J'Y VAIS MAIS J'AI PEUR

poing-mohamed-ali





T'as bien compris que t'avais un problème avec tes sapes.
Ca devient beaucoup, beaucoup, beaucoup trop encombrant. T'as plus un seul placard qui est assez grand, un parquet suffisamment vide pour laisser traîner tes frusques et ton bordélisme historique. C'est toujours mal rangé parce qu'il est bien difficile de prendre soin de tes vêtements quand ton désir a vite été remplacé par ta putain de honte.
Tu négliges, fais comme si tout ça n'avait jamais existé à mesure que la poussière s'accumule sur les plis pas encore défaits de ton énième pantalon. Tu mets que des jeans de toutes façons. C'est fou de penser systématiquement que t'es quelqu'un d'autre, une autre qui aimera porter ce type de pantalon. Ou ces pompes. Ou un autre truc qu'est pas toi.

Donc, tu sais que t'en as marre de voir cette poussière qui s'accumule, que va bien falloir régler le problème parce que là, c'est comme pour la cigarette, tu restes jamais à un paquet, ça empire toujours.

Là c'est trop alors dans 6 mois, t'as peur.

Tu te poses, tu analyses, t'essaies de voir comment arrêter... (ce qui se passe à ce moment là, je vous en parlerai dans un prochain post).

Tu sais ce qu'il faut faire, trier, dégager tous les trucs qui servent à rien histoire de se respecter, respecter son espace, son corps, pas faire n'importe quoi. Pour les gens qui savent pas, ceux qui n'ont pas de problème d'armoire qui dégorge, c'est extrême, t'en fais trop, peut-être qu'il faut y mettre moins d'enjeu. De toutes façons acheter trop de vêtements, à part être un penchant narcissico-occidental, c'est quoi? Un faux problème. C'est ça que pense les gens, c'est pour ça que tu mets du temps à voir que c'est un problème qui ronge ta vie sociale, ta dignité et ton porte-monnaie. C'est aussi pour ça que personne te prend au sérieux quand tu leur dis que t'as un problème, que t'achètes trop même quand tu peux plus, décemment plus.

Eux ils te regardent chelou, ils pensent juste que tu dois faire un tout petit effort, que t'arrête avec le narcissisme et qu'il suffit juste de dire stop pour que ça soit stop.

Stop.

Stop.

Stop. S'il te plaît stop.

Ca fait pas stop tout de suite. En tous cas, il suffit pas de le dire pour que ça fasse stop.

Un jour ça a fait stop.

Quand il a fallu trier les fringues, s'en débarrasser, t'as eu peur.
Tu traînais toujours les pieds, trouvais toujours la moindre raison de garder cette jupe... Alors que c'est con, tu mets jamais de jupe, c'est pas pratique.

Il faut être intransigeant, trier vraiment. Pas avoir peur du vide dans l'armoire, de ces choses qui partent comme ça en quelques secondes.

Je sais que ça fait peur parce que d'un coup, y a vachement moins de trucs qu'avant. Ces trucs derrière lesquels t'aimais bien te cacher.

Et là, comme ça, devant ton armoire, t'y es.
Ce truc qui te faisait tellement peur. Le vide. Il est là. En face de toi. Faut faire quelque chose de ce vide, parce que là, d'un coup, t'as le vertige.

Je vous embrasse.

PS: Je tenais tout de même à préciser, ces posts ne valent pas pour vous shoppeuses et amoureuses de la fringue (bien sûr que s'acheter des sapes, vouloir être belle peut-être une chose simple et chouette). Je ne parle pas de manière générale, il s'agit de comportements extrêmes qui ont nécessité une forme de "radicalisme", pour moi en tous cas (et je ne dis pas que c'est l'unique manière de faire mais c'est celle que j'ai choisie). Ces posts peuvent paraître un peu "ramène ta corde j'ai crochet" mais en fait, il n'en est rien. Je sais que certaines de mes lectrices traversent ce genre de choses et il est reposant de voir qu'on est pas tout seul dans la galère. Tahu.


Je vous ré-embrasse.





Commentaires

Anaelle a dit…
"C'est fou de penser systématiquement que t'es quelqu'un d'autre, une autre qui aimera porter ce type de pantalon".. Ca, CA, c'est une superbe phrase tellement pleine de sens qui ouvre soudainement les yeux... Je prend soin de mes fringues et n'ai pas le placard qui deborde, mais c'est surtout parce je trie tout le temps... On se rend compte du soucis au bout du 5eme sac poubelle a donner a Emaus en deux mois... Je pensais que je n'avais pas cette compulsion,que j'achete juste trop. Mais peut etre que si en fait.. Ne pas arriver a ne plus acheter.. c'est de la compulsion? Des bisous ma beauté.
dididoumdida a dit…
J'ai traversé ça! Et ça a commencé quand j'ai découvert les blog mode. Ca m'a fait perdre la tête, je voulais tout ce que je voyais et j'achetais du coup, sans me poser la question de savoir si ça m'allait ou pas. Ca rendait bien sur la fille sur l'écran, pourquoi pas sur moi? Je voulais être cette fille, ces filles. J'ai dévalisé ebay pour avoir les mêmes choses, je traquais LA pièce chez Zara ou H&M, j'accumulais...

Là, ça va mieux... Je suis toujours plein de blog mode, mais j'arrive à faire la part des choses.
Adeline a dit…
Bonjour Marie, bonjour les filles !
Je viens de tomber sur ce bouquin qui peut peut-être intéresser quelques unes d'entre vous (rien que le titre, tout est dit!).
http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/03/28/rien-a-me-mettre-le-vetement-plaisir-et-supplice-d-elise-ricadat-et-lydia-taieb_1676832_3260.html
Bonne journée,
Bisous !
Anonyme a dit…
Marie, Marie tu n'as en aucun cas besoin de justifier l'existence de ce type d'articles! Tu parles des comportements addictifs avec une telle justesse! C'est dailleurs impressionant de constater a quel point quelque soit l'addiction, le système est le meme.Le désir compulsif, la culpabilité, le vide...J'ai l'impression que chacune peut se reconnaitre dans tes propos, quelque soit l'addiction qu'elle ai cotoyé.Bref bravo pour tant de pertinence et de sensibilité!
Candice a dit…
Bonjour Marie,

Parler de la compulsion et de la culpabilité qui étouffe n'est pas chose aisée. Tu le fais avec beaucoup de justesse et de lucidité.

Le plus dur (parle de moi là ;)) est de savoir ou commence l'achat plaisir, celui qui est simple et sans arrière pensée... et ou se termine l'achat compulsif, qui étrangle (physiquement et financièrement).

Comment savoir quand l'achat n'est qu'un plaisir innocent, voire parfois une récompense ? Comment savoir quand il devient toxique et malsain et qu'il va faire du mal ?

Pour ma part, j'ai laissé le temps faire son œuvre. J'écoute les signaux que m'envoie mon corps, qui parfois sait très bien ce qui est bon, ou pas. Je respire, je marche, je ressors du magasin et si j'en ai vraiment envie, je peux tout à fait revenir.

La tête et le corps sont intimement liés et apprendre à m'écouter est ce qui m'a le plus aidé...
aurelia a dit…
merci ma belle...

merci pour tes mots,
merci aussi de repréciser que la compulsion c est pas la joie de se faire jolie ou de sentir l air du temps sur ses fesses et sur son dos. en lisant certains coms, j ai parfois le sentiment que la différence n est pas très claire.
et oui, ca va faire la vieille relou un brin moralisatrice, mais c est important à mes yeux -et sûrement aussi aux yeux de ceux et celles qui te lisent et qui ont vécu ou vivent la meme merde que nous- de faire la différence. non, je ne suis pas dans la légèreté, le plaisir, le fun... et non, je ne suis pas non plus une poule décérébrée ou une gentille fofolle qui vit pour ses chiffons, sans jamais se poser de questions sur rien... et oui, si c etait juste de dire stop la solution, y a longtemps que j aurais essayé...

une de mes amies m a encore dit l autre jour "mais tu en parlais de facon si décomplexée, tu ne montrais jamais que t etais pas bien, comment voulais tu que j imagine ta souffrance...t avais juste l air de t en foutre un peu de tes problemes de tunes"... la honte, l entourage comprend difficilement ce que c est, et pourquoi on fdait tout pour la dissimuler


des bisous biche :-)take care
Anonyme a dit…
Marie cherie, comme nombre d entre nous qui te lisons, j ai COMMENCE a faire ce travail avec toi...
J ai degage plus de la moitie de ce que je stockais depuis 17 ans, 80% a Emaus, 10% aux cops et 10% sur ebay.
Le pire et ce qui me rend le plus honteuse c est de me rendre compte qu a mon age je ne possede RIEN (pas d appart, pas de meubles dements ni de beaux tableaux, pas de compte en banque avec plus de 500€ d economie...), parce que tout, depuis mes 16 ans, presque TOUT a crame dans la sape et les chaussures (et qq beaux voyages heureusement)...
Le pire c est que je n ai meme rien de super classe (a part 2 paires de Louboutin), j ai donc claque le PIB d un pays africain chez h&m, pimky et zara... La flippe....

Alors oui, je te dis merci de m encourager et de comprendre les pauvres filles comme moi qui comblent non seulement le vide et leur manque de confiance en cette degradante activite que le shopping n importenawak !

KISS

Anonyme Amande
Billy The Kod a dit…
Je viens d'écrire un premier très loooong commentaire pour raconter ma compulsion à moi, la manière dont je pense être entrain de m'en sortir, comment je vivais les choses (socialement surtout) etc
Je l'ai effacé.
Ensuite j'en ai écrit un autre ou je décrivais le premier et où j'expliquais qu'en fait c'était pas ça la question, que j'étais effectivement comme tu le dis contente de "ne pas être seule" là dedans..
Je l'ai effacé aussi.
En fait pour dire les choses le plus simplement du monde :
Je me reconnais énormément dans la plupart de tes post, ceux sur la compulsion sont des évidences pour moi, tu mets les mots justes sur des sentiments/réflexions pas faciles à cerner, ceux sur dead fleurette / l'art de la simplicité suivent un cheminement que je tend à suivre. Et là également tu soulèves des questions et repère des choses qui m'interpellent énormément.
Donc, en fait, merci de réussir à livrer ici l'analyse que tu fais de toi même, ça m'aide personnellement beaucoup.

(je suis vraiment trop une groupie)
SoOooo a dit…
Mon problème je pense, c'est finalement un gros manque de confiance en moi. Je passe mon temps à m'acheter de nouvelles fringues, à vouloir me mettre un peu en valeur pour essayer de croire davantage en moi, mais j'ai l'impression de ne jamais vraiment y arriver. Je vais porter la dernière fringue que j'ai acheté une journée, me sentir bien et belle, la passer en machine et la reporter quelques jours après mais ne plus ressentir cette "confiance" en moi... Je ne sais pas à quoi c'est dû, mais j'ai toujours l'impression que toutes les autres sont plus belles, plus sûres d'elles... bref, mieux que moi... Je crois que j'ai un travail à faire sur moi qui dépasse finalement la "simple fringue"...
Sinon, ce commentaire "Le pire c est que je n ai meme rien de super classe (a part 2 paires de Louboutin), j ai donc claque le PIB d un pays africain chez h&m, pimky et zara... La flippe...." J'adhère complètement ! Encore et toujours cette idée finalement d'acheter moins mais mieux...
Steph" a dit…
Hello Marie !

Merci pour ce billet qui me fait comprendre ce qu'est la compulsion...
Ce que tu dis me fais tellement penser à mes angoisses, mes attaques de panique, mes crises d'agoraphobie, ou il faut lutter comme une damnée coute que coute se concentrer pour essayer de combler ce foutu sentiment de vide... :-(

Ce que tu dis me fait tout à fait penser à la mort... La peur de disparaitre, l'accumulation de fringues pour parer ce corps voué à la disparition un jour... Je vois un peu ça comme ça, non ?

Fut une période ou j'achetais beaucoup de vetements, godasses... mais je n'étais pas dans la compulsion d'après tes écrits. Juste un jour, j'en ai eu ras le bol d'avoir "RIEN" et me suis mise à acheter du "durable" et O joie et satisfaction d'embellir ma demeure de meuble ou d'objets aux valeurs affectives !
En psychanalyse, il parait que la maison est symbole du corps (je suppose que tu le sais :-) et je suis bien heureuse aujourd'hui de faire des choix pensés pour mon intérieur ! :-)

Bref, bref... En tout les cas, je te félicite 100000 fois d'avoir affronter toutes tes peurs en pleine face !

Des bises Marie !

PS : J'ai arrêté de fumer Samedi, ca m'a fait penser à toi... Pas de transition qui puisse tenir pour moi non plus, arrêt net et direct sans substitut aucun... Parce que je suis excessive, dans un sens comme dans l'autre... re-des bises Marie, et merci encore pour ce billet (comme des autres d'ailleurs !)
emyb a dit…
Marie chic fille,

Cet article me parle. J'ai envie de t'expliqué mon rapport à la consommation, cette complusion qui s'empare de moi, malgré moi. Mais bon, je devrais t'écrire un roman.
Ce que j'aime à tes articles, je m'y reconnais. Et cela me fait réfléchir.

Depuis que j'ai entamé l'expérience Dead Fleurette (un peu avant que tu commence, mais vraiment gràce a ton aide) j'ai quelques points qui reviennent.

- Non je ne suis plus aussi compulsive qu'avant, enfait plus autant.
- Il m'arrive de faire des rechutes. Mais les rechutes sont encore plus brutales et me font encore plus mal qu'avant. Je n'ai pas su faire comme toi. Parce que pour certains facteurs comme changement de poids, changement de milieu ( passant d'école à travail entre autre...) tout ca a fait que j'ai tout trié, et quand même du racheté. Je me suis retrouvée de ce fait dans une situation encore pire qu'avant. Dans mon cas, la compulsion vient principalement de trois soucis.
- Je dois arrêter de vouloir me fondre dans la masse. Ca me fait acheter compulsivement et les fringues ne me vont pas.
- M'assumer quoi que disent les autres. Et ne pas prendre à coeur les remarques des autres (C'est quoi cette manie des gens de dire qu'une personne est mal fringué si' elle ne rentre pas dans le code vestimentaire voulu ? Ca si un jour tu désire en parler Marie je suis toute ouïe.)
- Et ME CONNAITRE.

(C'est là que ça coince, comparé à d'autres. Je ne me connais pas assez pour définir ce qui me va. Ce qui me rend belle. Ce que j'aime sur moi. Je n'ai toujours pas trouver l'image que j'aime de moi. Et ça se perçoit, ça se voit et se ressent ! A partir du moment, ou on se trouve, on aime l'image qui se reflète de nous, je penses que les gens ne diront rien.)

En gros, la compulsion part d'un mal-être. Mais en plus, elle l'enrichit, elle le cultive, l'amplifie. Petit à petit elle me ronge.

Désolé c'est un peu long, fort brouillon et ça part hors sujet.
Bises Marie.
Steph" a dit…
Je vais poser une autre question ?

Pourquoi avoir toujours besoin d'être dans l'excès, dans le "trop" ?
Et dans le "trop", y a le mot "trop"...

Masquer, cacher, remplir... le fameux vide, le fameux vertige face au "RIEN"...

Mais.... Petit à petit, l'oiseau fait son nid...

Re-des bises et bon courage Marie !

Stéph'
Emilie6 a dit…
La semaine dernière, suite à tes vidéos Dead Fleurette que j'ai regardé à la suite, si si (d'ailleurs j'adore ta vision des choses, à quand une nouvelle vidéo ?), je me suis décidé à trier mon placard.

Il y avait un vide grenier et je me suis dis que c'était l'occasion de faire du vide avant mon déménagement.

Il y avait des tas de choses que j'aimais, mais que je ne mettais jamais. Des choses que j'avais acheté sur coup de tête, parce qu'envie sur le moment, parce que très bien soldé, par compulsion...

J'ai viré un tas de choses, et je n'ai pas vraiment de regrets aujourd'hui, ce qui prouve que je n'avais pas besoin de conserver ça.
La chose qui me chagrine est que j'ai laissé partir des choses toutes neuves, jamais portées, à 2,3 euros alors que j'avais payé bien plus.

Quelque part, c'est une chose qui pourrait me servir pour avancer, en me rendant compte de l'argent perdu dans ces histoires.

Maintenant, et depuis que j'ai vu tes vidéos, quand j'ai envie de me ruer sur des nouvelles sapes, je me dis :

-Est-ce que ça va m'aller ?
-Est-ce que je ne vais pas me sentir déguisée avec ?
-Est-ce que je vais oser le porter ?
-Est-ce que j'en ai vraiment besoin ?
-Est-ce qu'il sera "portable" plus de 2 mois ? (genre le color block).

Justement, j'ai envie de couleur en ce moment, de rose fushia, de vert...

En ce qui concerne le rose, je suis blonde, donc plutôt que d'acheter quand même et me dire ensuite "oh non, ça fat trop barbie", je laisse tomber, ou alors juste en petits accessoires. (J'ai craqué sur un vernis rose fluo, et oui, pas de grands risques).

Le vert me fait envie aussi, il va bien aux blondes en général, mais même si j'en ai trop envie, j'ai laissé tomber pour le moment, car en général, je porte plutôt des couleurs sobres, et je ne me sentirai pas à l'aise avec, je le sais. Donc j'ai opté pour le même modèle en écru que je porterai longtemps, indémodable.

J'ai acheté des basiques, car oui, je continue de m'offrir des sapes, mais je mise sur des choses durables, dont j'ai, pour les "3/4", vraiment besoin, et le dernier 1/4, des coups de coeur pour me faire plaisir.

J'ai résisté sur un tee shirt jaune fluo, qu'on voit fleurir de partout, mais j'ai fini par craquer car j'en avais vraiment envie. Idem, du jaune fluo sur une blonde, j'avais un doute, et en me balladant sur les blogs, j'ai vu pas mal de blonde avec.
Alors mon tee-shirt ne passera sûrement pas l'été, mais je l'ai choisi dans une matière que je pourrai teindre, et il aura une seconde vie.

En tout cas, avant de me lancer, je repense à ta philosophie, et tu m'aides vachement. Ça peut paraitre bête de dire ça, car on ne se connait pas, mais j'avais besoin de l'entendre de la bouche d'une autre pour en prendre vraiment conscience je pense, et comme je nous trouve pas mal de points communs...
Emilie6 a dit…
Et je suis super contente d'être tombée sur une meuf comme toi, car peu à peu, je réalise que l'habit ne fait effectivement pas le moine, et que ça ne sert à rien de vouloir absolument des choses pour se donner un genre qui n'est pas le notre, qui fait bien sur elle mais dans lequel moi je ne me sentirai pas à l'aise...

Ça, je commence à l'assimile depuis quelques mois. Je suis pourtant ton blog depuis 2009, mais je pense que c'est un travail sur soit qui ne se fait pas en un claquement de doigts.

Bon j'ai encore raconté my life, comme d'hab quoi.

Gros bisous Marie et merci.
Isabelle a dit…
Je dois boucler mes valises pour revenir en France après 7 mois à Liverpool, et c'était le parfait moment pour tester ma nouvelle capacité à me détacher des fringues que je ne mets pas. Enfin même ceux que je mets en fait, mais qui sont inconfortables, plus vraiment mon style... Du coup deux gros sacs sont partis à la British Red Cross. Et je ne me rappelle même plus de ce qu'il y avait dedans! Mission accomplie donc! Maintenant je suis impatiente de retourner en France et de me refaire une valise toute légère pour Berlin! :)
Tes articles, ceux de Dead Fleurette ou la philosophie dans le style d'Ivania Carpio, sont vraiment tombés à pique dans ma vie!!
missTizia a dit…
La compulsion des fringues, je connais pas. Pourtant c'est fou comme tes mots résonnent en moi... peut-être parce qu'en vrai, je connais. Dans une moindre mesure, seulement certains jours (voir certaines heures de certains jours)... et pas nécessairement sur les fringues... mais au fond, oui, je le connais ce vide parfois si difficile à affronter.
Anonyme a dit…
J'adore tes articles, j'aime beaucoup la manière dont tu écris, ça fait genre la bonne copine qui veut t'aider. En tout cas continue comme ça, j'adore venir te lire quotidiennement!
Sinon je viens de découvrir un bouquin qui je pense pourrait t'intéresser: Beauté Fatale, les nouveaux visages d'une aliénation féminine de Mona Chollet. Il est dispo gratuitement sur le net, donc je t'invite à y jeter un coup d'oeil: http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149
En espérant que cette lecture t’intéressera!
oizelette a dit…
Depuis un moment déjà, je me pose la question de mon incapacité à me séparer de certaines fringues, démodées, mais dans lesquelles il m'arrive encore de me pelotonner quand elles me vont encore!
Pour me justifier je dis qu'elles ont une histoire, qu'elles font partie de mon histoire, ce qui est vrai!
je me demande là maintenant aussi si ce n'est pas non plus pour garder en tête une certaine image de moi même, j'ai vieilli, j'ai 51 ans, j'ai pris du poids, et elles me montrent et pourraient et peuvent le cas échéant prouver à d'autres que j'ai été jeune et belle et mince.
C'est malgré tout avec un sourire que je relis ce que je viens d'écrire, est- il amer ou moqueur? tss tss tss je ne sais pas.
Enfin je m'aime la plupart du temps mais quelquefois qu'est ce que je peux me détester!
Désolée c'est un peu moi, moi, moi mais bon ton post me pousse à la confidence, j'espère qu'elle n’ennuiera aucune de vous.
Fraternellement
Anonyme a dit…
Hello Marie,

Achats masssifs de fringue et de make-up, même combat à mes yeux.

J'achète, beaucoup depuis mes premiers revenus (jobs d'étudiants). Avant je ne me posais pas de question. J'avais conscience que si je m'ennuyais moins, je passerai moins de temps dans les boutiques. Je ne me posais pas plus de questions. ça a duré, mais ça me convenait.

Puis, un jour, au boulot, il y a eu cet homme. Bon feeling. Et il me plaisait tellement. Afin que cela soit réciproque, j'ai tout misé sur les fringues, les shoes et le make-up. Plutôt que de me miser sur ma personnalité, ma nature, mes goûts. Bref, sur moi et non sur des artifices. Je devenue une autre. Des talons en veux-tu, en voilà. Tout le temps en robe pour montrer mes jambes (mon atout). et j'en passe. Je me suis perdue. Je me déguisais en une autre. je ne suis pas arrivée à lui démontrer qui j'étais vraiment, ce que j'étais vraiment. Je me suis étalée. Violemment.

Mais j'ai pris conscience de ce fonctionnement. J'ai réalisé à quel point je pensais qu'on ne pouvait pas m'apprécier telle que je suis physiquement et intérieurement. Je le pense toujours, mais je ne me cache plus (trop). Quand je me sape, c'est avec des fringues que j'aime. Mais y a des rechutes et elles sont nombreuses. Des envies qui me prennent aux tripes, parce que je ne m'aime toujours pas. Mais je ne suis plus dupe. Par contre, difficile est l'étape où tu dois devenir ta propre amie. Acheter de la sape, c'est plus rapide et ça demande moins d'effort.

Bisous. Alex
Morgane a dit…
Oh Marie, ton post est cruel de vérité.

Impossible de me résoudre à donner les vêtements que je ne porte plus. J'ai encore les fringues que je portais au collège, au lycée, les robes que j'accumulais à la fac... Tout s'empile, se poussière, des vêtements qui ont été "moi", à travers lesquels je me suis définie tout au long de ma vie.

Maintenant, je suis continuellement à la recherche de ce que je voudrais porter, je hante les magasins, sans jamais trop dépenser, puisque je n'en ai pas les moyens, mais aussi parce que je recherche un vêtement d'une extrême simplicité, comme limpide à lui-même, capable de me rendre claire à moi-même. Un vêtement coupé sur mon âme.

A l'heure actuelle, j'ai un mal fou à trouver des fringues qui me convienne, sans doute parce qu'au fond de moi, il n'y a qu'un grand brouhaha.

J'ai toujours cru que nos vêtements, bien plus qu'une seconde peau, nous apportent une sorte de pouvoir.De l'assurance et de la confiance bien sur, et quand ces sentiments se mèlent à la séduction, c'est de la magie qui émane de nous et par laquelle on se sent capable de tout vaincre.

Trouver le style qui nous correspond, les vêtements dans lesquelles on se sent soi-même, nous permet d'extérioriser ce que l'on porte en nous.

Merci Marie, :)

Bisous
Agathe a dit…
Je ne vais pas fanfaronner, en même temps tout le monde ne peut avoir les même problèmes, j'arrive assez bien à me séparer de mes fringues que je ne mets plus, parfois même je demande à mon amoureux, oh ça je pourrais le jeter (un pantalon un peu usé) et en racheter un autre (ah oui je fais pas juste de la place) et il me dit, mais non ça va encore ...
Le seul vêtement que je garde alors que je ne le mets que 3 fois par hiver c'est un pull marron, pas hyper bien coupé, mais acheté au Pérou en alpaga ... (Par contre dans le genre folle dingue, depuis presque un an je tiens les comptes du nombre de fois que je mets chaque vêtement - et j'ai du commencé en regardant justement tes vidéos ... ça aide à faire du tri !)
Anonyme a dit…
Utile, une copine vient de lancer sur Paris www.trocparty.com, vu que c'est dans la logique de ton post, pas complètement hors-sujet, je me permets de lui faire sa promo. Le concept n'est pas nouveau mais bon,voilà.
Anonyme a dit…
Bonjour,

Si je suis d'accord avec la tonalité générale du post, je vais être en dissonance avec certains points. En particulier cette lutte contre le "trop" est tout aussi idéologiquement fausse que le combat pour le "rien".Célébrer à tout prix le vide me paraît être l'envers du même processus qui conduit à se cacher derrière les excès en tous genres. Attention aux injonctions du type il faut se séparer de vêtements que l'on ne porte plus. Je nuancerai... ce que l'on ne porte pas pour de mauvaises raisons liées souvent à leur achat initial. Non je n'ai pas envie de me séparer d'une robe que mon amoureux m'a offert il y a qq années. Je ne la porte pas, mais elle est le témoin d'un moment heureux. Dans ma garde à robe, il y a pleins de beaux moments comme des mauvais aussi, à l'image de ma vie. En revanche, bazarder le TS que j'avais acheté pour faire comme si l'été dernier et que je ne porte plus ... pourquoi pas ! A moi qu'il ne me rappelle mon état de bêtise.
Comme tu le dis Marie, tu as choisi le radicalisme, mais la façon dont il est salué dans les commentaires, me fait penser qu'il est reçu comme un diktat (ce qui n'était pas ton attention tu le précises bien).
Ravie de lire une pensée aussi articulée et sincère que la tienne, la chic fille !
Alice a dit…
Sur le même thème :

http://www.leparisien.fr/laparisienne/mode/mini-jupe-ou-talons-pourquoi-et-pour-qui-s-habille-t-on-10-04-2012-1948151.php

Et au fait, merci d'exister sur la blogosphère.
severi27 a dit…
A partir de 30 ans j'ai entrepris une réflexion sur la manière dont je consommais et j'ai voulu comprendre pourquoi l'achat répondait systématiquement à mon mal être. L'alternance euphorie - culpabilité - vide est très difficile à gérer. Aujourd'hui, je préfère acheter moins mais mieux, marcher ou aller au cinéma quand je suis angoissée ou frustrée. La société dans laquelle nous vivons favorise ou facilite les dérives compulsives, même si elle n'est pas responsable, elle permet de basculer durablement dans les débordements. L'acte d'achat n'est pas nécessairement volontaire. Ce que je recherche depuis un certain temps, c'est définir ce dont j'ai besoin et ne pas céder à l'impulsion du moment. Comme tu le sais, me détacher progressivement des sources d'influence (presse féminine, télévision, sites de vente en ligne ...) m'apporte une qualité de vie supérieure.
By Zarts a dit…
Hello Marie,

Ce texte est très beau. Je crois que tu n'as pas à justifier la dureté de tes propos car le vide n'est pas lisse et lorsqu'on est confronté à une pulsion toxique ce n'est certainement pas quelque chose de doux.
J'ai été touchée par l'expérience d'Alex (anonyme 9H06). On fond ce qui se cache c'est la peur d'être soi... J'ai écrit un court texte sur la beauté accompagné d'une vidéo si tu veux le lire... ça parle finalement autrement de la même recherche je crois.
Bisous.
Anonyme a dit…
mois d'abstinence shopping (putain on est que le 14 !! meme pas la moitie !!) --> relecture de ton blog --> relecture de l'art de la simplicite --> motivee pour vider mon armoire --->ah et en profiter pour virer plein de choses nazes de ma vie--> CHANGEMENT.
Allez on va y arriver !!
C'est un processus tres lent, assez angoissant (mauvaise humeur, sentiment d'etre demunie, panique face au placard), il ne faut pas avoir peur de s'y remettre si au debut on cede un peu trop facilement a l'appel de la CB.
Un gros encouragement a toutes les filles qui ont le courage de se sevrer, ou du moins d'essayer, et meme si on arrive pas completement du premier coup l'important c'est de progresser !
bisous x
Anonyme a dit…
Bonjour Marie,

parmi les motivations qui nous poussent a acheter trop, j'ai l'impression qu'il y a le sentiment qu'on doit se construire une valeur, qu'on n'en n'a pas en soi. Il faut etre belle, de plus en plus belle, un peu pour s'excuser d'exister, pour se "racheter" parce qu'on se sent coupable....
Ca parle a quelqu'un ?
petitprunier a dit…
tu sais quoi, je viens de réaliser un truc : ma thérapie à moi a été l'exact négatif de la tienne...

tant que j'ai été compulsive, j'ai considéré la fringue (ou tout autre achat) comme la preuve de mon forfait, comme le rappel permanent de ma honte et de mon incapacité à me gérer et à me contrôler. du coup, au lieu d'amasser, je revendais, je donnais, je jetais même. mon armoire était toujours remplie mais jamais vraiment "débordée" ou débordante: y avait un turn over de fou dans les étagères...

depuis, j'ai pris la résolution de garder. je garde, donc je dois faire un peu plus gaffe à ce que j'achète. je garde, donc les fringues ont une autre valeur que celle d'un pansement. je les réinvestis vraiment. en fait, je crois que pour la première fois, c est moi qui m'approprie mes fringues et non l inverse... (dit comme ça, ça fout les boules hein!)

ça m a fait sourire de prendre conscience de cette différence après tous ces mois au cours desquels tes posts m'ont tellement parlé. preuve en est -s'il était encore besoin de le prouver- que finalement, peu importe le symptôme...!
Anonyme a dit…
Une autre solution , faire des gosses (haha je vais me faire lyncher...)
Tu n'as plus ni le temps,ni l'envie,ni l'argent d'ailleurs, pour le shopping. ça m'a calmée. Rien acheté depuis mai 2011 à part deux teeshs à environ 9 euros et une paire de sandales à 15 et un foulard à 6,90 ....qui dit mieux ?
Non sans rire , c'est vrai que c'est une solution , mais moi ce qui m'a vraiment aidé c'est me découvrir une passion (pour la couture en l'occurrence) ça permet de se concentrer sur autre chose ...( que soi, son image, on se trouve d'autres talents/valeur etc ....)
Bonne soirée !
Cécile.
Anonyme a dit…
Je viens de découvrir ton blog et ce dont tu parles dans ce post, je penses que ça nous concerne un peu tous et pas que les shoppeuses addict

Ce que tu racontes je l'ai tout simplement vécu cette semaine, et crois moi avant d'acheter quelque chose et de craquer je peux te dire que je mets du temps. Mais j'ai quand même réussi à entasser des montagnes d'habits que je ne porte JAMAIS.
D'ailleurs je me suis inscrite sur "vestiaires collectives" en espérant pouvoir les vendre puisqu'ils n'ont pas servi, et si tu as par hasard une idée de comment je peux m'y prendre pour les vendre par un autre biais, je suis preneuse car j'ai vraiment pas mal de choses ??

Enfin voilà, comme quoi même les non dépensière comme moi peuvent faire face à cette situation à un moment de leur vie !

Bonne continuation, ton blog est super !

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