REFLEXIONS AUTOUR DE L'AMBITION
Merci Estelle pour la découverte de Daniel Caesar. Tout est trop beau et cette reprise lente et encore plus lascive de Cavalier de James Vincent McMorrow que j'aimais déjà d'amour a fait battre mon petit coeur de midinette friande de musique sucrée
J'avais envie qu'on parle d'ambition aujourd'hui. Ce billet fera suite à ceux sur la paresse et la peur de la semaine dernière.
Ca risque d'être long (maman ça va encore être un post "ils sont longs tes trucs", ne va pas plus loin, ça va te souler. Ps: je t'aime), sûrement digressif et je vais, une nouvelle fois, avoir besoin de vos lumières.
Je tenais par la même occasion à vous remercier très fort pour vos commentaires sur les deux posts précédents, vous m'avez vraiment ouvert d'autres perspectives et la pertinence de vos propos, vos autres points de vue et le temps que vous avez pris pour ça, m'ont été très précieux. Donc merci.
Ok, post RTT que je vais sûrement écrire en plusieurs fois donc pose tes congés.
Ca risque d'être des fois relou, mais je vais faire de mon mieux...
L'ambition est un sujet qui me passionne. Sûrement parce que je n'ai pas les moyens de la mienne (d'ambition) je suis toujours curieuse de connaître les motivations de celle des autres. Ca m'intéresse tellement que j'avais même eu envie de créer une nouvelle rubrique ici autour de ça.
J'ai écrit des tas de textes afin de questionner celle des autres pour, pourquoi pas, trouver le chemin de la mienne.
Pourquoi? Parce que dans ma tête, l'ambition c'est le moteur, l'origine du travail, de la persistance et de la détermination.
Donc je me suis dit que ça serait amusant (et peut-être intéressant) de décortiquer les moteurs de l'ambition maintenant parce que dans les commentaires du billet sur la peur, je sentais très fort en vous lisant (et cela vaut aussi pour moi) que dans le fond, beaucoup n'avaient pas les moyens de leurs ambitions.
Et puis dans ces commentaires, l'un, différent, a retenu mon attention. Il était à l'opposé de mon discours et a étrangement remué mes certitudes. J'ai beaucoup réfléchi à mes motivations, au moteur général de mon ambition d'écrire par exemple. Mais cela vaut évidemment pour tout et va dans une dimension bien plus large que cette toute petite chose.
Je vous le copie-colle:
Ha ben tiens c'est bizarre, moi aussi j'ai peur de tout, mais ça me dérange pas parce que j'ai aucune ambition.
Un peu de reconnaissance sociale pourrait éventuellement me plaire, mais de la part de gens biens pour un truc bien (et c'est très rare finalement. A mon avis en tout cas, car j'ai un sens critique extrêmement élevé.)
Et finalement, je suis très bien là, à bayer aux corneilles, profiter de mes sensations de l'instant (n'ai aucune carrière et ne désire pas d'enfant, suis une "femme entretenue", comme dans ce film que tu avais conseillé et que j'ai pu adoré grâce à toi: "la chamade".)
Cette instantanéité, sans projet et tout, ça me plait. Parfois j'ai bien de vagues velléités d'écrire, et puis j'oublie. Je n'ai aucunement ce gout de la win cher à notre (médiocre) époque, et ne m'y reconnais en rien.
Pourquoi serait-ce si important de réussir? Ces réussites sont-elles bien liées la plupart du temps à l'éthique, l'esthétique ou quoi que ce soit d'autre en "ique"?
J'aime beaucoup ce commentaire et sa manière douce d'être à contre-courant et dans le même temps pas revendicatif pour un sou.
Qu'elle parle d'instantanéité, aucun projet, une sorte de contemplation assumée je trouve ça très intéressant.
Alors j'ai commencé à réfléchir à ma propre ambition, ce que je mettais derrière ce terme, quels étaient ses origines et ses moteurs.
Dixit le Larousse, Ambition (vient du latin ambitio i.e. une tournée de candidats pour solliciter des suffrages par des moyens légitimes, soyons précis bordel même si ça nous en touche une sans remuer l'autre)
1) Désir ardent de posséder quelque chose, de parvenir à (faire) quelque chose
2) Désir ardent de gloire, d'honneurs, de réussite sociale
3) Prétention de réussir quelque chose
Wikipedia avait donné une autre définition, l'ambition, 4) c'est la motivation pour améliorer une (sa) situation.
Bon désolé pour le côté un poilou didactique relou de l'entrée en matière mais bon au moins, en définissant les mots on est sûr de savoir de quoi on parle.
Deux aspects se dégagent de ces définitions, d'abord l'ambition comme rapport à soi (notamment dans l'idée d'améliorer sa situation) mais aussi, et de manière évidente, comme rapport à l'autre et au monde.
✔︎ Dans le rapport aux autres (mais aussi aux valeurs de la société dans laquelle on vit), l'idée d'évoluer, de se dépasser chère à l'ambition revient finalement à se comparer à ces mêmes autres.
Comparer sa vie, ce que l'on a, ses possibilités présumées à ce que les autres ont c'est comme y chercher sa propre valeur. Je suis mieux ou moins bien.
C'est un peu comme se demander « Qui a la plus grosse, lui ou moi? »
Et donc après on se demande, qu'est-ce que je devrais mettre en place pour gagner cette bataille d'égo, prendre ma revanche sur ma condition de base, prouver qui je suis? C'est un truc qu'on voit beaucoup dans les interactions sociales et c'est souvent source de vachement d'agressivité ce truc d'auto-revendication à coup de "ils savent pas qui je suis, je suis pas n'importe qui, blablabla, ego qui souffre, toute petite chose vexée". C'est un truc de bébé qu'on peut tous ressentir quand on est grand!
Face aux autres, il y a dans l'ambition quelque chose de pas très clair et le questionner c'est peut-être trouver un début de réponse à ses propres blocages. Du type, si je ne le fais pas c'est parce, au fond, je ne veux tout simplement pas le faire, je tiens juste à être meilleur qu'untel ou untel. Certains en avaient parlé en commentaire insistant sur le fait qu'il fallait faire des choses par goût / envie et non pas pour faire le meilleur livre par exemple.
Si j'ai envie d'aller plus loin, d'avancer, c'est bien pour moi? Est-ce que j'ai quelque chose à prouver à quiconque? Est-ce que j'ai peur que les autres me prennent pour la loose incarnée? Suis-je la loose incarnée?
Je ne sais pas pour vous, mais si l'ambition croît dans le terreau de la comparaison à l'autre, elle ne doit pas donner grand chose de singulier (ça c'est sûr) ou même de grand.
Parce que l'ambition, finalement, c'est aussi s'extraire de sa propre condition si cette même condition ne nous satisfait pas, et que l'autre soit ou non existant n'est pas à prendre en compte.
✔︎ En réfléchissant à ce post, je me suis souvenue d'une phrase de Nietzsche assez connue, "Deviens qui tu es"... En fait elle est pas de Nietzsche à la base et elle est surtout incomplète. C'est une phrase de Pindare qui au complet donne "Deviens qui tu es quand tu l'auras appris".
Questionner son ambition personnelle c'est se demander pourquoi je veux faire telle chose ou devenir telle version améliorée de moi?
J'y ai vu plusieurs trucs et j'aimerais sincèrement que vous partagiez ce qui se cache derrière votre propre ambition.
A) La question du sens de la vie. Ouais carrément mais sincèrement je pense que c'est central. On est tous dans la même galère, qu'est ce que je fous là, qu'est ce que je dois faire, mon existence a-t-elle un autre sens que cette succession de jours?
Alors les projets, ses propres ambitions sont une manière évidente de donner un sens à ses jours et de dominer, en quelque sorte, sa propre existence.
Un projet à moyen ou long terme c'est une raison réelle de se lever le matin au sens symbolique du terme.
Mais parfois, le projet est tellement grand et haut, qu'on peut être intimidé à l'idée même d'y rêver.
B) La question de la valeur. Croire en ses possibilités et agir tout entier pour se donner les moyens de les réaliser c'est aussi une manière de se respecter, de croire en soi, d'avancer avec tendresse et exigence avec soi.
C) Découvrir ses propres goûts, projets et possibles. Pourquoi je veux écrire un livre? Ben parce que j'aime l'activité d'écrire. Quand j'écris des posts par exemple, le temps a une autre substance, il passe vite, je me sens complètement à ma place (ça doit être ça cette chose que Mihály Csíkszentmihályi appelle le Flow).
D) Se libérer d'une certaine idée de soi. 90 % de ce que j'en pense limite mon ambition. Je me sens incapable d'écrire un livre. Mais parfois je suis libérée de cette idée, je crois en mon potentiel et ce n'est ni par vanité, ni par besoin de reconnaissance ni même pour un goût pour la célébrité. C'est juste comme ça, l'ambition de soi à soi. Et puis ça permettrait de légitimer les errances passées, d'un coup, si je réussis à écrire, ça aura du sens et ça n'aura pas été qu'une galère avec un résultat stérile.
E) Faire de son mieux. C'est important pour l'estime de soi et dans ce cas, l'ambition est un merveilleux outil.
Je ne mets pas l'argent comme motif vu que je m'en fous donc c'est pas un moteur pour moi.
Voilà, j'ai été longue j'espère pas trop relou.
Ca me ferait plaisir d'avoir vos retours.
Je reviens vite avec un billet plus léger.
Bisous smack
Commentaires
Concernant ton analyse, très juste, j'opte pour le N°1 (le sens de la vie), sachant que l'argent, ça devient pas mal du tout quand on le met au service de la liberté. Never say never, sans être un moteur, l'argent est une donnée non négligeable, au fil des années.
Ma mère est anesthésiste. C'est la personne la plus parfaite que j'ai jamais rencontré. Elle est brillante, tellement belle, tellement modeste, tellement aimante, tellement gentille...il n'y a quasiment aucune parole qu'elle ait pu prononcer avec laquelle j'ai été en désaccord. Elle est....parfaite.
Après le Bac, j'ai foncé en fac de médecine. Avec déjà en tête le projet d'ouvrir mon cabinet de pédiatre et tout, des étoiles plein les yeux Marie. Ma mère m'offre une prépa, je me dis que ça va aller.
Grosse grosse redescente sur terre, je me rétame. Je redouble, ma mère me réoffre une prépa, je lui promets que ça ira la 2eme fois. Que dire de cette année? Le temps passe à vitesse grand V, j'essaie de faire de mon mieux, mais j'ai du mal à me concentrer sur mon travail, pourtant je passe mes journées à mon bureau, je ne sors de chez moi que pour aller faire les courses. Je passe la majeure partie du temps à la compétition, aux autres qui sont meilleurs que moi, au fait que je suis nulle, et à quel point je vais décevoir ma mère si jamais je ne suis pas médecin, et à quel point que je vais me décevoir moi même.
Je tombe en dépression, pleure tous les soirs, perd l'appétit, tape dans la barre de recherches Google "comment se suicider sans trop souffrir?"
L'été d'après, je me dis que je ne peux pas ne pas me rattraper. Mes parents, qui sont les personnes les plus adorables du monde, me répètent que ce n'est pas grave, que j'ai fait ce que j'ai pu.
Je m'inscrit en fac de droit, ok je ne vais pas devenir médecin, mais je deviendrai avocate.
Gros racontage de vie, mais me voilà 5 ans après, je passe l'examen d'avocat en septembre, et ma motivation c'est mes parents Marie. J'ai fait des stages, je ne trouve pas ce métier comme me convenant particulièrement, et je ne pense pas que, si jamais j'ai l'examen, j'exercerai ce métier toute ma vie.
C'est juste que, je recherche tellement l'approbation de mes parents, que voir des larmes de fierté dans les yeux de ma mère constituerait un moment de bonheur tel qu'il suffirait à justifier toute ma vie.
C'est juste que, vu le cadre de vie que mes parents m'ont offert (aucun problème d'argent, gâtée, et surtout aimée, aimée, aimée), et bien je sens que je ne peux juste pas exercer une profession considérée comme socialement .... socialement quoi d'ailleurs? socialement considérée? Je n'ai même pas les mots en fait.
Alors que je sais que si jamais je le rate ce foutu examen, mes parents m'aimeront quand même.
Je t'embrasse
Je voulais dire que je passais mes journées à PENSER à la compétition etc.. et à la fin, que je ne peux pas NE PAS exercer une profession...
Ok c'est sans doute un peu HS. En gros l'auteur explore les rasions pour lesquelles la "génération Y" semble aussi insatisfaite comparée aux gén précédentes.
Le truc qui ressort est fortement lié à l'éducation.
L'ambition c'est un truc que tes parents projettent sur toi dès la naissance ; et pas forcément dans le schéma classique des parents exigeants qui veulent un avenir brillant pour leur enfant.
L'hypothèse explorée ici c'est pas que les parents "attendent plus" de leur enfant, disons plutôt qu'ils attendent la même chose que ce qui leur est arrivé.
C'est justement parce que les parents eux-mêmes ont été élevés avec des ambitions très modestes et que la réalité a finalement dépassé leurs attentes (croissance économique) qu'ils pensent que la même chose va arriver à leurs enfants.
Bon après je suis pas encore sûre d'être d'accord avec tout ce qui est dit dans cet article...
J'espère que ça rentre un peu dans le sujet :)
Qu'importe ton ambition, et si tu atteins ton but ou pas, si sur le chemin tu apprends à vivre mieux, alors c'est un bon chemin.
Si par contre ton ambition te mène sur un chemin où tu n'apprends pas à vivre mieux, alors c'est probablement que tu t'es perdue.
Nous avons tous besoin d'être aimé, de faire partie d'un groupe, et de grandir.
Dans ton cas si écrire te permet de remplir un de ces trois besoins, alors peu importe que tu en fasses un livre ou pas, c'est que c'est bon pour toi et en soi cela suffit déjà.
A l'école, la reconnaissance de mes parents, la reconnaissance de moi-même mais aussi la reconnaissant via les points. Et je bossais pour ça.
Ca a toujours été mon seul moteur de puissance. Je voulais donné le meilleur de moi même pour la reconnaissance.
Je suis arrivée à mon but. Et là, sans reconnaissance aucune, et surtout pas de la mienne. Je ne sais plus comment avancer.
Je rêve d'ailleurs et d'Utopie. Même pas de mieux. Juste d'un échappatoire.
Au fond de moi, je sais ce qui me plait réellement. Mais ça. C'est souvent au pluriel. Et rien que de faire des choix, ça me stresse.
Se donner les moyens, n'est pas un réel problème quand on sait évaluer ce que l'on vaut. Si l'université n'est pas pour toi, et que tu en es consciente, il suffit juste de s'orienter en conséquence.
Mais il faut simplement (et la simplicité n'a jamais été le moyen le plus facile) de se trouver et de s'y plaire.
Pour ma part, je découvre l'ambition en même temps que le Désir.Pour moi les deux sont liés.
L'ambition, pour moi, c'est l'élan qui va me faire réaliser des choses, cette réalisation est l'expression concrète de mon désir de vivre.
Et même si je ne réalise pas les choses (par peur surtout/confiance aussi), je trouve ça intéressant d'avoir des ambitions comme des rêves, elles restent l'expression de ce désir de vivre : c'est le plus important pour moi.
Les défaites, les limites à l'ambition peuvent évoluer pour certaines, en laissant le temps, en changeant de point de vue...
Là je pense qu'il s'agit de ne pas s'en vouloir et d'accepter.
Bises Marie!
De mon côté je n'ai pas beaucoup d'ambition. Je me retrouve assez dans le premier commentaire: une vie d'une banalité affligeante (enseignante, une maison, un mec, un enfant). Toutes ces "choses" que j'ai aujourd'hui je les voulais, elles faisaient parties d'un "plan" de vie mais comme dit dans un autre commentaire je les voulais pour faire comme mes parents, pas vraiment pour moi, pour me réaliser. Juste pour être "normale" ou parce que je croyais que c'était ça la vie #culcullapraline
Aujourd'hui je réalise qu'être "normale" ce n'est pas être heureux. Et donc pour en revenir à cette histoire d'ambition, j'aurais bien aimé en avoir plus et j'envie au passage ceux qui en ont et mènent une vie qui leur plaît.
L'ambition est un moteur, oui. Je ne sais pas si il existe une façon d'élever ses enfants pour qu'ils aient de l'ambition. Est ce que c'est un truc qui se cultive ou est ce que tu nais avec?
C'est une autre question.
Bises.
Après une licence de Lettres, j'ai fait des études d'histoire de l'art, du deug à la maîtrise, juste pour ma culture perso.
J'ai eu envie d'être prof ? J'ai bifurqué et ai passé mon Capes, même si à ce moment-là ce n'était pas un choix facile.
Mon seul moteur : me faire plaisir. Ma seule restriction : ne me mesurer qu'à moi même, sans me préoccuper des autres, je déteste la compèt.
Par contre, j'ai remarqué, au fil du temps et des rencontres, que c'était assez atypique comme comportement : j'ai rencontré beaucoup de personnes frustrées, qui ont la sensation de ne pas vivre la vie qu'elles voudraient. C'est incompréhensible pour moi : je n'ai pas l'impression d'avoir vécu des choses exceptionnelles, d'être une personne exceptionnelle. Dans leur regard, j'en ai parfois la sensation, alors que j'ai juste suivi mes envies, toujours prête à en payer le prix.
Du coup, je ne me considère pas du tout comme quelqu'un d'ambitieux.
Ou si, j'ai une ambition : être au plus près de moi même et de mes désirs, en préservant ceux qui m'entourent (parce que ça aussi ce n'est pas toujours évident !)
Des bises, Marie (qui pousse ses lectrices à une belle introspection ; )
l'ambition, pour moi, c'est plutôt d'essayer de vivre selon mes propres termes. et des fois j'ai l'impression d'avoir plein d'énergie, d'autres fois non. ce qui ne m'empêche pas d'être à la bourre, de procrastiner (pas toujours heureusement mais trop).
il y a une différence entre la motivation intrinsèque (parce que ça nous passionne) et extrinsèque (une récompense extérieure, comme l'argent par ex). et l'idéal c'est que tout ne soit pas motivé que par des choses externes. certaines choses dépendent d'autres que soi, et d'autres nous les portons.
merci à tou-te-s pour vos expériences,
belle soirée
lenna
En espérant que ça t'ouvre de nouveaux portes et horizons de réflexion.
Il y a quelques années, Jean-Marie Messier (postulant Maître du Monde) a déclaré dans une interview que "pour se détendre, il aimait jouer au tennis CONTRE son fils".
Et je me suis fais la réflexion que naturellement, j'utilisais l'expression "je vais jouer au tennis AVEC mon fils".
Alors, contre ou avec ?
Merci pour ta sincérité, si ton ambition était de partager tes émotions avec honnêteté, tu pourrais dors et déjà t'estimer dans la win totale, et ceci est fort précieux. Mais visiblement ton ambition se situe ailleurs...
Les personnes les plus ambitieuses cachent souvent une grande fêlure, on réussi rarement pour soi, en général on se démène pour récupérer un peu de l'amour qui nous a manqué quand on était petit.
Donc se questionner sur ses motivations est essentiel. Je pense que le plaisir ou le "flow" comme tu l'évoques est une bonne piste.
Certain commentaires de tes lectrices sont vraiment poignants, et je trouve ça triste de voir comment certaines dépensent tout leur énergie pour satisfaire le phantasme des autres. On a qu'une vie, alors si on passe la 1ére à faire plaisir à ses parents et 2nd à être une mère exemplaire et ainsi de suite, la liste est longue... Alors, quoi, on passe son tour, c'est ça...
L'idée de la comparaison aux autres et la peur de leur jugements me fait penser à une réplique de Jean-Louis Trintignant dans le film "Janis et John", il dit en substance "Les gens passent leur vie à agir en fonction de personnes qui savent même pas qu'elles existent". Désolée si ça n'est pas très clair, mais je trouve ça tellement juste.
L'action est saine, la réflexion rarement. Si tu réfléchis avant d'agir, à coup sûr, tu te coupes les jambes. Si tu réfléchis après avoir agit, tu peux être sure que tu en tireras des enseignements
Des bises
J'ai voulu prendre un petit moment pour réflechir à tout ça avant de laisser un commentaire pour qu'il soit à peu près pertinent!
Je pense, et en tout cas en ce qui me concerne (mais bon mon nombril n'est pas universel) que l'ambition peut déclencher de la paresse et saper pas mal la confiance en soi. J'ai grandi au milieu de parents originaires d'un milieu social peu aisé, voire pauvre. Mais à force de travail ils ont réussi a acquérir "une situation" et à grimper dans l'échelle sociale. Je n'ai pas conséquence jamais manqué de rien et grandit avec toujours, dans mes choix, cette notion d'excellence necéssaire qui serait la base de tout développement harmonieux.Aller à l'école? oui mais impossible de ne pas être dans les premières de la classe, faire du sport? Oui mais forcément à haut niveau. Aller à l'université? oui mais dans la meilleure etc...
Je suis diplomée depuis moins d'un an et un peu comme en mode pilote automatique, il n'était pas envisageable pour moi de ne pas "faire carrière" et de ne pas avoir de travail puisque c'est cette réussite là qui me conditionne depuis des années (je m'en suis rendue compte ces derniers mois). Sauf que problème, voilà 3 mois que je suis au chômage. Première fois de ma vie que je ne suis plus définie pas le "travail" que j'accomplis. Mais au lieu de me pousser à dépasser cette phase, qui n'a rien d'honteuse, elle me sape.
Je suis incapable d'envoyer un Cv de peur qu'on me refuse un poste, ce qui serait pire pour moi que de rester dans cet état. L'ambition qui me meut m'empêche de faire un pas devant l'autre par peur de l'échec et me laisse dans une sorte de léthargie pas du tout constructive. Mais au moins cette période m'aura permis de me rendre compte de tout ça. A quel point on intègre, sans même s'en rendre compte, de par son éducation et par les mécanismes que l'on met en place, des habitudes ou des valeurs que l'on a pas forcément choisies et en tout cas qui s'imposent à nous sans que l'on ai demandé quoi que ce soit.
Merci pour ces posts qui font réflechir et pour ces conversations dans les commentaires qui sont aussi enrichissantes que le post. C'est top.
Ah et pour ce qui est de la multitude de choix, j'avais lu un long article qui traitait du choix pour les hommes politiques. Et notamment pour Obama qui a tout simplement fait le choix d'éradiquer le maximum de choix de son quotidien (comme sa manière de s'habiller qui est toujours similaire, l'organisation de son agenda, ses menus) pour être totalement disponible pour faire des choix importants et ne pas être parasité par ces micros choix qui sans qu'on s'en rendent compte, occupent une grande part du cerveau. J'avais trouvé ça fou mais en même temps très intéressant.
Professionnellement, j'ai un rapport très "1ère de la classe" avec l'ambition. Je part du principe que mon job, ok c'est pas la passion de ma vie, mais tant qu'à le faire autant le faire bien (efficacité = gain de temps, selon moi). Du coup, je gravit les échelons, et j'en suis fière, mais je considère ça d'avantage comme une récompense que comme une fin en soi. Clairement, je ne suis pas carriériste. Je n'ai pas d’ambition professionnelle. Mon job c'est ce qui me permet de me loger, me nourrir, partir en vacances et m'acheter des fringues. L'autonomie quoi. Mais pas la liberté, faut pas déconner non plus.
Il y a cette réplique, magnifique, tirée de "A bout de souffle" de Godard. Jean Seberg interview Melville, il joue le rôle d'un écrivain, et lui demande
- "Quelle est votre plus grande ambition dans la vie",
- "Devenir immortel ... et puis mourir"
Voilà mon rapport à l'ambition. Laisser la trace indélébile de mon passage, l'écriture étant, entre autre, un moyen d'y parvenir.
Et voilà la conclusion à laquelle JP (ouais, encore lui) et moi étions arrivés : cela manifeste en réalité (dans mon cas hein) d'un besoin de faire un truc vraiment utile. Donc clairement, et là, je rejoins complètement le propos de ton article, trouver le sens de ma vie. Donc clairement bis, régler le truc de l'angoisse number one de se réveiller un jour, à 80 piges, à l'article de la mort, sans avoir rien fait de sa vie, etc.
Je garde cette réplique un peu (ouais bon tellement que je me la suis faite tatouée, avant même que JP n'en démontre l'importance pour moi ) comme un crédo, un objectif de vie.
C'est ça mon ambition.
Plusieurs points me viennent en tête :
D’abord, merci d’avoir rectifié ce truc des corneilles ;)
Par rapport au comm « un jour, elle sera bien obligée de revenir à la réalité, » je ne compte pas justifier mon style de vie. Je vous épargne ainsi un long développement assommant sur le thème de « évidemment que j’ai prévu mes arrières », et « un monde binaire où ceux qui ne vivraient pas selon certaines (discutables) valeurs seraient frappés de punition divine/devraient revenir à la réalité/ autre précisez/ n’est pas le nôtre ici-bas je crois. C’est surtout dommage en ce qui concerne les vrais grands méchants nuisibles, dont je n’estime pas faire partie de toute façon, ouf.»
Tu distingues 2 types d’ambition si j’ai bien compris, une qui forge ce que tu appelles « l’estime de soi » et contribue à donner un sens à la vie, et l’autre qui proviendrait plutôt d’envies moins « nobles » (arrivisme, prétention, avidité de gloire etc.)
Je comprends cette distinction, bien que de mon côté, quand je suis dans la contemplation, je ne crois pas manquer d’estime envers moi-même: contempler, c’est pour moi tout un tas de truc, essayer de comprendre le sens de l’univers, notre place dedans, combler son besoin de beauté, etc.
Je souhaite vraiment insister sur cette dimension personnelle car chacun est certainement bien différent et libre de ses conceptions du point de vue de l’estime qu’il se porte, et si ça doit passer par l’action, du moment qu’elle ne fait de mal à personne, je ne vois pas ce qui m’autoriserait à trouver quelque chose à y redire.
Le fait de donner du sens à l’errance par l’écriture, je n’en ai jamais trop ressenti le besoin non plus. Pourtant, sans vouloir faire ma daronne, je l’ai connu au sens propre comme au figuré, mais ça me suffi de me dire que grâce à ce passé, j’ai ainsi la sensation de comprendre profondément toutes les situations qui lui sont liées et les êtres humains qui sont dedans, et de pouvoir mesurer les progrès accomplis depuis, quand je sors la tête de l’eau (car quelque chose en moi restera toujours errant, ce qui ne me dérange nullement).
En revanche, je me sens concernée par ton argument de donner du sens. Car si la contemplation me permet de donner du sens à l’univers et à mon rapport à lui, j’avoue qu’il me manque souvent un « sens à moi-même ». C’est là que surviennent mes fameuses velléités écriture, quand je souhaite le faire advenir. Peut-être un jour y parviendrai-je cependant, et puis je me dis que se mettre trop de pression par rapport à ce désir d’écrire ne ferait qu’accentuer l’inhibition (bien que ne pas m’en mettre assez ne la solutionne pas manifestement ;)).
Il me semble enfin qu’en ce qui concerne une ambition au sens de réalisation de soi-même, un blog comme celui que tu as réalisé par tes propres moyens, où écrire et avoir un retour de pas mal de monde sur des sujets intéressants sans pressions économiques ou idéologiques, c’est très cool. Mais après, comme dit plus haut, le sentiment d’auto-réalisation est très perso, alors j’insiste pas ..
Voilà, merci encore, ça m’a émue et fait du bien d’être écoutée et de pouvoir échanger.
Je te souhaite de te réaliser comme tu l’espères et te souhaite la meilleure des continuations.
Je me permets de laisser une petite trace de mon passage ici via un commentaire...
L'ambition pour moi se résume à deux choses :
- avoir le métier pour lequel je me "bas" tous les jours : travailler dans une galerie d'art/ un musée/ une association d'art. en effet, ça fait maintenant deux ans (mon dieu) que je suis diplômée d'un master (on est d'accord, qui ne m'a servi à rien) et que je cherche une vraie place dans la vie active. pour cela, je suis ce qu'on appelle dans le milieu "BENEVOLE". j'ai fini par haïr ce mot, vraiment. c'est comme de la prostitution à la fin. j'ai déménagé de metz à nantes pour faire le travail que j'aime, pour m'ouvrir de nouveaux horizons. j'ai fait du bénévolat dans plusieurs associations, plusieurs festivals, plusieurs centre d'art... et aujourd'hui, je crois que je vais peut-être avoir une petite chance... rien de sûr pour le moment mais peut-être. je crois que ce que je retiens de toute mon errance remplie de rdv pôle emploi, de papiers pour avoir une sécurité sociale, d'interrogations de ma famille et j'en passe... c'est la persévérance. je crois que ces deux notions (l'ambition et la persévérance) sont vraiment intimement liées. car mille fois, j'aurais pu (du?) baisser les bras. mais non, je suis entêtée. et surout, je refuserai toute ma vie de me lever le matin en soufflant pour aller travailler.
- deuxième chose (je me dépêche) pour laquelle j'ai de l'ambition, de la détermination... sur laquelle je suis sûre de ce que je veux (je n'ai aucune confiance en moi et je m'accroche à ces petites choses pour me sentir forte). c'est les voyages.
je suis en couple avec un garçon que j'aime et que j'admire et qui a parcouru la moitié de la terre. j'avais déjà ce goût du voyage avant lui, j'avais réalisé un voyage interrail en Italie, voyagé en Europe... mais depuis lui, je me fixe des idées de voyages comme récompenses, comme buts à accomplir. et jusqu'ici, ça fonctionne plutôt bien. nous sommes partis un mois dans plusieurs îles des Canaries et un autre mois en Islande. ces deux voyages m'ont d'abord fait peur (je suis une malade mentale de l'organisation), puis je me suis dit que je le voulais vraiment, et donc j'ai pris sur moi, me suis organisée, lui ai fait confiance. et cela m'a appris beaucoup de choses sur lui, mais surtout sur moi-même. ces voyages m'ont construite, m'ont améliorée.
voilà voilà mes impressions sur le vif après avoir lu ton article inspirant, comme d'habitude. merci pour ça, comme d'habitude.
des bises.
Très intéressant, je te lis depuis longtemps mais c'est la première fois que je laisse un commentaire.
Je me retrouve dans chacun de tes posts, d'ailleurs je suis certaine qu'on pourrait être pote et qu'on se poilerait bien ;-)
L'ambition est un sujet épineux pour moi. Je m'explique, mon métier c'est ma passion, je suis dans le domaine créatif. Je fais de la direction artistique et c'est génial. Sur le papier.
En réalité ça peut vite se cantonner à choisir la couleur d'un emballage de camembert (je caricature et puis, ça peut être très bien de travailler sur les camembert, juste pas mon truc).
La crème de la crème de mon travail est destiné aux meilleurs de la profession.
Pour moi être ambitieuse c'est vitale, c'est le moyen qui pourra me permettre de m'épanouir dans mon boulot en m'exprimant créativement comme je le souhaite.
C'est pas du tout clair, donc pour résumer :
Ambition = Job cool et créatif = Je peux m'exprimer = j'atteins un équilibre dans ma vie = je suis contente.
Après l'homme a tendance a être naturellement insatisfait, peut être que lorsque j'aurais accompli mes buts, je deviendrai plus ambitieuses sur mes relations / gouts etc, mais la ça peut virer au dark side de l'ambition.
Bon désolée pour ce commentaire pas du tout clair, mais avec un peu de chance tu as saisi ce que je voulais dire :-)
Bonne chance dans ta quête personnelle !
Bises
Comme avec certains billets précédents, je vais répondre à tous vos commentaires mais au compte-goutte.
Encore merci, c'est fou la pertinence dont vous faites preuve, tous ces cerveaux valent clairement mieux que le mien tout seul.
amelstos: En fait dans ton commentaire, on distingue finalement deux éléments qui sont différents alors qu’on les lie souvent, le désir et l’ambition.
Désirer quelque chose ce n’est pas forcément avoir de l’ambition pour.
La question de la « grande » vie est intéressante, parce que derrière ça i il y a sûrement cette ambition sociale derrière.
Merci pour ton commentaire.
Anonyme: C’est plus dans le rapport décomplexé et à contre-courant que je trouve ses intéressants.
Peut-être oui effectivement ue l’argent peut venir après… j’ai comme un doute dans mon cas, mais effectivement sait-on jamais
anonyme: Oui c’est plutôt sain on est d’accord.
Anonyme: Ton commentaire est tellement beau, l’admiration que tu portes à ta maman tellement palpable.
Merci d’avoir raconté tout ça.
Mais indépendamment du travail, qu’est-ce que tu aimes faire, il y a une piste peut-être derrière ça… Ton envie.
je t’embrasse
Claire: Tout simplement. la manière dont tu décris tes processus est assez rafraichissante.
Anger: je l’avais lu…
Et oui je suis assez d’accord avec ce qui y est dit!
Ton post me parle particulièrement.
Il y a plein de chose qui me déplaisent dans le terme "Mademoiselle".
La première d'entre elles, mon incohérence : je déteste sa caractéristique institutionnelle et discriminatoire (un homme est appelé monsieur toute sa vie, une femme doit être mariée pour être reconnue, je la fais courte mais c'est un peu l'idée...), mais j'ai un certain plaisir à me faire appeler "mademoiselle" parce qu'il connote -- comme tu le dis très bien -- cette idée de jeunesse. Ensuite, ce terme m'agace car il est flatteur en même temps qu'abaissant : flatter une femme, c'est forcément la ramener à cette idée de jeunesse, parce que la jeunesse, c'est tout ce que possède une femme (semble nous dire la société et semblent dire les femmes elles-mêmes, moi la première, lorsqu'elles sont flattées par ce genre de remarque). Finalement, le moment où tu accèdes à une reconnaissance sociale, celle de "Madame" (reconnaissance sociale toujours dans l'ombre du mari qui te fait accéder à ce statut), est aussi celui où tu abandonnes la possibilité d'être valorisée...
Merci Marie pour ces posts toujours aussi stimulants...
Des bises
Caroline
J'adore ton blog, le consulte pourtant peu (une fois par mois) et n'ai jamais laissé de commentaires... Pourtant, je vois et apprécie le travail que tu engages à chaque billet.
Celui-ci est de cette veine, celle qui me fait ensuite réfléchir à ce que tu écris, ce que tu as essayé de formuler.
Je tente d'ajouter ma petite graine, je crois que ce qui tient lieu d'ambition dans notre société est surtout confondue avec l'avidité.
Pour venir d'un milieu "moyen" et m'être retrouvée "dans le haut du panier" que je cherche à fuir (j'adore cette expression, ça ne veut rien dire) et bien je crois que l'illusion de réussite et d'élévation sociale sur laquelle on s’étend longtemps n'est qu'un mensonge. En réalité, les motivations sont de l'avidité : je suis frappée de voir à quel point le triptyque argent-gloire-pouvoir transforme les esprits et les corps (oui oui je trouve que les gens avides ça se voit sur leurs physiques, ce faux port altier je ne sais pas comment dire).
Je suis désolée de distiller ainsi des banalités, mais je suis bien d'accord avec ce que tu écris. Y réfléchir même (à l'ambition) c'est déjà comprendre que la notion ne devrait être que positive (véhiculer les valeurs d'indépendance, de confiance en soi, d'épanouissement et de bonheur).
Et franchement, les "biens nés" (ou ceux qui ce sont contentés de naître), ont-ils de l'ambition ? Sachant qu'il y a peu de chances qu'ils se cassent les dents.
Bon en relisant je m'aperçois que mes propos semblent un peu trop à charge et polémiques sur le côté "politico social". Ce n'était pas mon ambition, j'arrête donc :))
Merci Une chic Fille !!
J'ai eu une discussion sur l'ambition avec une amie hier soir, la discussion a été brève puisque nous étions d'accord. Je lui ai dit "pour moi l'ambition est purement sociétale et c'est une contre indication au bonheur!" Elle m'a répondu qu'elle allait me voler ma phrase et qu'elle avait du mal à trouver quelqu'un qui pense comme elle.
Je m'explique: Moi je n'ai pas d'ambition, j'ai eu la chance de trouver directement un boulot qui me plait, qui a du sens pour moi, qui me laisse beaucoup de temps libre pour mes passions et pour voir mes amis. Et ça me rend heureuse, je suis satisfaite de ma vie telle qu'elle ait, je n'ai pas de but, pas d'ambition, et je profite de chaque instant. Quand je ne m'épanouirais plus dans mon travail, je changerai, j'irai là où le vent me mène.
L'ambition pour moi, te bloque les opportunités car tu poursuis un but et tu te bloques beaucoup d'autre choses, sans profiter de l'instant présent et sans faire confiance à la vie.
Ne pas avoir d'ambition ne t’empêche pas de faire des choses, mais tu les fais avec plaisir et à chaque fois que tu en as envie, tu te forces jamais pour faire quoi que ce soit.
Je sais pas si je suis très claire?
Je vous embrasse Yassine et toi, peut être à bientot
Laurie
J'étais donc tout le temps 1ere de la classe, de loin. Le peu que je travaillais c'était parce que je le "devais" et non parce que ça m'intéressait.
Puis je suis rentrée en seconde et tout a changé d'un coup. Mes parents se sont séparés, on a dû déménager dans une maison un peu nulle, et j'avais besoin d'évasion. J'ai radicalement changé: je sortais en cachette, je buvais, je fumais, je me droguais. Je ne voyais plus mon père et j'étais en gros conflit avec ma mère. J'ai passé 2 années comme ça, sans savoir où j'allais, en essayant juste de gérer le moment présent. Mais ce qui est fou c'est que ces comportements n'ont pas fait baisser mes notes. J'ai commencé à m'ouvrir à l'art, au cinéma, à la musique. J'ai rencontré des tas de personnes différentes qui m'ont bcp apporté. Je bossais en cours, mais parce que je trouvais un moyen de relier ce que j'apprenais à mes expériences, du coup ça m'intéressait.
Arrivée en terminale, j'angoissais bcp car je savais pas quoi faire post-bac. J'ai réfléchi pdt des heures et des heures, vu des conseillers d'orientations, fait xxxx tests sur internet pour trouver ma voie... Et rien de tout cela ne m'a donné la réponse. Du coup mon Bac mention TB en poche, j'ai fini par prendre une licence (au pif, mais ça me plaît bien !) à 500 km de chez moi pour changer d'air. Au final, ça n’est qu'après 1 an dans l'enseignement supérieur que je me suis fixée sur mon "projet professionnel". Ce qui est marrant, c'est que je me suis torturée l'esprit alors que la réponse était sous mon nez.
Car ce qui m'a aidé à tenir toute ses années, c'est la musique. Et c'est tellement fort comme passion que j'ai du mal à mettre des mots dessus. Mais j'y avais juste jamais pensé car dans ma tête c'était ancré que je devais faire un "boulot business", un truc adressé aux classes supérieures pour amasser des thunes. J'étais encore plus terrifié, car je me suis dit que je me foirerais si je me lançais là-dedans, et que ça me briserait encore plus le cœur que de rester avec mes plus petites ambitions.
Aujourd'hui, je suis sur le point de terminer ma 2eme année de licence. J'ai toujours des résultats aussi excellents. Mais le secteur de la culture, c'est très compliqué. Mais c’est MON ambition : arriver à vivre de ma passion. Et pour moi, c'est une ambition ENORME, alors que si j'étais devenue avocate limite j'aurais trouvé ça normale.
J'y travaille. Je fais pas mal de bénévolat, rencontre des gens du milieu (label, salle de concert, festival...) et chq fois que j'ai ce genre d’expérience ça me motive x10000. Tout de suite, si je regarde qq années en arrière, j'ai l'impression d'aller mieux. Même si tout reste à faire, que ça va être difficile et fatiguant, je me sens apaisée. J'ai trouvé, ou plutôt ouvert les yeux, sur ce qui me faisait vibrer. Et pour moi, cette ambition, c'est ce qui me permettra de m'accomplir totalement. Le regard des autres, l'argent (lol) je m'en fou totalement. Tout ce qui compte, c'est que je réussisse à faire un métier qui me plaît, et savoir que la toute petite humaine que je suis contribue à une création qui me transcende totalement.
Désolée pour le pavé, c'est un sujet qui me parle :)
Je me questionne depuis désormais 2 mois sur mon ambition.
En effet, l'année dernière, je me considérais comme très ambitieuse. Je travaillais beaucoup pour être admise dans une des meilleures écoles de commerce, ce à quoi je suis parvenu. Je souhaitais travailler dans la mode, comme acheteuse, pour de très grands magasins.
Et puis, il y a deux mois, je me suis rendue compte que je n'étais pas heureuse. Que mon choix de carrière ne me correspondait pas, comme l'ensemble de ma vie. J'ai commencé à lire beaucoup, notamment le Dalaï Lama, Mathieu Ricard, ainsi que des sages japonais. J'essaie de trouver le bonheur. Ces lectures m'ont amené à voir le monde différemment, en étant moins nombriliste,moins jalouse des autres, à arrêter de vouloir toujours ce que je n'avais pas, être ce que je n'étais pas.
Cependant, à cause ou grâce, à mes lectures, à ma nouvelle façon d'approcher le bonheur, j'ai perdu toute ambition, car j'ai arrêté de me comparer aux autres (Dieu que cela fait du bien). En effet, de mon propre côté, mon ambition était d'être la meilleure, de ma famille, de mes amies. D'impressionner.
J'aime la nouvelle personne que je deviens. Je suis plus ouverte, plus apte à recevoir le bonheur. Néanmoins, il est vrai que ce nouveau manque d'ambition m'inquiète.
AN_Airline: Merci pour ton commentaire plein d esagess.
EMI: Je suis comme toi, ce qui me plait est pluriel (et très éloigné en plus)…
mlle.C: Tu as su mettre des mots sur des choses que je ressentais sans vraiment les verbaliser, j’aurais quasiment pu écrire ton commentaire.
Merci, prends soin de toi et courage
eriizu: Merci beaucoup pour ton commentaire, je pense que je vais aborder le cas de l’échec et de ses conséquences parce qu’il est clairement à mettre en lien avec cette problématique.
Anita:Tu es triste de cet état? Satisfaite je veux dire? parce que c’est bien le seul truc qui vaille.
Et comme pour tout il doit y avoir des terrains ambitieux je pense mais l’environnement pourrait être le déclencheur… Enfin c’est l’idée que je m’e fais.
Bise
Sophie MC: Très saine cette attitude, lucky you <3
Merci pour ton commentaire.
Je t’embrasse
lenna: Merci Lenna aussi à toi pour ton point de vue.
Anonyme: Merci beaucoup …
Anonyme: Avec non?
Taxilily: Je vasi me focaliser sur le flow, c’est effectivement une piste assez chouette et surtout saine, axée sur le plaisir.
Et la phrase de Trintignant est énorme…
Merci pour ton commentaire
Clémence: merci pour ton point de vue ambition / paresse / milieu social parce que je crois que je suis coincée, comme toi, dans un truc similaire…
ca m’a vraiment ouvert des perspectives.
emi: Ton ambition c’est la trace? C’est drole j’en parlais ce matin avec un ami qui est dans le même cas que toi, la trace de son existence…de mon côté je m’en fous, en tous cas pour l’instant, je ne sais pas si ça partira, mais je comprends tout à fait ce que tu dis.
Anonyme: Merci d’être revenue et d’avoir complété. Et ton commentaire est encore riche de pistes…
Bise.
ELISE R: (Tu n’as nullement à te dépêcher chez moi, j’aime les longs commentaires :-))
Merci d’avoir pris le temps, et comme toi, souffler pour aller bosser est au-dessus de mes forces.
ce ne sont pas des petites choses que tu as…
Bise er merci
L’Ambitieuse: J’ai tout à fait saisi,donc même si on fait le taff dont on avait rêvé, ça peut être décevant.
Un pote à moi, architecte, m’expliquait qu’il avait abordé ses études acec Le corbusier en tête qu’il avait plus de chances de faire des cabanes à jardins… ca va un peu dans le même sens.
Bise
Caroline L: C’est pour le billet du dessus mais je te réponds ici, le problème de ce mot c’est qu’il est double… Et qu’il nous maintient dans la jeunesse, ce truc auquel parfois on peut, trop, se raccrocher.
Bises et merci!
Isa: Tu penses que l’ambition est quasi toujours de l’avidité? ca se tient oui.
Je suis assez d’accord avec toi… Merci isa.
Laurie: Merci Laurie pour ton commentaire on ne peut plus claire. J’embrasse Yassine et je t’embrasse.
Donoma: Tu as trouvé vite finalement. Une année après le bac d’errance c’est quasi rien maintenant.
Tu dois kiffer…
merci pour le commentaire
Marine Harduin: Alors ton commentaire l’a particulièrement interpellé…
je vais y réfléchir mais je pense le réaborder plus tard. Merci
Je rattrape mon retard! J'ai lu les deux précédents posts qui sont en lien avec celui-ci et je trouve que c'est très intéressant que tu abordes le sujet parce que je me suis pas mal questionné aussi ;-)
J'ai commencé à lire des bouquins sur la peur, et la psychologie (de manière assez globale hein) et voilà je vais être directe, je crois que tu n'as pas trop confiance en toi, et que la paresse est juste un mécanisme que tu as mis en place, pour te convaincre que ces projets d'écritures ne sont pas tangibles, ni 'achevables'... En gros c'est un peu une manière détournée de t'auto-censurer...
Concernant la peur je viens de finir un bouquin génial que je te recommande (si tu connais pas déjà, prends pas garde au titre pourri il est super!):
Vaincre ses peurs de Lucien Auger
Vu que de manière plus large, tu émets des questionnements sur le sens de la vie, je te conseille aussi de t'attarder sur la philosophie bouddhiste, c'est super intéressant.
Et je finis avec une petite vidéo TED... C'est cool ted :-)
http://www.ted.com/talks/elizabeth_gilbert_success_failure_and_the_drive_to_keep_creating
Je t'embrasse
Agnes
Ton post me parle parce que je me considère comme quelqu'un d'ambitieux... Depuis toujours. Toute petite déjà, j'avais envie d'avoir une grande vie. Au lycée, je rêvais d'évoluer dans un univers à la Sartre/Beauvoir, cultivé, influent, engagé (ça m'ait passé quand je me suis découvert des passions plus concrètes ;) Je voulais pas de la "petite vie" des gens qui vivaient dans ma petite ville de banlieue sans intérêt. ceux qui finissaient caissier chez Picard ou hôtesse d'accueil chez Penelope. Dis comme ça, ça semble snob mais en fait pas du tout. Je ne jugeais pas les autres de ma classe. Chacun doit faire ce qui le rend heureux. Juste moi je voulais "autre chose". A quoi ça sert d'avoir une vie, si c'est la même que tout le monde ? Si c'est une petite vie ?
Ce qui est bizarre, c'est que je pensais ça à 10 ans. Chez moi, ça vient vraiment de l'intérieur. Bien sûr, je me compare à des proches mais ce n'est pas pour me sentir plus intelligente ou les rabaisser (chacun peut bien être heureux comme il le souhaite et heureusement), juste pour constater le chemin que j'ai parcouru. C'est ça ma satisfaction. Voir que le travail paye, que je ne me suis trop fourvoyée dans mes ambitions en saisissant des opportunités qui ne correspondent pas à ce que je souhaite...
Avec le temps, j'ai appris un truc en tant "qu'ambitieuse" ;) Il faut cerner 2 ou 3 objectifs et rester concentrée. Le danger, c'est de se disperser, vouloir trop de choses. Parce que quand on travaille dur, qu'on a du talent dans ce qu'on fait... Les opportunités finissent par suivre, et il faut rester concentrée. Mes objectifs dans ma vie sont clairs dans ma tête :
1) ma vie sentimentale (qui n'est pas "normale", on ne veut pas d'enfants ni construire de famille, juste être heureux, amoureux et "bohèmes" ensembles...) et mon foyer (j'inclus mon petit chien ;)
2) mon travail (si j'étais honnête, je le mettrais en 1 :D) tant que j'ai les capacités d'évoluer dans ce secteur que j'adore, je ne lâche rien, peut-être qu'un jour, je serai bloquée : pas assez intelligente, trop lente, pas de chances... Mais tant que je sens que je peux faire mieux, je continue d'apprendre, d'évoluer, de progresser pour avancer
3) les voyages :))) c'est un de mes objectifs depuis toujours : vivre à fond en voyageant
Boule
Je ne pense pas être ambitieuse, je n'en ai rien à faire d'être la meilleure. Je veux seulement être la meilleure par rapport à moi même. Me comparer aux autres, ça ne sert qu'à me bloquer. Des moments de paralysie j'en ai eu, jusqu'à ce que je comprenne que l'important c'était moi, pas les autres. Etant ado, j'ai lu un bouquin où l'héroïne parlait de l'autoréalisation. J'ai mis du temps à comprendre que c'est ce que je cherchais, à travers mes questions existentielles : devenir moi, m'auto-réaliser, et que ce n'est pas figé, nous évoluons constamment!
Une chose m'a fait sourire : cette notion dans les commentaires de "petite" et "grande" vie : j'ai mis ces termes dans mes interrogations maintes fois, sans penser qu'elles avaient un sens pour les autres :-) Et j'ai fini par penser que la petite vie que l'on a tous (les études, le boulot, les courses, etc) est au service de la grande. Pour voyager par exemple, il faut des sous, être en forme, parler une langue étrangère etc... des choses qui passent par la vie de tous les jours.
Parfois j'ai du mal à arrêter de rêver pour accomplir ces petites choses, mais c'est ça mon ambition : réussir à trouver les choses que j'aime, éviter de regretter et être en paix avec moi-même. Même si c'est plus dur que prévu au quotidien !!