BILAN PERSONNEL DE L'ANNÉE 2015
Photo de Roger Minick
❤️
2015 aura été une année qui, d'un point de vue global, aura été difficile.
J'avais envie de faire un retour sur mon année d'un point de vue plus personnel.
Avoir un blog c'est aussi avoir un retour direct sur notre quotidien et si je relis mes billets de 2008 je pourrais y ressentir ce qu'était cette période pour moi et ça, je trouve ça chouette.
Un retour sur 2015 me paraissait être une idée sympa, donc je m'exécute.
Ca sera peut-être long je sais pas mais ce que je sais, c'est que ça sera sûrement délivré tel quel, sans calcul ni rangement. Un bon vieux post à l'ancienne, bordélique et très très mal rangé, vous avez ma parole.
Depuis quelques années, j'avais un sentiment général de stagnation.
J'étais incapable de différencier 2012 de 2013 et j'ai commencé à flipper et à me dire que mes fonctionnements solidement ancrés n'avaient plus la même pertinence. Un truc avait bougé, un truc costaud, je le sentais, je me sentais armée, mieux en tous cas, mais comme j'avais répété certains schémas, j'étais encore trop coincée dans mes habitudes. Difficile de voir plus loin que la répétition notre quotidien quand on s'y est habitué (et qui nous ne satisfait plus, je ne dis pas que la répétition est une mauvaise chose ne soi, non, là je parle bien d'habitudes insatisfaisantes).
J'ai senti cette année que j'étais arrivée au bout d'un cycle, que je devais dépasser un état et surtout que je devais arrêter de m'excuser d'être moi.
Que je vous dise, j'ai passé une grande partie de ma vie à me voir comme hostile à moi-même. Mais genre vraiment, alors ça passe par une dépréciation systématique, un amoindrissement de mes compétences, un refus de trop parler de moi (si vous étiez mes amis dans la vraie vie, vous seriez surpris de la difficulté que j'ai à parler de moi... ce blog a dû être un prétexte pour moi, j'y ai forcément le dernier mot) , l'impression de tout faire mal, un refus de se voir comme une victime mais dans le même temps l'impression d'être dominé par le sentiment de ne pas être actrice de sa propre existence.
J'ai passé une bonne partie de ma vie à penser que j'avais tout mal fait.
Et puis cette année, ça a commencé à changer. J'ai commencé à analyser objectivement ce que je faisais, étais et d'un coup, j'y ai vu beaucoup plus d'amour et de facilité que d'hostilité. J'ai même commencé à me dire que j'avais fait plein de trucs bien... Et l'estime de soi a commencé à grandir en moi.
L'amour de mon amoureux, pur, profond et le respect que je porte à son jugement m'ont porté. A force de l'entendre dire "Arrête de te diaboliser mon amour", j'ai commencé à voir que c'était vrai, j'avais porté un regard tragique sur moi. C'était bien le regard que je portais sur les choses, les choses ne sont n'étant ni particulièrement bonnes ou mauvaises, elles sont juste les choses...
Je ne m'aimais pas alors ne me sentais capable de rien. Je passais régulièrement par des périodes où d'un coup mon nombril s'hypertrophiait à force d'avoir dû se taire mais c'était à chaque fois trop, comme inadapté.
Et puis là, à tête reposée, 2015 est devenu un truc plus rationnel. J'ai arrêté de me flageller, j'ai vu l'hostilité autour de moi, je n'ai plus eu envie d'y être confronté, j'ai arrêté de penser que telle chose, telle préférence, tel goût était anormal (ouais aussi ma vie c'était ça, un sentiment tenace d'anormalité )
Je ne compte plus le nombre d'années où j'ai dû composer, ou j'ai dû taire mes désirs, envies, ou j'ai dû faire moins bien que ce que je me savais capable de faire.
Pétrie par la peur (j'en ai déjà parlé) j'ai découvert que j'avais un désir si fort de ne pas prendre trop de place, que je ne souhaitais pas déplaire. J'ai mis du temps à me rendre compte de cela, comme je ris fort, que je me fais des gros chignons, que j'aime les discussions passionnées, je n'aurais jamais imaginé que, dans le fond, je ne voulais pas gêner l'autre. Jamais. Quitte à taire celle que je suis. Quitte à ronger mon frein. Ce que j'ai pu ronger mon frein, la trouille du conflit, de la dispute, un désir profond de l'arrangement et d'être celle que l'autre attendait. Mais ces choix là ont également un prix, la lâcheté, même la toute petite, a des conséquences, c'est juste qu'on se dit que c'est pas important, qu'on s'en remettra, que ce n'est pas si grave.
Mais il y a toujours un prix à payer. A ne pas se permettre d'être en colère sans culpabiliser, c'est après soi qu'on est en colère, une colère froide et une aigreur grandissante.
Et puis petit à petit ça s'est arrêté. En 2015 j'ai été de nouveau excitée à l'idée de vivre et je me suis promis de ne plus me négliger. Jamais. Je ne serai jamais une bonne amoureuse, amie, personne, fille, si je ne sais pas être gentille avec moi.
Et finalement, j'ai vu que mes choix, que je pestais, sûre d'avoir fait erreur sur erreur n'étaient pas si mauvais que ce que j'en avais toujours pensé... Certains étaient même bons.
Tout n'est qu'une question de point de vue. Tout. Chacun son rythme, chacun sa vie, ses goûts, ses amours, sa manière d'être, rien ne prévaut, tout n'est que particularité pour des individus singuliers.
Du coup, 2016 devrait voir un certain nombre de changements de mon côté en tous cas, je le souhaite.
Love U et j'espère que votre année a présenté, aussi, quelques trucs cool.
Commentaires
Comme toujours tes textes m'émeuvent beaucoup !
Je te lis depuis des années et j'ai posté enfin (!) mon premier commentaire il y a 4 jours sous ton post sur le corps social et comme toujours ici je suis frappée par la sincérité des commentaires, sans fards et sans masques.
J'ai relu la fin de ton texte plusieurs fois tant il me semble juste, la compromission jusqu'à l'oubli de soi, j'en ai vu les ravages autour de moi !
Je suis heureuse pour toi que tu trouves la force d'être gentille avec toi-même !
Pour moi être gentille avec moi cette fin d'année, ça a été aussi tout simplement prendre soin de mon repos, sans tirer sur la corde de ma résistance comme je l'ai fait pendant des années.
Apprendre l'importance d'être gentille et bienveillante avec soi et pas juste avec les autres devrait faire partie des savoirs-être enseignés à l'école !
Alors je nous souhaite à toutes pour 2016 et pour toujours, de puiser le courage d'être gentilles et bienveillantes avec nous mêmes et de prendre soin de nous esprit et corps !
Merci Marie !
Carole Eve
je nai pas lu en entie rton teste. je le truve nombriliste comme ton blog.
Tu devrais changer le nom de ton blog..je verrai bien "et moi, et moi et moi" ..tu vois come la chanson de dutronc !
kiss
Carole Eve: Merci <3
C'est vraiment le programme de 2016, on ne peut rien faire sans ça, j'en suis de plus en plus convaincue.
C'est chouette que tu écrives des commentaires, ça me fait vachement plaisir.
Bisous
Anonyme:Quelle excellente idée. Bisou
merci beaucoup pour ce post qui revient sur ton année, nous permettant à la fois de te connaître mieux et de nous aider à nous connaître nous-mêmes par cette lecture/dialogue.
en te souhaitant le meilleur, en commençant par la bienveillance,
bises
lenna
J'aime beaucoup les articles que j'ai lu sur ton blog (notamment le dernier sur le corps social) je trouve que tu t'attaques de façon fraiche à de bons vieux sujets en y apportant un éclairage personnel, authentique et intéressant .
L'avantage d'un blog c'est que l'on peut y parler de soi (ben oui tant qu'à faire) :)
Bon bout d'an en attendant 2016
Bises
Pascale-Laure
Super texte, comme d'habitude!
Je comprends très bien l'idée du "cycle", et de la nécessité d'évoluer qui apparaît subitement alors qu'on se trouvait dans une certaine zone de contentement (mais qui ne l'est pas). Bref, je sais pas si tu me suis toujours? ;)
Merci pour tes beaux mots, toujours, qui me touchent, toujours. Les apparences peuvent être trompeuses, car tu ne m'es jamais apparue comme quelqu'un qui pouvait douter de tout (et surtout de toi) et t'auto-flageller à ce point! Pour moi, tu dégages une force incroyable, et tu as l'introspection nécessaire pour passer au dessus de ces moments de doutes, précisément.
Je te souhaite une merveilleuse année 2016, beaucoup de bonheur et de jolis textes!
Bisous!
Je te souhaite une belle journée,
Bises
Carole Eve
Bah, je m'attendais pas à me retrouver en larmes devant ton dernier post.
Je suis ton blog depuis des années, contrairement à la plupart, tu n'essaies pas de nous fourguer un énième produit qui au fond ne changera pas grand chose. Mais je n'avais jamais osé laisser de message, je devais trouver mes commentaires pas très intéressants.
Avec cette dernière phrase, tu as déjà compris que je me retrouve dans tes mots. J'avais repéré depuis longtemps dans tes textes une tendance à l'auto sabotage et à la dévalorisation, (facile, cette attitude m'est si familière) alors que tu es vraiment une chic fille. Il ne reste plus qu'à t'en convaincre.
Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une.
2016 risque d'être passionnante...
J'espère que tu partageras un peu avec nous tes expériences.
Je te souhaite une très belle année, pleine d'audace, juste pour le plaisir de se sentir vivante et sans se mettre la pression.
Tu es comme la petite voix dans ma tête qui arrive à s'exprimer autrement que par des gestes ou des murmures, qui trouve les mots.
On a beaucoup de différences, mais je me retrouve pourtant dans tellement de tes écrits.
Je ne mets quasiment jamais de commentaire (la dernière fois que j'ai essayé c'était pour ton post sur Lauryn Hill, j'avais écrit un pavé qui s'est effacé tout seul, ça m'a légèrement traumatisé), mais je te lis régulièrement et c'est toujours un plaisir et une découverte.
Je te souhaite le meilleur pour 2016, dans tous les domaines, et continue de nous faire partager ces bribes de tes pensées.
Bises.
Stéphanie
Je me reconnais tout particulièrement dans ce billet, c'est drôle comme ce que tu écris arrive à faire échos en moi. 2015 n'a pas été la meilleure année qui soit, et après beaucoup d'événements plutôt négatifs (rupture, job peu épanouissant, etc...), j'ai pris mon courage à deux mains et ai décidé d'aller voir un psy. Première séance, elle me lance "Le problème c'est que vous voulez tellement faire plaisir aux autres que vous ne savez même plus qui vous êtes." Et elle a mille fois raison. J'y réfléchis depuis, et c'est clair qu'il y a comme tu le dis un désir de répondre à certaines attentes. Peut-être même une peur cachée d'abandon ? A méditer, pour 2016.
Bises
Lenna: Je te souhaite aussi le meilleur, merci!
Je t’embrasse
Pascale-Laure: merci beaucoup, ça me fait super plaisir.
Bise à toi aussi
Zabou: J’adore quand tu viens commenter ici.
je te souhaite aussi une très très belle année. je t’embrasse fort.
Carole Eve: C’est clairement trop long…
lelena Tes commentaires sont très intéressants, ça me fait vraiment plaisir que tu aies pris le temps de le faire.
Je t’embrasse très fort et merci sincèrement, pour tous tes gentillesses.
je te souhaite aussi une très belle année.
stephanie: Merci beaucoup, et quelle chance que cette fois, ton commentaire ait marché.
Je te souhaite une très belle année.
Bisous
Beetle: Peut-être oui… A méditer clairement. Courage, je t’embrasse
Céline /Shalima: Oh je suis vachement touchée.
Oui vivement. Bisous.
elodie: Tu as tout à fait raison…
cécile: Oui c’est assez vrai je crois.
J’adore tout ce que tu dis dans ton commentaire, j’avais pas vraiment fait le lien (les évidences ne nous sautent pas toujours aux yeux).
Je me souhaite (et à toi aussi qui sait!) bien du courage et te remercie pour tes mots. Ta conclusion m’a bien réchauffé le coeur.
Aurélue Faure: Oui c’est vrai!
Du coup je crois que je préférerais avoir écrit "bon courage", sans absolument rien de sarcastique derrière.
Comme quoi une bonne maîtrise du français c'est important pour le sens de ce qu'on écrit...
Plein de bonheur pour cette année 2016! :)
PS: ben ouais, quand tu parles de toi tu parles aussi de nous... Comme quoi en partant du personnel on peut toucher l'universel ;)