SENTIR
Y a un truc super, mais vraiment super cool avec le sport, c'est le rapport au corps qu'il induit.
Alors même que la petite occidentale consommatrice et insatisfaite ( l'un va-t-il sans l'autre d'ailleurs?) que je suis est dans la capacité émotive de se trouver un complexe nouveau chaque jour (oui laisse là, elle n'a que ça à foutre), le sport réussit à m'extraire de mon propre regard.
Le vrai souci avec le corps féminin tel que je le vis (mais j'imagine ne pas être la seule) c'est qu'il ne se sent pas, il se voit. Il ne se voit pas de manière neutre, il s'évalue, se jauge ou se pèse.
Il est évalué acceptable à un certain poids, plus à un autre par exemple. Bon perso j'ai pas de balance chez moi mais vous voyez l'idée.
Je réfléchissais l'autre jour au ressenti qu'avait le corps enfantin. Quand j'étais enfant mon corps n'existait pas comme "à côté de moi", je ne l'évaluais pas, il était moi, je ne le regardais pas particulièrement d'ailleurs. Il me servait à vivre, sauter, danser, courir, rire, pleurer, tomber et d'autres trucs physiques plus ou moins agréables.
Le problème du complexe occidental du corps féminin c'est qu'il désincarne ma chair (oui l'image est bien bien dégueu).
Mais, il y a le sport... Et faire du sport c'est retourner au côté fonctionnel des choses.
Le corps redevient utile, je suis même assez émerveillée de ses capacités. De mes capacités donc, j'ai encore du mal à m'y faire ;)
Attention cliché / lieu commun / évidence / enfonce les portes ouvertes: Le sport me rend reconnaissante d'avoir un corps en bonne santé. Je suis en bonne santé, c'est une immense chance, le reste est sans importance, il ne faut jamais oublier cela.
Je me sens nettement moins complexée depuis que je fais du sport, pas parce que mon corps s'est modifié dans ses volumes (ce n'est pas le cas) mais plutôt parce que ça n'a plus qu'une importance très relative.
Ré-intégrer son corps et observer ses capacités (très relatives en ce qui me concerne pour le moment, mais je suis sur une bonne piste... La piste de celle qui tient en novembre, ce qui n'est déjà pas rien) présente l'avantage non-négligeable de sortir de ses yeux ( = extension du nombril insatisfait de sa propre image) pour aller dans un registre plus physique, qui se ressent et qui kiffe juste ça... Ou qui souffre mais qui n'a, en tous cas, pas l'occasion de se reluquer sous toutes les coutures et sous tous les complexes.
Bisous smack, à demain. Demain c'est cinéma j'ai 1000 trucs à vous raconter.
Commentaires
http://simplicityisnotsoeasy.blogspot.fr/2014/10/remission-1.html
pas de changement de forme ou même de poids (je me pèse une fois par an chez la gyneco, et pile poil le même poids)
et c'est bizarre, je pensais que ça me ferait un petit pincement, en me disant que j'ai bien sué et que "tout ça pour rien"...
je le vois beaucoup dans les copines autour de moi, le sport pour perdre du poids, pour mincir, pour s'affiner...
et en fait je me reconnais pas là dedans et tout ça, c'est pas pour rien!
finalement c'est un peu lié aussi à ton article sur la responsabilité qu'on a chacune vis à vis de nous même et vis à vis des autres femmes, c'est à nous de nous dire (à nous même et aux autres) qu'on est belle et à être un peu plus douce avec ce corps qui est nous.
bref, je sais pas si c'est très clair tout ça... (j'en suis à mon premier café et j'ai encore du sommeil au coin de l'oeil...)
sur ce, je vais écouter all about that bass histoire de me réveiller!
https://www.youtube.com/watch?v=7PCkvCPvDXk
xsmack
En faisant du sport j'avais touché un peu du doigt cette réappropriation sans jugement de son corps. Et depuis 7 mois je fais une nouvelle expérience de "désincarnation-réappropriation" : être enceinte ça remet les choses en perspective. Mon corps n'est plus vraiment mon corps (mais aussi le sien) et ne me permets plus de le juger comme je le faisais avant. Depuis 3 mois j'ai d'ailleurs arrêté de me peser sur une balance parce que le poids affiché ne correspondait plus à rien pour moi. Au lieu de ça je me félicite de voir que mon corps est accueillant pour mon bébé qui se porte très bien !
La prochaine étape sera quand même une sacré étape : reprendre mon corps pour moi toute seule et essayer de garder cette bienveillance ^^
Encore un post fort intéressant!
Quand plus jeune, j'expliquais à ma mère (qui est infirmière) les complexes que je pouvais avoir, elle me disait toujours : "Caroline, ton corps te permets de vivre de manière indépendante et autonome, tu n'as donc pas à te plaindre."
La période de ma vie où j'ai été le mois complexée est celle où, en plus de mes études, je travaillais comme auxiliaire de vie avec des personnes handicapées. Comparée au difficultés fonctionnelles que ces personnes pouvaient vivre au quotidien, la simple d'idée de complexe esthétique paraissait obscène, inopérante et déplacée.
Bise à toi Marie,
Caro
severi27: Je suis très heureuse pour toi…
Je recherche une naturopathe, lire ton post me conforte dans l’idée de la pertinence de cette recherche.
Jess: Exactement.
je crois même que la responsabilité quand elle est transversale dans tous les aspects de nos vies peut même nous faire nous dépasser.
Camille: Réincarner c’est précisément ça.
Lou: Un corps accueillant oui, au service de ton enfant, c’est vrai que c’est même très très beau.
Bise
Lola: T’as fait du Shiatsu… J’aimerais bien essayer…
Caroline L: C’est très juste, le truc le plus dingue c’est l’oubli que l’on peur avoir de cela… Comme si pour l’esprit c’était difficile de se focaliser sur ce qui fonctionne.
Bise Caro
Rien à voir ou presque, mais dans ma tentative désespérée de me mettre enfin pour de vrai au sport (et donc à la course), je suis sortie mercredi dernier en me préparant à agoniser au bout de 30 minutes, comme d'habitude.
Et puis j'ai repensé à ton post sur le sport, et je me suis dit que j'allais tester les "mini-foulées".
Bah j'ai couru 50 minutes et j'avais même pas envie d'appeler l'hélico du SAMU pour me ramener à la maison.
J'y suis retournée hier.
Je suis pas dégoûtée.
Les miracles arrivent :-)
Bonne journée, et merci Marie!
Céline D.
Même si j'ai pas tout compris, les personnages avaient l'air heureux alors j'étais contente pour eux :)
Et enfin, je me suis rappelée que j'avais ressentie la même chose pour Inception...je crois que ce Nolan aime trop nous questionner mais lui-même a-t-il les propres réponses à ses questionnements ? C'est bien beau de faire le malin mais qui lui demande de véritables explications hein ?
Et pour Samba...je ne m'attendais à rien donc je n'étais pas déçue et je te rejoins sur la BO que j'ai surkiffée !!!
Justine
Justine
xsmack
chui comme toi, j aime retrouver dans le sport la sensation du corps qui fonctionne, qui fait son boulot, qui sort de son statut d objet social visuel et evaluable. je crois que c est pour ca que, dans le sport, on aime aussi potentiellement la douleur... pas seulement parce qu elle signe le depassement de soi, mais aussi parce que ben, je sais pas, elle dit quelque chose de ta presence physique au monde.
je me suis fait cette reflexion l autre jour que mes envies de tatouage arrivaient toujours quand j etais assez mal, dans ces temps de depersonnalisation que je traverse de temps en temps, et qui rendent la vie latente. dans ces instants là, j ai comme un besoin de me marquer, parce que c est un acte de réappropriation de mon corps, mais j ai aussi besoin de la douleur qui va avec l aiguille, de ce truc qui pique et que je sens, veritablement, comme pour réassurer la connexion esprit/corps.j ai besoin, et j ai envie de ça, la souffrance... dans ces circonstances, ca me re-rend vivante je crois
jt embrasse ma belle take care