PAUL AUSTER ET SIRI HUSTVEDT PAR ANNE DE N'AIES PAS PEUR MICHELINE
Bonjour,
aujourd'hui troisième publication du troisième texte reçu par l'un-e d'entre vous.
Aujourd'hui Anne (dont le blog sur la peur est tellement chouette) va nous parler du couple d'écrivains Paul Auster et Siri Hustvedt qu'elle adore.
Je vous laisse et vous dit à très vite pour un autre post.
Love U
Je vous laisse et vous dit à très vite pour un autre post.
Love U
PAUL AUSTER ET SIRI HUSTVEDT
Chronologiquement, ça a d’abord été Paul Auster. Paul Auster, c’est les éditions Actes Sud, la collection Babel, c’est un gage de qualité, un petit snobisme littéraire, c’est mes parents.
Leur goût commun pour la littérature, la « bonne » littérature. Lire Paul Auster, ça a donc été, un peu, rencontrer mes parents. (Est-ce que ça n’est pas le cas pour tous les livres qui nous sont conseillés par quelqu’un ? Rencontrer quelqu’un à travers un livre c’est un peu lire à travers ses yeux…)
Ça, c’était pour le contexte.
(Il faut savoir une chose sur moi : je n’ai absolument aucune mémoire quand je lis un bouquin. Je me rappelle si ça m’a plu ou pas, mais l’histoire s’évapore très rapidement. Donc je vais essayer de faire avec ce qu’il me reste.)
C’est onirique, c’est étrange, ça dérange un peu, ça résonne, comme un écho. Ce sont trois histoires qui, apparemment, n’ont rien en commun. Et puis, en fait… Paul Auster joue sur les mots (d’ailleurs les traductions sont excellentes), les références, la réalité, la fiction, les noms propres (l’un de ses héros s’appelle Paul Auster) et son livre est un labyrinthe, un rébus, un rêve, une poupée russe, une enquête de détective. Bref, je n’ai pas adoré. Je n’ai pas tout compris… Mais ça m’a marqué.
Et puis je l’ai relu, plus tard. J’y ai trouvé de l’intelligence, j’ai eu envie d’en lire plus. Le voyage d’Anna Blume, Leviathan, La Musique du hasard, Mr Vertigo, Tombouctou, Moon Palace… Une œuvre dense et multiple dans laquelle on retrouve ses repères : le base-ball, New-York, le hasard, les jeux sur les mots. Toujours cette impression de me faire entrainer dans son univers étrange, poétique, aux personnages ambivalents dont les rencontres découlent sur des péripéties incroyables et inévitables, comme on déroulerait un fil qui prendrait de plus en plus d’ampleur sans qu’on s’y attende et pourtant sans qu’on en soit surpris.
Il y a aussi les œuvres autobiographiques de Paul Auster, celles que je préfère, je crois. Il parle de son passé, de son père, dans L’invention de la solitude. Des coïncidences incroyables dont il a été témoin au cours de sa vie dans Le carnet rouge (un de mes préférés, très rapide à lire). De ses différents lieux de vie dans Chroniques d’hiver, plus récemment. Et il y parle de sa femme : Siri Hustvedt.
Siri Hustvedt, je l’ai donc rencontrée à travers le regard amoureux de Paul Auster. Je crois que le premier de ses livres que j’ai lu était : Tout ce que j’aimais. J’y ai retrouvé l’intelligence et la poésie que j’aimais chez Paul Auster. Sauf qu’en plus c’était une femme. Et lorsque j’ai lu Les yeux bandés, l’écho a résonné plus fort. Elle y questionne sa féminité et sa part de violence, toujours de manière étrange, presque dérangeante. Et j’ai lu L’envoûtement de Lily Dahl, Un été sans les hommes…
Ces deux auteurs me fascinent. Je n’ai jamais un rapport facile à leurs livres, ils me mettent parfois mal à l’aise. Mais dans les deux cas, c’est la part non-fictionnelle qui me plait, la façon dont tout part d’eux. De leur vie quotidienne. Ils deviennent réellement des personnages de mon imaginaire, des personnages que j’aime, que j’admire. Ils sont beaux (non mais Paul Auster sur la couverture de Chroniques d’hiver !!), intelligents, subtils, ils vivent dans les sphères intellectuelles et artistiques de New-York et ils ont le courage de se donner à lire complètement, sans autre pudeur que l’enrobage d’une part de fiction. Le rêve…
Commentaires
J'aime beaucoup ces posts, ça fait des fenêtres vers autre chose, ça instille de la surprise.
Je n'avais pas accroché et m'étais arrêté en cours de route.
Peut-être étais-je un peu trop jeune. Ton texte me donne envie de leur donner une seconde chance.
Et je file voir ton blog !
Maintenant c'est sûr je vais m'y mettre! Merci :)
Et je suis super contente d'avoir donné envie à certaines ! Vous m'en direz des nouvelles ! ;)
Ce que j'aime particulièrement dans leurs livres, c'est qu'ils restent longtemps en nous, bien après qu'on les ait refermés. Pas forcément l'histoire précise, mais une ambiance, un état d'esprit particulier...
Et la richesse du vocabulaire, l'importance du rythme des phrases, rien n'est laissé au hasard, on sent leur haut niveau d'exigence derrière chaque livre. Bref <3