LES TRUCS TOUT POURRIS


(La photo est du Sartorialist)
 


(Busta, Busta, New York Shit est dans mon Top 5 de toi que j'aime)

Ça fait quelques mois que je fais des trucs un peu étranges... Des trucs qui me ressemblent pas... Et des trucs qui ne devraient, définitivement, pas me venir en tête. Pourtant...

Je fais depuis quelques mois des choix nuls. Mais genre vraiment nuls. Des choix dominés par ma peur essentiellement. Et aussi par un manque de confiance évident en moi et en la vie. 
Je fais des choix en dessous de mes rêves, des choix qui, il y a 3 ou 4 ans ne m'auraient même pas effleurée. je fais des choix primaires, motivés par la toute petite fille de 4 ans en moi, incapable d'être raisonnée.

C'est étrange les chemins que les déceptions vous font prendre. D'un coup, on se dit qu'on mérite moins, enfin on se le dit pas vraiment mais c'est intégré, on l'a intégré. On mérite, de ce qu'on croit, du moins bien que ce qu'on a toujours espéré. C'est pas de la résignation, parce que c’est comme si le choix était "conscient", rien, strictement n'a été réfléchi, c'est juste comme ça. On oublie. 

Ou oublie ce qui s'est déjà passé et qui est important pour savoir, un tout peu, qui on est. On oublie la fierté pudique de notre papi, immigré italien, quand on a eu notre bac, celle de notre grand mère quand on tricoté notre premier pull, les fous rires interminables avec maman, les pupilles ultra dilatées de nos amours, les mots doux, les je t’aime qu'on a dit, les je t'aime qu'on a eus et qu'on garde au fond du cœur dans les périodes de disette, les joies avec nos amis, les gloires en bord de mer derrière le scooter de Yassine à écouter de la musique très fort, nos réussites professionnelles, les rêves profonds qu'on essaiera de notre mieux de réaliser... On oublie tout ça, dominé par un seul truc, un truc qui peut prendre les formes les plus différentes possibles, la peur. 

Et c'est comme ça que commence les trucs pourris. Elle est une bien piètre conseillère cette connasse...

Je vous embrasse

Commentaires

La Grande Blonde a dit…
Je suis en plein dedans, en ce moment, en plein dans cette peur enorme, bien trop enorme pour moi. J'angoisse pour tout, je suis sure de ne jamais etre a la hauteur, de ne pas savoir, de ne pas pouvoir. Et je laisse de cote les reussites, la fierte des autres, ce que je sais etre capable de faire. Je suis tetanisee, voila. Bouffee par cette peur que je ne controle pas, que je ne saisis pas non plus...
Je sais pouvoir etre forte mais en ce moment, oui, c'est la petite fille de 4 ans qui a peur du noir qui s'exprime, celle qui voudrait etre dorlotee, consolee, cajolee, bercee jusqu'a ce qu'elle s'apaise.
Merci pour tes mots, Marie. Je t'envoie des pensees tendres, pour chasser un peu ta peur.
Carmen a dit…
Tu oublies aussi la joie que tu nous apportes depuis maintenant presque 7 ans. 7 ans Bordel!
Et le mérite que tu as de tenir un blog si chouette, si simple et si franc <3
Tu es Une Chic Fille, il faut pas l'oublier!

Carmen
Loli a dit…
Tes mots me touchent tellement!
Claire a dit…
Ah Marie, si tu savais comme ton billet résonne en moi! Cette peur du changement qui me paralyse et qui me fait rester à un poste où l'on me dénigre alors que je sais que je vaux bien mieux et que je serai tellement plus heureuse ailleurs!

Ce matin une amie m'a envoyé ça : «On ne peut pas toujours s’attendre à un résultat précis, mais on peut toujours s’attendre à faire de son mieux.»
– Anita Hill...

Alors f*ck la peur et faisons de notre mieux pour être enfin heureux!

Des bises à toi qui sait, mieux que n'importe qui, mettre des mots sur ce qui nous fait du mal

Claire
elodie a dit…
Je suis persuadée que tu vas arriver à la dominer cette peur un jour où l'autre ...
Alexandra a dit…
Je t'ai envoyé un petit mail Marie ;)
Bisous !
Anonyme a dit…
C'est dingue. Je n'ai jamais commenté, bien que cela fasse des années que je te suive (merci pour ça, d'ailleurs). Hier soir justement, j'écrivais un document de coup de pied au cul virtuel à la froussarde paralysée qui semble avoir élu domicile dans ma personne ces derniers temps (j'ai pas de blog, je m'écris dans word, voilà).
J'ai depuis peu un nouveau (super) boulot. Tellement super que je reste tétanisée devant mon écran. Tellement tétanisée que je culpabilise plus que jamais : d'avoir l'impression de laisser tomber les autres (qui ne semblent pas avoir remarqué encore) et celle de me laisser tomber, moi. Le combat est douloureux mais, surtout, ne laissons pas gagner les froussardes en nous.
lilo2 a dit…
S'agit.il de peur ou dun besoin de sécurité ? A mon sens, c'est très différent... et très légitime.
Quoi qu'il en soit, ton blog est toujpurs une réussite après toutes ces années, espèce de chic fille ! ;-) Bises Marie
Marie a dit…

La Grande Blonde: Je t'envoie aussi des pensées tendres... je t'embrasse

Carmen: <3 <3 ma tendance à tout sous-estimer :)

Loli: Merci

Claire: :-) C'est exactement ça. Merci pour ton commentaire <3

elodie: J'en suis sûre aussi :-)

Alexandra: Merci, je vais regarder ce doc et je te dis... Bisous

Anonyme: Tu es une bloggueuse sous word alors.
Non elles ne gagneront pas <3 Prends soin de toi!

lilo2: Je n'en sais rien figure toi... À réfléchir.
Merci, je t'embrasse


lenna a dit…
merci Marie pour tes mots, courage pour passer à travers cette peur car l'écriture de ce post peut être un catalyseur pour commencer à y résister, même si ça fait mal. en te le disant, je me le dis aussi à moi, et à nous tous et toutes. essayer de s'accrocher ça vaut le coup, mais c'est dur, et ça ne marche pas tout le temps.
bises et pensées à toutes et tous ici !
Anonyme a dit…
Pour moi cette peur est liée au vieillissement, c’est ce qui m’agace le plus en moi parce qu’il y a quelques années ça n’était pas le cas. C’est ce que tu dis très bien, comme si toutes ces choses que qui t’ont apportées de la satisfaction à un moment ne comptaient plus ou c’est oublié. Le temps s’accélère et la mémoire rétrécit, se souvenir des belles choses surtout. Rose
Juju a dit…
Bonjour Marie
La peur c'est humain. Une amie à moi me disait l'autre jour "la peur, c'est ce qui nous maintient en vie". Ben oui, c'est vrai aussi.
Tu es bien dure avec toi-même, et les temps le sont aussi, parce qu'aujourd'hui on ne nous permet pas de vivre à moitié, de faire avec nos incohérences, nos maigres possibilités et moyens... On nous bassine la tête avec la perfection avec la "battante" qui est en nous, avec la femme parfaite qui serait en nous...
Ben moi, très souvent j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur, j'ai la peur de foirer, de passer à côté du bonheur même si ma vie est heureuse. Peur de me tromper, peur du noir, peur des méchants, peur de mes collègues, peur de moi, peur de tous les mois en moi.

Je ne sais pas si on peut vraiment se blâmer d'avoir peur. Parce que, d'une part, les peurs sont là pour nous prévenir, nous alerter, pour qu'on puisse un jour arriver à les maîtriser. Pas forcément les dépasser, mais au moins les tenir en veille.
Moi, mes peurs, j'ai l'impression que c'est un peu comme des petites bestioles noires et piquantes qui tourbillonnent autour de moi. Parfois elles sont nombreuses, elles font beaucoup de bruits et elles m'emmerdent, mais parfois aussi, elles sont là devant moi, je les regarde, bien dans les yeux, et je leur dis MERDE.

Je crois que la peur est bien vicelarde aussi, parce qu'elle peut prendre des formes détournées, genre la soit-disant flemme (en fait un manque de courage)...
On peut aussi la prendre en rigolant, ça fait du bien de s'en moquer aussi, ça la tient un peu à distance.

Bref, beaucoup de paroles pour te dire qu'en chacun de nous elle résonne, qu'elle est inscrite au plus profond de nous, qu'elle fait partie de nous...

Essayons tout de même de nous aimer comme on est... On galère déjà suffisamment avec ce qu'on est...

"On fait ce qu'on peut
Nul n'est parfait
Je suis heureux
Du mal que je n'ai pas fait"
(Oxmo Puccino)
Anger a dit…
J'ai passé dix ans de ma vie dans la peur.
J'ai dix-huit ans ; je te laisse faire le calcul.
Depuis mes huit ans, depuis LE déménagement de trop, je tremble de peur, de la peur de tout perdre à nouveau. Les moments de grâce qu'on garde en mémoire pour "les périodes de disette", je ne les ai jamais connus, à cause de cette peur panique qui me tétanise depuis des années. C'est pas INCROYABLEMENT naze, à dix-huit ans, de n'avoir rien vécu que des hoquets d'angoisse ? Non mais est-ce que c'est pas juste la chose la plus pathétique, et stupide, et tellement laide AU MONDE ?
Ca, plus la colère, et j'ai fini par craquer.
Alors maintenant que le pire est passé (j'espère), je commence doucement à essayer de lâcher prise, d'ouvrir un oeil, de desserrer les mâchoires...

Tout ce que je peux te conseiller, c'est de ne pas rester seule, et de trouver de l'aide. D'alterner des périodes de repli (lorsque le besoin est trop fort) et des moments de courage. En tout cas, c'est comme ça que je fais. Mon moteur le plus puissant, c'est le regard des autres; et sans doute aussi ma plus grande terreur. Alors pour me forcer à affronter la peur, je m'oblige à m'engager auprès de proches, parce que je sais que la honte de les décevoir est généralement plus forte que la peur d'avoir à m'impliquer auprès d'eux.

Mais tout dépend de l'objet de ta peur. La première chose à faire, la plus importante, c'est de l'identifier.

Des bisous, et du courage !
Anonyme a dit…
Merci pour tes mots Marie
Noria a dit…
Coucou belle Marie,

Tu ne sais pas comme tes mots résonnent en moi en cette période super morose.
Merci pour ta sincérité qui me fait tout à coup sentir moins seule.
Des bisous.
Antonia a dit…
Coucou Marie, lorsque les choses partent mal, j'essaie d'imaginer qu'elles m'ont été envoyées par des dieux bienveillants - parfois ironiques, mais bienveillants. J'essaie donc de lire cette bienveillance dans ce qui m'arrive, d'en tirer quelque chose de bien, et de faire preuve d'indulgence envers moi-même. C'est souvent le plus dur cette indulgence, accepter d'être douce avec ses faiblesses, ses moments "moins", ses approximations. Je te souhaite plein de douceur, Marie. Toi, tu m'en donnes beaucoup avec tous tes posts.
Maha a dit…
Et puis après les mauvais choix arrivent les regrets..

Merci pour tes mots Marie la Chic Fille

Maha
Anonyme a dit…
Bonjour Marie,

Je te lis régulièrement et je tiens avant tout à te remercier, pour ces mots si vrais et aussi et surtout pour la découverte de Mona Chollet.
C'est la 1 ere fois que je poste sur un blog, j'ai juste envie de te dire d'être bienveillante avec cette petite fille ou cette adolescente qui affleure en toi en ce moment,parle lui, rassure la, encourage là...
Bref, soit pour toi l'amie ou la grande soeur que tu aimerais avoir;
De tout coeur avec toi;
C.
Mathilde. a dit…
Je rejoins le commentaire de "Juju", étudiante infirmière nous avons eu un cours sur les Phobies par un jeune psychiatre trop top !
Et il nous a expliqué que la Peur c'était justement le sentiment qui avait permis la pérénnité de l'humanité !
Si on a peur c'est qu'on a conscience qu'il y a des risques ( et là j'imagine le bonhomme de Cromagnon qui évitait quand même le lion car il avait PEUR de se faire bouffer... ) Et c'est peut être grâce à ça qu'on est là !

Bon, cela dit j'ai saisi que ce dont tu parles, c'est beaucoup plus profond que ça....
Mais c'était pour ma minute Culture G ! :)

J'adore toujours te lire Marie !!

Mathilde.
Laurence a dit…
Oh Marie... Tes phrases me bouleversent. Tellement. Je t'écrirai un jour mais là, il ne me vient à l'esprit qu'une citation, de Mark Twain, je crois: " Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait". Gomme tes peurs, floute la réalité et repousse les limites du possible, de ce que tu crois possible.Des bisous.
Anonyme a dit…
moi aussi j'ai envie de laisser un mot doux, émue que je suis par ta sincérité. Du haut de bien des années de peurs en tous genres, j'ai tendance aujourd'hui à accueillir avec peut être pas bienveillance mais acceptation les émotions qui nous envahissent. Nous ne les aimons pas forcément mais si elles nous accompagnent autant c'est aussi qu'elles nous correspondent à un moment précis. Donc est ce utile de les combattre ? dans tous les cas, je tente désormais de m'interdire de juger non pas l'émotion mais les actes qui sont conditionnés par elle. Je ne sais pas si je suis très claire mais disons que par rapport à ce que tu décris, il y a de la lucidité sur ce qui surgit (la peur) mais encore peut être trop de jugement sur ce qui en découle (des choix que tu considères hasardeux ou nuls. Une amie m'a dit un jour 'il n'y a pas de bonnes ou mauvaises décisions, il y a les choix que nous faisons et c'est tout". j'y pense quand je vacille un peu trop. bon courage et des bises. Laure
Anonyme a dit…
Merci pour ton post Marie, je ressens exactement la même chose depuis quelques mois, cette peur qui paralyse chaque instant de peur, une citation d'Agueév (Roman avec cocaïne) me vient à l'esprit:
"C'était bizarre dans ma vie. Alors que j'éprouvais du bonheur, il me suffisait de penser que ce bonheur n'était pas là pour longtemps, et il cessait aussitôt d'être".

Que la force soit avec nous !

Yara
Anonyme a dit…
Merci pour ton post Marie, je ressens exactement la même chose depuis quelques mois, cette peur qui paralyse chaque instant de paix, une citation d'Agueév (Roman avec cocaïne) me vient à l'esprit:
"C'était bizarre dans ma vie. Alors que j'éprouvais du bonheur, il me suffisait de penser que ce bonheur n'était pas là pour longtemps, et il cessait aussitôt d'être".

Que la force soit avec nous !

Yara
Marie a dit…

lenna: Oui je le pense aussi!
je t'embrasse très fort!

Rose: Je crois bien ouais (le temps / la mémoire)

Juju: Merci vraiment pour ton commentaire décomplexant...
<3 Bise

Anger: T'es dure avec toi, non? (on le voit plus quand il s'agit des autres :))
Merci pour tes mots et courage à toi!

peachylau: <3

Noria: Merci de me lire

Antonia: Moi je me répète "tout ce qui arrive est nécessaire" ;-) mes dieux à moi quoi!
je t'embrasse

MAha: Oui... Bisous

C: oui c'est une très belle idée... Merci d'avoir posté ton commentaire!

MAthilde: Merci :)
Bise

Laurence: Cette phrase est géniale :) Merci. Des bisous aussi!

Laure: Ca j'y arrive pas encore, accepter que les sensations, sans jugement, juste comme ça... Mais ça a l'air bien comme début de solution!
Bise et merci!

Yara: Oh je l'aurais pas aussi bien verbalisé que ça, mais j'ai déjà ressenti ça...

Caroline a dit…
Salut! Je ne sais pas si tu verras ce commentaire... Je viens de retomber sur une citation d'Eduardo Lourenço qui, bien qu'assez dramatique, parle bien de mes moments "tout pourris".
"L'angoisse porte l'être au bord de sa négation, elle n'est même pas autre chose que notre vie soustraite à l'avenir, étouffée dans un présent sans dimension."
Bon, je l'avais dit, c'est dramatique!

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