LE CORPS SOCIAL SUITE... ET RECHERCHE DE SOLUTIONS
( Toujours Jeanne Moreau dans Baie des anges de Jacques Demy )
(Petit son moite très chouette, et puis il y a Kelis qui chante dessus, du coup ça fait très très plaisir)
En lisant vos commentaires sur le précédent billet, l'une de vous proposait de refaire un bilan en cours de route de comment ça s'est passé avec ma famille cette histoire de corps social et j'ai trouvé ça cool comme idée... Et j'ai surtout trouvé ça cool dé réfléchir à des options pour bien vivre tout ça...
Parce que tu déconnes mais si j'avais eu 13 ans, je sais pas si tout ça ne m'aurait pas atteinte au point de faire n'importe quoi avec la bouffe après. Oui parce que la connerie n'a en général ni empathie ni projection, elle sort ce qu'elle a dans la tête sans le moindre recul, elle s'en fout elle sait même pas qu'il y'a des conséquences. Elle voit pas plus loin que le bout de son nez qu'elle a en général très mal éduqué.
Donc je me ravise (un peu) puisque au départ j'avais ciblé le propos en insistant bien sur le fait que le regard se portait essentiellement sur le corps féminin mais certaines d'entre vous m'ont dit que leur amoureux avait pu être victime du même type de réflexion, donc je tenais un peu à modérer mon propos sur la question. Je trouve juste que, malgré tout, ça a un caractère moins systématique et que le jugement sur la bonne apparence du corps des femmes est plus strict.
Donc pour moi, ça se passe comment alors ces quelques jours? Ca se passe mal et on sait tous, en plus, que c'est pas fini. Noël 2015 sera l'année où j'aurais admis que je n'aime pas cette période de l'année.
Et au vu de ce que ça a provoqué en moi, une grande tristesse mêlée à de la colère, faut croire que la connerie sans empathie ni projection a fait mal à mon petit coeur de petite grassouillette.
Alors grosso merdo, j'ai eu le doit à plein de blagues, (oui ça les fait marrer en général le gros cul), et si tu soupires, objectes, t'as juste pas d'humour (niveau d'argumentation zéro mais que veux-tu, ils sont au max...).
Les mecs sont pas drôles, mais grave pas drôles, quand t'en es à te moquer du physique c'est que t'es au bout de la vanne...
Et ce qui est amusant (en fait c'est pas le bon mot, le vrai mot c'est "glauque", "dégueulasse" ou "lamentable") c'est qu'on sent la prise de plaisir dans le fait de se moquer, on voit le sourire qui kiffe... Ce qui est quand même très étrange, j'avais cru comprendre (ironie) que la famille était le refuge de la bienveillance...
Et ça m'a inspiré quelques trucs que je trouve assez intéressants (tu me diras ce que tu en penses):
1) D'abord une partie de moi est très contente de vivre ça de l'intérieur.
Mes changements corporels m'offrent une vision nouvelle sur le jugement du corps par autrui (et ça tu sais que j'aime bien. Ca me fait penser à la notion de grande santé nietzschéenne, i.e. le corps / esprit qui auraient expérimenté tous les états, la grande santé n'est pas la bonne santé qui elle, n'a jamais connu de maladie, inconfort, mal-être et est donc une santé a priori, une santé non-savante)... Et puis qui dit vision nouvelle dit nouveaux billets, nouveaux trucs à raconter, nouveaux trucs à expérimenter... Et ça c'est bien les copains.
Ben oui si t'es pas concerné directement, tu t'offusques pour la forme, t'aimes pas les discriminations et les discours cruels, t'es sincère attention, mais tu ne sais pas de quoi tu parles (par exemple je ne suis pas noire et n'ai pas d'expérience de ce qu'est la racisme... Du coup ce qu'en j'en sais n'est qu'a priori, et ne présente pas la moindre pertinence).
J'ai toujours su que ma grand-mère avait une obsession pour les gros. Elle en parle souvent, ouvre grand ses yeux quand elle dit comment telle personne était "éénnnnnnnorrrrrrmmme", elle est vraiment outrée. Ce que ça peut lui foutre j'en sais rien, mais apparemment, ça la met colère.
Ben là, je vois vraiment frontalement son agressivité sur la question...
2) Ca permet de voir la superficialité des rapports qui me liaient avec certaines et certains.
Alors sans aller dans les conneries de la "beauté intérieure" il se trouve que certains "états" font tomber les barrières chez l'autre. L'autre, qui avait déjà ça en soi, s'incarne en un truc qui ne t'aurait jamais effleuré l'esprit. T'as devant toi un truc que tu ne connais pas, l'autre est en roue libre, surmoi en berne et inconscient à ciel ouvert.
3) Et surtout ça crée un rapport à son propre corps qui se radicalise. Mais plutôt dans le bon sens du terme.
Je m'explique, toi tu le vis de l'intérieur, t'es la même personne, le miroir est moins ton poto, mais à part ça, pas grand chose. T'es toi, comme toujours, et recevoir des moqueries et autres agressivités, ça provoque un regain d'amour pour toi (alors c'est peut-être un moyen de défense immédiat qui ne serait pas complètement honnête, j'en sais encore rien, en attendant ça marche pas mal).
Et ça te force à mettre à distance des comportements et des gens dont tu savais bien que c'était pas génial, mais là, à moins de kiffer sa race de se faire malmener petite masochiste, tu ne veux plus te confronter à ça.
Finalement la prise de poids n'est qu'un prétexte, le truc qui permet de lever un peu plus le voile, mais le propos n'est pas là, les dysfonctionnements, la superficialité des rapports existaient bien avant tout ça.
Mais là, ça force à t'interroger, tu te rends compte que tu ne peux pas continuer à te confronter à ce type d'agressivité sans dommage, donc, il faut soit lutter, soit fuguer (kassdédi Laborit tahu).
Bon voilà où j'en suis (j'ai des pistes de solutions mais tout n'est pas encore très clair)
Je vous souhaite à toutes et tous un très bon noël.
Je vous souhaite de kiffer tous les moments passés avec les vôtres et de surtout de ne plus vous laisser faire, de redresser la tête, d'ouvrir votre bouche et de laisser votre intelligence vous défendre et prendre soin de vous...
Love U, je reviens vite...
Commentaires
J'ai lu avec attention tes deux publications sur le corps social. Je connais cette trajectoire de réflexion car mon corps a énormément (!) changé. De la maigrelette qui n'a aucune idée de ce que ses copines racontent quand elle parle de la chance extraaaaaoooordinaire de ne pas prendre un gramme en mangeant tout ce qu'on aime, je suis passée à la mère moelleuse, la femme en formes et la copine rondouillarde... Sauf que moi, Stéphanie, je n'ai pas tant changé que ça à l'intérieur, j'ai évolué heureusement (en 25 ans...) mais au fond de moi, je reste la même je crois. Le regard des autres je l'interprète également, celui de la vendeuse à qui je dis l'air de m'en foutre: "oh, il me faut un bon 42!" Le regard des gens bienveillants autour de moi, qui vantent mes supers fesses, seins etc. et dont je suis persuadés qu'ils sont faux culs. Voilà ce n'est pas que la société qui assène ces corps d'enfant comme modèle de femme à qui j'en veux, c'est à moi d'abord... A moi qui me plaint mais qui clame que manger est un des plus grands plaisirs de la vie (je le crois vraiment), à moi qui pleure sur mon dressing inadapté et qui continue à dépenser des blindes pour m'habiller en espérant que mon regard change, à moi qui ne fait pas le régime parce que merde, la vie est déjà bien assez contraignante à plein d'endroits. Et aussi parce que parfois, elle est là l'embellie. L'été, quand je fais un peu la paix avec mon corps, et que je me laisse vivre, l'hiver quand les couches toutes douces le recouvrent et que je suis bien. Quand je parviens à ôter la pression que JE me mets toute seule et que je parviens à me dire que je vaux le coup, même avec 15 kg de trop... Bref, j'ai 44 ans et du pain sur la planche... Belles fêtes à toi et au plaisir de te lire...
Ça m'a fait réfléchir à comment ça se passe chez moi. Pour ma part je suis encore une maigrichonne, même si en arrêtant la clope j'ai pris quelques kilos, et j'ai l'impression que ça va continuer. Mais c'est ma petite sœur qui est devenue bien ronde , en deux ou trois ans elle passée de ado un peu potelée à femme bien en chair. Du coup tes articles m'ont amenée à me demander comment ça s'est passé le changement de regard sur elle dans la famille. C'est une famille réduite parce qu'on n'a plus de grands-parents en qu'on ne côtoie presque pas les oncles-tantes-cousins-cousines. Du coup les échanges entre nous quatre, mes parents, ma sœur et moi, sont assez directs et sans filtre.
Je crois que chez mes parents ça provoque deux réactions différentes. Du côté de ma mère, c'est une inquiétude pour la santé de sa fille, et ça me met en rogne de voir le regard désapprobateur de ma mère sur ma sœur qui reprend du dessert, et quand elle lui fait une réflexion ça part en sucette je supporte pas ça!! Surtout que ma mère à la base est vraiment la personne la plus bienveillante de la famille, ça me soûle qu'elle n'en soit pas capable sur ce sujet-là car je suis persuadée que ses conseils en nutrition à ma sœur n'aident pas, au contraire ça doit sûrement contribuer à alimenter le rapport un peu obsessionnel à la bouffe à mon avis. Et du côté de mon père, c'est plus difficile à décrire, mais j'ai l'impression qu'une femme avec plus de cul, de seins, de cuisses et de tout, ça attire plus l’œil et la luxure, c'est plus sexuel... je me demande s'il n'y a pas une inquiétude de tout ça dans le regard des hommes sur les femmes grosses de leur famille. D'autant que ma sœur est une vaillante, dans sa vie elle fait plein de choses que j'admire vachement, elle est devenue pleine d'assurance et en plus elle est très belle. Je crois que sa rondeur est une forme d'émancipation, et que ça fait peur à mon père d'une certaine manière.
Voilà Marie, ma contribution à la réflexion sur le sujet. Je vous souhaite de belles fêtes à toi et ton cul !
Bisous
Ton cheminement paraît très logique: tu reçois l'agressivité de l'autre, tu l'analyses, ce qui te permet:
- soit d'y répondre
- soit de comprendre sa réaction et de laisser couler, enfin tout faire pour ne surtout pas l'internaliser
Les exemples que tu donnes -remarques masculines ou de ta grand-mère- témoignent bien de la propre insécurité des interlocuteurs qui taclent avant de se faire tacler. J'ai un bon exemple de grand-mère obsédée par la bouffe et le surpoids, dont j'ai appris des années plus tard qu'elle avait eu une mère obèse et diabétique, peu présente et morte très tôt. Sa hantise du bourlet est un écho direct à son trauma d'enfance. C'est sous-cortical: elle flippe-bam-elle tacle.
Mettre un taquet au faible d'entrée de jeu, c'est une bonne manière de détourner l'attention de soi, alors qu'il y aurait sûrement à redire sur le physique de quiconque. C'est aussi choisir la facilité, comme tu l'as dit justement, "quand t'en es à te moquer du physique c'est que t'es au bout de la vanne...", car c'est beaucoup plus compliqué de sortir un truc substanciel à la cousine qu'on a pas vu de puis des mois, à qui on a pas forcément de l'anecdote glorieuse à raconter (cela dit pour couper court, on peut aussi allumer TF1).
C'est pour cette raison qu'il paraît si important de trancher dans le vif du "qui es-tu?" au delà du "de quoi t'as l'air?".
Mais je conçois que ça soit pas easy et bigrement fatiguant si t'es la seule à avoir conscience et lutter contre toute cette violence.
Si t'es au bout de ton altruisme de Noël, ce qui est humain et compréhensible, essaie d'imaginer ce qui pousse tout-un-chacun à sa vanne à trois ronds. Sa propre histoire, ses failles, son rapport à son corps, à la bouffe, à l'autre. Pour réaliser que tu as sans doute:
- une conscience de ton corps et une relation à lui qui sont très saines (comme il y paraît dans tes 1) et 3) ), ce qui est rare
- tu peux dégoupiller "ta colère" dans l'empathie ("Oui Mamie, intérieurement je sais bien que c'est l'enfant de 4 ans en toi qui flippe sa race et qui parle mal, car tu n'es pas à même de faire la part des choses. Je vais donc le faire pour toi (level 1 dans la maîtrise de soi) et je ne t'en veux pas (level 12 dans la sagesse) ).
Ce petit jeu d'étude des personnalités peut même finir par être addictif, je le prends un peu comme un épisode de Strip-tease de Noël!
Belles fêtes Marie, tu t'en rends pas compte mais inspirer comme ça des nanas dans la compassion et la grâce c'est déjà un chouette cadeau.
Au cours de mes études, j'ai été amenée à m'intéresser à Georges Canguilhem, que tu connais peut-être.
Disciple de Bachelard, philosophe et médecin, il a écrit "Le normal et le pathologique" durant la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit de sa thèse de médecine, un acte d'engagement, puisqu'il y défend "l'anormal" (en 40-45, c'était pas forcément bien vu). Le livre est assez ennuyant à lire (une thèse de médecine, il y a plus jouasse), mais le contenu est intéressant.
Le propos en deux minutes (sans définir les termes comme lui le fait - il préfère en gros le terme anomal (d'anomalie) à anormal) :
D'abord parce qu'il verbalise l'idée que le "normal" est une question personnelle et non générale (la normalité est propre à chacun), et non mesurable. Ensuite parce qu'il précise qu'il ne faut pas confondre norme et moyenne. Il énonce aussi notamment le fait que ce n'est pas "normal" de ne jamais être malade (je rebondis sur Nietzsche), la normalité étant d'être parfois anormal. Enfin parce qu'il interroge les normes sociales (en gros, chacun peut définir sa propre norme).
Tout ça m'est revenu en mémoire lorsque j'ai lu ton article. Je pense que cela pourrait alimenter ta réflexion. J'espère ne pas t'avoir rebattu les oreilles avec une pensée que tu connais peut-être déjà, et qui paraît simpliste, mais il est parfois bon de poser ces évidences.
A bientôt,
France.
Perso j'ai pris le parti de ne plus passer de fêtes en famille parce que les proches malveillants et les ambiances de mort version comedia dell'arte j'en ai ma claque ! Parfois c'est dur à admettre mais objectivement certains personnes de notre entourage sont des gros trou du cul avec qui ont a aucune affinités..
Je t'embrasse fort !
Comme toujours les commentaires de tes lectrices font avancer la discussion.
Le dernier de ton précédent post m'a particulièrement fait percuter : oui, en effet, il y a un côté incestueux dans ce regard parental sur nos corps d'adolescentes. C'est exactement ce qui s'est passé pour moi : mes parents ne voulaient pas me voir grandir, car grandir c'était leur échapper. Ils ont détesté me voir devenir femme, m'ont mis la pression. Et j'ai grossi...
Et oui, cette pression est davantage portée sur les filles, même s'il y a des exemples -rares- de garçons stigmatisés. Car s'arrondir, à cet âge là, c'est prendre des seins, du cul, c'est se sexualiser. Et nous le savons bien, que le contrôle de la sexualité des femmes est au cœur des sociétés, évolués ou non.
Quant au regard des mecs de ta famille sur ton cul, leurs rires, leurs vannes, c'est juste le signe de leur gêne. Car tu amènes de la sexualité dans un cadre familial ( Noël, bordel !). C'est très pasolinien comme idée !
Sinon, la sophro, j'ai plus que kiffé : j'ai fait un burn out il y a deux ans et m'en suis sortie grâce à ça. En gros, on travaille sur :
- se centrer sur soi
- le lâcher prise
- la pensée positive
Le tout avec des exercices de respiration à ritualiser (sinon ça marche pas)
Le sophro que je suis allée voir avait aussi un cursus psy. Du coup, c'était assez complémentaire : la parole/le corps.
Bises ma belle
Sophie
de 1 / ton blog est décidément celui dont je me délecte à l'avance de la lecture d'un nouveau post, et je ne suis jamais jamais déçue... aussi bien dans ses axes de réflexion, son ton, sa lègèreté. le truc de la chic fille quoi... on se love dans ton blog, même, et surtout un matin de Noël, il fait du bien.
de 2 / je me disais quand même en te lisant aujourd'hui, quelle force de réaction que celle de faire bouclier avec de l'amour, mieux encore, de l'amour pour SOI. Est-ce que c'est un truc nouveau pour toi ce bouclier? il me semblait que ce n'était pas ta plus grande arme mais je serai curieuse de savoir où est-ce que tu l'as trouvé celle-ci, et surtout comment t'as appris à l'utiliser (est-ce que c'est conscientisé? ou est-ce que la maturité t'amène ce petit cadeau un beau matin de Noël ?)
de 3/ jme disais d'ailleurs que cette arme de protection massive, elle pourrait aussi te défendre contre tout pleins d'autres trucs... c'est quand même vachement pratique à avoir sur soi !
Là où ton post me parle c'est quand tu dis que ta grand mère trouve certaines personnes énooooormes. Je me souviens à titre personnel avoir été outrée de voir mon père avoir le même type de réaction envers une cantatrice que par ailleurs il appréciait beaucoup. J'en suis arrivée à la conclusion que pour lui quelque part être gros représente une certaine forme de "relâchement" moral. Il ne peut pas envisager qu'être gros peut être lié à une pathologie où à un mal être psychologique ou rien de tout cela et que globalement on s'en fout un max de l'apparence des gens. Pour lui être gros signifie que tu "jouis" avec excès des plaisirs de la table et que d'une certaine manière c'est une faiblesse morale et une preuve que tu n'es pas quelqu'un de fort et donc de "bien". Je mets ça sur le compte à la fois du fait que mon père a vécu des moments où l'on devait se priver (l'après guerre) et d'une éducation à oeillères où le rigorisme est élevé au rang de valeur indépassable. Derrière cela il faut y voir une morale chrétienne du 19ème siècle complètement faisandée qui a oublié les valeurs de compassion et de charité. Tout cela est inconscient et c'est parce que j'ai un peu de recul que je le vois. Pour finir dans l'anecdote, ma mère avait reçu la même éducation ou l'effort , la privation, la contrainte étaient des valeurs obligatoires et qui permettaient "une sorte de salut de l'âme" , heureusement elle avait un regard de compassion et de gentillesse envers l'autre chevillé au corps. (Pour finir sur le sujet c'est surement cette façon de penser sur de nombreux sujets qui a éloigné autant de gens du culte. je ferme la parenthèse, je m'égare ;) )
Je ne dis pas que c'est généralisable à tout le monde , mais souvent dans la "haine" du corps qui n'est pas mince il y a des vieilles transmissions familiales inconscientes qui ont trait à la morale et à la respectabilité. (Tu n'es pas mince = tu es un(e) jouisseur/euse donc tu as quelque chose de louche moralement et ça c'est pas bon pour l'image collective de la famille).
En France ça touche l'apparence, en Asie (Corée /Japon) ça touche les filles pas mariées à plus de 25 ans (leur entourage familial féminin leur pourrit la vie, particulièrement leur mère car ses copines/voisines vont avoir des réflexions désagréables comme si c'était une tare que sa fille soit pas "encore" mariée).
Comme quoi l'espèce humaine adore se pourrir la vie !
Et merci pour ton blog tellemnt unique et agréable d'année en année !
merci pour ces deux textes.
xsmack
(et Jeanne Moreau....sublime!)
Merci pour tous vos retours sur la question.
Beaucoup de choses sont vraiment pertinentes.
Je vous embrasse et espère que les fêtes se sont bien déroulées pour vous!
Bisous, love
A part ça, j'ai beaucoup aimé ta réflexion sur l'inconscient des gens qui se révèle.
J'ai vécu ça à l'envers, pour ainsi dire, quand j'ai perdu quelques kilos récemment. La plupart de mes amis n'en avaient absolument rien à cirer, et finalement c'était le plus grand cadeau qu'ils aient pu me faire. Ils étaient juste contents que j'aille bien, que ça me rende heureuse. Par contre ceux qui n'en revenaient pas, qui me couvraient de compliments... ils m'ont inspiré un sentiment de malaise énorme. Sur le moment ça fait plaisir, bien sûr, mais après on se sent un peu salie.
Cerise
Je suis très mince. Très qui devient "trop", selon quelle norme je ne sais pas.
On pourrait parler de la connerie de l'IMC aussi, une formule ultra simpliste à la noix qui permet de déterminer précisément la normalité ou non de n'importe quel humain de la planète...
Donc anormale, donc les gens regardent ce que je mange, sous-entendent l'anorexie (les mecs c'est une maladie mentale quand même, si je le suis pas franchement c'est limite et des remarques à une personne malade ça va l'aider tu crois ??) ou un régime, un effort (alors que comme tu l'as dit c'est exactement le contraire, comme souvent).
Donc les commentaires je connais même si j'ai connu qu'un côté de la barrière. Au collège, "les garçons n'aiment pas les sacs d'os (la violence de l'expression quand même), je suis allé jusqu'à demander un régime pour grossir à mon médecin... Je suis en bonne santé donc il m'a dit très mauvaise idée, et ça ne marcherait surement pas. J'ai jamais connu de minces qui ont réussi à grossir parce qu'ils le voulaient jusque maintenant...
On ne peut pas Ne Pas Commenter le corps des femmes. Trop mince, trop grosse ou même "regarder elle est normale c'est bien" (je parle de certaines stars dont on commente leur "non anorexie hollywoodienne", et elle doivent s'expliquer là dessus évidement).
On ne peut pas juste être soi, tranquillement. Et ces commentaires sont partout. Jusque dans la famille...
:(