MONA CHOLLET / MES CONFLITS PARTIE 1

Heidi, 1981  neg. 1472

( Photo Joel Meyerowitz )



( Dédicace à Avril sans qui rien n'aurait été possible ♥ )

Ca fait très très longtemps que vous me suggérez très fort de lire le livre Beauté Fatale de Mona Chollet.
Finalement c'est un mail d'Aurélia qui aura été décisif et je l'en remercie.

Avant de commencer à vraiment parler de ce livre, je voulais vous raconter une petite histoire, elle n'a, a priori, pas de rapport direct avec ce qui nous concerne, mais je ne peux pas m'empêcher d'y voir un lien.

C'était une matinée assez ensoleillée, j'étais avec Karim, mon ami, chez lui, dans son appartement nancéien. On buvait du café soluble trop sucré (on a pris cette mauvaise habitude, on noie le café pour  en faire une sorte de thé quasiment imbuvable) et il me parlait de philosophie, j'adore qu'il m'en parle, j'adore qu'il m'apprenne, c'est une des choses que je préfère, que ceux que j'aime m'apprennent des choses.
Et là, il se met à me parler du Manuel d'Epictète, me demande si je l'ai lu. Je lui dis que non, il me dit qu'il est très facile à trouver en pdf et que je dois absolument le lire. Parce que Le manuel c'est comme des règles qu'on nous dit, des choses simples à comprendre, c'est abordable, c'est une suite de petits conseils clairs, applicables à la vraie vie.

Il n'y a rien de développé dans ce livre. Du concret, rien du concret.

Et la toute première chose qui est dite dans ce livre, c'est “ Parmi les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d'autres non. De nous, dépendent la pensée, l'impulsion, le désir, l'aversion, bref, tout ce en quoi c'est nous qui agissons ; ne dépendent pas de nous le corps, l'argent, la réputation, les charges publiques, tout ce en quoi ce n'est pas nous qui agissons. Donc, rappelle-toi que si tu tiens pour libre ce qui est naturellement esclave et pour un bien propre ce qui t'est étranger, tu vivras contrarié, chagriné, tourmenté ; tu en voudras aux hommes comme aux dieux ; mais si tu ne juges tien que ce qui l'est vraiment — et tout le reste étranger —, jamais personne ne saura te contraindre ni te barrer la route ; tu ne t'en prendras à personne, n'accuseras personne, ne feras jamais rien contre ton gré, personne ne pourra te faire de mal et tu n'auras pas d'ennemi puisqu'on ne t'obligera jamais à rien qui pour toi soit mauvais. ”

Concentrons nous sur notre sujet du jour, sur un sujet plus abordé dans ce blog, notre corps. Et de ce qu'en dit Epictète (enfin ses copains qui ont fait le livre) il ne dépendrait donc pas de nous...

Il ne dépend pas de  moi? Je ne peux pas en faire ce que j'en veux? De son apparence? De ses "failles"? De ses "atouts" je n'en serais pas maîtresse?

Ca me rappelle le discours du Docteur Zermatti, cette idée que contrairement à ce que l'on tente de nous dire, notre corps n'est pas corvéable à notre goût... Ou plutôt au goût sociétal.

D'ailleurs à quel point, quand je me regarde, mes yeux sont les miens? Complètement les miens? Jusqu'à quel point je me regarde avec toute la considération esthétique, médiatique occidentale?
À quel point mon appréciation est-elle contaminée? À quel point ce sont mes goûts et seulement mes goûts qui parlent?

J'entretiens un rapport au beau, à la mode, au maquillage relativement ambivalent.
Il m'apparait, parfois, comme une source de futilité nécessaire, comme une paillette dans mon quotidien. Il me paraît parfois absolument utile, bien qu'envahissant.
Ma compulsion en est le pire travers, elle me domine, ne nous mentons pas. Je lutte parfois, parfois moins, mais le fait qu'elle se soit tant focalisée sur le domaine de la beauté et de la mode est bien révélatrice de la relation ambivalente que j'entretiens avec mon apparence, et plus généralement, et surtout plus profondément, avec mon amour de moi.
D'autres fois, mon rapport est nettement plus radical. Je ne supporte plus de me laisser faire, docilement, de me laisser avoir. D'avoir cru que telle robe me ferait me sentir plus incarnée, plus "femme". Que telle crème de jour arrêterait le temps... Parce que c'est sale de vieillir qu'on nous dit!
Je m'en veux de m'être laissée culpabiliser, je m'en veux d'avoir écouté des choses qui ne devraient pas me concerner, je m'en veux de passer trop de temps dans des futilités alors que je rêve d'avoir du temps pour apprendre à faire du piano.

Je suis ambivalence. Un état remplace l'autre. Parfois ils cohabitent, je suis et lucide, et soulagée.

Mais le livre de Mona Chollet a permis de mettre des mots, des concepts et des précisions sur mes ambivalences. D'un coup, j'ai mieux compris pourquoi j'étais "moitié victime, moitié complice comme tout le monde" (c'est une phrase de Sartre à propos des femmes, au tout début de Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir que je cite souvent dans ce blog tellement je la trouve adaptée).

J'ai toute de suite été happée par ce livre. Le sujet d'abord m'a vraiment passionnée et puis il y a le style de Mona Chollet. Certains le jugent agressif, de mon côté je le qualifierais plutôt d'ardent.

Alors de quoi ça parle Beauté Fatale?

Si je devais être laconique (ce qu'évidemment je ne serai pas), je dirais que c'est un livre qui décortique, analyse et critique le désir de beauté des femmes. C'est "une critique de l'aliénation féminine à l'obsession des apparences".

(Je crois que je vais écrire ce post en plusieurs fois, c'est déjà long là, non?...)







Commentaires

lilibulle a dit…
tout ton article me parle beaucoup (mais souvent comme la majorité de tes articles d'ailleurs ...). Je crois que je vais lire le manuel d'Epictète (et puis après peut-être le livre Beauté Fatale). Je suis dans une phase de remise en question mais plus simplement pour m'auto flageller (ce que je sais bien faire) mais pour m'accepter telle que je suis. Je viens d'apprendre (même si je m'en doutais depuis longtemps) que je suis hypersensible et même si ça n'est pas une maladie grave, c'est un peu lourd à vivre au quotidien. Mon rapport avec les autres est toujours biaisé mais je m'autorise désormais à revendiquer mes émotions et les ressentir vraiment. Et dans cette phase, je ressens aussi le besoin de m'alléger matériellement parlant et donc, je fais un tri énorme, je donne beaucoup, j'apprends à me dire que même si j'ai de nouveau besoin de ça un jour, je le retrouverai sur ma route. Ca paraît loin de ton article mais pas tant que ça parce que je ne veux plus dépendre des autres et des choses finalement (et puis je commence à être touchée par la philosophie, moi qui n'y comprenait pas grand chose jusqu'ici et qui était plus littérature, je te conseille aussi la lecture du magazine "clés" qui lance de fantastiques pistes de réflexion). Bon allez, moi aussi j'arrête mon commentaire bien trop long ;-)
aloÿse a dit…
Au bout de plusieurs années maintenant j'ai compri pourquoi j'aimais tant venir ici.
Dans ce blog tu réfléchis à pleins de choses, tu écris ces choses, tu nous proposes de réfléchir avec toi, nous commentons, te donnons nos avis sur les sujets que tu soulèves, tu nous écoutes, tu rebondis, tu réfléchis.

On pourrait croire que parler éternellement du beau, du corps, de la mode pourrait être lassant mais il n'en est rien, il n'est sera jamais rien.
Le beau, le corps et la mode sont des éléments qui vivent, évoluent, se transforment avec chacune de nos tentative pour s'aimer un peu plus dans chaque journée.

Mon chemin est encore très long et j'espère que chaque jours j'éprouverai le désir de réfléchir, de faire évoluer mes rapport.
Anonyme a dit…
Youhouuu!!!

http://www.lesinrocks.com/2013/05/13/musique/daft-punk-random-access-memories-en-ecoute-integrale-11394502/

Sarah :)
Patanoc a dit…
Je suis ravie que tu l'aies lu.Il me semblait aussi fournir des réponses aux questions que tu poses parfois dans tes billets. Ce qui m'a parlé, aussi, dans Beauté Fatale, c'est la manière dont on aliène insidieusement de très jeunes filles. Les ados, je les vois au quotidien, et leur quête de perfection (physique, du "look") est proprement ahurissante. Que la beauté puisse résider dans un défaut (la "passante" boiteuse de Baudelaire par exemple) leur paraît inconcevable. Est-ce lié à l'âge (les ados sont excessifs, c'est vrai), au matraquage des médias, de l'industrie de la mode?
Bise
Anonyme a dit…
Je me reconnais tellement dans ce que tu dis. Culpabiliser du futile, croire qu'en achetant on va s'aimer mieux. Mon blog reflète cette parfait ambivalence de mon esprit, monde futile ouvert sur la critique, gaspillage de temps au lieu d'apprendre le piano (ou autre)
Merci pour cet article. Parfois, j'ai envie de me mettre des baffes. Je passe tellement de temps à vouloir me changer, me maquiller, et mes cheveux ceci, et ma peau cela, et mes kilos ceci. C'est aberrant. Quand je vois mon mec, qui lui, ne prend même pas le peine de se laver le visage le soir, ni de mettre une seule crème, ni rien. Et il est beau.
Je me demande comment on en est arrivées là, parfois. Et je me demande surtout si c'est possible de sortir de cette aliénation, de ce culte de la beauté féminine qui nous rend insatisfaites de nous-mêmes... Alors que bon, poteau Epictète a bien raison, on a le corps qu'on a. Autant passer notre temps à cultiver ce qu'on peut vraiment transformer: nos talents de musiciennes, d'écriture, nos passions, notre vrai nous, en somme.

Je vais me plonger dans Beauté Fatale, ça m'intéresse.
:)
Bécot*
Célestine
Barbara a dit…
Intéressant !
Pour passer de l'autre coté du miroir, je te conseille "journal d'un corps" de Pennac. J'ai adoré l'apparente simplicité du point de vue. Point de questionnement philosophique, c'est le fonctionnement de la machine qui l’intéresse. C'est très drôle (parfois) et très touchant (parfois).
Des bises :-)
Camille a dit…
Merci pour ces nouvelles fenêtres de réflexion... et la citation d'Epictète, BAM ! percutant. Comme quoi, philosopher ce n'est pas se prendre la tête mais revenir à des choses simples, fondamentales, intemporelles... Bonne journée !
Marie a dit…
Je n'ai rien d'autre à dire que MERCI, merci de nous faire réfléchir à nous-même et à la vie, merci Marie, du fond de mon petit cœur.
Je m'en vais le lire, dès que j'ai trois minute pour aller l'acheter.

Bisettes
Marie
petitprunier a dit…
j envie ta plume qui fait que tes réflexions apparaissent -m' apparaissent si claires- alors même que je me débats avec les miennes, qui ne veulent pas se coucher bien docilement et bien joliment sur le papier (sur l écran plutot) :-)

merci pour le manuel d épictète, encore une piste de réflexion qui a l'air parfaitement en adéquation avec mes attentes du moment

des bisous biche
angelle du sud a dit…
Bonjour
Ce que je sais aujourd'hui c'est que la femme n'a pas le droit de vieillir même si c'est dans l'ordre de la vie, pourtant notre corps comme tu dis ne dépend pas de nous, il y a la génétique et la génétique c'est une vraie merde quand des personnes doivent se balader toute une vie avec certaines maladies mais si ces personnes ont des atouts comme une beauté naturelle, des jolies yeux, un talent particulier, tu te diras que tu ne dois pas en vouloir à cette génétique. Je crois que je m'égare bcp.
En fait, il ne faudrait désirer que seulement ce dont on a réellement besoin dans notre société mais c'est terriblement difficile. On peut ptêtre aussi décider "de vivre en adulte résolu à progresser".
Bonne journée
Antonia a dit…
Merci Marie. Karim, Epictète et toi vous tombez à pic aujourd'hui. J'adore l'espace que tu ouvres avec tes messages pour la réflexion et l'inspiration.
Lou a dit…
Ton post est long mais ça me fait réfléchir. Merci :-)
Julie a dit…
Bonjour,

Et merci pour ces réflexions qui me font sourire en empathie ! Je dois avouer avoir eu un petit électrochoc de bonheur en découvrant cet extrait d'Epictète : c'est un passage qui a bouleversé ma façon de voir les choses, et que je fais étudier chaque année à mes élèves (j'enseigne le latin et le grec), tant leurs réflexions sont intéressantes : parfois le pur rejet de cette absence de contrôle de l'apparence, parfois une méditation abasourdie, parfois, encore, un électrochoc leur faisant prendre conscience que la remarque de machin sur leur tunique bidule n'était pas importante et n'entachait en rien leur être profond.

Alors merci, pour ce clin d'oeil inespéré ! Hâte de vous lire sur le bel essai de Chollet, que j'ai dévoré puis relu et relu, de mon côté. Je vous avais même envoyé timidement un petit mail à ce sujet ;-)

Belle soirée à vous, et merci de partager avec nous des éclats de votre belle âme (pardon pour le lyrisme, mais je pense sincèrement que vous êtes une belle personne !).
SuperDialOo a dit…
Puissante la citation d'Epictète!

Sur le blog de Timai, il y'avait un mini débat sur la féminité, aujourd'hui tu viens nous présenter le livre de Mona Chollet. Comme quoi, on a pas fini d'y réfléchir...mac
DFH a dit…
J'aime beaucoup lire ces mots, toutes les semaines, souvent en noctambule, parce qu'ils ont plus d'impact que dans les mouvements effrénés d'une journée. Et j'aime beaucoup Karim, toute l'ambiance des vos moments que tu décris. On le dirait presque inventé, comme un personnage de roman subtil et très émouvant. à contre sens des héros testostéronés. Un peu de douceur. Un peu d'espoir. Moi j'aime cela.
karine a dit…
Bonjour Marie, je te lis régulièrement mais poste peu ( autant dire jamais..). Pourtant, je suis souvent touchée par la sincérité et la profondeur que tu manifestes. Poursuis ton sillon, tu es accompagnée!
laïka a dit…
Merci pour ce passage, je me souviens lors de la préparation de l’épreuve du bac de philo d’avoir lu une citation sur la liberté à peu près du même tonneau qui avait marquée l’ado fourbie de doutes que j’étais.

Je trouve que dans ce texte, par « dépendre » Epictète ne veut pas tant dire « pouvoir être changé par notre action », que « nous concerner intimement, être à nous », tout comme quand il parle d’action, ce n’est pas forcément une action raisonnée, mais plutôt un mouvement de notre être. Car on ne peut pas dire qu’on ne peut pas agir sur son corps ou sur le regard d’autrui. En faisant des abdos, tu modifies ton maintien, en te maquillant même légèrement, tu modifies la perception d’autrui.
Il essaye par là de définir ce qui fait notre singularité, et cela fait écho à une phrase notée il y a quelque temps : « dire que si je suis, comme tout corps, composé d’une infinité de parties extensives, ces parties extensives m’appartiennent dans la mesure où elles fonctionnent selon les rapports qui m’identifient, en tant que singularité, en tant qu’unité. » (Miguel Benasayag, La fragilité)
Par exemple la compulsion qui intrique si fortement des éléments de ta personnalité et des états de fait extérieurs est à toi, et en même temps elle n’est pas à toi.

A cette lumière là, je trouve qu’Epictète y va un peu avec ses gros sabots quand il dit que le corps ne dépend pas de nous. Le droit à disposer de son corps, on s’en fout alors, ça ne nous concerne pas vraiment ? De même pour « et tu n'auras pas d'ennemi puisqu'on ne t'obligera jamais à rien qui pour toi soit mauvais. », sa logique m’échappe, si on pouvait m’expliquer ? Je veux dire, quand on cherche à réaliser sa nature, on peut déclencher des réactions positives ou négatives, donc se faire des ennemis, même si ce qu’on fait n’est pas mauvais. Tu as bien des trolls ici ;-) ?
Camille a dit…
@ laïka : je pense qu'Epictète entend définir ici ce qui est propre à chacun et hors de portée de toute atteinte extérieure. En gros, tes ennemis pourront mettre ton corps en prison, voler ton argent, mais toi, même en prison, même sans argent, tu sera libre d'agir sur ce qui t'es propre, ce que personne ne peut atteindre. Ça fait un peu "mais vous n'aurez pas ma liberté de penser"...
Cécile a dit…
Merci beaucoup Marie pour toutes ces réflexions enclenchées et surtout pour la refce à Epictète, je crois que je ferai bien de lire ces écrits particulièrement en ce moment, c'est incroyable cette sorte de pouvoir que peuvent avoir les mots sur nous, parce que même si l'on peut réfléchir par soi-même c'est toujours tellement plus enrichissant de confronter nos pensées et de lire celles d'autres qui mettrons les choses en lumière différemment. Je suis complètement fascinée par ce pouvoir qu'à l'écrit... Encore merci! Biz
Camille a dit…
J'ajouterais simplement qu'Epictète nous livre un peu ici la clé du bonheur, et que la clé du bonheur ne se cherche pas dans les rayons des grands magasins ou dans les pages des magazines. Mais nous sommes de pauvres petites créatures impressionnables, et il faut bien que l'on se console un peu, à défaut d'être soi-même.
Clara a dit…
Bonsoir a toutes !
ce qui me frappe dans cette citation, c'est a quel point ce qui est considere comme dependant de nous ou pas par Epictete est symboliquement inverse dans la societe d'aujoud'hui !

- le desir, l'impulsion, l'aversion sont autant de mecanismes primitifs auxquels nous sommes toujours plus encourages a ceder, par la publicite et le marketing surtout. Les mots "craquer", "envie" ou autres par exemple dans les magazines feminins ont souvent des connotations ludiques, complices etc. L'idee qu'on essaye de nous fourguer c'est que justement ca ne se controle pas, c'est instinctif, visceral ! Il faut ceder, c'est la nature !

- la pensee n'existe virtuellement pas dans le discours mediatique, seuls les sentiments, le "storytelling" comptent (j'exagere un peu hein, mais pour la pensee approfondie, articulee c'est assez vrai non ?). On n'est carrement pas encourages a penser que cela se controle et se cultive.

-le corps, l'argent, les "charges publiques" (la carriere quoi) : toujours selon ce discours ambiant c'est exactement ce qu'on est cense pouvoir entierement controler ! "Reussissez votre carriere", "gerez vos investissements", "perdez 5 kilos avant l'ete".... c'est moins vrai pour la reputation, c'est vrai, enfin sauf si on compte comme "reputation" l'opinion que l'autre sexe a de nous....qui est cense etre totalement controlable aussi (cf. recettes pour etre "sexy", modeles soit-disant "universels" de sex-appeal)

Je caricature un peu, j'en ai conscience, mais c'est tout de meme troublant non ?
bises a toutes
petitprunier a dit…
@clara : c est criant de vérité et de pertinence ton com, merci! je n avais pas du tout fait le lien, mais c est exactement ça!
Hélène a dit…
La suite, viiite!! ^^
Anonyme a dit…
Hourra ! J'attendais tellement que tu en parle, ton analyse m'interesse énormément... j'ai adoré ce livre qui est devenu ma bible en qqe sorte, mm si j'ai su, je pense, prendre du recul par rapport à certaines choses qui m'ont semblé parfois un peu radical. Trop de cérébral peut tuer le cérébral...
En tout cas, j'aime vraiment te livre, tu es une fille très intelligente et réellement passionnante ! Merci ... J'ai hate de lire la suite ... Pauline
Anonyme a dit…
Ah!...la vieillesse féminine est un naufrage bien plus cruel que celle de l'homme, j'ai envie de dire ! Et ce n'est hélas que perte de temps et surtout d'argent que d'essayer d'y échapper. Et croire qu'on sera plus belle parce qu'on porte le dernier it à la mode n'est qu'illusion (mais ça fait du bien à court terme! ). Comme disait A.Einstein, il est plus facile de pulvériser un atome, qu'une croyance !
Bises jolie Marie :)
Marie a dit…

Lilibulle: Allez courage sur ton chemin <3
Je t'embrasse

aloÿse: Merci beaucoup, ça me touche beaucoup!

Sarah : :-) Ouaiiiisssss

Patanoc: Non sincèrement, je ne crois pas que ça soit lié uniquement à l'état adolescent... malheureusement!

Ninie Pouce: :) C'est fou...

Les causettes de Célestine: Il y a la question de la distance chez ton amoureux...
Lis le c'ets vraiment passionnant!
Bise

Barbara:Mais c'est un corps d'homme... Non je plaisante. oui ça fait longtemps que j'aimerais le lire.

Camille: Exactement!

Marie: <3
Je t'embrasse

petitprunier: Merci ma biche, venant de toi ça me flatte, t'as pas idée
Je t'embrasse

angelle du sud: Voilà...

Antonia: <3

Lou: Alors ça n'aura pas été vain!

Julie: Je vais le relire aussi, une fois ça fait court ;-)
Bonne journée à vous aussi et je suis sincèrement touchée par vos gentillesses...

SuperDialOo: Oui c'ets vrai

DFH: Il est très doux pour de vrai
Merci

karine: Merci merci d'avoir commenté aujourd'hui

laïka: Alors de ce que j'en comprends:

mon corps en fonction de son activité par exemple peut gonfler et dégonfler à loisirs. En revanche certaines choses, au moins au temps d'Epictète sont absolument inchangeables... ma taille, celle de mes seins aussi!
je crois sincèrement qu'il s'agisse plus de l'enveloppe corporelle plutôt que de concept de corps (qui permet de disposer de lui notamment)... Qu'en penses-tu?

Cécile: C'est clair, à un moment tu lis une phrase et tu te dis que bordel, elle a été écrite pour toi maintenant.

Camille: Et oui...

Clara: Je suis tellement d'accord avec toi, le système est absolument inversé, c'est vraiment troublant!

hélène: J'ai encore été trop longue... :-)

Pauline: Oh merci beaucoup <3
Bise

Anonyme: C'est tellement vrai!
laïka a dit…
Marie : Je vois ce que tu veux dire : que par corps Epictète désignerait plutôt nos caractères physiques donnés et immuables. Mais je ne pense pas qu’il ait vraiment voulu dire ça, sinon la tirade sur les ennemis (qui peuvent torturer notre corps, qui dans ce cas n’est pas pris pour ses caractères perçus mais bien pour sa chair en relation avec notre esprit) n’a plus trop de sens. Pour moi cette question du corps qui se trouve le cul entre deux chaises montre les limites de la classification d’Epictète. Quelqu’un atteint d’une maladie mentale par exemple verra sa capacité d’agir sur « tout ce sur quoi il peut agir » très affectée par cette maladie. Un autre exemple : cette récente étude (http://www.integralpersonality.com/IPBlog/archives/724-Gargouillement.html) qui permet d’avancer l’hypothèse que l’état de notre système immunitaire et de notre flore intestinale influence notre personnalité.

Ce que soulève la juste remarque de Clara, c’est que nous pouvons aussi être transformés en esclave par nos impulsions, et c’est tout l’enjeu du marketing que de nous faire croire que la volonté d’être comme ci ou comme ça vient de nous, et de nous inciter à adopter telle ou telle conduite en nous répétant que c’est pour nous que nous le faisons. C’est plus une perversion de la classification d’Epictète que son inverse. On essaye de nous faire oublier que tout cela nous appartient en dernier ressort. Là aussi cela fait écho à une citation attribuée à Sartre qu’Onfray aimait bien répéter lors de ses conférences sur l’histoire de la psychanalyse : « Je suis ce que je fais de ce que l’on a voulu faire de moi ». C’est-à-dire qu’autrui peut agir sur les choses sur lesquelles nous pouvons agir et on ne peut jamais vivre détaché de l’influence du monde extérieur ou de notre corps. Mais il nous reste le pouvoir de nous réapproprier ce en quoi cela nous affecte et d’en faire quelque chose.

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