LE RÉFLEXE DE L'INSATISFACTION
Deneuve par David Bailey
Le dernier Brigitte est assez cool
En ce moment je vais bien.
Et quand je dis bien, je veux dire bien mais bien quoi!
On vient de quitter novembre, c'est sombre dehors et surtout, c'est pas dans mes habitudes la joie et là, je suis légère, patiente (relativement), optimisme (autant que faire se peut) et contente. Contente de ce que j'ai, sans manque ni frustration.
J'imagine comme derrière votre écran vous vous dites que je fais bien trop la maligne et qu'il va falloir que je me détende avec ma joie simplette, je suis relou. Je sais, je dirais comme toi à ta place.
Alors, bon, je suis pas venue là pour balancer mes sourires internes afin de bien me la raconter, non, non, non, si je vous dis ça, c'est aussi pour parler de ce qui ne va pas... avec l'état précèdent tellement ancré en moi qu'il fait presque partie de mes gênes. Et que je peux pas juste être dans le kiffe des choses... Non, je suis dans le kiffe des choses mais méfiante. Je me tiens. On se répand pas dans la béatitude ici, non, on titille l'angoisse et la névrose, manquerait pas que ça s'installe cette histoire de joie.?
C'est cool quand ça va mais ça met aussi dans un drôle d'état.
L'état que t'attends qui t'arrives une merde parce que c'est là c'est indécent toute cette légèreté niaise.
Alors tu cherches...
"Mmmh, ça va. Bien, ça fait plaisir.
Mais c'est bizarre... Oh putain, chaud ma gueule (ouais quand je suis en dialogue interne, nique sa mère la joliesse de ton, je suis un grossier personnage aux confins de mon âme. Ne me juge pas.)
Ha attends, attends, j'ai mal à la tête. Ah ben voilà j'ai été heureuse 2 semaines, j'suis sûre que c'est une méningite foudroyante, la vie, cette conasse me donne et reprend. Je manque d'air... La fenêtre, faut ouvrir la fenêtre. (J'appelle un pote je pleure. Vraie histoire -_- )
(l'hypocondrie, ce Memento Mori du pauvre).
Mais mon pote répond plus au téléphone depuis 2 heures, c'est sûr il est mort... (Vraie histoire chaque jour quand ma mère / pote / amie / dentiste / mec répond pas -_-)
(L'angoisse, ce rappel à l'ordre métaphysique)"
Alors qu'est-ce que nous enseigne ce dialogue interne?
Et bien, c'est simple, je suis une galérienne du bien-être. J'y crois pas.
Tellement sûre que la "vie est une pute" (on a qu'à dire que c'est un dialogue interne, il est tard, j'écris ce post éreintée, mais j'ai eu l'idée en me brossant les dents, donc on me passe les gros mots pour ce soir, demain, je serai bien élevée, serre-tête velours)... oui donc je disais tellement sûre que la vie est une "fleur du bitume" quand quelqu'un me dit 3 fois dans une même phrase "qu'il va super bien, truc de dingue", je ne me réjouis pas, je pense qu'il est dans le déni et qu'il est au bout, du bout, du bout du rouleau pour en faire des caisses avec sa joie...
Mais en ce moment, je suis de ceux qui "sont dans le déni"... Et c'est tellement chouette que j'ai:
1) peur que ça m'échappe
2) peur que ça tourne mal, ce qui revient sensiblement au même.
J'ai ce drôle de réflexe qui "cherche la merde alors que bon, c'est pas comme si y'avait matière".
Tout va, alors je vais chercher un truc, insignifiant, le regarder en face, le déformer, l'exagérer, le transformer en problème / enjeu / orgueil pour être bien sûre d'être jamais contente. Ca marche... Clap Clap Clap (aka tape dans les mains)
Non, mais sérieux, c'est quoi ces conneries?
Je me vois faire à chaque fois. Des fois qui se terminent irrémédiablement en "trop moche, trop nulle, trop con, laisse moi crever seule" ( oui toujours drapée de mesure et de dignité ).
Alors que bizarrement, l'inverse est moins vrai. Je suis vachement moins forte pour trouver du bien quand ça va pas.
C'est mal foutu quand même.
Je me dis qu'il est temps d'arrêter et surtout qu'il est temps de se contenter. Calmement.
Il doit y avoir un truc avec l'instant présent... À creuser.
Ayé.
Ouais le billet se termine clairement en eau de boudin (j'adoooorrre cette expression).
Bisous smack, bonne journée
Commentaires
Je viens de partager ton article sur Facebook avec cette citation "for sudden joys, like sudden fears, confound at first" (Robinson Crusoe)
Car c'est exactement ça ! J'étais tellement au fond du trou pendant 1 an et je suis de nature si mélancolique que mes périodes "enthousiastes" sont comme une épée de Damoclès. Je regarde toujours autour de moi, surprise d'aller bien, en attendant que la foudre s'abatte sur moi et en vivant dans la peur de "rechuter".
C'est très étrange d'être content, au sens littéral du contentement, et de se réjouir simplement. En fait je crois que ça demande beaucoup de force et de travail sur soi d'accepter d'être heureux.
ENJOY !
Essayer de vivre l'instant sans penser au lendemain, c'est dur mais quand tu y arrives, là c'est le bonheur !
Oui parce que dans notre société morose (et pourtant si riche de plein de choses), dans notre occidentalisme et dans notre consumériste on est effectivement poussés à être des éternels insatisfaits... Limite si t'es trop heureux c'est louche, ou t'es pas intéressant (et certainement que tu consommes moins aussi........)
Donc sachons le dire quand ça va bien, sachons sourire pour rien, béatement, comme ça, même si ça ne dure qu'un temps. Soyons un peu satisfaits aussi.
Cela dit, je comprends complètement ce que tu dis, sur l'angoisse que ça ne soit pas tout à fait "normal", la peur d'être dans le déni, tout ça... Mais parfois, je me dis qu'il faudrait respirer un peu plus... et profiter...
Kiss kiss
Au sens que c'est pas facile et inné d'etre heureux, c'est quelque chose qui se travaille.
J'ai lu un livre récemment qui s'apelle "le secret": http://www.amazon.fr/LE-SECRET-Rhonda-Byrne/dp/2892256755
(ne me jugez pas)
Ce livre fait un peu secte néo hippie et j'ai grogné du début a la fin mais il se base sur des trucs assez vrais, qui, appliqués a la vraie vie, fonctionnent.
Comme par exemple: quand on pense sans arret a un truc négatif (genre "cette journée commence mal elle va etre pourrie de bout en bout" ou "j'ai peur de tomber malade") ca crée des sortes de prophéties autoréalisatrices. Si tu penses sans arret au pire, ya des chances que le pire arrive, parce que tu crées toi meme ton probleme.
Si on oriente ses pensées vers des choses positives, du positif arrive.
Alors oui c'est difficile d'orienter ses pensées vers des choses positives quand on a l'habitude de penser qu'a des trucs négatifs (j'ai l'impression que si je pense a ce qui pourrait potentiellement ne pas aller je pourrai plus facilement controler le truc, parce que j'y serai préparée, si ca arrive. En fait les gens pessimistes sont des personnes qui ont peur de l'inconnu et de l'incertitude je pense)
Mais c'est pas cool d'etre comme ca, et la vie est trop courte pour etre l'hypocondriaque stressé du groupe.
Il y a des astuces. Par exemple, tous les soirs noter les trucs cools qui se sont passés dans la journée (interdiction de parler du négatif).
Relire ce qu'on a écrit, et savoir éprouver de la gratitude que ca se soit passé (ouai je sais la on se dirige vers la secte de jésus).
Et pendant la journée, apprendre a reconnaitre les moments ou le cerveau s'emballe et ou on retourne en boucle des scénarios nágatifs (moi par exemple il m'arrive d'imaginer ce que je ferais si jamais je rentrais a la maiz et que je trouvais une culotte de fille ne m'appartenant pas: les phrases dramatiques que je dirais, le claquage de porte etc. quand on y pense c'est completement con de s'imaginer des trucs pareils!)
...hum voila j'espere que ce commentaire de derriere les fourrés sera utile ^^
Marion rocks: Merci marion pour ton commentaire, il me touche vachement.
Je suis vraiment dég qu’on s soit pas vue quand on habitait toutes les 2 à nancy.
Voilà, je t’embrasse prends soin de toi
Charlotte: Alors il faut y arriver… :-)
JujuK: Oui profitons. J evais essayer, mais putain que c’est pas dans ma « nature ».
Kissous
Renardeau: si il est très utile.
Mais quand l'emballement arrive dans mon cerveau, en reprendre le contrôle et le raisonner me demande tellement d'efforts... J'ai l'impression de pas y arriver.
J'imagine même qu'il y a une forme de "plaisir" un peu malade là-dedans, comme si je kiffais.
Noter les 3 trucs, j'avais lu un bouquin sur la psychologie positive que j('avais trouvé ultra cool, il faudrait que j'en parle.
Merci pour ton commentaire.
c est dingue ce qu on trouve pour se pourrir, quand meme...
jme disais la meme chose y a quelques semaines. chui trop bien avec mon -nouvel- amoureux, un mec que je connais, que j aime, que j ai tjs considéré comme un des/voire l' homme de ma vie, dans le sens où c est vraiment sur lui que j ai pu, peux et pourrai tjs compter si ca va pas. mes barrières à la con (style pas d amour trop vite, pas d engagement trop tot, pas de guimauve) sont toutes tombées d un coup, en moins de 2 mois, chui easy de la relation, quoi. et malgré tout sans que ca m angoisse.
ben tu sais ce qui tourne en boucle dans mon cerveau si bien conditionné par toutes ces années de limites merdiques : C EST PAS NORMAL, PUTAIN C EST PAS NORMAL... o_O
genre, la sécurité, le bien être, le love, la banane, la non mefiance, la j'ai-15ans-dans-mon-ventre-et-mon-coeur-et-tout-est-chouette attitude, le lacher prise, le "je profite"...tout ça c est pas normal... alors que, chais pas, j ai quand meme l impression que c est vers ca que tu tends quand tu cherches à etre bien avec quelqu'un, bordel...
mais jt assure, jme soigne :-)
des bisous <3
L'optimisme et le contentement n'étant pas mon fort, j'essaye d'y repenser souvent. D'abord parce que ce mec me fait beaucoup trop rire (c'est déjà ça de pris), ensuite parce qu'il a méchamment raison.
La vidéo est là, si jamais : http://www.criticalcommons.org/Members/fsustavros/clips/louis-ck-technology
Je crois réellement que c'est une question de "nature" de "tempérament" ,couplé avec le vécu et l'éducation bien entendu. Après, selon moi rien n'est inexorable, et si on se connait alors on peut agir, se canaliser se contrôler un peu si on sent que la situation le mérite.
C'est marrant parce que moi je suis l'exact opposé de ça...Alors attention je dis pas ça en mode donneuse de leçon crâneuse genre: "Haaaaaan mais MOA je kiffe tellement la vie tu vois!!!!"
Non c'est juste que c'est ma nature d'être réjouie la plupart du temps en fait. Je fais même pas exprès, je kiffe! Et c'est sans doute un gros méchant mécanisme de défense parce-que j'ai peur de souffrir mais je vois toujours le truc positif! Alors c'est clair que ça crée beaucoup moins d'angoisse au quotidien. Beaucoup de personne me disent que c'est un vrai don, mais je sais que chaque don a forcément un contre don ( ouais tu sais le truc de la face cachée des supers-héros??? hi hi hi) Du coup en bonne optimiste de la life que je suis, et ben parfois je me prends des vilaines claques dans ma figure, tout simplement parce-que mon petit cerveau qui vit chez les bisounours n'a pas envisagé le mauvais...
Voilà toute cette tartine pour que dire que bon, la vie est une chienne parce-ce qu’elle est trop courte, alors profitons!!!
L'autre jour à la Radio sur Inter j'ai entendu une écrivaine dire un truc du genre: " s'angoisser à l'avance c'est souffrir deux fois, la première fois quand on s’inquiète d'un problème à venir et la deuxième fois quand le problème arrive réellement"
J'ai trouvé cela tellement juste!ça correspond très bien à la façon dont je vis.
j'aime pas trop souffrir, alors je lâche prise et je dis fuck, les emmerdes arriveront bien assez tôt!!!!
Belle et douce journée
Biz
Peut-être avons nous certain(es) du mal à accepter cette "béatitude" comme si les sentiments positifs étaient presque suspects...
On a souvent de la compassion pour les gens qui vont mal et peut-être que le sentiment de bien-être peut nous culpabiliser au regard de certains qui vont mal...
Marie, je te suis depuis longtemps et je pense vraiment que tu as beaucoup de qualités et de sensibilité. C'est parfois à double tranchant, elle sert et dessert à la fois... Essaie de l'utiliser comme une caresse sur ton âme, qu'elle te soit douce et bénéfique...
L'anticipation du malheur est un coup de bâton que l'on se donne inutilement... Lorsque la grâce du bien-être est présente, cajolons la et n'en ayons pas peur...
La vague du blues qui nous submergera arrivera quand elle voudra alors profitons du moment présent heureux et laissons le près de nous, dans notre coeur et nous chuchoter qu'on le mérite bien ce moment heureux tout simplement sans crainte, sans culpabilité...
Laura
www.motsdemaalouf.com
Tu as tellement bien exprimé ce que je ressens, merci, je pourrais mieux l'expliquer à mes proches. :)
Et sinon, CARPE DIEM !
tu connais cette pièce de théâtre qui s'appelle "la facture"? Bah, c'est l'histoire ta vie! Une très bonne comédie (j'ai une vielle version avec Jacqueline Maillain), et peut-être un bon moyen de mettre a distance cette idée que si tu va bien, c'est obligé, demain, la vie va venir te réclamer la facture.
Bises
On sait jamais, si ça peut t'aider!
tu ne peux pas savoir comme ça me cause tout ça
en mode "la vie est une pute", oui, souvent
la chienne : elle donne et elle reprend, et quand elle donne, ne pas en profiter pleinement en attendant la claque suivante...
comme je comprends...
dans un tout autre domaine, j'ai vu ton commentaire sur la vidéo de Mathilde et le botox sur le blog de Mai...
c'est peut être con et gnangnan mais je me sens proche de toi, voilà...
c'est un peu en désordre, mais c'est comme ça
bon weekend à toi
Cet article sur le blog Alors Voilà m'a bien plu: http://www.alorsvoila.com/ma-petite-boite-a-outil
Coucou la confusion dans ce commentaire.
Et il avait des jours ou c etait bien plus pathetique que d autres (genre les jours ou les seuls trucs cools etaient - "y a pas eu trop de bouchons sur l A31 aujourd hui", "y avait des pates a la cantine"...), en me relisant ca m a aide a changher certaines de mes habitudes pour avoir d autres raisons de me rejouir que le menu de la cantine (lol), d ou la reprise du sport et un demenagement.
Moi c est souvent dans l action que je me sens bien, que je me sens revivre, a quoi attribues tu ce bien etre en ce moment ? Si tu mets le doigt dessus, cela t aidera peut etre aussi a mieux te connaitre encore et a mieux apprivoiser tes peurs...
je t embrasse fort !
Bref, ce petit commentaire pour te signaler que je suis une fidèle lectrice, silencieuse, mais fidèle, et il était temps que je me manifeste ;)
Je t'encourage pour la poursuite de ton blog !
Je t'invite à venir découvrir le miens, je pense qu'il pourrai te plaire, du moins je l'espère.
A bientôt.
http://capharnaum-blog.com
C'est dingue comme je me retrouve dans chacun de tes mots (j'ai ris à "Mon pote répond plus au téléphone depuis 2 heures, c'est sûr il est mort... " parce que c'est ce que je me dis à chaque fois que quelqu'un ne me répond pas... encore ce soir, mon mec ne m'a pas donné de nouvelles pendant quelques heures et je me faisais deja des films d'horreur. BREF).
Je suis une angoissée totale, j'ai toujours peur qu'une catastrophe s'abatte sur moi.. Là, objectivement, tout va plutôt bien. J'ai passée une année vraiment cool (alors que les trois précédentes ont été de assez nazes à vraiment difficiles..) et au moment du bilan/prévision pour 2015 j'imagine déjà que la nouvelle année sera pourrie parce que "faut pas déconner, on peut pas avoir autant de bonheur". J'ai toujours peur du moment ou la chance tournera.
D'ailleurs, quand j'étais gamine (comme quoi, ça date..) je me disais déjà que j'avais une enfance parfaite, que cette belle vie ne pouvait pas éternellement durer et que c'était sur, le malheur allait finir par me tomber dessus, que j'allais ramasser en étant "grande". (bon j'avais pas vraiment tord, à partir de 17 ans, ça n'a pas été toujours rose mais c'est une autre histoire et puis surtout c'est la vie). J'étais obsédée par l'idée que l'on avait tous une certaine quantité de bonheur/malheur à disposition (oui, j'étais une enfant étrange). Et malheureusement, cette croyance en une "part de joie autorisée" me colle encore un peu au cerveau.
Bref,je fais quand même des efforts et j'essaie de profiter de ce que j'ai en ce moment mais j'ai vraiment du mal avec "l'instant présent". Je crois quand même que je m'améliore.
Je te souhaite de continuer sur ta belle lancée du bonheur!
(Et pardon pour le pavé...)