MINIMALISME 1, SORTIR DE LA FLAGELLATION ET DU REPROCHE

La fille en noir et gris


Reprenons ( l'introduction de ce post se trouve juste là ) là où on s'était arrêté.

Je me suis dit que la première étape pour aborder sereinement les problématiques liées à la compulsion et à l'accumulation d'objets dont nous n'avons ni besoin ni envie, c'est de se débarrasser durablement de l'auto-reproche et de l'auto-flagellation ( toutes proportions gardées, mais vous voyez ce que je veux dire ).

Je vais prendre mon exemple, ça illustrera mieux les choses (et pis merde mon nombril quoi!).

Quand j'ai senti que je consommais trop, que j'achetais plus que nécessaire et surtout que je n'arrivais pas à me raisonner pour arrêter, je m'en suis d'abord voulue. Je me suis trouvée "nulle", "indisciplinée", incapable d'agir selon ma  propre volonté. Bref, double nul dans ses fesses (i.e, phénomène stérile et sans issue).

Acheter trop, le constater, se dire qu'on va arrêter, voir un pull canon pas cher, lutter 2 minutes, acheter le pull, se dire qu'il est le dernier avant qu'on "reprenne la situation en main", voir une écharpe comme celle qu'on voulait depuis des mois, ah oui des mois... recommencer... Et encore...
Trouver qu'on ne se tient pas, réfléchir à sa propre volonté, pourquoi ne pas réussir à se raisonner, c'est quand même pas dur... Si j'y arrive pas c'est que je suis nulle et incapable de me tenir.

Exemple typique du raisonnement d'auto-flagellation. En plus d'être stérile, je me rends compte maintenant que c'est une pensée bête, primaire. Chercher sa responsabilité, son libre arbitre là-dedans est le meilleur moyen de passer à côté de la question essentielle: "pourquoi j'achète comme ça? Pourquoi je ne peux pas m'arrêter?".

Se comprendre plutôt que se dresser, ça me paraît être un point de départ bienveillant mais surtout un peu plus intéressant que la caricature que l'on peut parfois faire de soi-même.

Donc, dans notre nouvelle démarche autour de l'épure, il va falloir se débarrasser de cette première chose, ne plus s'en vouloir (sûrement que certaines et certains ne sont pas là-dedans mais j'imagine que d'autres, dont je suis, le sont).

Arrêter de croire que j'ai un pouvoir absolu et total sur moi (ce que pourtant on entend tout autour nous, le fameux "si on veut on peut"... Mais est-ce si simple que cela? Tout le monde ou presque veut arrêter de fumer. Tout le monde veut vivre ses rêves. Tout le monde veut être heureux... Et pourtant... Donc le fastoche "si tu veux tu peux", on va pour le moment le mettre de côté, il ne m'a apportée jusqu'à maintenant qu'un peu plus de culpabilité pour guère de résultat).

Imaginons, sait-on jamais, que tout ça n'est pas qu'une histoire de volonté.
Si volonté il y'a (en tous cas telle que décrite par un paquet de bouquins de développement personnel, par exemple) elle est forcément mue par ma raison, mon cerveau, mes pensées?
A priori oui, alors pourquoi ça ne marche pas? Pourquoi je continue à acheter alors même que je ne le veux plus et que surtout, ça ne m'apporte rien de bien dans ma vie ( perte d'argent, de temps... )

Donc, si ça ne marche pas, c'est que ce n'est, tout simplement, pas une histoire de volonté (en tous cas au sens classique du terme).
C'est autre chose. Être responsable c'est aussi comprendre qu'il y a des raisons derrière chaque acte. Si je fais ceci ou cela, c'est bien pour quelque chose, ça ne vient pas de nulle part, je suis, d'une certaine manière, conditionnée à agir de la sorte.

Se détacher du reproche, c'est aborder ce "problème" avec plus de confiance et surtout ne pas "haïr" cela en soi ou chercher à se dresser pour éliminer les choses qui en nous, ne nous conviennent pas.

Il faut d'abord comprendre pourquoi je, tu fais ça, et ensuite, trouver des solutions en relation directe avec les manquements qui ont provoqué cette fragilité là (et ces manquements sont divers et variés, il n'y a pas de solution unique pour tout le monde).
Ca me parait être une bonne première étape pour aborder les suivantes avec plus de détachement...

Sortir de l'émotion pour entrer dans une démarche un pilou plus réflexive... Non?

Bisous smack, bonne journée les copains.


Commentaires

Anonyme a dit…
Salut Marie,

Merci encore de m'aider à réfléchir sur cette question que "malheureusement" je partage avec toi...je dis malheureusement parce que c'est malgré tout quelque chose d'assez douloureux, tu dois bien le savoir, de se dire qu'on est à ce point capable de ne pas se contrôler. Bref. Au fond du fond, moi je sais que ma passion c'est le vêtement, dans son histoire, ses représentations, les images qu'ils m'évoquent...et pour tout cela moi je vais là: http://avriletmoi.tumblr.com/

Avril et moi, on est pareilles. Surtout là: http://avriletmoi.tumblr.com/post/96901312962/surfiler

Ce genre de trucs me rappellent pourquoi j'aime m'acheter des vêtements, et quand, et comment, et où, etc...Quand je me vois airer dans un h&m, l'oeil hagard, mal à l'aise, j'essaie de me souvenir pourquoi j'aime les vêtements. Et souvent, c’est pas dans un h&m qu'on retrouve l'amour du vêtement!
En gros, en cas de compulsion, j'essaie de me raisonner en me retrouvant, en cherchant en moi, mon style, les origines de mon style, ma personnalité...Et pas le fantasme de ressembler à une image croisée sur un magasine.

Bon c'est hyper décousu et surement pas clair mais si tu as des questions...;)

Bises Marie! Belle journée!
Zabou a dit…
Hello Marie!

Merci pour tes beaux textes et toutes ces interrogations qui trouvent profondément écho en moi.

J'en ai d'ailleurs profité pour rattraper mon retard lecture et aller voir l'article de Walinette qui m'a beaucoup touché et le lien vers Into-Mind.

Je suis bien d'accord avec toi sur la déculpabilisation et le fait de devoir se poser des questions sur le "pourquoi" et les raisons sous-jacentes à cette compulsion. Ceci dit, ne nous leurrons pas, la résolution de ces questions n'est pas évidente et pourrait parfois prendre des mois voire des années de psychothérapie!

De manière générale, je pense que c'est surtout le manque de confiance en soi qui appelle ce genre de comportements, même si, à nouveau, les raisons sous-tendant ce manque de confiance en soi peuvent différencier d'une personne à l'autre et doivent être analysées.

J'ai remarqué d'ailleurs que ces obsessions peuvent se déplacer, glisser vers autre chose assez rapidement. On voit beaucoup de filles (dont moi, je le reconnais!) autrefois grosses consommatrices de vêtements devenir consommatrices à outrance de produits de beauté (moins dangereux car moins cher), voire même de sport à outrance ou de bouffe. Peu importe l'objet de cette obsession, je pense qu'elle est la résultante du manque de confiance en soi évoqué plus haut, et de l'importance du paraître (j'ai l'impression d'énoncer une évidence, mais soit).

Enfin bref, me réjouis de lire la suite de tes pensées, et de voir comment tu appliques notamment les conseils de Into-Mind. J'aime assez le concept de look signature, qui aide en effet à minimiser la garde-robe tout en l'optimalisant.

des bisous!
Mademoisellevi a dit…
>En voilà un sujet qui amène beaucoup de questionnements en moi
Consommer mieux, consommer moins, consommer UTILE surtout ;)
Le quand on veut on peut c'est pas si facile, mais j'me soigne ^^
En tout cas, c'est clair que ma CB se sent mieux avec tous ces efforts ^^
Ce que tu décris, ça me fait penser à ce qui se passe quand on essaie de faire un régime. C'est la culpabilité qui fait qu'on termine la tablette de chocolat, qu'on se goinfre parce que c'est la dernière fois. Souvent il est vrai que quand on lâche un peu prise, on se rend compte qu'on mange moins ou plus équilibré.
En 2014 j'ai d'écouvert la méditation et notamment l'application Headspace par le blog de timai. Je ne suis pas encore une pro mais ça m'aide vraiment beaucoup pour arrêter le cercle vicieux de l'auto-flagellation et prendre de la distance vis-à-vis de mes envies (d'achats, de nourriture...)
A bientôt!
marie777 a dit…
Hello,
Moi je préconise un retour au basico basic.
Moins d'intellectualisation et plus d'amour de soi.
Reconnaître avec humilité que l'on est humain, et se réconcilier profondément avec soi, renoncer à incarner la perfection. Oui je me trompe, oui je pourrais, oui je devrais mais au fond, j'ai déjà fait pas mal de trucs bien dans ma vie...
Alors s'aimer, se le dire, se regarder avec bienveillance et ce jusqu'à ce que mort s'ensuive Ahahahah

Bonsoir Marie, j'attends avec impatience la suite de tes recherches, ça m'évitera une bonne année chez le psy, merci d'avance xD
bise

Peggy L a dit…
Hello Marie,
oui voila un sujet qui moi aussi preocuppe bien...
La question essentielle pourquoi j'achète autant pourquoi je ne peux pas m'arreter, je l'ai deja bien trouvée, mais pour l'instant je n'ai pas reussi pour autant a me maitriser complètement... je vais pourvoir tenir bon quelques mois.. et ensuite reflancher...
moi aussi j'attends avec impatience la suite qui me sera surement d'une grande aide !! bisous
Anonyme a dit…
J'adore te lire, cela me fait beaucoup de bien.

Quand tu disparais de ton blog c'est difficile ;-) car je suis en manque de tes textes.

A chaque fois je me dis mais c'est tout moi ça !!! Wahou je ne suis pas le seule !!

Marie continue s'il te plait.
Marie a dit…

Anonyme: Je connais pas le blog d’Avril, merci pour le lien.
Merci pour ton commentaire.
Bisous

Zabou: Merci de commenter zabou,
Je me demande toujours si seule la psychothérapie peut venir à bout de ça… je ne le pense pas.
Oui clairement, elle se déplace, au make-up pour moi, comme pour toi, et c’st dangereux.
Des bisous aussi

Mademoisellevi: :-) C’ets déjà ça!

No shopping today: Exactement. j’ai jamais fait de régime mais ouais c’est ça…

Marie777: Certes <3

The last but not least: ahahaah pas sûre ;-)

Peggy L: Merci pour ton commentaire. Bisous

Anonyme: <3 Oh merci ça me touche beaucoup

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