POURQUOI J'AI AIMÉ LOST RIVER DE RYAN GOSLING PAR MAGALI DE "AND THE LAST BUT NOT LEAST"
J'avais posté il y a quelques temps un billet où je vous parlais des films que je trouvais les plus ennuyeux.
Ce billet était né dans mon esprit en voyant Lost River, le premier film de Ryan Gosling.
Alors quand Magali m'a proposé de parler sur le blog justement de ce film avec amour, je me suis dit que c'était cool d'avoir un point de vue à l'opposé du mien. Je vous laisse donc avec son analyse, ses photos et sa musique.
Ce billet était né dans mon esprit en voyant Lost River, le premier film de Ryan Gosling.
Alors quand Magali m'a proposé de parler sur le blog justement de ce film avec amour, je me suis dit que c'était cool d'avoir un point de vue à l'opposé du mien. Je vous laisse donc avec son analyse, ses photos et sa musique.
Son blog c'est And The Last But Not Least.
Si vous êtes à votre tour intéressé-e à l'idée de publier sur mon blog quelques mots, phrases, paragraphes, pages de quelque chose que vous aimez, n'hésitez pas à m'envoyer votre texte et photos à l'adresse unechicfille@gmail.com
Je vous laisse avec Magali.
Bisous smack
POURQUOI J'AI AIMÉ LOST RIVER DE RYAN GOSLING
J'ai donc pris la température à droite et à gauche - en même temps sur la toile il faudrait être aveugle pour ne rien voir passer - et j'ai eu un petit pincement au cœur face à l'unanimité: une bonne grosse daube prétentieuse d'amateur, sans queue ni tête. Oh. Je suis têtue, je suis donc allée voir cette daube intersidérale.
Et j'ai adoré. Voici pourquoi.
Je ne suis pas une spécialiste de la lumière et de la photographie (ni une spécialiste de rien du tout d'ailleurs), mais je me suis sentie touchée par la démarche artistique de Ryan (oui Ryan et moi sommes intimes maintenant qu'il m'a ouvert les portes de son univers). J'ai été comme hypnotisée par les images qui ressemblent parfois à un vieux polaroid périmé que l'on regarderait avec la curieuse impression d'avoir mis la main sur un trésor. Tout plane dans Lost River, tout flotte, comme un brouillard persistant un soir de pleine lune, qui nous chuchote doucement à l'oreille tandis qu'il nous frôle.
Je me suis retrouvée projetée dans ce conte noir psychédélique, transportée par une musique, tantôt urgente, tantôt caressante, mais toujours présente comme un personnage qui aurait son mot à dire. Les acteurs, quant à eux, semblaient être taillés sur mesure pour ce film. On ne présente plus la sulfureuse Christina Hendricks, parfaite dans son rôle de mère perdue et prête à tout pour sauver ses enfants, et le talent de la douce Saoirse ( une bonne fois pour toute, voilà comment on prononce son prénom! ) Ronan se confirme une fois de plus.
J'ai entendu dire que son film n'était qu'un trip perso dans lequel il avait foutu de belles images, avec une histoire banale transformée en pseudo conte de fée. Attendez une minute que je rigole un peu. Ahahahahahahahahahaha. Voilà, pardon, il fallait que ça sorte. Je résume, ou plutôt, je traduis: on l'accuse donc de s'impliquer dans son film et d'exprimer ses pensées, ses délires les plus fous à travers des images soignées, et de sublimer l'anodin pour le rendre magique?
Arrêtons un peu le délire, s'il vous plaît, ce sont des arguments non recevables. Je comprends tout à faire qu'on puisse ne pas être sensible à ce genre de cinéma, mais je ne crois pas qu'on puisse reprocher à Ryan Gosling sa démarche artistique. Ca serait comme réfuter l'essence même du cinéma. Je ne sais pas pour vous, mais je suis une spectatrice en demande, je VEUX voir de belles images, je veux voir du sublime, je veux être chahutée, meurtrie, bouleversée, je veux sortir de ma réalité. L'image est au réalisateur ce que les mots sont à l'écrivain, non? La qualité d'un film ne réside pas dans la complexité de son histoire, mais dans la façon dont l'histoire est traitée, détournée, sublimée.
On lui a aussi reproché d'avoir copié le style de David Lynch et de Nicolas Winding Refn. Déjà, je pense qu'il y a pire comme comparaison, je trouve qu'il s'en sort plutôt pas mal. Ensuite, je n'ai trouvé aucun point commun avec le style de Lynch, si ce n'est qu'il est mystérieux et que beaucoup de personne ne comprennent pas ses films. Pour Refn, je suis assez d'accord pour dire qu'il s'est influencé de son mentor, de cette façon qu'il a, parfois de mettre l'accent sur des couleurs oppressantes (du moins c'est ce que j'ai ressenti). En même temps, n'allez pas demander à un apprenti tatoueur de vous pondre des choses très géométriques si son maître excelle dans l'art du tatouage japonais, hein?
Lost River
Only God Forgives
Et comme je refuse de croire que je vois des choses qui n'existent pas, je ne peux que souligner la similitude de ces deux images, qui n'est, sinon un immense hommage à Refn de la part de Ryan Gosling, un symbole, dans les deux cas, d'une puissante malédiction à laquelle doivent faire face les protagonistes. Dans Lost River, la symbolique est d'autant plus forte qu'il s'agit d'une porte. Et comme chacun sait, la porte nous met face à nos peurs les plus profondes. Surtout si la porte en question a des allures de gargouille terrifiante. Dans la littérature gothique comme fantastique, elle oppose le connu et l'intérieur réconfortants à l'inconnu et à l'extérieur inquiétants. Qu'y-a-t-il derrière une porte? L'Enfer, un monde parallèle, le vide, la Mort, Soi? Dans tous les cas, ouvrir une porte c'est s'abandonner à un choix.
Le cabaret de l'Enfer, Paris
Love.
Magali
(NDLR: Envoyez moi même des textes et avis qui diffèrent de ce que j'ai pu développer sur le blog, le texte de Magali en est un parfait exemple. Bisous)
Commentaires
Même si les échos dans mon entourage vont plutôt dans le sens de Marie.