur place. S'ils n'ont pas d'autre ambition que le glamour qui, pour moi, est une "low" ambition, pas de problème. Ils ne prennent la place de personne. La vie n'est pas faite que d'art et de talent inné.
Si j'ai des enfants, si je trouve qu'ils ont un charisme fou et qu'ils sont très intelligents, j'aurais plutôt tendance à leur souhaiter de faire avancer la société en travaillant par exemple en tant que représentant syndical, en tant que membre d'un service public, en tant que prof, en tant que super assistant sans qui une boîte n'est rien, en tant que RH qui révolutionnerait les RH, en tant que maître-jardinier ou en tant que maître-boulanger.
S'il n'y a pas de valorisation grand public, il y a toujours de la valorisation dans un cercle restreint.
Ces fils de, fille de, machin de, sont bien beaux et bien glamour, mais les plus belles choses se font toujours avec les meilleurs.
Par exemple, je me suis fait un marathon de la série "Dix pour cent", gros coup de coeur. Pour me rendre compte au final que les stars, les étoiles, on s'en tape. Ce qui reste, ce sont des personnages bien écrits et merveilleusement incarnés par des acteurs qu'on ne connaissait pas forcément hier.
Bref, je mêle un peu tout, mais il ya beaucoup de choses à dire.
amelstos a dit…
Hello Marie,

Je crois l'avoir déjà dit ici (ou ailleurs) mais je suis bien contente de ne pas être une adolescente de l'ère instagram, snapchat et compagnie. Moi qui était déjà complexée quand je voyais les filles populaires (parce que très mignonne en général) au lycée, je ne sais pas comment j'aurais pu grandir avec les réseaux sociaux qui ne s'intéressent qu'au beau, au lisse, au parfait. Récemment je voyais sur instagram que Lauren Bastide du ELLE s'extasiait devant "l'aplomb" de Lily Rose qui avait effacé tout son compte instagram. Je me suis sentie totalment en décalage et je n'ai pas compris comment on pouvait trouver transgressif un truc d'une telle vacuité. Finalement il se trouve que la jeune demoiselle avait "juste" été hackée.
Moi aussi je m'interroge sur le modèle qu'on présente aux jeunes filles mais comme je te le disais plus haut, j'ai l'impression que ça ne date pas d'hier : au collège, les filles ultra populaires n'étaient pas les 1ères de classes ou les nanas brillantes mais les petites bombes. Parfois je m'étonne à sourire en apprenant que la star de mon collège est désormais totalement à l'ouest. Est ce du à la jalousie que j'éprouvais alors ? Oui un peu, sûrement. Cela dit, je me demande toujours comment ces stars d'un jour ont réussi à gérer le retour à l'anonymat qui me semble inévitable. La question se posera de manière plus accrue pour les blogeuses influentes ou it girl qui ne le sont que pour leur physique (je ne parle pas des blogeuses qui proposent un contenu plus intello mais de celles qui ne présentent que des fringues ou du maquillage). Bref, ce sujet m'intéresse vachement. Et je me demande, enfin, si les mecs ressentent aussi cette pression à la con. Bises !
Unknown a dit…
Hello

Je n'ai rien à redire à ce que tu dis. C'est effectivement très simpliste de croire que critiquer une situation est (toujours) signe de frustration et jalousie.

Non: ta colère veut dire que ce genre de situation va à l'encontre d'une valeur fondamentale à tes yeux, qui est peut-être une sorte de méritocratie réelle? Et ta tristesse signe peut-être le fait que malheureusement, tu n'es pas sûre que l'on puisse échapper à cela dans notre monde actuel, et qu'il faut peut-être faire le deuil de cette idée de société plus juste, plus équitable.
Et c'est bien ce dans quoi on baigne, une sorte de résignation face à la laideur du monde (je ne parle de personne en particulier).

Bref, réflexion tout à fait pertinente à mon sens!
Charlotte a dit…
Merci encore pour cet article Marie !
J'étais déjà très contente de lire ton article sur la fille Paradis/Depp et je suis, encore une fois, tout à fait d'accord avec toi sur ce que tu dis ici.
Pour en revenir au début de ton article, j'avais vu la même chose après les révélations concernant Cahuzac, des gens de sa circonscription qui expliquaient qu'ils allaient revoter pour lui parce que bon "y a pas mort d'homme" et le fameux "à sa place on aurait fait pareil".
Outre ce que tu as déjà dit sur le sujet, je rajouterais que si tu demandais à ces mêmes gens d'aller braquer une banque ou de cambrioler une maison, ils te diraient qu'ils ne le feraient pas, que ce serait malhonnête. Mais c'est la même chose ! Les fraudes dont sont coupables Balkany, Cahuzac et cie c'est encore pire que de braquer une banque, car c'est le vol de l'état ! Mais bien sur ces mots ne sont jamais prononcés par les médias et on a réussi à faire passer dans l'esprit du peuple, que voler l'état, nous voler nous, ce n'était pas bien grave, en tout cas, moins grave que de voler des particuliers, ou des grandes entreprises !
Enfin, pour revenir sur le commentaire de ta lectrice qui parler d'envie au sujet de la fille Depp/Paradis, je suis bien contente que tu y répondes, car ce genre de commentaire à tendance à m'énerver. C'est quelque chose qu'on entend/lit souvent, plus souvent sur le mode "oh t'es jalouse", notamment dès qu'on émet une critique sur un blog :-)
Encore une fois, outre ce que tu as déjà dit, je rajouterai qu'il faut être sacrément prétentieux pour penser que les gens émettent des critiques uniquement parce qu'ils envient notre vie, parce qu'on s'imagine que notre vie est meilleure que la leur !
Et enfin, l'argument de la jalousie/l'envie balancé à tort et à travers ça permet surtout d'éviter de discuter du fond du sujet. D'ailleurs dans l'article sur lexpress style qu'a cité Café Mode, la créatrice de Comptoir des Cotonniers répond aux critiques vis-à-vis de l'emploi de la fille Gainsbourg de 12 ans par "oh il y a plein de jaloux sur l'internet"... super, merci la discussion et la remise en question ! Je trouve ça plein de mépris et ça ne donne pas envie d'acheter du CdC !
Désolé pour le pavé :-)
Anonyme a dit…
Pour pousser un peu plus loin ta réflexion... Pourquoi toujours réduire les femmes à la jalousie ? Une femme qui en critique une autre est systématiquement taxée de jalouse, elle n'a pas le droit d'avoir une opinion sans affect, un jugement moral ou esthétique détaché. Elle ne peut pas donner son avis sur une autre sans qu'"on" pense que son opinion est motivée par la jalousie. Qui est ce "on" en général ? Les autres femmes, justement... Les filles, ayons un peu plus de respect pour notre propre sexe. Non, nous ne sommes pas toutes en concurrence pour être la plus belle, la plus célèbre, la plus riche. Arrêtons de nous appliquer à nous-mêmes ces stéréotypes machistes !
Antoine a dit…
Désolé de resumer ça sèchement, mais concrètement... Les connards capitalistes la mettent aux autres et voudraient bien faire de leur cas une generalité acceptable. La definition des connards de droite quoi.
christine a dit…
Bonjour Marie et toutes les autres.
Merci à toutes pour vos réflexions, ça fait du bien de lire tous ces cerveaux qui fonctionnent !
Je suis archi d'accord sur le début du post, l'hallucination que je ressens moi aussi devant le fait que certains ont l'air d'avoir oublié les idées mêmes de responsabilité et de sens moral. Mais je me demande si ce n'est pas plus de la résignation ou de la réflexion superficielle que du manque de moralité. En même temps, ça ne console pas vraiment, de se dire que tout le monde oublie de réfléchir...
Sur le 2e sujet, je suis d'accord avec toi. C'est triste, assez déprimant, et je rajouterai que c'est très cynique de la part de ceux qui se servent de ce système. L'émergence de Lili-Rose ressemble de mon point de vue à une éclosion forcée. Depuis sa naissance, avec deux parents aussi canons et aussi aimés, on l'attend. La voici, on a jugé que 16 ans était un âge décent pour la bombarder au 1er rang et tadaaa : extasiez-vous braves gens. C'est une gamine, évidemment qu'elle doit aimer ça, et à son âge elle n'a peut-être pas le recul pour mesurer que ce pour quoi on l'acclame aujourd'hui ne dépend pas d'elle (sa naissance, son physique) et ne va pas durer (sa jeunesse) (même si je lui fais le crédit, comme à toute les femmes, d'avoir un cerveau ;-). On remplace Vanessa par Lili-Rose, j'ai l'impression d'assister à un élevage d'égéries un peu glauque.
Quant au modèle que cela véhicule... no comment. Chapeau aux profs, aux éducateurs, à tous ceux qui se battent pour faire bosser les gamins !!
Enfin, bravo Marie d'avoir lancé le débat sur "la critique est-elle acceptable sur les blogs?". Il m'est arrivé à plusieurs reprises de regretter d'avoir commenté (même sur Café Mode, qui est loin d'être un blog d'andouille) parce que je faisais une réflexion à contre-courant de l'extase générale. Oui, on a le droit de (se) poser des questions, j'admets de ne pas toujours avoir raison, et lire les réflexions des autres (me) fait avancer.
Désolée pour la méga tartine, et encore merci pour ce blog/ces posts. bisous
Fabignou a dit…
"C'est comme si tout le monde avait 3 ans" : c'est tellement vrai, à propos de tellement de choses actuellement ! C'est une réflexion que je me fais souvent ces derniers temps, je trouve les gens de moins en moins "éduqués" et à une échelle globale, comme si les filtres sociaux qu'on inculque normalement aux jeunes enfants avaient de moins en moins d'importance. Ne pas dire tout ce qui nous passe par la tête, prendre le temps de la réflexion, ne pas céder à nos envies primaires, ne pas se croire seul au monde et centre de celui-ci...
J'y pensais l'autre jour à propos de la déferlante d'image de stars et têtes couronnées dans des positions peu flatteuses, sortie de voiture ou coup de vent laissant apparaître leur culotte. Et je me disais qu'il devait bien y avoir des photos comme celles-ci avant, mais on ne les publiait pas, je ne sais pas si c'était une question de respect ou de bienveillance, mais la presse n'en faisait pas ses choux gras.
Pour la petite Lily-Rose Depp, c'est la même chose, j'ai l'impression que la presse se jette sur elle, comme un chien sur son os, sans que personne ne prenne un peu de recul, un peu de hauteur. Non, l'important c'est d'en profiter maintenant, de faire le buzz tant que ça peut, parce que justement si ça se trouve elle ne sait rien faire, on ne parlera plus d'elle dans un an, alors autant prendre notre part du gâteau maintenant. C'est cette avidité qui me dérange profondément. Au-delà de tout ce que tu dis sur l'image que ça renvoie aux autres jeunes filles, c'est cela qui m'horrifie, qu'on considère les jeunes filles comme des produits de consommation (beaucoup plus que les jeunes hommes ou les personnalités plus âgées) : il faut parler de Lily-Rose Depp maintenant, comme du dernier it-bag, quitte à créer l'overdose, parce qu'on ne sait pas si l'un comme l'autre passeront la saison.
Clairette a dit…
Non, à mon sens cela n'ai rien à voir avec l'envie non plus. Quand j'ai lu l'article sur Lily Rose, j'ai tout de suite vu que ce qui t'animait c'était cette notion d'injustice derrière, et j'y ai vu la volonté de ne pas vivre dans ce monde là, ne pas prôner ni même adhérer à un avenir où les jeunes filles seraient vues et désirées de cette façon. J'ai peut être vu ça dans ce sens car c'est aussi mon avis sur la situation, je ne sais pas. Mais je pense que tu as trop d'honnêteté pour te fourvoyer dans ces sentiments un peu puants (même si humains) (on a peut être autre chose à foutre à notre âge) et simplistes. Merci toujours Marie :)
Unknown a dit…
Il y a tellement de choses à dire que je ne sais par ou commencer
commençons par les Balkany. ces gens qui ont été réélus et souvent empêtrés dans des affaires judiciaires. Montre que finalement le charisme des politiques prévaut peut être sur la vision et le projet que doit avoir une personne politique, (étant moi même dans un parti politique invisible mais défendant je le pense des idées nobles et juste je doute qu'un jour celles ci soient un jour reconnu mais je continuerai le combat).

"L'Homme nait bon, c'est la société qui le corrompt" Rousseau.

"La critique est-elle nécessairement la manifestation d'une envie cachée? Pourquoi ne croit-on pas spontanément que la colère soit juste l'expression de ce qu'on perçoit comme injuste?"
non la critique n'est à mes yeux pas la manifestation d'une envie cachée mais ça n'empêchera pas les autres de le penser.
pour le rapport colère et injustice c'est drôle (ou pas) mais depuis deux jours je vois deux exemples qui vont dans votre sens.
-Xavier Mathieu au grand journal à propos des licenciement à Air France
-Jennifer Lawrence sur les inégalités de salaires (critique assez drôle du fait qu'elle reste lucides sur sa condition de privilégié, du moins c'est mon avis subjectif car je soutiens cette actrice depuis que je l'ai vu dans le film "Loin de la terre brulée".

Enfin pour les modèles certes on est inondés des gens à qui s'identifier mais moi je me suis rarement identifié à des gens beaux car je ne pense pas rentrer dans cette catégorie, et donc j’espère qu'on peut choisir les modèle qu'on se veut. et depuis toujours j’appréciais les personnalité lisse en apparence comme Paul Newman (sans m'identifier à lui) mais je commence à adorer les gens avec des aspérités comme un Orson Welles.
C'est pas clair mais c'est pas le lieu pour s’étendre sur le sujet donc bonne journée à vous et continuez de croire que l'Homme peut être bon.
Prune a dit…
"Voir des modèles intelligents, courageux, droits, moraux, altruistes, curieux ..." Je rêve d'un monde où ces valeurs -qui sont les miennes- deviendraient prépondérantes . Parfois les défauts "vils"et assumés (égoïsme, intolérance, manque total de curiosité , paresse, envie ...) de mon entourage, collègues, connaissances ... me rendent triste ...Mais je résiste et je rêve le monde :)
Bisous bisous
Anonyme a dit…
Merci Marie, ça fait du bien de lire de tels articles, je suis d'accord avec toi à 100%.
Anonyme a dit…
Chère Marie,

C'est la première fois que je laisse un commentaire, je me sens inspirée par ton post.

Je partage totalement ton raisonnement. La critique n'est pas (forcément) le reflet d'une jalousie ou d'une envie, on a quand même le droit de remettre en question le monde sans passer pour des envieuses.

Sans être une "fille de", je viens plutôt d'un milieu "privilégié", dans lequel la réputation de mon papa aurait pu m'ouvrir des portes. Mais l'idée d'avoir pu un jour me faire ma place grâce à mon ascendance m'a toujours fait frissonner. Et ça, c'est donc une question d'éducation. Dans ma famille, la valeur, c'est le travail et le cheminement personnel. Tu veux te réaliser ? Ben faudra bosser pour ça. Je ne l'ai jamais mal vécu, ça faisait totalement partie de l'ordre de chose, naturel en somme. J'en suis arrivée où j'ai voulu être à force de travail et avec mes diplômes et mes qualités. Et c'est ma plus grande fierté.

Donc voilà, ce qu'il se passe avec Lily-Rose Depp n'est pour moi que le reflet des valeurs ambiantes qui l'entourent. Apparemment, sa famille, son entourage encourage son cheminement absolument futile (pour le moment), cela fait donc partie de leurs valeurs. Et moi, ben je trouve ça juste vulgaire (et décevant en quelques sortes). Tout comme son Instagram relatant une certaine jeunesse dorée de têtes à claques.

Il faut aussi dire que le milieu dans lequel elle évolue fait une grande place au physique, à la jeunesse, à la beauté. Ne serait-elle pas plus à plaindre qu'autre chose ? En tout cas, c'est ce que je pense...
Anonyme a dit…
Coucou Marie,

Lily Rose depp s'est exprimé auprès du magazine ID et a déclaré "« J'ai grandi avec l'atten­tion média­tique. Toute ma vie. Mes parents étaient très calmes à ce propos, avec les photo­graphes, les fans et tout ça, déclare-t-elle à I-D.Mais j'ai très vite compris que je n'avais rien fait de parti­cu­lier pour méri­ter cette atten­tion. Quoi qu'il arrive, elle sera là. Ce n'est pas moi qui la choi­sit. Il ne faut juste pas prendre tout ça trop au sérieux. Il faut vivre. Et rester calme. »

C'est drôle de se dire que finalement elle n'a peut-être pas choisi ce qui lui arrivait et les opportunités qu'on lui offre (bien qu'elle les accepte donc elle est aussi active dans ce processus). Finalement, c'est comme si elle aussi était DETERMINEE, comme nous tous.

Des bisous
Unknown a dit…
Bonjour Marie

merci pour ce post passionnant...
ce que tu décris me fait penser aux critiques ciné, souvent taxés de gros jaloux, de réalisateurs ratés.
Alors que la plupart se sentent réellement bien à leur place, droit dans leur baskets, et voient leur activité comme, presque, un art littéraire à part entière.
Bref, je trouve ça important, necessaire, le droit de critiquer, (négativement mais aussi, on l'oublie, positivement), car ça permet de débattre, d'échanger...surtout à l'heure d'émissions comme le Grand Journal, où la promo et les paillettes sont rois.

bise
charlotte
Anonyme a dit…
Mais au final ton article pose une question : à la place de Lily-Rose Depp, tu aurais dit non à Karl Lagerfeld qui vient te proposer une campagne ? Tu aurais dit non à tous ces contrats probablement aussi intéressants professionnellement que financièrement ? (J'imagine que ce doit être ultra formateur à 16 ans d'avoir ce genre d'expérience, au-delà de l'aspect rémunération)
Cette gamine n'a sûrement pas mérité les attentions qu'on lui accorde, mais à sa place, tout le monde aurait fait la même chose. (Même Balkany) (En Chanel)
renardeau a dit…
Coucou,

J'avoue ne pas avoir compris ton précédent article sur lily rose sur le coup (d'où mon absence de réaction). Pour moi les magazines féminins dans leur ensemble "plébiscitent" des femmes qui n'ont aucun talent particulier hormis le fait d'être jolies et / ou bien nées. Du coup le cas lily rose ne me paraissait pas scandaleux au sens qu'il n'était pas différent de tous les autres...

Mais sinon j'aime vraiment bien cet article là que tu viens d'écrire.
Je trouve qu'en ce moment, surtout sur les blogs de mode, toute critique est étouffée sous l'argument "si vous râlez c'est que vous êtes jaloux / envieux".
C'est un argument assez pernicieux car a) il écarte tout débat b) il ramène l'autre à sa classe sociale (en mode "tais-toi et reste à ta place").

On parle toujours de quelque part. Ce qui est important, c'est de savoir d'où on parle, justement, pour identifier ses biais et essayer d'être le plus objectif possible.
Et pour moi ce qui est choquant, ça n'est pas les "pauvres" qui revendiquent plus de justice sociale. C'est le fait que les riches leur dénient ne serait-ce qu'un débat sur ce sujet, au prétexte que les pauvres parlent de quelque chose qu'ils vivent (argument du conflit d’intérêt: on ne doit pas s'exprimer sur quelque chose dont on est juge est partie. On notera que les riches sont moins tatillons sur les conflits d’intérêts quand il s'agit de se faire des gros sous en politique ou autres)

Bref tout ça pour dire: j'aime bien le tournant que prend ce blog (je suis moi aussi pas mal travaillé par ces histoires de classe sociales). Tu ne devrais pas trop te préoccuper des commentaires négatifs :)
Anonyme a dit…
salut! je fais une insomnie justement à cause d'une histoire de "personne qui ne me semble pas avoir de morale au boulot" alors j'en profite pour te donner mon avis sur la question soulevée.

Je suis bien d'accore avec toi: la connerie des autres ne peut et ne doit pas jamais légitimer ses propres conneries. Ce n'est pas parce que l'autre fait ça que je peut le faire. Ce n'est pas parce que je peux le faire, qu'il est légitime que l'autre le fasse!!! Si on prend un basique pour illustrer: ce n'est pas parce que l'autre tue / exploite ..; que je peux tuer / exploiter, ce n'est pas parce que j'aurais exploité ou j'exploite que l'autre peut le faire!! C'est complètement décadent pour une société ce type de comportement!!

La Règle / le "chef" ce n'est jamais l'autre pour moi. Le chef c'est moi, mon cerveau, mes valeurs et je ne décide qu'avec ça. Quand je fais "de la merde", au moins je ne suis pas dupe de moi même, et je ne me cherche pas des excuses bidons de style "tout le monde le fais, si je ne fais pas, je vais crever". Je me dis, OK, je fais de la merde, parce que je n'a pas pu gérer autrement et la prochaine fois je ferai mieux (ou j'essaierai).

Et pur le poste sur la gamine DEPP, j'ai envie de dire "la pauvre" et "pauvre société" associée à son image et je n'ai vraiment l'impression d'être jalouse…déjà , je me tamponne complètement et en plus, être mise en avant pour son (joli) minois et sa filiation reste à mon sens hyper réducteur pour la personne et hyper destructeur aussi. Je me dis que cette petite, si elle n'a arrive pas dans la vie à être autre chose que belle et "la fille de" et ben, ça ne vas pas être facile pour elle….

voili voilou, bonne journée,
Samar a dit…
Hello Marie!

Les commentaires sous tes articles sont mes préférés, ils sont toujours pleins de gens très intéressants, qui voient plus loin que le bout de leur nez.

Ya un truc qui me chiffonne dans ce débat, comme dans la vie de tous les jours. On passe notre temps à dire "la société ceci", "les médias cela". Mais la société c'est nous, et les médias ont besoin de notre aval et de nos achats et/ou nos clics pour exister.
Pourquoi s'entêter à aller visiter des sites internet qui, à travers les sujets qu'ils abordent, font la promotion de valeurs que nous ne partageons pas? La fille Depp, j'en ai entendu parler sur ton blog pour la première fois. Elle est le symbole de tout ce que je déteste (tu en as parlé mieux que moi dans ton article) mais en même temps, le peu de blogs et/ou magazines que je lis sont à des kilomètres de ne jurer que par la beauté. Ils véhiculent des valeurs que je partage et en mettant 5 balles dans un numéro de Happinez par exemple je sais que je finirai ma lecture heureuse.
Mon désaccord avec certaines valeurs et pratiques, je l'exprime en boycottant tout simplement les médias qui en font la promotion, c'est aussi simple que ça. A coté, je m'exprime avec les moyens dont je dispose.
On a le droit (et même le devoir) de critiquer, dénoncer ce qui nous semble scandaleux, décevant, triste, mais on a aussi le droit de juste se désintéresser complètement de cette presse qui ne semble pas vouloir changer.
Roulons notre bosse, exprimons nous, et le reste on s'en fiche. Toi,tu as créé ton propre média, qui est en accord avec ce que tu attends de ce monde, de la vie, qui va plus loin que "allons y offrons notre belle bouille au monde, il n'y a que ça de vrai". Ce que tu as fait, créer ton espace, faire part de tes idées, c'est juste le meilleur moyen de faire avancer les choses.

Anonyme a dit…
Hello Marie, toujours interessant de venir lire les commentaires de tes lectrices :) ça me donne aussi de donner mon petit avis.
Le piston toujours existé (et pas que dans le milieu du showbiz on le sait). Mais dans ce contexte lá, les exemples de "fils de" ne manquent pas, et c'est pourquoi cette exposition soudaine de la fille de Depp n'est pas vraiment une nouveauté et ne me choque (ou ne m'attriste) pas plus que lorsqu' Alexandra Lamy ou Valérie Damidot on essayé, aussi, de nous "refourguer" leur bambine.
Ok, ces stars en devenir ont brûlé les étapes et ont eu un accès bien rapide à certaines portes alors que d'autres (à talent égal ou supérieur) ont du trimer pendant des années pour le même résultat. Mais: et la pression qu'elles ont sur leur épaules? Et surtout, à 16 ans, comment gérer tout ça si le talent n'existe pas? Si elle accepte les opportunités qui lui sont offertes, ça montre déjà que la petit est bien courageuse; elle accepte de se jeter dans la gueule du loup alors tout le monde va l'attendre au tournant sans pitié.
Quant au message que cela passe aux ados, c'est aux parents de savoir éduquer, aider relativiser tout ça. Au bout du compte, à notre époque on n'avait pas instagram, mais Elle et cie ça existait déjà; ça vendait déjà aussi beaucoup de futilité et de filles belles et minces; et c'est pas pour ça qu'on n'a pas réussi a être équilibrées et à connaître le sens du travail et de l'effort.
Pour finir, bien d'accord avec le com du dessus; la société c'est nous. Tant qu'on continuera à acheter cette presse et a cliquer sur ces links, la machine n'est pas prête de s'arrêter.

Des bises*
Floflo a dit…
Oulala je sais pas par ou commencer. Parler de détournement d'argent, comprendre (pas comprendre); faire le meme chose ou pas, ca commence au quotidien. Voire que la poubelle déborde, detourner la tete; la machine a cafe au boulot a besoin d'être nettoyer, prendre un the; Tous les gestes qu'on evite, personne n'a vu on s'en fout. Tout le monde fait pareil c'est pas grave. Et pire parfois avoir le sentiment d'être stupide parce que tout le monde s'en fout et pas toi?
Faire attention aux autres, être a l'écoute... ca commence tous les jours. C'est pas juste une question de detourner de l'argent public...
Clue a dit…
salut Marie

je reviens à mon tour commenter.
J'ai 2 ou 3 trucs qui me viennent.
D'abord la critique d'une personne, pour moi, c'est forcément le début de la critique à rebond.. en gros critiquer c'est soi-même s'exposer à la critique, j'ai envie de dire, c'est le jeu ma pauvre Lucette :)
Après, je crois quand même, et tu vas probablement ne pas être d'accord avec moi, que cette critique dirigée sur une personne est forcément liée à des choses qui t'appartiennent, ta vie ton passé ton histoire, c'est normal c'est humain. Le retour de flamme "t'es jalouse" est relou mais il ne me semble pas si loin de qqchose de vrai : juger qqn c'est toujours parler un peu de soi.

Bon alors après, quoi d'autre : juste moi ce qui me débecte là-dedans c'est un peu ce système et au fond je reviens sur mon propos du dernier commentaire => ces sujets (Lily Rose) provoquent des remous dans un verre d'eau, certes un gros verre d'eau mais ce n'est pas une histoire qui remue le monde, et on peut, on peut vraiment, s'en extraire. C'est ça qui m'importe le plus, en fait - me diriger vers CEUX qui m'inspirent, qui me parlent, qui me font vibrer - et ne pas être informée à propos de ceux qui ne me touchent pas. J'ai du mal à traduire ma pensée là ... en fait ce genre de personne, si je ne lis pas les média qui en parlent, je n'en entends pas parler parce que PAR NATURE, il n'y a personne d'autre pour en parler - tu vois? Laisser ça sur le bord de la route est le meilleur service que je puisse me rendre..

Pour le reste, je continue de penser que non, on ne peut pas faire de généralités en fait. Les gens qui affirment que "les gens" (:))... parlent pour eux, pas pour moi. Je ne crois pas fondamentalement que le monde est ceci/cela. Je pense qu'on a tous des moments où on est le pire naze, et des moments où l'opportunité nous est donnée d'être un prince et on le fait. Ce genre de commentaire finalement ça me fait penser à des discussions de café du commerce "ah ouais moi j'aurais fait pareil tout ça..." attends on y est pas, on sait pas, et au fond, peu importe? puisque ça n'a pas été/ n'existe pas?

Je suis un peu trouble, je sens bien que mon propos n'est pas clair - mais en fait ce que j'essaie de dire c'est : Faisons, Agissons, et ne nous laissons pas autant emporter par des Et si stériles. Le principal pour moi est ce que j'ai fait, parce que ce que j'ai pensé, dans 10 ans j'aurais peut-être oublié?... je ne sais pas...

Bises
Clue
Madeleine a dit…
De notre temps c'était pareil. Les magazines remplaçaient juste instagram et le reste.

Y a encore du boulot, et en écrivant ces choses la tu participes au boulot dont on a tous besoin. Merci!
Madeleine a dit…
Je lis les comm c'est quand meme parfois un peu n'importe quoi. Désolée je dois le dire.
Les gens ne veulent pas voir cette realité, qu'on est pris pour des cons, qu'on empêche la societé d'évoluer intellectuellement, pour laisser les lobbies en place.
On te colle un "oui mais c'est forcement lié a ton histoire personnelle...". Non.
Moi je trouve plutôt que c'est lié à l'histoire de toutes les femmes.
Les femmes élevées dans le sexisme ordinaire se rassureront en s'enfonçant elles meme dans le sexisme (je connais de nombreuses femmes sexistes), et elles vont approuver.
On est prises pour des sottes des la naissance (juste voir les jeux qui sont proposes aux filles! Des trucs de bas niveau a moitié débilisant). Et ensuite on continue de te raconter la meme histoire. Ces gens la s'adressent au peuple. Les intellectuels se foutent de lilyrose. La cible, c'est les gens superficiels pour qu'ils le restent.
Anne a dit…
Ah Marie tes 2 derniers billets me parlent, mais me parlent, si tu savais! Merci d'avoir mis si bien en mot des sentiments que je partage.
Moi aussi cela me ferait pleurer et me mettrais en colère si j'avais une fille qui devait grandir dans cette société où l'on te répète sans cesse qu'il faut être belle (et que c'est suffisant) pour être intéressante et écoutée.
Et tous ces gens qui se disent que c'est normal de mettre ses doigts dans le pot de confiture parce que quelqu'un l'a laissé ouvert ou qu'on y a accès et que c'est juste humain ça me dégoute et m'attriste profondément.
Et non rien de tout cela ne tient de l'envie, juste de personnes bien dans le réel et qui essaient de cultiver leur esprit critique.

En passant, jette un oeil (si ce n'est déjà fait) sur le dernier Philosophie Magazine sur l'être ou l'avoir et avec un génial entretien avec Cynthia Fleury (qui est aussi en podcast chez Inter dans l'émissions de G. Gallienne "ça ne peut pas faire de mal"). Ca devrait te plaire.

Des bisous!!!
Anonyme a dit…
Les explications psychologisantes à deux francs six sous pour remettre en question ton analyse et par là un état des lieux évident, me sidèrent. Que cela ne choque pas certaines personnes que nous vivions dans un monde où on nous fait croire en la valeur du travail, du mérite, de l'effort, alors que l'on sait que l'école en tant qu'ascenseur social est un beau mythe, ou du moins qu'elle ne permet que très rarement d'accéder aux derniers étages. L'accès à une certaine caste reste définitivement fermé pour à peu près la grande majorité du peuple. Si au moins cette caste-là était cultivée et éclairée et ne cherchait pas à abêtir les populations pour mieux assoir son pouvoir. Si les plus grandes responsabilités étaient réellement confiées à des personnes animées par l'intérêt général. Si ceux qui détenaient le pouvoir n'étaient pas tous asservis pas l'argent (et je ne pense pas spécialement aux politiques, mais aussi aux multinationales-le pouvoir est économique aujourd'hui) mais aspiraient à autre-chose et obéissaient à des valeurs morales plutôt qu'à l'appétit du gain...
Nous vivons dans un monde capitaliste, un gros monstre qui ne cesse de grossir. Ceux qui veulent profiter et dominer ce système ont tout intérêt à ce que la majeure partie de la population s'abrutissent devant les photographies instagram d'une gamine de seize ans, qui représente à elle seule les valeurs de superficialité, de nombrilisme et d'obssession de la jeunesse qui imprègnent notre société. Il vaut mieux se bercer de sujets futiles et être obsédé par soi-même (enfin par son corps, précisément, comment faire pour ressembler à ces modèles), plutôt que de penser. Penser, c'est fatigant. ça fait souffrir même. Parce que cela permet le recul critique vis-à-vis du monde qui nous entoure. Et la réalité est parfois difficile à admettre.
Cela nécessite un minimum de courage.
Sophie MC a dit…
"Du pain et des jeux", voilà pour moi à quoi se résume cette discussion. En tant que femmes de la trentaine, quarantaine, ou plus, nous prenons juste conscience de la vacuité des rôles qui nous sont offerts.
Grande lectrice de magazines dans mon jeune âge, j'ai complètement arrêté, n'adhérant plus du tout à l'image de ravissantes idiotes relayée sans discontinuer. Les blogs ont pris le relais, je les consulte en essayant de garder le plus de distance possible (par exemple, grande fan de Garance Doré à ses débuts, je trouve que c'est de plus en plus n'importe quoi, niveau "je mets ma vie de princesse mode en scène en faisant croire que moi non plus je n'ai pas changé...")
Le tien, Marie, je le lis sans crainte : tu as la distance, le recul, l'intelligence de ne pas tomber dans tous ces panneaux consuméristes : car c'est bien de cela qu'il s'agit, consommer toujours plus ce qui nous est présenté, dans une société qui prône l'image aux dépens de la réflexion (car si on se pose deux minutes, on se rend bien compte quand même, que le but de tout ça, c'est de continuer à nous la mettre bien profond, non ?)
La notion de capitalisme et de classes sociales et en effet ici essentielle, elle est au cœur du sujet. J'ai deux enfants (deux garçons, je suis ravie de ne pas avoir de fille dans ce contexte !) et j'espère que je saurai leur transmettre cette saine indignation !
Des bises Marie et no pasaran !
Mrs Meraki a dit…
Bonjour Marie,

Comme souvent (oserais-je dire "toujours"??), article oh combien intéressant, je partage ton point de vu, tu l'exprimes si bien...
Ca fait chaud au coeur de lire des personnes telles que toi, on a moins l'impression de vivre dans un monde "en plastique", je veux dire par là, faux, vain, égoïste comme tu dis, et que personne ne semble remettre en cause (biensur je sais qu'il est remis en cause m'enfin ya encore du boulot pour que ca devienne la masse, d'ailleurs, le propre de la masse ne serait-il pas de suivre aveuglément ? J'espère que non ou en tout cas, si c'est vrai actuellement, j'espère que ça tend à l'être de moins en moins...).
Je me demande quelquefois comment va évoluer le monde quand je ne pourrai plus le voir, la société je veux dire... J'aime à croire qu'on va dans le bon sens même si on ne nous donne à voir que le contraire... Encore faut-il faire l'effort (ou je ne sais quoi car il ne s'agit pas là que d'un effort, c'est réducteur) de regarder au delà de ce qu'on nous présente (médias "mainstream").
Je suis la définition de la digression... désolée !

En tout cas merci pour cet article et ton blog en général ;-)
Contessa a dit…
Comme le dit si admirablement la personne anonyme de 7h44, ta pensée est sans faute. Le "tu ferais quoi, à sa place?" est totalement inepte. Nous vivons dans un monde où la moindre critique formulée génère attaques, accusations, voire menaces. Ceci est inacceptable et lamentable.

Ta moralité est la moralité de toute personne intelligente, qui constate tous les jours l'indigence spirituelle d'une société qui ne pense qu'à vendre des marchandises inutiles aux nantis qui n'en ont aucun besoin. C'est lamentable.

Aucune analyse psychologisante à 3 balles ne saurait réduire ce débat à la question de la psychologie des personnes que l'on rémunère grassement pour faire vendre: là n'est tout simplement pas le propos. Que l'on arrête de nous bassiner avec les Depp, les Seydoux, les mannequins, les acteurs, tous ces gens de la société du spectacle qui n'ont d'autres rôles que de faire vendre des objets inutiles sous lesquels la planète croule et meure. Tout cela n'est que le miroir déformant de nos égos lamentables. La vraie vie est à côté, et les vrais problèmes nous arrivent droit dessus sans que personne ne les regarde en face.

Et merci à toi d'utiliser la pensée et la raison dans ce triste monde décérébré. J'imagine que tu as lu la Société du spectacle de Debord, car ce court essai visionnaire résume ta pensée des dernières semaines. A voir aussi, les travaux de David Graeber qui montrent que le capitalisme fait aujourd'hui pire que ce que l'on pensait être le pire au temps de certains états totalitaires. Tout ceci se rejoint.

Merci Marie.
Unknown a dit…
A moi de donner mon avis aujourd'hui ! :)

Je confirme, nous ne sommes pas tous des vendus, égoïstes, carriéristes, cupides. Il y a encore des gens pour qui le mot probité a du sens. Et ils n'ont pas d'effort particulier à faire pour ça, parce qu'ils ont hérité (de leurs parents souvent), d'un solide système de valeur morale. Ils se sont structurés dans l'empathie et la bienveillance et sont donc naturellement enclins à en donner. Mais ce n'est pas malheureusement pas le cas de tout le monde.

Il y a des systèmes de valeurs familiaux délétères, dysfonctionnels, basés sur la compétition, les jeux de pouvoir, le chantage affectif, le chacun pour soi. Et comme on renvoie ce qu'on reçoit, les individus qui se sont structurés dans ce terreau malsain, deviendront souvent toxiques, très peu enclin à l'empathie. Ils mèneront des vies infantiles (ils vivent dans un fantasme de toute puissance, ils ne reconnaissent pas l'altérité) et égotiques à la Balkany. Et il n'y a malheureusement rien qu'on puisse faire pour qu'ils changent. Ils ne voient juste pas le mal là où il est évident chez d'autres. Ces gens sont souvent très riches en argent (l'argent est un faire valoir et se faire valoir de façon obsessionnelle est un aveu de faiblesse, symptomatique d'une estime de soi en souffrance) mais ils sont souvent aussi assez misérables en tant qu'êtres humains.

Troisième facteur : la société. Elle pourrait être un tuteur de résilience bienvenu au cas où la famille dysfonctionnerait mais ce n'est malheureusement pas le cas. Elle aussi promeut des valeurs en kit, narcissiques, égotiques, toutes plus artificielles et déséquilibrantes les unes que les autres. La société est une mauvaise mère pour ses enfants, les citoyens que nous sommes.

Au milieu de tout ce merdier, demeure notre responsabilité individuelle et notre esprit critique.

Empiriquement, je me suis rendue compte que l'empathie était la façon la plus intelligente, pérenne, satisfaisante d'entrer en lien avec l'autre, de vivre en société. Malheureusement nous en manquons cruellement. C'est une qualité qui est tournée en dérision même. La gentillesse, la bienveillance c'est has been, c'est pour les faibles (disent les workaholic sous prozac). Et bien moi je ne souscris pas à ça parce que je n'y crois pas une seule seconde.

Beaucoup de psy et de philosophes pensent que le bonheur vient en grande partie de la qualité de nos rapports sociaux. Quel bonheur authentique (autre que sadique) y a-t-il dans la trahison? (pour les Balkany, extorquer le peuple qui les a élu)? Quelle fierté? Quelle sagesse? Quelle grandeur en retire-t-on? A mon humble avis, aucune.

Pour ce qui est de Lily Rose, je pense que ta détractrice t'envie surtout d'avoir le courage de tes opinions. Dès qu'on sort du consensus, ça fait grincer des dents. Mais ton post était étayé, argumenté, on voyait clairement que ta motivation profonde n'était pas de la jalousie primaire. Inutile de te remettre en question outre mesure là dessus. Tu as mené une réflexion très intéressante sur les fils et filles de. Lily Rose est un prétexte, une illustration. Doit-on lui envier sa vie? Pfff ouais ça doit avoir certains avantages d'être pétée de blé et de baigner dans un milieu artistique en permanence. Mais nul ne sait ce qui ce cache derrière le glamour et les paillettes. En général, rien d'aussi idyllique que ce que nous vendent les magasines ou que ce qu'on pourrait imaginer. Il ne faut donc pas les croire, ce sont des menteurs, des vendeurs d'illusions.

J'arrête là le roman. Full love miss ♥ (aux autres aussi) ;)
C'est la première fois que je m arrête pour lire les commentaires en plus de ton billet. Et ben je regrette de ne pas l avoir fait plutôt ! Ils sont aussi intéressants effectivement que ton billet et ouvrent sur d autres articles, émissions, réflexions. C'est cool !
J'aime beaucoup tes choix de sujets Marie.
Merci pour ces petits moments de réflexion et... D échanges !
Des bises
Marie a dit…

Merci à toutes et tous pour vos contributions, je n'ai pas pu répondre plus tôt à vos commentaires et ne peux malheureusement pas vous répondre individuellement ces jours ci!
je pense refaire un billet autour de la presse féminine, parce qu'effectivement il y a de quoi dire et prendre appui sur certains commentaires pour tenter d'aller un peu plus loin dans la réflexion, vous m'avez ouvert d'autres perpectives.

Merci en tous cas et désolée pour le caractère impersonnel de la réponse

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