SANS MAGAZINE?
Des tas de fois sur le blog, je vous avais parlé de mon énervement massif contre les magazines dits "féminins" et de, malgré tout, ma difficulté à arrêter de les lire.
Étrangement ils me mettaient en lien avec un truc du féminin auquel j'étais vachement sensible, le "beau". Enfin le beau mode et make-up qui incarnaient ce à quoi j'étais sensible. Et aussi j'avais l'habitude de les acheter, les feuilleter, décortiquer... Et on a déjà dit comme c'était dur de se débarrasser d'une habitude.
Et puis un jour j'ai arrêté, ça doit faire 2 ans que je ne les achète plus vraiment. Des fois j'oublie j'en prends un et je me rends compte 2 mois plus tard en retombant dessus que je l'ai pas lu.
Dernier en date, une pochette avec Vogue et Glamour. J'aimais bien Glamour mais là je m'en tamponne et puis Vogue, j'ai jamais compris le délire tellement les pubs à outrance et le reste semblent se foutre royalement de notre gueule. C'est comme s'il (le Vogue), me qualifiait de "pauvre et de bouffonne" à chaque fois que je le regarde droit dans les yeux.
Bref.
Aussi parce que pas mal de trucs bougent en ce moment, pas que chez moi d'ailleurs, et que les femmes (et filles) acceptent moins certaines choses qui paraissaient évidentes, les magazines incarnent pour moi un truc tellement obsolète dans leur représentation de la féminité.
Là je suis chez ma maman et j'ai lu un Elle qu'elle avait. Couverture Gwyneth Paltrow qui nous parle de ses 44 ans (qui s'en fout?).
Avant, lire les magazines induisait chez moi un truc tout chelou, l'impression que d'autres femmes avaient un avis sur ce qui était bien / bon / beau pour moi. Elles savaient mieux que moi et du coup me guidaient dans l'apprentissage du féminin.
Et, et c'est bien là où c'était peut-être que mon problème, j'étais plutôt docile avec ça. Faire partie du féminin (de ce féminin là mais je ne savais pas que c'était un féminin orienté), ça me disait bien.
Et en lisant ce Elle là avec notre Gwyneth, encore des tas d'articles sur la chirurgie esthétique, toujours la même chose. Toujours les mêmes représentations, toujours la même question d'enveloppe qui ne change pas. Les mêmes trucs, c'est marrant de continuer à ce point à s'accrocher à ces représentations là, de continuer à dire que c'est pour les femmes et pas pour les annonceurs... Qui y croit?
C'est très compliqué la pub, c'est très compliqué les médias sans sincérité (ce que l'on constate tous de plus en plus), c'est très compliqué d'être coincé dans des représentations imposées parce que l'objectif c'est de vendre, pas d'être du côté des femmes... Enfin si mais pas que, du coup c'est difficile de maintenir un discours cohérent (et émancipateur) sur ces questions.
Du coup, ne plus lire les magazines dits "féminins"? Ben écoutez c'est pas mal... Les relire en revanche provoque une étrange sensation, le léger recul pris sans les lire fait que, replongé dedans, on y perçoit vachement plus leur étrangeté et leur discours tout cliché autour de ce que c'est que d'être une femme.
Étrangement ils me mettaient en lien avec un truc du féminin auquel j'étais vachement sensible, le "beau". Enfin le beau mode et make-up qui incarnaient ce à quoi j'étais sensible. Et aussi j'avais l'habitude de les acheter, les feuilleter, décortiquer... Et on a déjà dit comme c'était dur de se débarrasser d'une habitude.
Et puis un jour j'ai arrêté, ça doit faire 2 ans que je ne les achète plus vraiment. Des fois j'oublie j'en prends un et je me rends compte 2 mois plus tard en retombant dessus que je l'ai pas lu.
Dernier en date, une pochette avec Vogue et Glamour. J'aimais bien Glamour mais là je m'en tamponne et puis Vogue, j'ai jamais compris le délire tellement les pubs à outrance et le reste semblent se foutre royalement de notre gueule. C'est comme s'il (le Vogue), me qualifiait de "pauvre et de bouffonne" à chaque fois que je le regarde droit dans les yeux.
Bref.
Aussi parce que pas mal de trucs bougent en ce moment, pas que chez moi d'ailleurs, et que les femmes (et filles) acceptent moins certaines choses qui paraissaient évidentes, les magazines incarnent pour moi un truc tellement obsolète dans leur représentation de la féminité.
Là je suis chez ma maman et j'ai lu un Elle qu'elle avait. Couverture Gwyneth Paltrow qui nous parle de ses 44 ans (qui s'en fout?).
Avant, lire les magazines induisait chez moi un truc tout chelou, l'impression que d'autres femmes avaient un avis sur ce qui était bien / bon / beau pour moi. Elles savaient mieux que moi et du coup me guidaient dans l'apprentissage du féminin.
Et, et c'est bien là où c'était peut-être que mon problème, j'étais plutôt docile avec ça. Faire partie du féminin (de ce féminin là mais je ne savais pas que c'était un féminin orienté), ça me disait bien.
Et en lisant ce Elle là avec notre Gwyneth, encore des tas d'articles sur la chirurgie esthétique, toujours la même chose. Toujours les mêmes représentations, toujours la même question d'enveloppe qui ne change pas. Les mêmes trucs, c'est marrant de continuer à ce point à s'accrocher à ces représentations là, de continuer à dire que c'est pour les femmes et pas pour les annonceurs... Qui y croit?
C'est très compliqué la pub, c'est très compliqué les médias sans sincérité (ce que l'on constate tous de plus en plus), c'est très compliqué d'être coincé dans des représentations imposées parce que l'objectif c'est de vendre, pas d'être du côté des femmes... Enfin si mais pas que, du coup c'est difficile de maintenir un discours cohérent (et émancipateur) sur ces questions.
Du coup, ne plus lire les magazines dits "féminins"? Ben écoutez c'est pas mal... Les relire en revanche provoque une étrange sensation, le léger recul pris sans les lire fait que, replongé dedans, on y perçoit vachement plus leur étrangeté et leur discours tout cliché autour de ce que c'est que d'être une femme.
Commentaires
Ma mère achète parfois Grazia et emprunte Elle à la bibliothèque, il y a encore un an, quand j'étais chez elle, je les feuilletais avec plaisir. Maintenant je m'ennuie. Principalement car je ne me sens pas concernée par les articles (la chirurgie esthétique, les régimes et les sports à la mode, les fringues hors de prix, les articles sur les filles/fils de la copine du proprio...) mais aussi parce que le peu qui pourrait être intéressant je l'ai déjà lu sur des blogs/sites internet dans des articles mieux écrits.
J'aimerais bien trouver un magazine uniquement sur la mode, mais une mode accessible (au moins une partie) donc adieu Vogue et qui ne promeut pas la maigreur et la jeunesse à outrance, donc adieu Jalouse.
Et pour mon regard sur la féminité, mon départ de Paris a été révélateur : réaliser que la santé c'est la beauté, que la nature c'est la beauté, que la douceur c'est la beauté... <3
ps : les favoris 2016 ? à la poubelle ou je peux garder espoir ^^ (pas de pression hein, juste curiosité)
Bisou et bienveillance
Lis Fakir, Ballast, le canard enchaîné :)
Et ça me fait pareil que toi quand je retombe dessus dans une salle d'attente ou chez ma mère : déconnexion totale (un peu comme avec la télé : moins tu la regardes, moins tu la supportes).
En ce moment, c'est horrible, je traduis un livre de conseils de beauté qui est un concentré de magazine féminin, avec toutes les injonctions paradoxales habituelles : faites du sport pour vous sentir bien MAIS n'hésitez pas à en profiter pour perdre du poids, tout le monde se fiche éperdument de votre petit bouton MAIS essayez donc ce fabuleux sérum anti-âge, consommez des légumes de saison MAIS foutez de l'avocat à toutes les sauces, etc, etc.
Et quand tu traduis, t'as le cerveau vachement plus perméable, et je me surprends parfois à penser "ah bon, ça diminue vraiment les rides ça ? Peut-être que je devrais essayer..." Avant de me secouer : ça va pas la tête ? Le traitement à 400 balles par mois ? J'ai mieux à faire de mon argent. Je vaux mieux que ça.
Bref, je ne suis pas loin de penser qu'une consommation excessive de magazines féminins équivaut à une lobotomie. Mais je suis sans doute un peu extrémiste...
oui, qui croit ou suit encore aux injonctions des magazines féminins? Ca faisait un moment que j'avais pas lu "elle", j'ai survolé le dernier numéro dans le magasin sans l'acheter, c'est effarant de connerie. les conseils à 2 balles, "à 40 ans si vous avez rien fait en terme de maquillage, il est temps de faire qqchose"!!!c'est énervant de lire, le discours est hyper moralisateur! après les rédac partent peut être du principe qu'à partir du moment où tu achètes le mag, tu es prêtes à boire toujours la même "soupe".
ce qui est inquiétant dans cette presse c'est qu'il n'y a qu'un modèle de féminin de proposé.. après il y a Causette qui se démarque.
Je suis entièrement d'accord avec toi, depuis très longtemps je ne les lis plus non plus et je rejoins Olivia cela fait 2 ou 3 ans que j'ai retrouvé plaisir avec les "mindstyle" magazines type Happinez, qui ont une ouverture d'esprit qui me convient, où l'on partage beaucoup plus que l'on impose quoique ce soit!
Je sais aussi qu'il y en a d'autres dits plus "féminins" mais perso c'est moins mon truc.
Hâte de l'acheter ;)
mona chollet a une réflexion intéressante sur la presse féminine. sans nier qu elle véhicule les pires injonctions normatives, elle dit que malgré tout, c est le seul vecteur de '' communauté '' féminine. elle explique que les femmes sont des entités sociales isolées, ce qui les maintient dans une grande fragilité d autonomie et de pouvoir quand elles en ont.la presse féminine a ce seul mérite de proposer une forme d '' entraide '' féminine et de transmission de valeurs (même si ce sont des valeurs féminines, donc vues comme superficielles et un peu idiotes), qui n'existe pas ailleurs. je crois qu on retrouve complètement cette idée de communauté de femmes/filles sur les réseaux sociaux, qui remplacent aujourd'hui la presse magazine dans ce rôle, avec la différence que leur authenticité les rend plus crédible auprès des consommatrices. après, est ce que pour autant cette communauté libere la femme des injonctions et des doubles standards... Je suis tentée de dire non, malgré l honnêteté de certaines démarches... bref, Ça se débat ☺️
je t embrasse, take care
Cette façon de voir la presse féminine écrite est encore d'actualité dans les milieux modestes...
Internet a grandement bousculé tout ça. Je pense même que certains blogs qui ont surfé sur des tendances de façon assez opportuniste , dont celle du minimalisme et du féminisme, ont aussi favorisé une certaine prise de conscience ( parce que certaines nanas ont été plus loin et ont fini par délaisser ces blogs un peu légers pour d'autres, plus conscients: je ne vais plus chez Garance qu'une fois par mois, par ennui, mais je me casse vite fait. C'est un boudoir sans consistance...)
de plus avec les années , on comprend certains mécanismes quand on a la chance d'accéder à d'autres lieux ( pour moi , ça a été la fac, les rencontres, les lectures, les journaux alternatifs, des clashs avec des potes aussi ( un grand merci à tous ceux qui me sont " rentrés dedans" ( aha, sans mauvais jeux de mots, même si c'était souvent mon amoureux sociologue qui me bousculait ). On déconstruit et on gagne en liberté. Je suis abonnée à deux journaux d'analyse, et pour la mode , les photos de street style du vogue et les visuels des eshops me suffisent . Je regarde aussi directement les défilés sur VOgue, par contre je zappe leurs articles.
Moi aussi j'ai une relation très ambiguë avec les magazines féminins. Mais je n'ai jamais pris l'habitude d'en lire régulièrement. Je dois acheter Elle 4 ou 5 fois par an...Chaque fois je suis à la fois séduite et agacée :
-séduite par certains articles plutôt féministes et par des pages culture/livres/cinéma/interview de stars qui m'intéressent (j'ai acheté le Elle avec Natalie Portman en couv' il y a 2 semaines)
-et d'un autre côté je suis toujours choquée par le prix mirobolant des sacs et fringues présentés comme des must have, et stupéfaite par le caractère schizophrène du magazine ( "ok vous avez le droit de disposer de votre corps, de travailler et de ne pas être des mères parfaites /mais attention côté apparence il faut être mince, jeune et ne pas passer à côté des tendances).
J'ai une fille de presque 16 ans, et je n'ai pas envie qu'elle soit conditionnée par ces normes...heureusement elle a un regard critique. Ce qu'elle aime dans Elle c'est la petite BD de Soledad.
J'ai arrêté (je pense vraiment qu'il y a un côté addictif/lobotomisant) les magazines "féminins" (rien que le nom "presse féminine" est tellement ouf) il y a un bon moment et me suis mise à Causette, et c'est devenu, comme le dit une autre lectrice à propos des romans, mon moment plaisir une fois par mois comme ça l'était avant ces autres magazines.
Alors, juste pour te conseiller, si jamais tu n'y as pas encore jeter un oeil, "Causette" ! Il n'est pas parfait (pas encore trouvé le magazine parfait, pour peu qu'il existe!) mais tellement chouette :-) !
http://www.xovain.com/skin/new-glossier-deciem-the-the-ordinary-serums
Le commentaire qui m'a fait tilté:
i *feel* like the unspoken rule is that you can spend unlimited/crazy amounts of time and money on things that are "set and forget" (facials, lash extensions, super-complex fantasy hair dye situations, tattoos) and still be cool, but the stuff you do to *yourself* on a daily basis has to be extremely limited and casual or you're trying too hard.
Et un autre en réponse:
You hit the nail on the head! I notice on ITG they mention getting lash tints and facials and expensive, long-term-maintenance things that cost the earth, and get their hair done every 4-6 weeks at the latest fancy upmarket NYC hairdressers, but god forbid you spend time in the morning curling and waving and fixing that hair, or spending time in the morning using more than one eyeshadow. It's very strange and I think it's a wealthy person thing for sure. They can afford to spend $$$ on long-term maintenance so they don't have to spend time putting on foundation and contour everyday.
Désolée de la longueur outrageuse de ce poste !!
Avec le recul je vois à quel point cela influençait ma consommation.
Bref maintenant la règle c'est : blogs avant les magazines, si possible dans une autre langue. Et si je craque, pas plus d'un exemplaire par mois, sous format électronique (ça fait moins de déchets) et si je peux le pirater encore mieux (comme ça je ne finance pas cette industrie).
À côté de ça, en étant fauchée, je m'arrange pourpayer quand un livre/mag me plaît. (Si un jour tu passes sur tipee, j'en serai!)