TAF / PASSION / PLAISIR

Asbury-05 Joe Maloney

PHOTO JOE MALONEY 



(Et puis à un moment, Snoop a beau être aux confins du ridicule, il revient et ça fait plaisir)

* POST RTT 

Alors comme je vous le disais dans le post précédent, j'avais très envie d'échanger avec vous autour de la notion de travail telle que l'on entend, de ses limites et de ce qu'elle révèle de la conception globale que l'on se fait de nous et de la société dans laquelle on vit.

En fait c'est en entendant parler sur Youtube une petite nana qui abordait les questions de la monétisation et de la professionnalisation des vidéos YT (et conséquemment des hommes, les youtubeurs podcast gagnant pour certains très correctement leur vie) que j'ai eu envie de reparler de ça.
Comme cela s'est passé il y a quelques années pour les blogs, Youtube est devenu pour certaines et certains un travail à part entière.
Et c'est vrai que si vous regardez des vidéos beauté ou autres, on entend de plus en plus de youtubeurs annoncer qu'ils en vivent, qu'ils arrêtent leurs études, leur taff et qu'ils se jettent dans le grand bain.

La blogosphère beauté ayant un coeur de cible plutôt jeune (pas que mais j'ai cru comprendre que plutôt quand même), entendre une jeune fille d'une vingtaine d'années dire face caméra qu'elle arrête ses études pour faire des vidéos puisqu'elle en vit suffisamment, inquiète certaines et certains qui y voient déjà un mauvais exemple pour la jeunesse (je passe volontairement sur le caractère "genré", caricatural girly, de ces vidéos qui est discutable, mais vu que ce n'est pas le propos, on va faire comme si de rien n'était).

Youtube n'est, pour eux, pas un vrai travail. Ca les met même très très en colère, ils insultent, jugent, s'insurgent, réclament de l'argent aux youtubeurs s'estimant être les seuls responsables du succès de ceux-ci, bref, ils sont super vener.

Comme ça a été le cas au moment où la blogosphère a basculé pour certaines et certains dans une professionnalisation, une partie du lectorat se sent abusé.

De mon côté, la chose que je trouve la plus regrettable dans ce système de monétisation (comme pour les blogs d'ailleurs) c'est que la seule source de revenus soit, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, liée à la publicité (mais ça ne va pas du tout être le sujet de ce post, j'en parle pour qu'on puisse passer à autre chose, au vrai sujet).
Ca me gêne également, je n'y trouve rien de particulier à en redire et n'ai pas d'alternative à proposer à ça mais ça rend forcément la trame générale et le propos plus biaisés, moins spontané et moins vrai.
Youtube est allé encore plus loin que les blogs, le rapport aux marques y est tout à fait décomplexé. Bien sûr que la presse féminine ne fait pas mieux sous couvert d'une meilleure professionnalisation voire d'une éthique, mais c'est tout de même dommage que finalement, l'argent, aussi dans le domaine de l'intime et du singulier ait gagné aussi vite.
Ca je trouve ça malencontreux, pas parce que ça appauvrit le propos (certains blogs ou certaines vidéos étant de très bonne facture malgré cela) mais parce que ça définit un mode de fonctionnement.
Faire cela c'est accepté avec docilité les règles du jeu dont nous sommes "victimes" et c'est effectivement plus pernicieux lorsque le discours est dit par une personne pour laquelle nous avons une certaine sympathie.

Mais ce système n'ayant pour le moment pas trouvé d'alternative, il est compliqué d'avoir du contenu de qualité et de la régularité sans contrepartie. Au même titre que regarder du streaming doit forcément être précédé de fenêtres qui s'ouvrent les unes derrière les autres... On a rien sans rien.
Produire ces choses (blogs, vidéos...) prennent du temps, tentez une fois, vous verrez.
Même si ça ne vous parait rien, ce n'est pas rien. Alors il doit forcément exister d'autres solutions mais la pub restant clairement la plus lucrative, on en est toujours là.

Voilà, ça c'est fait, on peut passer à la teneur réelle de ce billet.

Ce que je trouve d'abord intéressant dans ces propos, c'est l'idée que, sous couvert d'un sens moral et d'une certaine idée de la responsabilisation à échelle globale, certaines personnes semblent nous dire qu'elles savent ce qu'est le travail, qu'elles savent ce que les gens doivent faire pour gagner dignement leur vie et visiblement, pour elles les vidéos et les blogs ne sont pas assez dignes. C'est elles qui décident.

Ce a quoi on assiste c'est la professionnalisation d'une passion, ni plus ni moins.
Quelqu'un fait quelque chose qu'il aime, il y prend goût, il construit une communauté, du contenu, augmente son rendement, commence à gagner de l'argent, achète du matériel pour produire du contenu de meilleure qualité, il acquiert des compétences, les abonnés (ou lecteurs) augmentent et ce qui était une passion devient possiblement un travail.

Sauf que le travail c'est chiant, en tous cas c'est ce qu'on a tous plus ou moins entendu depuis toujours.
Ca courbe, ça prend du temps, c'est difficile, c'est pas pour s'amuser, ça coûte, on attend les vacances, on souffle le weekend, on est déprimé le dimanche soir, on doit accepter, ronger son frein, se lever le matin, être fatigué pour pouvoir subvenir à nos besoins les plus élémentaires.

Je ne vais pas vous refaire le topo autour de l'étymologie du mot travail mais dés le début on sent qu'on va pas se marrer (tripalium, instrument de torture antique," whoouuuu la fête, disco night où t'as rangé la téquila qu'on rigole!").

" Profite tant que t'es à l'école, après ça se gâte, alors profite mon enfant!"
"Fais des études longues comme ça tu auras du travail, un bien meilleur que le mien" (tes parents qui n'ont pas le bac à toi bac + 5, la suite on la connaît)
"Travaille, cotise"
Ta mère, ton père, ta tante "putain j'ai envie d'aller de bosser comme de me jeter à l'eau". 

J'ai rapidement compris que la conception du travail, comme activité rémunératrice à base de "je te donne mon temps et mes compétences et toi, en contrepartie tu me donnes de l'oseille" était une valeur tout à fait subjective.

D'un côté les gens qui aiment leur travail et de l'autre ceux qui ne l'aiment pas, ce qui explique les discours cacophoniques sur la question, les gens ne parlent pas forcément de la même chose.
Il y a bien des nuances là-dedans, notre travail des fois on l'aime d'autres moins, parfois c'est dur, d'autres fois excitant, on s'y ennuie et à d'autres moments on s'y amuse, il nous épanouit mais à d'autres occasions on se demande ce qu'on fout là, mais si on devait être un peu caricatural, on dirait qu'il existe deux catégories de travailleurs, ceux heureux de se lever le matin pour aller travailler et les autres.
C'est simpliste je sais mais on fera dans la subtilité dans un autre billet quand on aura dégagé le plus gros.

Le discours autour de la conception du travail est donc déjà biaisé, de quoi parle -t-on?

C'est bien sûr très lié à l'éducation que l'on a reçue. Nos parents avaient-ils un travail dur? Kiffaient-ils? Étaient-ils épanouis? Ou au contraire était-ce très difficile pour eux?

La nature du travail importe peu je crois.
Mon papi a été ouvrier tout de sa vie, à la chaîne, une usine qui fabriquait des pièces de tracteur rachetée depuis par une entreprise chinoise. Il a toujours aimé son travail, il aimait se lever, était enthousiaste de retrouver ses collègues, il s'y sentait valorisé, était syndiqué (le groupe solidaire, cette valeur diminuante dans le monde du travail actuel qui pourtant tenait l'individu dans une certaine forme de bien-être), il était apprécié et était fier de faire partie de cette entreprise.
Sa valeur intrinsèque étant dominée, comme beaucoup de gens de sa génération, par son travail, il a vécu sa retraite comme un drame personnel, l'intuition d'entrer dans l'ère de l'inutilité. Qui était-il sans son travail?
Pour mon papi, on est rien sans travail, un travail sérieux, difficile, le reste, il ne ne comprend même pas ce que ça veut dire.

Pour mon papi, même s'il ignore ce que c'est, un youtubeur qui gagne sa vie en faisant des guignolades devant sa caméra, ça n'a aucun sens. Ce n'est pas un vrai un travail, question de génération.

Si vous avez en tête, comme mon papi, qu'un travail ça doit coûter vraiment, que ça doit être dur et que c'est ça qui lui donne sa vraie définition, j'imagine qu'effectivement ça doit être difficile pour vous de voir quelqu'un vivre d'une passion quelle qu'elle soit.
Mais ce n'est peut-être pas la personne que vous blâmez qui doit remettre en question son système, travailler dans quelque chose que l'on aime pour gagner sa vie ne peut pas être un mal, il ne peut être que le contraire, et si vous pensez que c'est injuste, c'est que vous-mêmes vous n'êtes peut-être pas à la bonne place et que vous enviez, d'une manière ou autre (et c'est bien normal) cette position ô combien enviable de travailler pour quelque chose que l'on aime, pour quelque chose qui a de la valeur pour nous.

On peut tout à fait remettre en question le système de monétisation, de la pub et des autres trucs mais le système même d'aimer profondément son travail et de s'y épanouir ne peut pas être remis en question, je n'arrive, en tous cas, pas y voir sous quel prétexte et pense au contraire que l'utilisation du caractère "moralement" discutable des vidéos n'est qu'un prétexte pour laisser parler "notre côté obscur" parce que ce qui emmerde profondément c'est que certaines personnes kiffent alors que moi (au sens général du terme) je kiffe pas du tout...

Ce qui doit sûrement se cacher derrière ce type de pensée, je me trompe peut-être mais je n'arrive pas à y voir autre chose, c'est le phénomène de l'envie.
Pourquoi prendrait-elle du plaisir à gagner plus d'argent que moi alors que moi je me galère?

Ces questions me passionnent et la déconstruction autour de la notion de travail est très intéressante à creuser.

Volume 1 mais là ça commence à faire trop long.
J'aimerais comme toujours avoir vos avis, vos fulgurances, vos modérations aussi sur la question.

Love bisous.

Commentaires

EMI. a dit…
Hey Marie,

Si le fruit du travail et un peu de chance permet à une personne de travailler de sa passion, pourquoi pas ? Que ça soit en s'exposant "médiatiquement", en créant une communauté ou même d'une façon plus discrète. Beaucoup de gens vivent de leur passion d'une manière ou d'une autre. Et si leur passion est de s'afficher sur youtube, pourquoi pas. Ce n'est certainement pas moi, la grande consommatrice de vidéos qui dira le contraire.

Après tout, c'est bien parce qu'elles possèdent un public qu'elles sont payées. Ce même public qui critiques par la suite.

J'ai déjà pu constater que certaines bloggeuses sont plus critiquées que d'autres. Dépendant de ce que les gens estiment méritant ou non. Si une personne trime plus dur ou fait interagir de manière concrète sa communauté, sa rémunération est plus "acceptable".

Par contre, rien à voir avec la rémunération, et en même temps totalement en raccord, parfois on ne distingue plus la personnalité des youtubeuses et blouggeuses croulant sous les offres.

Et horrible à dire, mais force est de constaté qu'elles parlent souvent des mêmes sujets, des mêmes marques et présentent souvent le même type de produits.
C'est déjà arrivé que j'arrête de suivre des personnalités qui étaient à la base fort singulières, et qui maintenant me parait ressembler à beaucoup de monde.
A ce niveau là, je suis un peu déçue. Mais encore une fois, je ne penses pas que le lien entre son activité et sa rémunération soit le facteur principal.
Flocon a dit…
Sujet très intéressant et j'en arrive à la même conclusion. Je pense que ceux qui critiquent ce phénomène sont effectivement jaloux ou envieux. C'est vrai que pouvoir vivre de sa passion doit être épanouissant contrairement aux nombreux jobs qui ne donnent pas spécialement envie de se lever le matin.
Pouvoir faire de sa passion son métier n'est pas quelque chose de nouveau au final, mais comme tu dis c'est la sensation de facilité que cette activité dégage qui dérange aussi. Je me doute que tenir un blog, faire des vidéos sur YouTube, répondre à tous les lecteurs requièrent beaucoup de temps (et quand on ne l'a jamais fait, je pense qu'on ne peut pas réellement se rendre compte, moi la première) et des moyens aussi (si on veut avoir un joli site et des vidéos de qualité) mais je pense que pour beaucoup, cela semble trop "facile" pour être considéré comme du travail parce que le travail se doit d'être un minimum contraignant/chiant et/ou dur physiquement. Après, le problème c'est l'omniprésence de la pub qu'elle soit dissimulée ou non (et qui me rend souvent suspicieuse quant à l'intégrité et à la sincérité de la personne), les contenus qui ne sont pas forcément de qualité ou qui se ressemblent d'un blog à un autre. Finalement, on retrouve les mêmes travers que dans la presse féminine.
Mad Cat a dit…
Coucou Marie
(Je te lis régulièrement, mais là il fallait que je commente !)

Tu lis dans mes pensées, ou plutôt dans ma vie ! Après une expérience à l'étranger, je rentre en France, avec la perspective de trouver mon premier "vrai" travail. Et là, j'ai l'impression de me trouver face à un mur avec l'impression de ne pas être vraiment "désirable" pour le marché de l'emploi. Pourtant je n'ai pas l'impression d'être sans expérience ou capacité. Mais le fait est là, c'est horriblement stressant, et surtout ça me fait poser de nombreuses questions. Est-ce que je vais pouvoir faire quelque chose que j'aime ? La simple idée de me lever le matin sans aucune conviction et d'appréhender les dimanches soirs comme quand j'étais à l'école me fait très peur. On a l'impression qu'une fois les études terminées, ça y est, le bon temps est fini, la "vraie vie" doit commencer. Et aujourd'hui, j'ai vraiment peur.

Du côté des Youtubeurs, c'est clair que les revenus venant de la pub peuvent déranger. Mais j'avoue que j'envie ces personnes qui parviennent à vivre de leur passion (et l'osent). Je trouve stupide et injuste de le leur reprocher alors que bloguer ou youtuber (oui, j'en fais un verbe^^) c'est un boulot monstrueux, je suis bien placée pour le savoir. Ce que tu dis sur ton grand-père me fait pas mal réfléchir : tout ça c'est social en fait. C'est vrai, de plus en plus ce qui compte est l'épanouissement personnel, on change de boulot presque comme de chemise (bon pas toujours volontairement) et on souffre quand ce qu'on fait pour gagner de l'argent ne nous rend pas heureux, on jalouse ceux qui semblent vivre de leur passion. Quelque part, ça reste une contrainte sociale non ?

J'espère que ce commentaire n'est pas trop embrouillé. Plein de bisous !
Sophie MC a dit…
Oui, en effet, je pense comme toi qu'il y a de l'envie chez qui dénigre ceux dont la passion est leur travail.
Pourtant, souvent vivre sa passion entraîne une certaine précarité : comme tu le dis au début de ton post, dans dix ans, dans vingt ans, quid de cette monétisation ? Que deviendront ces toutes jeunes filles qui ont abandonné leurs études ?
De plus, je ne vois pas le travail des bloggeurs comme quelque chose de "facile" : c'est de la créativité, des prises de risque (les lecteurs ne sont pas toujours tendres) et du temps, plus certainement qu'on n' imagine.
J'ai souvent cette discussion avec ceux qui autour de moi vivent, plus ou moins correctement de leur passion (en général, métiers artistiques ou affiliés) et on en revient toujours au même constat : ils kiffent leur job, le plus souvent (ça ne les empêche pas eux aussi d'avoir des ptits coups de mou ; ) mais d'une certaine façon le paient de leur statut d'indépendant.
De mon côté, je suis fonctionnaire et donc beaucoup moins libre qu'eux mais j'ai la sacro sainte "sécurité de l'emploi".
J'ai deux enfants et lorsque je me pose la question, je me dis que je souhaiterais pour eux c'est qu'ils aiment leur travail, quel qu'il soit, parce que même en l'aimant c'est parfois difficile alors je n'ose pas imaginer ce que cela peut être de travailler toute sa vie dans une branche qu'on n'a pas choisie !
Des bises Marie !
Clo a dit…
Salut Marie,
Plus que la monétisation, c'est l'authenticité, voire l'intégrité des youtubeuses / bloggueuses qui est mise en doute. Pourquoi croire cette "girl next door" puisqu'elle est payée pour parler de telle ou telle produit - quand bien même son avis est mitigé, elle en fait la pub, encourageant sa lectrice à essayer le produit pour se faire sa propre opinion et bien sûr, venir raconter en commentaires ce qu'elle en pense.

Par ailleurs, que penser du fait que pendant la même semaine certaines bloggeuses (copines la plupart du temps)vantent toutes le même produit (une crème, un hôtel, un resto, une salle de sport)? Là ouais, ça m'interroge.

Après, qu'elles en vivent, tant mieux pour elles et elles ont bien raison d'avoir su trouver le bon filon :-)
Kali a dit…
Pour moi il y a deux sujets différents dans ce billet: la notion de travail et d'épanouissement dans le travail (+ l'idée qu'on se fait du travail des autres, la comparaison, la jalousie etc.) et le sujet de la professionnalisation de certains média personnels (blogs, YT) que les lecteurs allaient voir peut-être à la base parce que c'est personnel, accessible, authentique. Et la professionnalisation/les sponsors/l'intrusion des marques remet en question ce rapport "authentique" et personnel entre le lecteur et le YTuber.

Je voulais juste faire un commentaire sur la première partie de la question - liée au travail et l'épanouissement. Déjà, la question de est-ce qu'un travail peut être épanouissant ou doit être chiant pour être légitime est intéressante. Je trouve que le cas des Youtubers connus est hyper marginal finalement, très peu gagnent vraiment leur vie (un peu comme les écrivains) - pour les gens "ordinaires" comme nous, je pense que la vraie question est: "qu'est-ce que j'attends de la vie professionnelle?" Ca peut être un boulot pas prenant qui file un revenu stable pour pouvoir se lancer dans ses projets perso, ça peut être un job qui paye super bien mais qui est chiant en contrepartie, ça peut être un job dans un milieu passionnant - mais il ne faut pas oublier que dans tous les cas, il y aura des côtés relou - le travail n'est pas que du plaisir, et je pense que la vraie question est de donner du sens aux tâches, plutôt que de chercher le travail "100% plaisir".

Et c'est aussi une question de perception de ce que le "travail de rêve" signifie. Peut-être que ces lecteurs jaloux voient dans le youtuber le travail de rêve, mais est-ce que leur image n'est pas un peu biaisée? On ne voit pas forcément, en tant que lecteur, les aspects moins reluisants de ce genre de job.

J'avais vu ce TedX talk (que je ne retrouve plus évidemment), où un musicien parle de travail et de sens à donner. Il dit deux trucs intéressants:
- que le boulot de musicien n'est pas aussi cool que ce qu'on imagine (il donne l'exemple des critiques publiques: t'imagines ton chef qui te dit "ton boulot c'est de la merde, aucune originalité", et pourtant c'est comme ça que sont jugés les musiciens)
- et son deuxième truc est qu'on peut trouver du sens dans le boulot le plus ordinaire, avec l'exemple du livreur de pizza "t'imagines, grâce à lui tu peux commander à manger et être livré sans quitter ta maison, c'est fantastique, ce que les livreurs de pizza font pour nous"

Voilà j'ai perdu le fil de ce que je voulais dire. En gros, je pense que la notion de "travail" est super personnelle, et qu'à mon avis il est possible de trouver une forme de sens, de satisfaction, de développement personnel dans n'importe quel job, c'est une question d'état d'esprit.
GUS a dit…
C'est marrant ce billet... pas plus tard qje tout à l'l'heure, j'étais en terrasse. Deux jeunes nanas bavardaient de leur avenir. 18 ou 19 ans. Et l'une d'elle sort: "la planque, c'est de travailler avec les vieux. T'es un peu moins payée si t'as pas le diplôme mais c'est tranquille". Ce qui m'a interpellé, c'est l'idée du "moindre efort" l'important de surtout pas trop se fouler, quitte à pas gagner beaucoup. Je suis et j'adooooore mon job, me lever le matin, etc) et c'est le discours que j'entends de plus en plus. Aujourd'hui, on veut pas de contraintes, on veut pas faire d'effort, on veut pas être frustré... et donc, dans son travail. Alors voir quelqu'un qui semble réussir à éviter tout ça, ça agace. Moi, ce qui m'interroge, c'est pourquoi ce change.e'e'iment de mentalité? Comment, en l'espace de 20 ans, on en est venus à perdre le fameux goût de l'el'effort et la satisfaction qu'on en retire.... ça m'inquiète pour notre société à venir.
Anonyme a dit…
Bonjour Marie,
Je ne pense pas que toutes ces jeunes filles qui se lancent sur you tube veulent en faire leur profession,elles désirent partager une passion et je trouve ça chouette. J'ai regardé plusieurs de ces vidéos et même les rares qui ont abandonné leurs études pour s'y consacrer sont conscientes qu'elles ne feront pas "you tube" toute leur vie. Une d'elles racontait que ça lui donnait le temps de réflèchir à ce qu'elle voudrait faire de sa vie plus tard,je trouve cela bien plutôt que de se lancer dans des études sans conviction, trop jeune et des études qui ne sont plus forcément la voie royale pour l'emploi.Celles qui en vivent sont rares et je ne vois pas en quoi cela ne serait pas un vrai travail puisqu'elles y consacrent du temps et je trouve également courageux de se lancer dans sa petite entreprise, ça doit leur apprendre beaucoup sur elle-mêmes.La monétisation des youtoubeuses/blogeuses ne me gène pas, sauf que elles vantent toutes les mêmes produits,font toutes les mêmes vidéos et on se lasse,on est pas dupe. J'ai beaucoup regardé au début mais maintenant ça ne m'intéresse plus,mais ça n'est pas le sujet.
ELISE R. a dit…
Marie,

Je me suis dit "aaaah je vais enfin savoir le métier de Marie, ce truc qui fait qu'elle a besoin de sa bagnole et tout ça" BEN NON. Peut-être dans le prochain volet?

En tout cas, je t'en avais déjà parlé sur ton article sur l'ambition, pour moi c'est une question de vie ou de mort (morale) que de se lever sans trop avoir à le faire à reculons. J'ai choisi une branche d'activités (l'art, la culture, la médiation) très compliquée : on n'a souvent pas de boulot, on touche 500boules du pôle emploi et on est censés vivre avec ça. Mais je kiffe putain. Quand je bosse sur un projet, je n'ai pas du tout la sensation d'effort (alors que parfois, je porte et j'accroche des photos de 1,5x1,5mètres et c'est pas léger quoi), je me sens épanouie et j'ai l'impression de faire des choses pour les autres, aussi.
Quand les gens viennent voir les expos et qu'ils sont satisfaits, mieux encore quand rarement quelqu'un ACHÈTE une œuvre, je me dis que le job est fait, que j'ai représenté l'artiste correctement, que grâce à moi, son art est reconnu à sa juste valeur et ça, c'est juste priceless.

Aussi, je voulais te parler de la Belgique. J'ai vécu là-bas unpeu et j'ai remarqué que beaucoup de mes amis ne bossent qu'à temps partiel, des 4/5, des tiers temps... Des trucs chelous en somme. Mais j'ai eu une discussion avec ces personnes (quelques unes hein) et elles disent qu'elles ne pourraient plus jamais retravailler à temps plein. On peut aussi y voir une réponse : peut-être faudrait-il réduire son temps de travail pour se laisser vivre quand on fait un truc de merde qu'on n'aime pas?

A méditer...

Comme d'hab, plein de mercis, plein de bisous, toussa toussa.
Stef a dit…
En fait, j'adore te lire. Parfois je suis d'accord avec toi, parfois non, toujours je réfléchis à tes posts. Parfois je me retrouve dans ce que tu dis, parfois je n'ai pas envie de m'y retrouver et je me demande pourquoi, je cherche où ça parle en moi, où ça gène.
Je sais pas trop pourquoi j'ai envie de te dire ça aujourd'hui, mais merci d'échanger, d'ouvrir des fenêtres, on passe, on regarde, on s'arrête un peu pour discuter intérieurement. J'aime bien passer par ton chez toi virtuel.
Bonne journée !
Anonyme a dit…
Bon. j'ai une petite vidéo à te montrer. Au niveau Belge, donc nettement moindre que Français.
https://www.youtube.com/watch?v=-p9P-JRFh44

On parle des blogs, des sponsors, des articles payés, des marques et un peu des lectrices.
Est-ce qu'on doit faire de sa passion son job, c'est la question que je me pose souvent. Parfois je me dis que ça doit etre cool et puis parfois je me dis que ça peut être usant parce que ce qui était au départ un plaisir devient une contrainte. Ça se ressent parfois dans les videos des youtubeuse, on voit qu'elles n'ont pas toujours la pêche, elles débitent leurs textes en vitesse comme si ça les ennuyait. C'est pas facile de produire du contenu aussi régulièrement.
Pour moi je me pose souvent la question, j'ai un job pas passionnant mais je travaille à mi-temps, j'ai du temps pour mes enfants mes loisirs... Peut-être que je me ments en me diant que ça me suffit... Je n'ai de réponse définitive à la question.
Anonyme a dit…
Pour le coût je suis pas du tout mais alors pas du tout d'accord avec toi.
C'est pas l'envie qui provoque la critique. Est ce que les stars de la musique ou du cinéma suscitent autant de critiques ? Non, pas du tout. Pourtant ils vivent de leurs passions. Mais on trouve ça "juste" car ils produisent du contenu qui fait rêver, qui apporte quelque chose à la marmelade, qui élèvent les autres.
Les seuls qui se font critiquer sont ceux qui courent après la thune, et justement ça démonte encore plus ta thèse : ce qui gêne, ce n'est pas que des gens vivent de leur passion, ça tout le monde trouve ça génial. Ce qui gêne, c'est qu'on fasse des concessions sur quelque chose censé nous enflammer totalement pour privilégier la thune. LA thune, il y'en a déjà tellement dans les grosses entreprises, que ça devient compliqué pour nous quand ça touche à l'art. Laissez nous un secteur un minimum épargné par cette course à la consommation et au luxe, merde.

Ca va paraître très acide, mais un grand nombre de blogueuse et de youtubeuses (en tout cas, celles qui ont le plus de visibilité) sont juste des vitrines géantes. Leur rôle, c'est de vendre. Les marques s'en servent comme tel en tout cas. Est-ce qu'elles apportent vraiment un truc à ces jeunes filles qui les regarde ? Hormis un espèce de fanatisme étrange, et surtout, SURTOUT : un délire de consommation ?
Désolée, mais je trouve pas ça normal de se faire de l'argent en exhibant les fringues et le maquillage qu'on a acheté. De rendre ça "banal" de se payer 100€ de fringues toutes les deux semaine. De faire de la pub pour des pubs chinois (SheInside, DressLink etc) ou d'autres marques qui font fabriquer leurs produits dans des conditions MISERABLES. Les youtubeuses les plus connues auraient les moyens de se payer des fringues fait éthiquement, mais non, elles gardent en tête ce qu'achète leur "coeur de cible" donc se paye des fringues faits dans des conditions dégueulasses et se pavanent avec en souriant et en s'excitant sur à quel point c'est pas cher.

C'est pas pour rien que les youtubeuses "beauté" se font critiquer. Les filles qui font des podcasts (Natoo, Andy avant lol, La Rousse etc) elles y échappent casi totalement. Au même titre que les garçons qui jouent aux jeux vidéos, font des sketchs ou des trucs dans le genre. C'est simplement parce qu'elles poussent à la consommation à outrance, et qu'en les regardant, ça fait juste vitrine, publicitaire. Désolée mais je vois aucune espèce de créativité là-dedans, mais juste de la vente. C'est pas pour rien que certaines recherchent de la crédibilité en faisant un truc en plus : écrire un livre (avec l'aide d'un gentil ghostwriter), lancer une ligne de mode, de maquillage etc.

Bref, moi j'encourage tous ceux que je connais à vivre de leur passion, car pour moi c'est une des plus belle façon de s'épanouir et de se sentir accompli dans sa vie. Mais faut pas confondre vivre de sa passion et vivre par facilité. Vivre de sa passion, c'est créer, innover, se plonger dedans sans concession. Vivre par facilité, c'est se faire de l'argent facile et se justifier en disant qu'on travaille avec sa passion. Un dealer, tu considère
qu'il vit de sa passion ? Après tout, le mec est à fond dans la drogue, en vend puis consomme la sienne, c'est beau quand même.

Peut être que je lis un peu trop la passion avec l'éthique. Mais pour moi, une passion, c'est sans concession, ça prend toute la place de notre vie, ça nous rend heureux sans qu'on ai besoin de plus. Le reste, ce qui autorise des concessions ou d'autres recherches matérielles à côté, on peut pas appeler ça une passion. Un passe-temps, ou un loisir, tout au plus.
Anonyme a dit…
Salut Marie,
Passionnante réflexion que tu entames là!

Je suis moi-même employée de bureau, j'aime la sécurité et la routine que ça m'offre- le café du matin, les discussions avec les collèuges...Quant à mes tâches, je les kiffe parfois, mais il m'arrive aussi de m'ennuyer. Je me dis que c'est le prix de mon confort.

Par contre je vis avec un homme dont le mode de fonctionnement est à des années-lumière du mien: il est musicien, prof d'anglais, conseiller en biodiversité... Il bosse à la maison, est payé au lance-pierre et s'en fout. J'adore sa mentalité, sa manière d'envisager l'apprentissage et le travail - il est capable de passer une journée à photographier des papillons au parc, comme ça, parce que ça lui fait plaisir. Pour lui c'est tout autant du travail que son activité rémunérée.

Je me dis que c'est un sacré atout d'avoir des gens comme ça dans sa vie, même si on ne pourrait pas envisager de vivre de la même manière.

Voilà, c'était mon petit grain de sel - et ma déclaration d'amour à tous ceux qui osent être différents :)

Cerise
Alicia a dit…
Bonsoir Marie,

Sujet très intéressant, surtout me concernant car je suis Youtubeuse, mais aussi maquilleuse professionnelle. Et j'insiste bien sur ce dernier mot car souvent on me demande de travailler gratuitement, parce que tu comprends le maquillage, c'est une passion et pas un métier. Alors pourquoi me rémunèrerait-on?!!

Ce que je sais c'est que je suis bonne dans quelque chose que j'aime faire et les gens m'appellent pour mes services. Mon métier c'est ma passion, au même titre que le plombier peut être passionné par la plomberie. Doit-on lui demander de nous réparer notre évier gratuitement? Non je ne pense pas.

Alors pourquoi le fait-on avec des métiers "artistiques"

D'ailleurs à ce propos dans le cinéma nous sommes considérés comme des techniciens. Donc c'est à n'y rien comprendre. hahahaha

Depuis 3ans je fais des tutos maquillages sur Youtube, mais "notre petite équipe" essai de faire ça de manière pro. Oui on ne veut pas "vendre" du contenu qui ne serve pas. Cependant, et tu le mentionne bien, ça prend énormément de temps et ça nous coute de l'argent, pour offrir/vendre du contenu de qualité. Alors c'est vrai que quand un partenariat tombe avec une marque qui nous plait, ben ma foi nous ne crachons pas dessus. Et pourquoi? ben tout simplement parce que de 1. ça nous fait plaisir de voir que notre travail a été vu et reconnu, et de 2. ça nous permet de créer un peu plus de contenu sans avoir trop à débourser. (oui on est pas encore millionnaires)

Cependant si la proposition n'a rien à voir avec le thème de notre blog, nous refusons.

Se faire payer pour moi c'est faire reconnaitre son travail c'est aussi simple que ça. Et pour moi les youtubeuses qui se font payer par la pub, ou qui parle de tel ou tel vêtements qu'on leur a offert, ça ne me choque pas plus que ça. Ce phénomène existait déjà bien avant Youtube de toute façon.

+ que le fait qu'elles se fassent payer, moi ce sont les critiques sur ce qu'elles font de leur vie qui me choque. Ce truc de toujours vouloir juger les gens et mieux savoir que la personne concernée ce qu'elle doit faire de son travail/vie/argent me parait vraiment moralisateur. A t-on vraiment besoin de ça?

Je ne pense pas que c'est de gagner sa vie avec la pub qui gêne en fait, mais + la façon dont c'est fait. Si derrière il y a un vrai discours pro et qu'on sent bien que la personne a étudié son sujet, on se dit qu'un vrai travail a été fait derrière, et il est bien plus difficile de critiquer ou de dire que l'on s'est fait pigeonner.

En fait ce qui compte le plus, je pense, c'est l'intégrité dans le discours et la manière de faire.

Bref je souhaite à tout le monde de vivre de sa passion, moi ça m'a changé la vie. J'ai été dans le commerce pendant 10 ans, je me levais sans aucune envie. Travailler 4h me paraissait parfois interminable. Maintenant je peux faire 12h dans une journée sans les voir passer. Me lever à 5h du mat le sourire au lèvres, ou même travailler le dimanche ou un 24 Décembre. Chose que beaucoup trouverait inconcevable. Oui mais voilà j'aime ce que je fais et je n'ai pas l'impression de faire un sacrifice.

Voilà c'est à peu près tout ce que j'ai à dire. Désolée pour le pavé mais le sujet me parlait beaucoup :)

PS: "Choisis un travail que tu aimes, et tu n'auras pas à travailler un seul jour de ta vie" Confucius
Unknown a dit…
C'est intéressant ce que tu abordes.

J'ai toujours fait les choses qui me plaisent. Des matières que je bossais au collège jusqu'au choix de mes études. D'autres ont déjà des enfants, une maison ... c'est bien pour eux. Le plus dur c'est ma famille qui me stresse biiien plus que ma situation. Les sous- entendus sont plus difficiles à gérer que mes fins de mois. Ils sont persuadés que je galère alors que je suis indépendante, jamais à découvert et heureuse ...
La société reconnait plus un couple casé, avec un bébé et une maison dès 25 ans qu'un étudiant en thèse, un artiste, travailleur précaire mais passionné.

Pour les revenus et le net:
Pour moi, être blogueuse ou youtubeuse beauté est effectivement un travail. Elles se sont lancées, ce qui demande beaucoup d’investissement perso et monétaire. Elles ont toutes une vraie force de caractère pour être là.
Elles doivent toujours avoir la tête dans le boulot. Vies privée/publique/travail s'entremêlent, ça doit avoir un impact social considérable.

Ce qui me dérange avec les filles qui gagnent leur vie avec leur blog/youtube, c'est qu'elle se vendent comme "sincères".
Durant une période donnée, des marques connues reviennent fréquemment dans des tutos/favoris mais ne réapparaissent jamais alors qu'elles étaient super-mégatop-coup-de-coeur.
Il arrive aussi qu'elles présentent des produits et n'en disent pratiquement rien de bien (surtout dans les tutos qui présentent aussi des nouveaux produits)
Là, j'ai du mal à y croire. OK, pour se renouveler elles présentent des nouveautés. Je suis bien certaine qu'elles ne présentent pas des produits qu'elles détestent.
Mais soit il y a eu un accord avec une marque qui n'est pas explicité, soit elles présentent des produits offerts qui n'ont rien d’extraordinaire pour être diplomatique envers la marque.
Leur sincérité est forcement biaisée.
Salut Marie,

Le goût de l'effort, crois moi j'y ai goûté, et pas qu'un peu. Je fais partie de ceux qui se donnent à fond dans leur travail, c'est comme ça, j'ai besoin que mon travail soit bien fait, parfait, reconnu, et pour ça je me jette à corps perdu dedans. Depuis toujours. Aujourd'hui, je suis en arrêt pour minimum 3 mois parce je paie cet état d'esprit, je me retrouve avec le cartilage de la cheville fissuré (et bien sûr non réparable) et un bel oedème de l'astragale qui m'empêche de marcher correctement sans douleur.
On passe beaucoup de temps au travail, et le peu de temps qu'on a à côté on l'utilise mal parce qu'on est crevé et qu'on a envie de rien foutre, juste essayer de récupérer un peu avant de retourner sur le champ de bataille le lundi matin comme tu dis.
Est-ce qu'on peut parler de plaisir dans mon cas? Je n'y crois plus aujourd'hui.
Alors si on tombe sur une opportunité de travailler sans trop d'effort et d'allier le plaisir, moi je dis oui mille fois, et grand bien fasse à tous ces petits blogueurs qui surfent actuellement sur cette tendance. La vie est dure, pourquoi chercher à la rendre encore plus dure? Autant se préserver non?
Je ne suis pas familière avec l'univers des youtubeurs, mais je suis pas mal de blogueuses, et si ça m'énerve des fois (souvent) de les voir gambader aux quatre coins du monde sans débourser un centime, je me dis qu'elles n'en sont pas arrivé là d'un coup de baguette magique, il y a un véritable travail derrière, et qu'il soit agréable génère une certaine frustration collective que je peux comprendre, mais à un moment j'ai envie de dire "hé ho, tu veux pareil, fais toi un blog on verra après, et si tu veux pas la même vie, qu'est ce que tu nous emmerdes alors? Laisse-les bloguoter tranquillement elles ne font de mal à personne."
Donc si aujourd'hui je me trouve une activité pas trop mal payée qui ne demande pas beaucoup d'effort et qui en plus est agréable, je prends sans hésiter une seule seconde!
Bise
Charlotte a dit…
salut Marie
peut être que ce qui dérange les gens c'est que la "passion" assumée de ces jeunes filles soit "la beauté". Ça peut paraitre futile........... mais c'est symptomatique de notre société: même si ces blogueuses pullulent, il y a de la maille a se faire car l'industrie fringue et cosmétique (riche) est preneuse.........
je pense qu'une blogueuse "philo" ou "question de société" ou même "états d'âmes perso" aura plus de mal faire sponsoriser ses billets (En fait c'est toi la blogueuse "philo question de société : alors on t'a proposé un partenaruat?).
Il y a Caroline de "pensée de ronde" qui est drôle, brillante et qui a un "vrai" métier en plus de son blog et.........qui arrive quand même a faire des billets sponsorisés pour des spa, des collants anticellulite ou des crèmes: je pense que son intelligence et son humour sont facultatifs dans ces billets là.
Mais chez elle c'est totalement assumé contrairement à certaines sublimes blogueuses qui ont du mal à balancer l'info et se cachent derrière des codes couleur (offert/acheté) très discrets.
bises
Ragini a dit…
J'arrive pas bien à mettre le doigt sur une bonne formulation, donc je mets ça un peu en vrac... C'est juste que ton poste m'a fait penser à une autre dimension du travail.

Je me demande s'il n'y a pas aussi - sous-jacente mais n'apparaissant pas directement dans ton propos - la question du "savoir-faire".

Ton grand-père ouvrier a produit quelque chose, et pour cela, il y avait une succession de gestes, qui suivaient un apprentissage. C'est la même chose avec les études d'ailleurs: ce n'est pas une gestuelle que l'on apprend mais une manière de penser et de poser sa pensée qui sera ensuite valorisée.

Dans les cas des "youtoubeuses" (je précise que je n'en regarde pas, je suis juste qq blogs) il me semble que l'on perd ce "zone" entre soi et le travail. Que ce soit l'ouvrier ou l'artiste, l'usine ou le travail de bureau, il y a un moment de gestation. On apprend son travail, il y a un apprentissage qui fait qu'aller au travail c'est mettre en pratique quelque chose.

Autre digression, la (trop) fameuse dialectique du maître et de l'esclave de Hegel. Pour la faire courte: le maître inactif est dépendant du travail de l'esclave. Celui-ci est donc bien plus libre et fort que son maître, car il le domine de son savoir-faire. J'y vais à la truelle, mais c'est un sens du travail qui me semble crucial.
Le film de Joseph Losey "The Servant" est une bombe qui met parfaitement en scène cette relation, je te le conseille vivement.

Je ne sais plus trop pourquoi je tombe là, mais en gros je pense que dans "travail" il y a aussi le sens d'une gestuelle, d'une mise en oeuvre de savoir, d'un effort (qui n'empêche en rien la passion).




amelstos a dit…
Chère Marie,
Je ne suis pas fan de mon travail (loin de là) et j'envie franchement ceux qui vivent de leur passion, quel qu'elle soit. Je crois que je ferais tout pour encourager mes enfants dans cette voie là. Cela dit, 2 choses : pour vivre de sa passion, il faut être passionné (lapalisse). Or, si plein de choses m'intéressent, me motivent, me plaisent, je n'ai pas de passion à proprement parler, en tout cas pas de passion monnayable. De plus, pour vivre de sa passion (mettons une passion dont on peut vire) il faut avoir un certain talent + beaucoup de courage pour sa lancer (pas évident dans notre société hyper formatée études primaires, secondaires et universitaires). Et puis enfin, en ce qui concerne plus spécifiquement le cas des blogueuses et des youtubeuses, je me demande toujours ce qu'ils/elles vont faire quand ça sera fini. Je ne crois pas que cette tendance durera à vie (même si je sais qu'on annonce la mort des blogs depuis des lustres) et je constate que certaines blogueuses ont déjà entamées des reconversions professionnelles même si elles vivaient sans doute très bien de leur blog. Comment vont faire les plus jeunes, dont le succès est peut être monté à la tête, le jour ou tout cela n'existera plus ? Bises,
Anonyme a dit…
J'ai deux commentaires à faire très différents.
Premièrement, sur ton grand-père et sa vision du travail. En ces temps bénis d'avant les années 80/90, la structure sociale était bien plus solide et le travail s'ancrait dans un société où le sens se retrouvait par rapport au collectif. D'où la fierté que ressentait chacun par rapport au groupe (je grossis le trait, hein).
Deuxième, concernant les blogueuses and co et la question soulevée sur les fausses passions, je pense qu'il est intéressant de lire ce qu'en disait Simone de Bougeoir il n'y a pas longtemps :
http://www.simonedebougeoir.fr/
(elle est même sortie de son silence pour ça).
Anonyme a dit…
Bonjour,
Le monde marchand est notre fardeau.
A partir du moment où quelqu'un émerge grâce à son leadership et qu'il fédère il représente une valeur marchande. Je ne pense pas sincèrement qu'Inès de la Fressange se tartine de produits l'Oréal si ??? ça fait bon moment que toutes stars ont vendu leur âme au diable... alors que des gamins de 20 ans fassent pareil... c'est presque normal.
Mais misons sur l'intelligence du consommateur, il a encore son sens critique, non ? Ceci étant la génération abreuvée d'actualité "chaude" en manque souvent singulièrement et pour moi c'est plutôt là qu'il y a un danger. L'abrutissement collectif. Car ce qu'on reproche aux youtubeurs (pas à tous en est d'accord) ce n'est sans doute pas de gagner leur vie mais que cela ne repose sur aucune compétence, aucun talent, aucune technicité. Les valeurs associées au travail (oui il y en a des valables), sont absentes.
D'ailleurs quand on regarde les vidéos c'est le vide sidéral , et à mon avis c'est le pendant de la real TV, une notoriété gagnée juste sur le culte de l'image. Dans une société en crise sérieuse, où un job est une denrée rare nous avons tous à réfléchir à la place du travail dans nos vie.
Je crois qu'un mag de philo titrait sur le sujet cette semaine j'irai voir ça.
Salut !
Addictshoppeuse a dit…
Hello,

Je pense que ce qui rend sceptique les gens ce n'est pas le fait de vivre de sa passion ou le système publicitaire mis en place, c'est l'impression qu'ils ont que faire des vidéos sur youtube ne demandent aucunes compétences particulières, aucun talent et c'est ça qui pose souci. Je vois souvent les gens dire, "elle arrête ses études pour youtube, elle va le regretter après car son CV sera vide", ce qui pour moi est totalement faux, car faire des vidéos c'est avoir et développer des compétences intéressantes pour le monde du travail,en dehors du réseau formidable que l'on peut se créer. Il est dingue de se dire qu'une jeune femme de 20 ans a un carnet d'adresse bien rempli grâce à ses vidéos sur youtube.En France, il est difficile de concevoir la pertinence d'autres modes de fonctionnement, on fonctionne avec des cases et chacun la sienne, tout ce qui touche à autre chose est compliqué à comprendre. C'est la même chose pour des nouveaux métiers comme les community managers, dans la tête des gens c'est quelqu'un qui passe sa vie sur les réseaux sociaux et ils ne devraient pas être payés pour ça, il ne voit pas le côté stratégique, la multitude de tâches et la polyvalence de celles ci. En tout cas ton billet est très intéressant :)
Anonyme a dit…
Coucou Marie,

J'essaie de le dire de manière raisonnée, mais c'est fatiguant d'entendre que lorsqu'on émet une critique sur les Youtubeuses beauté c'est "par envie/jalousie".

Moi si je les critique, c'est déjà pour les raisons énoncées plus haut (panneaux publicitaires vivant, poussant à la consommation au fur et à mesure du succès au détriment des "passions" et "bons plans" qui les font connaître au début); et également parce qu'en gros, ça m'est complètement égal que quelqu'un vive de sa passion, tant mieux même. Mais c'est aussi une question de salaire. Peut-être est-ce naif, mais cela ne me semble pas juste qu'une youtubeuse gagne plus qu'un éboueur par exemple. Les contenus divertissants sont primordiaux, mais il y a également des tas de métiers encore plus utiles à la cohésion d'une société, et cela me gêne que l'on en privilégie certains au détriment d'autres via le salaire ...
Cela me gêne de voir des petites filles vouloir devenir youtubeuses plutôt que médecins, astrophysiciennes ou même agricultrices. Si l'idéal devient s'exciter seule face à une caméra avec des montagnes d'objet parce que "c'est plus tranquille" et "ça paie bien", c'est pour moi une régression et une insulte aux efforts et à l'évolution de toute notre civilisation.
Léa a dit…
Tu fais quoi comme travail, Marie ?
Anonyme a dit…
Marie,
Le passage qui m'interpelle est celui sur ton grand-père. Car je crois qu'il y a quelque chose d'assez nouveau dans notre société, que les blogueurs/blogueuses, YTubeurs/YTubeuses etc., symbolisent bien, c'est le fait qu'il faut prendre du plaisir au travail. Qu'il faut se sentir bien, se sentir épanoui au travail. C'est quelque chose de fondamentalement nouveau. Je pense que les personnes de la génération de nos grands-parents ne se posaient pas la question de savoir s'ils étaient épanouis au travail, ça n'avait pas de sens. Comme tu le dis si bien, "la valeur intrinsèque [de ton grand-père] étant dominé par son travail" ... c'est-à-dire que la société écrase l'individu, il n'y a pas d'individu qui se demande "hum tiens ça va moi aujourd'hui au travail". Toutes les notions de bien-être au travail, ou son pendant, le stress au travail, qui consistent à prendre au sérieux l'individu travaillant, sont des questions nouvelles (enfin nouvelles ... tout est relatif, disons nouvelles par rapport à la vision de nos grands-parents). On peut dire qu'il y a une nouvelle norme du travail qui s'est mise en place ces dernières décennies, évidemment, sous l'effet du néo-libéralisme qui sacralise l'individu etc.
Enfin bref, ce n'est qu'une partie de la réflexion, mais une partie non négligeable je pense pour comprendre ce phénomène de la professionnalisation d'une passion.
Bien à toi, Léa
Contessa a dit…
Les vidéos Youtube sont navrantes, au même titre que cette glorification constante de "l'entertainment" dans laquelle nous vivons. Il faut que TOUT soit facile, entertaining, léger. Les gens ne comprennent plus que rien ne se fait sans effort, sans compétence, sans professionnalisme et exéprience. Cela est très grave, et les conséquences s'en font sentir constamment dans nos vies. Les gens ont l'impression qu'ils accèdent grâce à Internet à la gloire immédiate, ce qui est un mirage. Ces filles de la blogosphère n'ont effectivement d'autre talent que d'être les pitoyables marionnettes d'un système dont elles sont le maillon (souvent, elles refusent cette appartenance en clamant haut et fort leur indépendance - grosse ironie. Elles ne voient pas qu'elles sont simplement une vitrine, et qu'elles font simplement ce que la vendeuse de parfumerie / de fringues etc. qu'elles dézinguent à longueur de billet/vidéo. Sauf que la vendeuse, en comparaison, a l'honnêteté de ne pas se planquer derrière pseudos, écrans, etc. Qu'elle participe au fonctionnement social avec ses cotisations, etc).
Tout ceci n'est qu'un écran de fumée - les gourous autoproclamés de Youtube n'auront jamais la vie plus longue que les marques pour lesquelles elles finissent pas travailler - car, oui, cela revient à cela, finalement. Une main-d'oeuvre corvéable à merci, achetée à coup de produits offerts, qui ensuite font venir des milliers de petites poules qui achèteront comme des dindes ce qu'on leur brandit.
Un cauchemar, n'est-ce pas? La réalité du monde virtuel - la nôtre. Ouvrons les yeux, et eteignons ces vidéos inutiles.

Pour moi, ce n'est pas du tout une question de passion, c'est une question de société de plus en plus creuse et sotte.

Merci Marie de nous faire réfléchir, et sans rien à vendre, ce qui de nos jours est le plus beau des cadeaux, et le seul vrai luxe.
renardeau a dit…
J'aime bien les posts sur le travail :) Cela dit je ne suis pas d'accord avec toi. Je fais partie des gens qui grognent contre les youtubeuses et les blogueuses.

Déja, le fait que ces modeles économiques ne tiennent que grace a la publicité me pose un gros probleme (ainsi que le manque de transparence, du genre la blogueuse qui te fait croire que le produit est fifou alors que non). Je suis d'accord que tout travail mérite salaire mais je préfere rémunérer les gens que je lis/suis via des projets de crowdfunding (type Ulule) ou Tipee (je crois que c'est ca le nom? en gros tu cottises tous les mois et la somme est divisée entre les différents sites / blogs que tu soutiens).
Car je suis désolée mais ouai, une petite nana de 14 ans qui se fait rémunérer 10 000 euros le placement de produit dans une vidéo youtube (chiffre pas arbitraire mais assez réaliste, cf une vidéo youtube de poisson fécond sur la rémunération des youtubeurs), je trouve ca obscene. A coté il y a des métiers qui ont une vraie valeur pour la société (type médecin) qui demandent plus de capacités intellectuelles et d'engagement, et qui sont pas du tout rémunérés a leur juste valeur. Ca m'enerve, je trouve pas ca normal (pas par jalousie en plus, par principe moral). Je trouve que c'est le capitalisme poussé a son extrémité: on est pas payé a la juste valeur de son travail.

Ensuite ce qui me gene c'est de gagner de l'argent en engageant non pas ses compétences mais son identité. La plupart des filles (car on parle ici plutot de filles, désolé pour le caractere genré de mon propos) ont beaucoup d'abonnés a cause d'un truc voyeuriste malsain. Elles ont le plus de vues sur les vidéos FAQ, celles avec leur copain / amis / famille, celles ou elles racontent leur grossesse et les vidéos drama du genre "j'ai traversé beaucoup d'épreuves diffciles dans ma vie". Du coup désolé d'employer les grands mots mais on tombe dans la prostitution, au sens ou un individu vend sa vie privée et son identité pour se faire de l'argent. Et ca ouai, je suis vieux jeu mais je trouve ca nul.

Apres, ca me fait marrer les vidéos en pagaille en mode "j'arrete les études pour me concentrer sur youtube, c'est une opportunité unique". Peut etre que pour certaines, ca sera un tremplin pour leur carriere, mais pas pour tout le monde - et celles qui auront rien apres vont sérieusement déchanter a 25 ans quand elles seront au chomage. Sans compter que ouai, les blogs et youtube ca permet d'acquérir des compétences professionelles, mais il faut rester réalistes: ce sont des compétences tres réduites et précises (la communication sur internet). Or ce que je trouve dommage, c'est que pour plein de gamines au college, les youtubeuses sont des exemples de réussite alors que c'est une réussite pas tres "féministe" (propos flou mais en gros les gamines ne se disent pas qu'elles vont se faire de l'argent dans la vie en utilisant leur cerveau pour faire des trucs de fou dans la médecine, la recherche etc. Elles se disent: si je suis suffisament jolie je pourrai monter un blog ou une chaine youtube et vivre en vendant du maquillage. C'est un univers super restreint et c'est triste...)

Bref, en conclusion Simone de Bougeoir a fait un article cool de la fesse la dessus si ca t'interesse :)
Laure a dit…
Il existe d'autres moyens innovants de rémunérer les personnes qui font des vidéos, et surtout aux Etats-Unis, où c'est aussi beaucoup de comédie et pas que des vidéos beauté : https://www.patreon.com/
Avril a dit…
hello Marie, ce billet est très intéressant et c'est la partie 'travail' qui m'intéresse le plus!

ton billet me fait penser à une chose qui me chagrine fortement dans notre société, la question de 'tu fais quoi dans la vie?' peu importe qui tu as en face de toi, tu peux être sur que la 1ere question que l'on va te poser pour faire connaissance c'est 'tu fais quoi dans la vie?' et les gens entendent par là 'quel est ton boulot, ce qui te ramène de la bouffe sur la table' je trouve ça extrêmement réducteur, comme si un humain n'était uniquement défini et 'classé' que par son boulot..
étant au chomage depuis quelques mois après avoir quitté un boulot qui m'a littéralement pourri la vie, j'ai limite peur de rencontrer de nouvelles personnes, car peur de la fatidique question...
devoir me justifier sans arrêt sur mon statut de chômeuse (extrêmement mal vu en france, car les gens en veulent aux chômeurs de 'profiter' pendant qu'eux triment..) m'emmerde au plus haut point, j'envisage donc de commencer à mentir à tous les gens qui me poseront la question, car je considère que mes choix de vie ne concernent que moi (et éventuellement l'homme qui partage ma vie et encore) et que personne n'a le droit de juger ces choix...

personnellement je n'envisage pas le 'travail' (au sens ton grand-père du terme) comme étant une fin en soit et la perspective de devoir trimer 50 ans au service de patrons qui n'auront jamais de reconnaissance pour ton boulot et pour un salaire médiocre ne me donne aucune envie de vivre cette vie là, genre si j'avais su j'aurai pas venu quoi..

ma conclusion à ça est que j'espère que les mentalités évolueront un peu et que l'on pourra enfin se définir autrement que par la manière dont nous gagnons l'argent qui nous fait manger!

bref, je me perd, mais en tout cas j'ai hate de lire tes prochains billets à ce sujet!

la bise :*
Anonyme a dit…
J'ai lu l'article et les commentaires, c'est intéressant !!!
Je n'ai rien d'original à ajouter,si ce n'est qu'il y a une contradiction entre l' aspiration au travail-plaisir des salariés et la réalité des conditions de travail dans les entreprises...Je vous renvoie à l'excellent documentaire de jean Robert Viallet "la mise à mort du travail", en trois volets. Celui sur le fonctionnement de Carglass est édifiant.
Il y a toujours une dureté réelle du monde du travail : les exigences de productivité des entreprises se sont accrues, et celles-ci vont user de stratégies pour que les salariés adhèrent , se soumettent, s'atomisent...La solidarité entre ouvriers qu'a connue ton grand-père doit être bien rare aujourd'hui...
Un autre documentaire excellent est passé sur Arte récemment, mince j'ai oublié le titre...Un film plus optimiste sur la façon dont certaines entreprises veulent donner de l'autonomie à leurs salariés et arrêter de les fliquer.Une évolution est-elle en marche ?

Concernant les youtubeuses je n'ai pas d'avis, je ne les suis pas. Je suis quelques blogs, c'est tout.
Carmen a dit…
Bonjour Marie,

J'ai trouvé ce billet très intéressant et je te remercie de l'avoir écrit.
La question du travail est passionnante et complexe et pour ma part il est encore parfois difficile de me positionner sur ce que j'attend du travail.
J'ai étudié longtemps car j'en avais la possibilité. Je n'étais pas passionnée et n'ai jamais eu de "métier de mes rêves". J'ai occupé des postes qui me plaisaient, ou tout du moins que j'avais choisi. Et puis j'ai fait un burn out qui m'a permit de prendre du temps pour réfléchir à cette notion de travail. J'ai réalisé qu'il y avait (dans notre société tout du moins) une sorte de pression du travail-épanouissant. Qu'il fallait faire un travail dans le quel on se sente bien, en accord avec nos valeurs, etc... Puis j'ai réalisé que ça ne correspondait pas du tout à la réalité du plus grand nombre qui est bien plus rude pour la plupart des travailleurs. Ca m'a posé question.
Puis je suis partie vivre et travailler en Inde où évidemment ce qu'on met derrière le travail est bien différent de chez nous. Et ca m'a permit de m'affranchir de cette notion de travail-plaisir.
Aujourd'hui (et depuis quelques années maintenant) je place mon épanouissement et mon bonheur ailleurs (à tout prix!). J'ai décidé que je ne chercherais pas mon bonheur dans le travail. Alors c'est certain que j'aspire à un travail qui me plaise un peu et me corresponde si possible, mais je refuse que ma joie et mon épanouissement en soit tributaire. Ce n'est aussi simple qu'il n'y parait de s'affranchir de cette relation au travail; encore plus quand on a fait de longues études et qu'on ne s'acharne pas à trouver un métier qui y corresponde. Mais ça a réellement enlevé un poids dans ma vie depuis que j'ai réussi à placer cette distance.
Gros bisous Marie et encore mille mercis pour ton blog qui est si merveilleux
Marie a dit…

EMI: Je pense que la notion d’échange est fondamentale pour ce type de biz
les lecteurs et visionneurs s’estiment responsables de la réussite de la bloggueuse et vlogueuse donc la voir ne plus trop calculer ce même lectorat (phénomène d’ingratitude perçu) explique aussi cette animosité je pense

Flocon: Oui le notion de facilité apparente doit énerver
Pour la pub je suis d’accord avec toi…

Mad Cat: Merci d’avoir pris le temps de commenter
Ce que tu traverses comme pensée je l’ai aussi traversé (et ça m’arrive encore… )
Oui c’est social, la notion de plaisir dans le travail est une donnée nouvelle quand on y pense.
Commentaire pas du tout embrouillé, bisous

Sophie MC: Oui être passionné à moins d’un gros coup de bol, c’est être précaire.
ce choix est un parti pris, on décide de ce qui est le mieux pour nous
Bise

Clo: Je suis tout à fait d’accord, on peut ne pas être d’accord avec le procédé, être gêné de ce qu’il implique.

Kali: Merci pour ton commentaire et la mise en avant de la notion d labeur qui est ultra valable dans le cas des métiers créatifs.
Et oui c’est une question d’état d’esprit, je peux être très vite démotivée dans un taff que je n’aime pas du tout, et je vois d’autres qui réussissent à trouver toujours quelque chose qui a du sens dans un taff qui ne leur dit pourtant trop rien au départ.
Tout n’est que point de vue

GUS: Ah oui c’est un peu triste…

Anonyme: Je pense qu’au contraire, maintenant c’est plus le cas, certaines veulent vite en faire un business, c’est moins « clair » que les motivations de départ

Elise R: Je fais de la formation Elise rien de dingue (plutôt le contraire même)
Mais j’ai cette capacité à être plutôt désintéressée par la thune, ce qui m’intéresse c’est le notion de vocation, un peu comme toi, je crois!
Bisous

Stef: MERCI <3

Anonyme: Merci pour la vidéo

No shopping today: Je pense effectivement qu'à un moment donné tu kiffes moins

Anonyme: que tout le monde trouve ça génial je ne suis pas d’accord avec toi. Le nombre de critiques autour des footeux, les articles de plus en plus nombreux sur le prix exorbitant que sont payés les acteurs (via le système du CNC) prouvent le contraire.
Comment évaluer le juste salaire c’est quand même quelque chose de difficile mais sursit subjectif.
Pour la suite de ton com je suis d’accord avec toi, le rapport avec l’éthique et le reste.
Pour le lien avec le dealer je le trouve un poilou limité, ces vlogueuse sont des maillons de la chaîne d’uns système existant mais surtout dominant, elles ne sont pas si amorales que le reste.

Cerise: C’est très beau ton com

alicia: J’ai une pote maquilleuse qui me décrit exactement ce que tu dis…

Marie a dit…


Sunshine Lili: Oui le caractère sincère est problématique après le sens sont tout de même de mois en moins dupes.

The Last but not least: Un travail c’ets ce qui permet de gagner sa vie, s’il est notre passion c’est génial, si c’est pas le cas il faut quand même avoir suffisamment d temps pour pouvoir faire et vivre ce que l’on aime. Le travail ne permet pas toujours ça et je trouve ça violent dans ce que cela dit; La vie est courte.
T’embrasse

Charlotte: Oui peut-être… la mode est un secteur qui gagne beaucoup d’argent, plus que l’automobile je crois!
On me propose beaucoup de partenariats parce que mon blog était mode au départ, je suis restée dans leur listing ;-)

ragini: C’est intéressant ce que tu dis… et tu m’as donnée envie de voir The servant, ça peut être intéressant pour la suite de la réflexion!

amelstos: Ce que je trouve toujours un peu étrange, même si ta question de l’après est légitime, c’est que cette expérience leur apporte de toutes façons un certain nombre de compétences et je trouve bizarre que les « gens » se préoccupent de leur après.
Je t’embrasse

Anonyme: J’avais lu ce billet que j’ai trouvé vraiment bien

Anonyme: Bon je vais me faire l’avocat du diable mais si elles ont acquis un certain nombre de compétences (montage, liens avec les marques, community manager tout ça tout ça )

Addictshoppeuse: Je plussoie !

Anonyme: Mais comment éditer les grilles de salirais alors? Quels sont les critères?
Elles gagnent ce qu’elles rapportent, comme un sportif, non?

Léa: je fais de la formation

Laitah: Tu as raison sur la notion de plaisir c’est très nouveau
Bise

Contessa: Mais ce que tu décris et donc les conséquences sont clairement dommageables c’est vrai, n’est pas un phénomène nouveau.
En revanche depuis que tu as parlé du fait qu’elles étaient des vendeuses, c’est drôle je n’arrête pas d’y penser quand je regarde maintenant…
Merci pour ton commentaire si riche, bise

renardeau: C’est plus relatif que ce que dis socialblade les revenus
Cette vidéo est cool pour expliquer
https://www.youtube.com/watch?v=GREO4tBLEm8
Et je connais ton avis sur a question ;-) et je ne vais pas mentir, je suis assez d’accord avec toi!

Laure: Ca c’est cool

avril: Oh mon chat comme je te comprends…
Merci pour ton commentaire et ce qu’il soulève du rapport qu’a le travail sur notre identité.

Anonyme: Je connais pas ce doc merci je vais me ruer dessus

Carmen: C’ets très intéressant ce que tu dis, ta libération une fois que tu as saisi que ton travail ne serait pas ta source de joie.

Anonyme a dit…
Hello, j'arrive un peu tard, mais j'ai un avis :D :D

Perso, je suis journaliste (pas beauté ni mode, mais bon) j'adore les Youtubeuses beauté, surtout leur vlog. On se moque beaucoup de moi pour ça parce que j'ai 32 ans, garçon-manqué et que je ne lis AUCUN féminin. Bref, c'est un peu WTF comme passion honteuse. La vérité, c'est que j'adore voir ces jeunes filles parler, être et tenter de faire des choses. Bref.

Je suis donc journaliste, et là par exemple j'étais subjuguée de voir le vlog d'EnjoyPheonix à Cannes. A titre professionnel je suis invitée à tous un tas d'événements et pour moi ces événements sont une corvée sans fin. Elle part avec Loréal, je ne me vois pas du tout partir avec un annonceur et en plus m'amuser... Elle a l'air d'être sincérement contente d'y être mais quand je vois ça, je me dis "évidemment c'est un métier et heureusement qu'elle se fait payer pour ça !" Se lever à 6 heures pour aller faire le cake à des cocktails brandés où on t'offre un gloss Loréal et un rimmel Bourgeois, c'est très au-dessus de mes forces.

Peut-être que pour la plupart des gens, c'est quelque chose de cool, une forme de rêve mais à mes yeux, c'est un travail.

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