LA SUEUR DE DOLAN
Alors que les choses soient claires, j'ai absolument conscience d'arriver après la bataille et que c'est la honte de ne parler de Xavier Dolan que maintenant. Ben oui je sais, mais si je n'en ai pas parlé avant c'est pour la meilleure des raisons. Je ne connaissais pas Xavier Dolan avant cet été.
Je parle avec Gweltaz un matin d'août en mâchant un Malabar. On parle d'amour, de la difficulté à assumer le trouble, pire de la terreur que c'est que de dire à quelqu'un qu'il nous plaît. C'est la première fois qu'on parle de ça lui et moi. De fil en aiguille on en vient à verbaliser l'évidence, la seule chose qui compte, la seule chose importante, c'est l'amour. Ca compte plus que l'amour propre blessé, plus que l'orgueil.
Et de fil en aiguille, encore, il se met à me parler d'un film. Un film qui raconte l'histoire de deux amis qui tombe amoureux du même garçon. Nicolas. Ils sont fous d'amour pour lui.
Ce film, c'est Les amours imaginaires de Xavier Dolan.
Mon ami était allé le voir par hasard à son retour de Montréal. Le film avait tourné dans son quartier.
Je parle avec Gweltaz un matin d'août en mâchant un Malabar. On parle d'amour, de la difficulté à assumer le trouble, pire de la terreur que c'est que de dire à quelqu'un qu'il nous plaît. C'est la première fois qu'on parle de ça lui et moi. De fil en aiguille on en vient à verbaliser l'évidence, la seule chose qui compte, la seule chose importante, c'est l'amour. Ca compte plus que l'amour propre blessé, plus que l'orgueil.
Et de fil en aiguille, encore, il se met à me parler d'un film. Un film qui raconte l'histoire de deux amis qui tombe amoureux du même garçon. Nicolas. Ils sont fous d'amour pour lui.
Ce film, c'est Les amours imaginaires de Xavier Dolan.
Mon ami était allé le voir par hasard à son retour de Montréal. Le film avait tourné dans son quartier.
Ce qui avait commencé par hasard a été vu plus de 20 fois par mon pote.
Pourtant, je le soûle avec tous "mes" films ( « Quoi, t'as jamais vu Blade Runner?» « Matons Sunset Boulevard, tu vas voir c'est mortel! » « On se pourrait se faire un petit 4 garçons plein d'avenir?» ) alors qu'on avait jamais parlé de l'un de ses films préférés à lui.
Ca ne devait probablement pas être le moment.
Finalement on avait du temps et on s'est mis à regarder Les amours imaginaires. Le film m'aspire.
Je ne vais pas faire une critique de ce film vu que je ne sais pas le faire, mais vous dire que même si parfois, j'ai trouvé qu'il était maniéré, j'ai été absolument époustouflée par ce film. Son propos, son traitement (filmer les sens et l'amour), la beauté des plans, les cadres, les fringues (Dolan a un goût de ouf. Quelque chose qui peut paraître un poil obsolète mais qui est grave moderne. Les costumes, les coupes de cheveu, tout est parfait), la musique évidemment même si ce n'est pas ce qui m'a le plus touché et surtout, lui. Xavier Dolan. Québécois né le 20 mars 1989. Ouais 1989.
Les amours imaginaires est son deuxième film. Il est sorti en 2010 (21 ans donc) et son premier film (J'ai tué ma mère), que j'ai vu par la suite, est sorti en 2009.
Il est scénariste, réalisateur, monteur, costumier, acteur de ces deux premiers films... o__O
«- Oui mais ta robe est légèrement anachronique.
- Pardon? C'est vintage j'te ferai remarquer.
- Je sais, mais c'est pas parce que c'est vintage que c'est beau»
Cet échange entre Marie (Monia Chroki) et Francis (Xavier Dolan) au milieu du film a l'air d'être déjà culte. En parlant du film sur Twitter, immédiatement Fauverose m'a twitté cet échange. Je me suis dit que j'étais la dernière à connaître ce film.
Donc, en sortant de ce film, je suis toute excitée de voir un mec si jeune, si ambitieux, si honnête (son cinéma me paraît tellement honnête, hors "posage" tellement symptomatique de notre époque où tout n'est que mise en valeur de soi) que je ressors de là avec une immense envie de créer.
J'ai lu quelque part que Dolan avait tatoué sur sa cuisse une phrase de Cocteau, « L'oeuvre est sueur» et j'arrête pas de me répéter que ce mec est tellement jeune, un truc lié à mon âge sûrement...
Vous voyez j'étais partie pour vous parler de ciné et je me retrouve à parler de questionnements personnels, je n'y échappe pas. Je ne m'échappe pas. Jamais. Mon fardeau.
Qu'est-ce que je disais? Ah oui, la vingtaine créatrice, la trentaine trouillarde.
A 20 ans, moi perso, j'étais "nunuche". Orgueilleuse mais j'avais jamais les moyens de mes ambitions, il était là mon drame.
A 30, c'est pas encore tout à fait ça, mais j'ai bien dû me débarrasser de l'orgueil, ce qui est un putain de bon début, mais je me retrouve face à un autre problème.
L'ablation de mon impulsivité. Je saute jamais du plongeoir, j'ai trop réfléchi aux conséquences pour pouvoir le faire. Systématiquement, un môme de 8 ans, lassé d'attendre derrière moi et qui lui, ne rencontre pas le problème des tergiversions sans fin, me pousse, prend son élan, bouche son nez, et saute de toutes ses forces. J'envie ce môme.
J'ai adoré, vraiment adoré Les amours imaginaires (je l'ai vu déjà 5 fois), j'ai aimé pareil son premier film, J'ai tué ma mère, parce que je trouve qu'il créé avec courage, travail et obstination.
Et puis ses films sont très beaux. Vraiment.
Allez je vous embrasse fort. À demain (je poste quasi trop là...).
PS: Pour ceux qui ont la chance d'avoir un VRAI cinéma, je ne saurais que trop vous conseiller le dernier film de Dolan (que je n'ai pas vu rapport que le cinéma n'est pas une priorité dans la ville où je vis), Laurence Anyways
PS bis: Ca fait snob ce que je viens de dire mais en fait pas du tout.
PS ter: C'est vrai que la banane pour les garçons (la coupe de cheveux j'entends...) c'est vraiment la classe.
Commentaires
j'en profite Marie pour te souhaiter un joyeux anniversaire de blog.
j'ai envie de dire aussi accrochons nous pour essayer de sortir de nos blocages et nous donner les moyens d'être ce qu'on veut, de créer notre vie comme on l'entend. on sait bien que ce n'est pas facile (perso, je bataille pour me remettre d'un FAIL boulot cet été, alors que je suis grave à la bourre sur d'autres projets, oops) mais on s'accroche, ok ?
kisskiss
lenna
Merci pour ce post, je suis contente qu'on en parle, et surtout aussi bien. En espérant que cela donne vraiment envie à d'autres de le découvrir ! Il faut savoir en savourer la lenteur aussi, car Dolan est quand même assez fan du slow motion...
Au fait pour Sexy Sweaters, j'ai pas pu en pécho d'avance... Ils seront tous vendus en ligne le 3 octobre sans précommande possible :( Pas faute d'avoir fait mes yeux de blogueuse mode à qui on n'est censé rien refuser haha.
Des bises
Si tu veux entendre Melvil Poupaud parler de son rôle, c'est ici :
http://www.franceculture.fr/emission-le-rendez-vous-le-rdv-avec-melvil-poupaud-et-la-session-de-marshmallow-2012-07-17
L'émission devait aussi recevoir Charlotte Rampling mais finalement Poupaud a eu 1 heure pour lui seul ;-)
lalectrice
Je ne peux pas rebondir sur le film ou l auteur evidemment, par contre ca me touche bcp ce que tu ecris sur le fait d oser se lancer, d oser plonger...
Je suis a un moment de ma vie hyper special ou tout peut basculer d un soir a l autre, je sais que ca doit arriver, que je dois me jeter dans l inconnu, mais mes blocages sont encore trop presents, et je stagne, comme j ai aussi stagne pendant ma 20aine... Ca me fait penser a mon frere né en 87 qui n a pas du tout le meme rapport a la vie que moi...Question de generation tu crois ?
Va falloir que je vois le film ;-)
je t embrasse fort,
Anonyme Amande
La BA de Laurence Anyways avait bien aiguisé ma curiosité par sa vivacité, j'essaierai de le louer à l'occasion.
J'avais lu une interview en diagonale du réalisateur, et en effet, l'intrépidité semble être un trait de caractère assez marqué chez lui. Pour le caractère "hors posage" dans ses films, j'attends de juger sur pièce, car l'ambiance des photos postées et de la BA que j'avais vue m'inspirent plutôt le contraire.
Je comprends tout à fait ce que tu dis concernant la peur. C'est usant, frustrant, rageant. Surtout l'immobilisme qu'elle entraîne. Ta vie qui passe et toi qui ne vis pas, qui ne vis rien. C'est moi ça. Mais en te lisant je ne dois pas être la seule. La peur c'est un cancer. C'est même pire! Si j'apprenais que j'avais le cancer peut être que je me bougerais le cul/les fesses un peu plus. Je ressens un tel ennui: c'est terrible. Je sens qu'y'a quelque chose qui ne va pas, que j'arrive de moins en moins à supporter mais je n'arrive tjs pas à réagir.La peur ... Putain de merde
Bisous Marie la belle
<3
Doréemine
xx
J'avais raté sa sortie au cinema puis ma soeur me la offert pour mon anniversaire ,je l'ai vu revu re revu...
C'est vrai que les phrases et les scènes cultes sont nombreuses ,avec mes soeurs on aime se les répéter.
La plupart sont de Monia CHokri :quand elle se regarde dans le miroir :"mechante ambiance....conne!"ou quand elle aperçoit les deux mecs ens a la campagne elle se retourne et répète "jmen fous jmen fous jmen fous").
Monia je la trouve géniale sublime..pour moi elle crève l'ecran.
La scène ou elle rame pour lui raconter l'histoire du pourquoi du comment de sa lettre ....et qu'il la tej royalement.. cette scène de rateau est violente par sa vérité.
La BO mamma mia la scene qui commence avec jump around...je ne m'en remettrai jamais.
ET oui Xavier Dolan on peut dire qu'il en a.
Je pense qu'un facteur non négligeable c'est le fait qu'il soit Canadien, donc culture nord americaine "unapologetic" de la win et décomplexée.
BIsous Marie <3
Baboush
lenna: Merci pour ton commentaire. J'ai tellement envie de voir laurence Anyways...
Marionrocks: Pas grave pour le sweat, avec un peu de chance ;)
J'adore la lenteur au ciné, comme toi, je suis une grande fan de Rohmer :)
Bisous
Emilie: :) Arrête de me tenter ;)
severi27: merci pour le lien (en plus je suis amoureuse de Melvil depuis mes 17 ans et le conte d'été)
Dididoumdida: :)
lalectrice: Il me bouleverse aussi. merci pour ton commentaire.
Amande que j'aime: ah tu vois sur ce coup là, j(étais sûre que tu connaissais... j'sais pas pourquoi :)
Ca devrait te plaire, tu me diras si tu le vois. Je t'embrasse fort
laïka: Oh je peux comprendre. Le "sans posage" correspond à ses oeuvres, pas à sa promo ou à sa vraie vie qui peut, j'imagine, faire vite branchouillerie.
Notamment j'ai tué ma mère qui est absolument pas auto-indulgent.
PVA: Je suis en train de le chercher ce Mysterious skin, on m'en avait déjà vachement parlé...
Merci
Doréemine: J'aurais pu écrire mot pour mot ton commentaire c'est assez troublant. je t'embrasse
Anonyme: <3 oh j'adore, c'est vrai qu'il reste (ma première impression, "maniéré" que je me disais (pour ne pas dire prétentieux)). C'est un film imparfait, mais il reste, habite.
Baboush: oh j'adore "le méchante ambiance". Beaucoup de points communs toi et moi, non?
je vais te piquer ton idée de la win décomplexée pour un post si tu le permets.
Bise
Ambitieux et couillu qq trucs m ont agace mais je n ai pas creuse en mettant cela sur le compte de ma jalousie maladive envers ceux qui osent ceux qui font et non ceux qui ratent le train ou pire se font un plaisir de prendre rendez vous avec le quai pour les voir partir..
Je me dis que le canada sinon le quebec doit un peu aider dans son cas... Enfin je veux dire je suis au quebec en ce moment et y a truc super coolet decomplexe qui flotte dans l air
Attention je dis pas que la vie est toujours easy easy au canada mais deja quand je compare paris et montreal.... Ton pote t en a pt etre parle...j ai pas compris pourquoi il avait vire son blog...
Bref tout ca pour dire que moi sui suis une galerienne du faire... En e moment pt etre parce que quebec pt etre parce que voyage mais je me dis ce n est pas parce que c est difficile que c est impossible
Habituellement je suis tellement perfectionniste meme en pensees que je ne les laisse jamais s envoler les canadiens je sais bien c est con de faire des generalisations mais ils me donnent l impression en tous cas les quebecous d avoir ce yes we can
Bref
Sinon le je pale
A l epoque de sa sortie ledeclin de l empire americain m avait beaucoup marque ils appelaient un chat un chat
J ai vu laurence mais pas ses autres films non tu n es pas la derniere:-)
Que le cinema t amene a des questionnements personnels c plutot bien non?
Tu voylais en parler sous un angle entierment critique?
Moi j aime bien rester cote spectateur et puissance d evocation de l objet qq il soit filmique ou autre
J ai eu deux trois cours de cinema a la fac et c etait horrible car j arrivais plus a me detacher du technik
Je prefere le cote cathartique pour ma part
Desolee pour le cote cracra j ecris en mode atomatik d une tablette
Bises marie
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