POINT DE VUE (SANS COURONNE)
(Billet enfonçage porte ouverte mais c'est pas une raison pour ne pas en parler)
L'autre jour, dans l'appartement d'une amie.
On doit sortir.
Je suis déjà prête et l'attend. Je la regarde se préparer (j'adore regarder mes copines se maquiller) et dans l'entrebâillure de la salle de bain, elle ma paraît toute mince.
Depuis que j'ai pris du cul (entre autres), je vois tout le monde se rachitiser (si ça existe comme verbe).
Je n'y mets strictement aucun jugement c'est juste que je vois tout le monde maigrir... Alors même que c'est pas forcement vrai c'est juste que je change de point de vue. Ca doit être en comparaison de.
Je lui dis "tu as minci, non?"
Elle me répond que non, pas à sa connaissance.
À un moment elle avait cru oui. Alors elle avait demandé à son mec, mais il lui avait répondu que "non, il n'avait pas particulièrement remarqué".
Il avait même ajouté "il y a quelques temps j'ai vu que t'avais grossi, mais là je ne vois rien de particulier...".
Elle lui précise que dire ce genre de choses ("tu as grossi") devait être pratiqué avec méfiance. Qu'on ne disait pas forcément ce genre de choses aux filles en général et aux amoureuses en particulier. Que ça pouvait les vexer.
Revenons-en à mon cul (entre autres).
Sur le coup j'ai pas tilté sur cette discussion (perçue comme "normale" et déjà vécue 1000 fois) mais le soir j'y ai repensé et je me suis dit qu'il y'a fait quand même un truc qui clochait là-dedans.
Qu'il serait peut-être temps de ne plus considérer un état de fait ( "tu as grossi" ) comme un discours offensant.
Est-ce que dire à quelqu'un qu'il a grossi c'est le traiter? On n'est pas obligé de le dire comme ça, à brûle-pourpoint, mais s'il demande?
Est-ce que dire tu as maigri à quelqu'un c'est lui faire un compliment?
Il y a 10 ans, après une prise de poids importante (la clope entre autre, cette grosse conasse. Et l'ennui au moins aussi fort qu'elle) j'ai demandé à mon amour du moment si j'avais grossi (je savais déjà que c'était le cas).
Il m'a répondu "oui un peu, mais c'est beau". Et j'ai pleuré. Rien dans ses mots ne disait autre chose qu'une vérité, il y'avait, dans ce qu'il venait de me dire, ni jugement, ni préférence, il m'aimait profondément de la même manière, qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre après tout ces kilos. Mais moi j'ai pleuré.
J'étais en bonne santé, aimée, au chaud, bien et j'ai pleuré.
C'est quand même pas normal de faire ça.
C'est quand même pas normal d'envisager la prise d'une taille, deux tailles ou plus comme déterminant son aisance au monde.
C'est pas normal d'y voir un problème profond (enfonçage porte ouverte j'avais dit!).
Après cigarette (mais j'ai considéré que c'était pas une raison suffisante pour ne pas arrêter, mon narcissisme est moins fort que mon hypocondrie ;-)) mon cul, sûrement happy de vivre sans nicotine, s'est épanoui.
C'est pas que j'aime ça (enfin pour tout vous dire ça dépend des jours, je passe, avec toute ma tempérance de "ça va je suis bonne comme ça" à "ah non je suis grosse j'arrive pas à me saper) mais je veux arrêter de croire que j'ai fait un truc de mal, que c'est moche, que c'est signe d'un quelconque laisser-aller (ahahah le laisser aller pour moi, lolilol). J'alterne pour tout vous dire.
Je refuse que la société me dise ce genre de choses, qu'est-ce que mon corps peut bien lui foutre à la société. Si c'est parce que je suis une femme qu'elle croit qu'elle a un droit de regard sur mon corps, je lui propose, en toute décontraction, d'aller se faire foutre (et quand je parle du regard social, je parle aussi de celui intégré dans mon propre cerveau, celui qui juge ce que le beau doit être. Je ne suis pas étrangère à tout ça).
Donc, ces quelques lignes pour dire je sais pas trop quoi... ah si, tu crois qu'enfin, hors du regard social on pourra être détendu quand on nous dira ce genre de choses. Sans pression, avec une tendresse pour soi profonde qui s'étiole pas au moindre kilo pris...
On n'est pas des bouffonnes bordel.
Bisous les copains.
Marie aka la fille dont le cul a envie de profiter aisément de la situation sans se sentir mal
Commentaires
Alors toute une partie de mes amis et de ma famille sont ravis (j'ai entraîné l'amoureux dans l'histoire qui a bien fondu aussi), disent que c'est bien, qu'on a l'air en meilleure forme et qu'on est mieux comme ça... et une autre nous critique mais pas devant nous genre arrêtes tu es trop maigre (ce qui n'est pas le cas)mais derrière notre dos, comme si manger sain, plus de fruits et légumes et faire du sport était mal.. On est carrément plus invités chez certains amis, le prétexte "j'ai pas envie de les inviter pour qu'ils ne bouffent rien...".
Alors je confirme le poids est un sujet sensible, pas pour tout le monde, moi j'ai toujours accepté qu'on me dise que j'avais grossis ou maigris, je m'en fou je suis réaliste! Mais pourquoi tant de haine autour de ça???
Je comprends pas...
Ce que tu dis est tellement vrai et ça m'énerve tellement...
Surtout que NOUS les nanas, on se fait défoncer par nos mecs si on prends 3kg, alors qu'eux ont tous les droits du monde à prendre un bide à bière.
Bawi tiens c'est normal.
Enfin bref, oui on enfonce des portes ouvertes mais ça fait jamais de mal à personne ;) !
Tu écris toujours aussi bien, tu devrais faire un truc, un livre, un spectacle, un truc quoi...
Je t'embrasse.
C.
Anonyme: Tu as raison.
Tant de haine parce que les gens ne sont jamais heureux.
Quand j'avais refumé après avoir arrêté il y 5 ou 6 ans je ne sais plus, j'ai beaucoup minci.
Et alors même qu'on me disait un peu rondelette, les gens ont commencé à parlé et dire que j'étais trop mince (suspicion d'anorexie, j'ai les os très petits donc tu vois quoi...)
De l'autre point de vue c'est pareil.
Les gens ont un avis sur le corps des autres.
Ma grand-mère par exemple, elle peut pas s'empêcher de dire que untel a pris 30 kilos avec une mine défaite... Je comprends toujours pas ce que ça peut bien lui foutre, mais je l'aime, je lui dis que c'est pas correct, mais elle peut pas s'en empêcher.
Je suis d'accord tout à fait avec toi, en fait je crois qu'à travers nos propres corps, les gens projettent leurs propres angoisses.
Bise et merci
Chloé L: <3
Je suis radicale, si un mec dit ça c'est un connard.
On doit bien se comporter, il n'est pas question que je puisse être "moins " que lui.
T'embrasse et merci!
Lilibulle: Je suis comme toi, je trouve ça extrêmement choquant.
C'est pas facile le corps. On se sent un peu toujours impliqué dans le corps des gens qu'on aime (ou qu'on aime pas mais ça c'est quand même jouer à gratter la croûte).
Je suis tout à fait d'accord avec toi pour dire que certains mecs nourrissent les complexes de leur copine. Ça a été le cas pour moi, un "amoureux" qui se moquait ouvertement de mes cuisses et laissait ses amis dire que j'étais grosse sans moufter, voire en les encourageant (en vrai, je faisais 53 kg pour 1m62). J'avais 14ans, j'étais dépressive et extrêmement fragile, prête à tout pour être aimée : évidemment, un jour, une de ces remarques a été la goutte d'eau, et j'ai tout bonnement arrêté de manger.
Je ne devais plus dépasser 600 calories/jour, je suis devenue imbattable en calcul mental et connaissait la valeur nutritionnelle de presque chaque aliment. J'ai évidemment maigri, et là, les remarques ont changées : ses amis me disaient "mais t'es bonne en fait" (ce à quoi je répondrais pas une bonne gifle aujourd'hui, mais pas d'amour propre, dépression, tout ça...).
Du côté des filles, c'était "oh ça te va tellement mieux comme ça", "dis moi comment tu as fait", etc. Evidemment, ça n'a pas aidé non plus, et je me méfie aujourd'hui beaucoup de l'utilisation du "tu as maigri" comme compliment.
Sauf que l'anorexie avait son lit et que je ne pouvais plus m'arrêter en si bon chemin, je m'étais fixé comme objectif d'avoir un IMC plus faible que celui de Kate Moss (on a des idées à 14 ans...), objectif jamais atteint mais donc la poursuite m'a tout de même menée à 44kg et à un état de santé absolument catastrophique. J'ai ajouté une pratique du sport intensive avec dans l'idée de brûler plus de calories que ce que je consommais.
Bref, il m'a fallu 2 ans pour quitter ce mec qui m'a fait beaucoup de mal à bien des niveaux, puis de nombreuses années pour sortir de la spirale infernale anorexie/boulimie.
Même si j'ai depuis trouvé un amoureux merveilleux (du genre à dire qu'il aura plus de surface à aimer si je grossis), je conserve de tout ça une santé de grabataire (alors que je n'ai que 23 ans, mais j'ai tellement torturé mon corps...) et un surmoi qui fait des crises de méchanceté envers moi un peu trop régulièrement.
Tout ça pour dire : évidemment, il faut réussir à prendre du recul et ne pas considérer un "oui, c'est vrai, tu as grossi" comme une attaque ; de l'autre côté, il ne faut pas que des personnes se servent d'un "t'es grosse" comme d'une attaque qui peut être ravageuse, surtout chez une personne jeune et/ou fragile.
Idem pour l'utilisation du "tu as maigri" comme compliment, comme je le disais.
Merci pour cet article Marie : encore une fois, il me parle et me donne l'occasion d'expulser du mauvais pour faire de la place au bon.
Scotty Caplan: Oui c’est exactement avec l’âge, tu as raison…
Et trop mignon la réponse de ce couple…
aloÿse: T’inquiète dans ma famille quand ça minci trop, c’est tout pareil.
En gros, ça ne va jamais.
Bise
Chloé P: Merci sincèrement pour ton commentaire.
<4 Et merci pour tes gentillesses.
nina: C’est tout à fait ça. Mon amie est précisément là-dedans oui.
Elle ne voit pas ces choses comme un problème, mais extrapole (enfin je crois) sur ce que son amoureux met derrière ce genre de phrases.
Bise (et love)
Caroline
Les variations de poids, ce n'est pas qu'une question de sport ou de volonté et ce n'est pas parce qu'on est mince qu'on est en forme. Si tout le monde pouvait un peu lâcher prise sur le sujet, on ne s'en porterait que mieux.
Je suis d accord qu un homme amoureux et qui a du tact devrait faire attention sur ce point. J ai la chance d avoir toujours eu des amoureux avec beaucoup de tact :-)
J ai recemment pris du poids, enfin plutot du ventre (moche) et des fesses et des seins (joli). J ai dit moi-meme a mon copain, comme un constat "j ai grossi", et lui m a repondu l air coquin que oui, effectivement, et qu il aimait ca (pour les fesses et les seins, il a ete assez elegant pour ne pas parler de mon ventre). Ca ne m a pas gene du tout, parce que ca venait de moi peut etre...
Je crois que je suis dans une phase d acceptation, parce que de toutes facons je ne pourrai pas non plus aller contre les rides, l elasticite de la peau qui a considerablement change a seulement 38 ans, les cheveux gris et tout le cortege de l age qui avance et ses rejouissances.
Quand j en ai parle a ma mere elle m a dit que ces 2/3 kg en trop (?) seraient faciles a perdre cet ete (tiens, encore une qui n avait pas ose en parler avant que je ne le fasse !).
Tu as souvent dit, a moi en particuliers, qu il fallait etre indulgent et bienveillant envers soi meme, j essaye d aller dans cette voie :-)
Apres si quelqu un me le faisait remarquer comme ca, de facon cash, je ne sais pas quelle reaction cela produirait sur moi... Mais il suffit de lire certains temoignages (cf Chloe au dessus) pour remarque quels degats cela peut faire dans une vie...
Très belle la phrase de fin...
En tout cas ce problème est décuplé pour les femmes, et ce n'est pas qu'une question de poids, c'est aussi toute une apparence qu'on juge.
Car le corps et l'apparence d'une femme est devenue un bien public, qu'on se permet de jauger, juger, critiquer. Pour les hommes, c'est tout de même un peu différent.
L'autre jour, je naviguais sur Youtube et je me suis enfilé à la suite tout un tas de clips de Rihanna, Shakira, Beyoncé (bon je kiffe Beyoncé par ailleurs), Britney et les autres, d'habitude j'aime bien, ça me détend, et là... ça m'a donné envie de gerber.
Cette avalanche de chair qu'on nous donne à voir comme si c'était la norme.
Qu'on nous dégueule à longueur de journée, sur les affiches dans la rue, sur nos écrans, en permanence dans nos têtes... Comment veux-tu qu'après on en soit pas obsédés, tous ?
Et au fait, c'est quoi, être "gros/se" ?
(j'en profite pour conseiller à nouveau - désolée je l'avais déjà fait pour un post précédent, mais c'est tellement bien fait - le visionnage du court métrage d'Agnès Varda, qui s'appelle "Réponses de femmes"... en 70 c'était révolutionnaire de tenir un tel discours... on en est où maintenant ?
http://www.dailymotion.com/video/x5gt1m_agnes-varda-reponse-de-femmes_shortfilms)
Faut qu'on lutte contre ça, les meufs ! (et les mecs aussi) ! On peut pas se laisser dicter notre apparence par les autres........
(voilà c'était le cri du coeur du jour !)
<3
En ce moment je suis enceinte, et la premiere question qu'on me pose c'est TOUJOURS : "ca va tu grossis pas trop?" Et comme, "jusqu'ici tout va bien" on me dit avec un grand sourire "c'est bien tu prends pas trop dis donc!".
Putain meme pendant la grossesse il faut qu'on trouve le moyen de te casser les pieds avec ton poids! Je me vois pas aborder ce sujet avec d'autres femmes enceintes...
Tout ca pour dire que quelque soit ton poids, la periode de ta vie, les gens auront toujours un mot à dire...
La bise Marie!
Ps: et sinon, pas du tout sous le bon post, mais tu as trouvé des pump taille 37 ou 38?? Si oui ou?
http://www.mercialfred.com/devez-vous-larguer-votre-copine.html
Voici un post qui me fait du bien. J'ai pris 10 kg après une IVG puis à nouveau 10 kg après mes grossesses. alors pendant des années, j'ai renouvelé mon inscription Weight Watchers. Je voulais retrouver le poids de mes 20 ans, une maigreur dont je regrettais de n'avoir pas su profiter. Mon mari adore les formes donc ma transformation lui a fait plaisir, il ne m'a jamais demandé de maigrir. C'est moi qui me mettait la pression à grands coups de ELLE, de Glamour, qui chaque été, braillent qu'il faut aimer les formes en mettant en couverture une liane tout just post pubère. Je trouve la minceur jolie et depuis peu,j'ai appris à aimer les rondeurs. A m'aimer en fait, un peu, enfin je suis sur le chemin. Mes fesses sont rondes mais rebondies, j'essaie de me mettre en valeur en créant mon propre shéma et non plus en reproduisant ce que les magasines peuvent prôner. J'apprends ma féminité et à quitter l'idée que le corps d'une femme peut être celui d'une enfant. En tout cas, pas le mien... Comme à la différence de toi, je n'ai pas eu la sagesse de me sevrer des féminins, ni du shopping (un peu à outrance parfois, mais je me soigne...) j'ai pu voir la couverture du Elle québéquois de la semaine passée et j'ai été fière de mes 69 kg! Merci pour ta plume sincère et unique
c'est un tout petit peu étrange pour moi de laisser un commentaire, car c'est une chose que je ne fais jamais, mais je trouve que ce que vous avez écris est très intéressant.
Je vis depuis quelques mois au Gabon, et évidemment j'évolue dans une autre culture. Ici lorsqu'un garçon (ou une fille) te dis que tu as grossi, c'est une bonne chose. Ils le disent très naturellement, alors sur le coup ça choque une petite européenne comme moi, mais en fait pour eux cela signifie que tu manges bien, que tu es en bonne forme et que tu n'as pas trop de soucis. A l'inverse ils s'inquiètent quand tu as minci.
Au début j'avais vraiment du mal à entendre ce genre de chose ( ils ne le disaient pas à moi, pour moi ils s'inquiètent plutôt que je ne prenne pas de poids), mais j'ai vu que les personnes qui ont grossi sont même heureuses qu'on leur dise ça! C'est incroyable, n'est-ce pas, comme c'est différent! évidement c'est culturel, il y a un sens à cette inquiétude du manque de nourriture etc. Mais ça fait du bien! Après ils sont vraiment décomplexés aussi là dessus, car ils n'hésitent pas à appeler une personne le gros, la grosse...
Voilà, tout ça pour dire que maintenant pour moi si je dois m’inquiéter sur le poids de quelqu'un c'est pour savoir si la personne est en bonne santé et heureuse, et non pas parce que c'est disgracieux.
Bonne journée!
Moi aussi c'est quelque chose qui me dépasse. Moi aussi, j'aimerais arrêter de me flageller parce que j'ai 8 kilos en trop. En trop de quoi? Punaise, c'est tellement aberrant cette dictature du corps parfait pour les femmes, ça me rend dingue. Ce matraquage médiatique constant fait des dégâts considérables, c'est à en pleurer.
Mon amoureux s'abstient bien de me faire des commentaires sur mon poids, mais quand il dit d'une fille qu'elle est grosse (alors qu'en plus, la fille en question est plus mince que moi), forcément, ça me rend hystérique.
De plus en plus souvent, je me dis qu'il faudrait lancer une bonne grosse révolution, à la mai 68. Les femmes dans la rue! Qu'on nous rende notre image, notre estime de nous, qu'on interdise une bonne fois pour toute les représentations trompeuses et retouchées, qu'on instaure des lois pour promouvoir la mixité des tailles, des poids, des styles, des corps, dans les médias, dans les magasins, partout.
Qu'on nous foute la paix, en somme. Est-ce que c'est trop demander? Moi je ne trouve pas.
(bon, sorry, au départ je voulais juste t'écrire un petit "merci, bisou" mais je me suis laissée emporter)
Bécots quand même :)
Célestine
Ton post et certains des commentaires me font penser à ce texte circulant sur le net depuis un bon moment déjà. Sûrement le connais-tu déjà…
Il y a quelques temps, à l’entrée d’un gymnase, on pouvait voir un panneau avec la photo d’une fille au physique spectaculaire où il était écrit « cet été, tu veux être une sirène ou une baleine .»
On raconte qu’une femme, dont on ignore l’aspect physique, répondit à la question de la façon suivante :
« Chers messieurs, les baleines sont toujours entourées d’amis (dauphins, phoques, humains curieux), elles ont une vie sexuelle très active et élèvent leurs enfants avec beaucoup de tendresse.
Elles s ‘amusent comme des folles avec les dauphins et mangent des gambas jusqu’à plus soif.
Elles nagent toute la journée et voyagent dans des lieux fantastiques comme la Patagonie, la mer de Barens ou les barrières de corail de Polynésie.
Elles chantent incroyablement bien et quelque fois on va même jusqu’à en faire des cd. Se sont des animaux impressionnants et très aimés, que tout le monde défend et admire.
Les sirènes n’existent pas.
Mais si elles existaient, elles feraient la queue pour consulter un psychologue à cause d’un problème de dédoublement de personnalité, femme ou poisson ?
Elles n’auraient pas de vie sexuelle et ne pourraient pas avoir d’enfants.
Elles seraient ravissantes, certes, mais solitaires et tristes.
De plus, qui voudrait à ses côtés d’une fille qui sent le poisson ?
Sans aucun doute, je préfère être une baleine. »
Ce texte me plaît car il ne s'agit plus de guerre entre "grosse" et "mince", mais d'opposition entre la réalité, avec tout le plaisir et la joie qu'elle peut comporter (et quelle que soit la surface de peau à aimer), et le fantasme (de soi ou de l'autre), avec toute la frustration et le mépris de soi qu'il peut engendrer.
Merci pour tes textes intelligents et bien écrits.
Louise
je suis d'accord avec toi, on a trop fait d'un truc une règle absolue ("être mince = être plus jolie") alors que ce n'est pas du tout le cas. Pour parler un peu de mon cas, j'ai toujours été plutôt mince, et cette année j'ai vécu seule pour la première fois de ma vie. Du coup entre les cours, le sport, le ménage, les courses, la lessive et mes petits projets à côté, j'ai pris l'habitude de moins manger par manque de temps. Résultat : perte de poids. Et c'est marrant, mais presque tout le monde (amis, famille) l'a remarqué et m'a dit que c'était super, que j'étais super jolie, etc. Alors que moi je vois bien qu'être mince ne me va pas du tout... Je suis assez "charpentée", j'ai des épaules et des hanches assez larges, des très looongs cheveux bouclés, et quand je suis très mince et que je me retrouve nue devant ma glace je trouve clairement que je ressemble à rien. Tout ce que je vois, c'est une ado mal nourrie qui devrait se couper les cheveux...
Au contraire, quand j'ai 5 à 10 kilos en plus, ce que je vois me plaît vraiment. Je fais plus femme tout simplement.
Bon y'a quelques semaines que j'ai fini la fac, du coup je suis rentrée chez moi, et je reprends doucement du poids... je préfère ça !!
Tout ça pour dire que c'est étonnant comment certaines personnes se focalisent sur le poids pour définir la beauté d'autrui. Je suis super différente, je pourrais être le genre à dire "t'as grossi !" mais en compliment quoi. Peut être que c'est parce que j'ai toujours plus admiré les scarlett johansson, daisy lowe, kate winslet, jemima kirke, laetitia casta... que les kate moss ou cara delevinge. Affaire de goût peut être, mais comme toi je pense que le poids de la société joue.
Je pense être assez sensible à la beauté, à l'esthétique en général, et je peux trouver aussi magnifiques certaines femmes très fortes que certaines femmes très minces. Tout est affaire de proportions, mais aussi de charme, d'aisance dans son corps....
Tout le monde à l'air de prôner l'indulgence envers son corps.. Moi personnellement je n'y arrive absolument pas, peut être que je suis plus faible que les autres, c'est bien possible. Mais pour moi ma prise de poids ( 8 kilos en 1 ans) était un réel drame et l'est toujours, je ne peux m'habiller ou sortir sans imaginer qu'on me juge sur mes cuisses trop fortes, ou mes bras de camionneuse, c'est ainsi, il y a des jours ou je rentre en pleurant chez moi à cause de regard de travers, ou juste si on m'a fait la remarque "tu as grossi" . Probablement un problème de confiance en soi qui doit être très faible chez moi. Bref moi, je le vis très mal, alors que j'aimerais réellement dépasser ça.
A 20 ans, un ami de la fac m'avait dit que j'étais à la frontière de la pulpeuse et de la grosse. Je suis pas sûre qu'à l'époque je l'avais bien pris (ben ouais, 20 ans...).
J'ai géré mes formes, me suis longtemps habillée en fonction (genre, pas de short, pas de jupe courte, un maillot années 20 hyper couvrant en cas de plage).
Mes petits amis de ces années là n'avaient pas cette élégance dont tu parles.
Je me souviens notamment du regard super méprisant de l'un d'entre eux au sortir de la douche (il se considérait comme une bombe et me regardait en gros comme une merde, pas assez bien pour lui quoi !)ou de l'insistance d'un autre pour que je maigrisse (et là, c'est moi qui l'ai méprisé quand je me suis aperçue après régime qu'en effet, il me kiffait vraiment davantage avec 5 kilos de moins...).
Aujourd'hui, à 42 ans, je m'assume, et je porte tout ce que je ne portais pas avant (ouais je sais, il paraît que je n'ai plus droit aux jupes courtes, ben tant pis, m'en fous !)
Deux grossesses sont passées par là (rien de mieux pour se réconcilier avec son corps dans mon cas), j'ai trouvé mon sport (la natation) et surtout un homme qui m'aime comme je suis, quelque soit mon poids (et en 12 ans, j'ai vraiment varié, en gros du 38 au 42, allers et retours...)
Je suis moins perméable au regard des autres, plus sure de moi, mais en même temps toujours un peu conditionnée : je me suis surprise dernièrement à féliciter chaleureusement une collègue après une perte de poids spectaculaire post partum (après coup, me serait donnée des baffes, non mais WTF, qu'est-ce que ça peut me faire ? Des réflexes comme ça, on sait même pas d'où ils viennent, bonjour le conditionnement !!!)
Bonne soirée Marie, des bises
Sophie
Un petit commentaire qui ne va pas aller forcément dans le sens des autres...
En lisant ton post, je me suis dit "ouais elle a carrément raison la chic file, on ne peut pas demander à son conjoint de maigrir..."
Et puis en étant un peu plus honnête avec moi même je me suis dit que la question n'était pas si simple que ça. Mon copain a toujours été très sportif, il fait beaucoup de hand. Et à une période, suite à un arrêt du sport, il a pas mal changé de physique. J'ai toujours adoré son corps, pas forcément très mince mais assez musclé. Ca me plait, cet aspect à la fois "voluptueux", bon vivant, avec aussi des muscles assez dessinés. Et honnêtement, son corps à cette période, je le désirais moins...
Donc ouais, c'est moche d'être indélicat comme ça avec le poids et l'apparence physique, et la société nous conditionne bien à apprécier plus certaines morphologies (je suis bien contente pour ma part d'avoir pris des cours de nus artistiques au lycée, ça a bien remis en place mes petites conceptions étriquées d'adolescente sur le "beau" - au passage, on ne voit pas assez de "vrais" gens nus, je pense que c'est un vrai problème, ce contraste entre la nudité permanente dans la pub et l'absence de corps nus, comme il peut en voir au hammam par exemple dans d'autres cultures...). Mais au final, le désir ne se discute pas, et le désir, c'est quand même primordial pour beaucoup de couples...
Tout ça pour dire que la question n'est pas aussi simple que ça, et que la tolérance c'est bien, mais le désir, ce salaud, il s'en fout un peu !
j'ai une fascination pr les portes coulissantes comme ils ont les japonais. Je dis ça pr annoncer la couleur :) Je suis vagabonde et un truc qui m'a sciée en 3, c'est qd j'ai réalisé que la majorité des hommes sur terre préfèrent les femmes voluptueuses comme on les voit sur les tableaux de je sais pas trop quel siècle, à l'opposé du modèle européen photoshopé. Je me demande si ça rejoint pas un des thèmes de ton blog, Marie, l'histoire d'achats compulsifs. On ns bombarde d'images qui ns font ns sentir comme des tas et on se fait du mal, mais au moins ça fait tourner l'économie? J'en sais rien, c'est ce qui m'est passé par la tête. En tout cas, qd j'ai réalisé ça, ça m'a libérée!
Un autre truc qui me fait réagir, c'est la question piégée sur l'apparence: tu trouves que j'ai grossi? comment elle me va cette robe? Il est gros mon cul ds ce jean? etc. Je me suis sentie trop mal (mâle) qd j'ai lu ton article et les commentaires car qd mon mec me pose cette question, je lui réponds cash, ben t'as un pneu qui se développe un peu autour de la ceinture, etc. Je me suis dit merde, suis pas cool moi, etc.
Finalement, en y réfléchissant, si je lui dit exactement ce que je vois, c'est parce que c'est comme ça que j'aimerais qu'il réponde qd je lui pose ce genre de question. En fait j'aime l'idée d'avoir confiance en son regard, confiance en lui. Pour moi, pire que oui t'as pris du cul, c'est cette délicatesse mensongère parce que ça m'embrouille. Un exemple de regard embrouillé: j'ai une copine qui se regardait ds le miroir. Elle bloquait sur son bassin et ses cuisses. C'est fou parceque sans être maigre, elle était plutôt mince, mais l'image que lui renvoyait le miroir était celle d'une grosse. J'ai fini par lui demander si elle me trouvait grosse. Non. Je lui ai demandé son poids, le même que moi, sauf quelle a 12 cm de plus que moi. Ca a été radical pour elle. Ouf!
Bref, j'ai pas tjs confiance en mon propre regard qui déforme selon comment je me sens ds ma peau. Donc j'ai cette relation avec mon mec où je sais que son regard extérieur est plus objectif que le mien. Je précise que ds notre relation, mon poids a fluctué sur 27kg (gulp). Maintenant, j'ai plus de balance, je me décortique plus ds le miroir, et je creuse pas mes joues à mater les meufs ds les magazines. Ma boussole c'est comment je me sens qd je marche. Est ce que je me porte ou est ce que je suis à l'aise ds le mouvement? Est ce que je suis bien ds ma peau?
Je sais pas si j'ai réussi à dire ce que je voulais dire, ni si ça fait avancer le schmilblick, mais ton article m'a fait réagir, comme dab :)
Je te souhaite un beau weekend ainsi qu'à tes lectrices et lecteurs.
Le mien fait pareil, il grossit, maigrit ramolli, se remuscle, il fait sa vie... mais je l'aime car il est quand même bien confortable...
Peut être que c'est ca le truc regarder les parties de notre corps pour ce pour quoi elles sont faites, notre cul pour s'assoir, notre cerveau pour avoir un jugement sur notre cul...cqfd
ok je m'arrete la parce qu'après cette rude journée qui a été la mienne, je suis pas sure d'etre très claie...
Des bisous!
(mon cul aussi dit thank you very much)
(ouai il est bilingue)
(rapport à Beyonce)
(il a apprit toutes les paroles par coeur pour pouvoir se dandiner à son aise)
Merci surtout parce que non, on n'est pas des bouffones bordel!
(ça pourrait un bon titre pour un magazine non?!
dans "on n'est pas des bouffones" ce mois-ci... )
(bref)
xsmack
Et le plus drole dans tout ça, toutes celles qui se permettent ce genre de réflexion sont celles qui sont constamment en train de faire des régimes ! et qui cherchent justement à etre plus mince, jalousie, envie ? en tout cas souvent une pointe de méchanceté, moi mon mec dit que je suis super et que sur la plage les nanas de 16 ans peuvent aller se rhabiller.. mais en fait tout est une question dans notre tete, des fois je me sens bien et d'autres fois je reverais de remplir le tour du mollet de mes bottes !
Bref tout ça pour te dire, arretez de faire des remarques aux minces aussi facilement, à moins que vous accepteriez qu'on vous dise que vous etes grosses!
Merci d'enfoncer les portes ouvertes sur un lieu public comme ça ! :D
On pourrait faire la même réflexion avec les poils (bah tu as des poils, tu es sale, moche, pas féminine) et le fait de dire "madame" ou "tu fais plus jeune que ton age".
Tout ces critères physique nous entravent partout, tout le temps, même dans nos tête.
Mais je crois que ça progresse car de plus en plus de gens (et particulièrement de femmes je crois) décident de remettre en cause tout ça, et de décider ce qui est bon pour soi, et ce qui nous va bien.
Les rides, les poils, les kilo "en trop" (rien que cette expression doudiou !)
Il y a beaucoup de discussion de ce genre sur fb en ce moment -> groupe No poo et groupe "vivre au naturel"
Bref, je divague mais j'y vois tellement de lien entre toutes ces discussions/articles que je me sens obligée de les soulever :D
Je fais partie de ces filles qui pensent que si c'est une vérité, pas un jugement, et dit avec délicatesse, ça n'est pas un crime.
Moi aussi, Marie, ça me navre et me met en rogne mes copines qui me demandent "j'ai grossi ou pas" et à qui je suis limite obligée de répondre par la négative maintenant sous peine de me faire attaquer et culpabiliser, et me retrouver avec une personne en larmes en face de moi (et ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais j'ai une théorie selon laquelle la nana qui demande ça le fait juste pour qu'on lui réponde par la négative. Parce que pour elle par définition, kilos en plus = bouh, c'est pas bien, c'est un crime, un échec, c'est moche, bref ! Celle qui sait qu'elle a pris quelques kilos, qui assume, qui n'en a rien à faire de l'avis des autres, parce que déjà dans sa tête, quelques kilos en plus, ça n'est pas un problème, elle ne demande pas. Voilà. Tout du moins dans tout mon entourage c'est comme ça)... C'est une question, bordel ! Si tu connais la réponse, ou que tu ne veux pas savoir pour continuer à te voiler la face, ne la pose pas, merde !
Pour moi c'est un peu une prise d'otage affective tout ça.
Et quand bien même la réponse soit "oui, tu as peut être pris quelques kilos", en quoi est-ce négatif ?
Est-ce qu'au contraire répondre "non tu as perdu, je dirais" à une nana déjà très mince est un compliment ?
J'ai vu une amie se faire traiter à tort d'anorexique depuis le collège. Elle en a beaucoup souffert et en souffre encore, parce que c'est pas plus un compliment que de se faire traiter de grosse. Malheureusement, pour certains, c'est plus correct et autorisé de donner son avis sur une fille fine qu'une fille pulpeuse.
En plus j'ai toujours été super nulle pour détecter les kilos en + ou en - (chez les autres ou chez moi d'ailleurs, y'a 2 ans j'ai perdu 6 kilos en 3 mois, j'avais bien senti que j'étais à l'aise dans mes jeans, mais y'a pas un moment où je me suis dit que j'avais perdu, et surtout pas autant. Il a fallu qu'on me le dise et qu'on me prête une balance pour que je m'en rende compte, et j'ai été la première étonnée, et pas forcément ravie d'ailleurs. Depuis j'ai repris, et ce n'est pas plus mal).
C'est certes pas toujours facile de s'assumer, de se voir à travers son propre avis, son propre regard, et pas celui de la société, du dernier magasine féminin sur un n-ième programme de régime ou autre, mais des fois il faut arrêter de s'apitoyer.
Et plus largement, j'en ai marre de ces questions soit disant pour avoir notre avis, si c'est pour chouiner après ><
Allez, assumons nous, arrêtons de demander l'avis du copain, du voisin, de la gardienne, etc :) Et désolée pour toutes ces idées et anecdotes en vrac, c'est vraiment le bazar mon commentaire !
Je vais aller à contrepoint de la discussion, en tout cas du début de ce dont j'en ai lu (je ne sais pas comment elle a fini, je n'ai pas lu tous les commentaires...bref, je commence déjà à digresser comme si j'avais envie d'écrire un mail plus long ,pour ne pas recommencer à travailler tout de suite!)
Je pense que le fait de grossir, dans certaines circonstances tout du moins, est perçue comme un laissé aller du style "ça y est elle pense qu'elle est casée, et qu'elle n'a plus besoin de me plaire".
Sauf que si moi, en tant que femmes (et féministe, je tiens à le préciser!), je regarde mon meuk, et que subitement il arrête de sa laver juste avant que je vienne le voir (parce que c'est moi), perd un peu de ses beaux petits muscles qu'il avait accumulé pendant sa période de célibat (donc juste avant qu'il me rencontre) qu'il commence à péter de plus en plus souvent au lit...ça va me faire chier. J'aurai sans doute moins envie de lui et je serai sans doute également vexée qu'il ne fasse plus d'effort pour me séduire et que je sois devenue un objet banal dans le décors. Une habitude, plus un privilège.
Donc...je me dis que dans le sens inverse ça doit être la même chose. Il est faux de croire que tout ce qui compte est à l'intérieur et dans la boite, moi je me souviens que les moments les plus excitants sont ceux de la séduction.
Et je demande si derrière l'appel au régime, il n'y a pas la plainte d'être délaissé par les capacités séductrices de sa moitié. Une espèce de truc qui dirait "ah ben voilà, elle/il pense que je suis acquis", oubliant le jeu de chat et de souris qui fait du charme contre l'ennuie.
Alors je suis d'accord qu'il existe toujours un diktat à l'égard du corps des femmes, mais bon...les hommes aussi sont touchés ont fini par être dictaturé du corps, parfois d'une autre manière, mais dictaturé quand même.
Bisou
Je me reconnais complétement dans ton analyse sur la beauté, le poids, les normes sociales ... et cela serait carrément flippant (au secours... Marie lit dans mes pensées) si je ne pensais pas qu'en réalité on est un nombre plutôt massif à s'y retrouver. On devrait créer un club des "Ladies who f... that s..t" ou pour dire les choses plus élégamment, le club des "Dames du monde qui récusent les critères de beauté up-down et qui souhaitent se réapproprier leur imaginaire en arrêtant définitivement les perfusions quasi-quotidiennes de magazines colorés et idiots".
Les voyages lointains et exotiques, loin de nos contrées mercantiles et consuméristes, aident aussi beaucoup à accéder à sa beauté intérieure (ouioui absolument) plutôt qu'à aspirer à devenir une bombe (ce mot seul indiquant clairement la violence faite aux corps des femmes ... souvent par les femmes elles-mêmes cela dit).
Bien à toi,
Lady Y.
Le "gras" c'est celui qui court moins vite , qui se traîne, qui va se faire bouffer par le loup ou l'ogresse .On nous met très tôt ces idées dans la tête.
Je ne me pèse plus depuis près de deux ans -sauf quand je vais chez le médecin et qu'il me demande de monter sur la balance...
Pesée hier.. j'ai le poids que j'avais quand j'avais 19 ans , ce foutu poids qui m'a menée à l'anorexie, ce poids que je m'étais jurée de ne plus jamais atteindre.. Et je ne m'en étais pas rendue compte...Un peu plus serrée dans mes jeans mais toujours au 38... ça m'a fait un choc..je n'ai en fait JAMAIS été "grosse", je me suis regardée avec les yeux des autres, ceux d'une soeur jalouse car j'étais plus jolie et ceux d'une mère qui me vampirisait : la première me disait "grosse", la seconde me plaignait.
Ca serait comme dire : "mais t'as pas des rides là ?" "t'as des cheveux blancs on dirait, non ?" "t'as une tache là !"
Que ce soit vrai ou pas, je vois pas l'intérêt d'en parler, on sait chacun ou on en est, et ce qu'on veut en faire <3
En fait le fatshaming est encore pire quand il provient d'un milieu safe. Ta famille, tes amis, ta petite-copine ou ton petit-copain. Au fond ça fait beaucoup moins mal quand c'est un triste inconnu qui te lance un "va sucer, sale grosse" que quand c'est ton propre père qui te regarde reprendre des frites d'un air réprobateur.
Et pour reprendre ce que tu disais, ouais, j'ai hâte que les gens comprennent que dire à une femme "oh mais t'as maigri toi" ben NON, ça ne fait PAS plaisir. C'est tout aussi déplacé que de remarquer le contraire. Quand on me dit ça je me sens fliquée, épiée. Surtout que la plupart du temps ça vient de "connaissances" avec qui mon degré d'intimité ne devrait pas permettre ce genre de remarque.
Aha la jolie réflexion de ton ami me fait penser à cette citation de Louis Bouilhet : "On est plus près du coeur quand la poitrine est plate"
J’avais envie de commenter cet article car il m’est arrivé l’expérience contraire de celle que la plupart des commentaires dénoncent à propos des amoureux qui surveillent la balance de leurs copines. L'amoureux en question a commencé à me demander de grossir, et non pas l'inverse, parce qu'il aimait mieux ça. Plus de seins, plus de ventre, etc.
Je me disais que j'avais de la chance, et que je pourrais manger ce que j'en avais envie si j'en avais envie. Donc pour commencer j’ai grossi.
Et puis j'ai maigri ayant un peu changé de mode de vie, et à cause des hauts et des bas de notre relation aussi (première fois de ma vie que la tristesse me coupait l’appétit). Lui insistai lourdement pour que je prenne ou reprenne du poids (insistance à base de compliments ou de remarques déçues, rien de vraiment méchant tu vois, lui aussi disait que ça faisait plus de « surface de caresses »). C'était assez culpabilisant, et je ne savais plus où en étaient mes convictions, (d’un mec qui insisterait pour que sa copine maigrisse, j’aurais pensé sans hésitations c’est un con, alors que penser de l‘inverse ?), coincée entre d'un côté l'idée que je voulais refuser les canons de beauté à la con et la minceur qu'on nous vend comme belle et saine, et de l'autre le désir de ce garçon. Et comment discuter du désir ? Et si je l’aimais est-ce que je n’aurais pas dû dire merde aux critères esthétiques généraux, et « me faire plaisir », comme il disait ? Puisque avant de le connaître quand je me trouvais un peu ronde, je disais à qui voulait l’entendre que je préférais assumer ce que j’étais et que l’idéal de minceur généralisée me semblait injuste, débile et oppressant (ce qui me paraît toujours être une évidence). Mais le problème justement c'est que ça ne me faisait plus plaisir, il me paraissait tout aussi pénible de devoir me gaver, que l'aurait été de devoir me priver de nourriture. Mais d’un autre côté si je maigrissais ce n’était pas non plus par privation de ma part, je n’essayais pas de maigrir.
En bref, par ce message un peu confus je voulais dire qu’il est très difficile de démêler le bon du mauvais, et la sensation de bien-être physique (comment décide-t-on qu’on est bien là, que c’est « notre » corps, comme il devrait être ?) de la part psychologique et affective et du bourrage de crâne généralisé. Dingue comme c’est une jolie fabrique à névroses, tout ça, et comme on aurait bien mieux à faire de notre temps et de notre cerveau que de se prendre la tête à ce propos (dis la fille qui viens de te tartiner vingt lignes à ce propos). Et pourtant pour la quasi-totalité des filles c’est inévitable à un moment ou un autre.
ALors bien sûr ça me fait râler car j'ai pris à cause d'un certain laisser aller à bouffer trop sucré et trop gras...
Mais j'ai un dilemme..
Quand je suis mince j'aime bien car cela me fait de jolies jambes, une taille plus marquée, des salières plus saillants (je trouve ça beau un peu marqué ces salières) sauf que sauf que.. j'ai plus de cul ! Et j'aime bien les culs rebondis, un peu gras c'est pas grave.
Et quand je suis plus rondouillette ben j'ai de la cellulite partout sur les jambes et les bananes sous fessières qui me fait chier... Mais mais j'ai un cul ! gras mais bien je l'aime mais y a ces putains de bananes sous fèssières de merde !
AU delà de ça il y a une période où j'étais encore plus rondelette j'avoisinais les 70kg (ndlr je fais 1M80) et ben y a qu'à la plage où je me sentais pépère les seins à l'air, en mode "j'assume, je m'assume, je kiffe mon gras et mes petis nichons" Et n'empêche une nana qui assume son gras et ben ça donne envie aux mecs (enfin ils s'en fichent du gras ).
Bref c'est fouillu mais cette histoire de cul ça a parlé à mon cul et sa graisse !
Bonne journéee et squats forever
Caroline: Le « 60 kilos en 5 minutes », je t’aime. C’est énorme!!!!
emeline: je suis complètement d’accord avec toi!
Alexandra23: le souci d’image n’a malheureusement rien à voir avec la vraie image…
Amande que j’aime: C’est parfois difficile l’indulgence, c’est un combat de tous les jours.
<3
JujuK: J’adore cette vidéo d’Agnès Varda, tu fais bien de reposter le lien
RubyBlue: <3
laurie: C’est terrible… Oui je les ai trouvées sur le site de reebok
http://www.reebok.fr/-pump-omni-lite-vintage/V60184_510.html
Maya: ah oui c’est clair
Anonyme: merci pour ton commentaire. je me suis retrouvée dans plusieurs points que tu évoques.
Merci. T’embrasse
Astro: Vachement intéressant, ça doit tout changer sur le regard que l’on porte sur son corps… Je serais curieuse de voir ce qui se passerait pour moi!
Merci
Les causettes de Celestine: C’est une très bonne idée, mais on commence par quoi? Comment? Bisous
louise: <3 merci Louise, c’est trop mignon.
Donoma: C’est justement ce que je dis, que le lien entre « plus mince » et plus jolie est sans rapport, qu’on fait trop le lien entre les 2.
Clairement, tout est affaire de proportions et de charme. Et d’aisance. Et de charisme.
Anonyme: Moi j’alterne. Des fois oui je suis gentille avec moi, des fois, dure. Trop peut être.
en revanche, quand je suis dure ça ne m’aide jamais.
Carole: Ah ca je en savais pas. Apparemment NY (bon c’est pas tous les Etats unis) ont l’air un peu monmaniaque de la minceur usai, non?
Bise
Sophie MC: Merci vraiment pour ton commentaire.
Je t’embrasse Sophie.
Mandarinebleue: Malheureusement (ou pas d’ailleurs) tu as raison…
Camille: Tu t’es mise à courir? Ah c’est cool ça… Courage. Bise
Corinne: L’autre jour je regardais des tableaux ambiance rondouillette mais petits seins, et je me suis dit que je m’étais trompée d’époque.
"j'ai pas tjs confiance en mon propre regard qui déforme selon comment je me sens ds ma peau », tout à fait vrai…
Marie: Ah il s’épanouit… très bien alors…
t’embrasse
Jess: ouais on est pas des bouffonnes…
xoxo
anonyme: Je suis d’accord avec toi. au dessus je le marquais.
Quand je suis trop mince c’est pareil, notre corps est toujours suons le regard et le jugement public.
nais: J’avais écrit un post sur les poils (que j’aime beaucoup ;-))
Marianne: Je vois jamais les kilos moi. Sur moi pareil, je le sens c’est tout…
Assumons oui.
Merci pour ton commentaire.
Anonyme: Quand tu grossis sans être casé, c’est tout pourri alors ;-)
C’est possible oui. Mais la demande (en tous cas pour ce que j’en vois) est plus souvent dans un sens que dans l’autre.
Les hommes sont touchés, oui, mais, en tous cas pour ce que j’en vois, de manière moindre.
Bisous
Yasmina: je suis tout à fait d’accord, et aller vers d’autres contrées aide à voir cela avec plus d’objectivité.
Bisous
Sandrine: <3 <3 j’adooore
Anonyme: Sans balance c’est bien aussi.
et quand tu te regardes avec tes yeux à toi, ça donne quoi?
jade Cactus: exactement.
Anger: C’est vrai que les femmes sont pires entre elles… et les mag féminins en sont un magnifique exemple.
Ida: J’avais jamais entendu une histoire comme la tienne.
ca a dû être super relou!
anais: putain pareil. j’aime mon corps plus svelte mais j’adore prendre du cul…
t'embrasse
http://www.konbini.com/fr/inspiration-2/tableaux-nu-standards-beaute-actuels/
Ben je n'ai jamais su à combien il m'aimait le plus.
Parce que quand je demande, il refuse de répondre. "Quoi que je dise, je serai baisé."
Pas faux.
Et puis, il a l'air de sous entendre qu'avec 25 kilos de plus ou de moins, ca reste moi.Sa chérie. Et je suis trop conne pour le croire.
Si on essayait, juste une fois, de leur accorder le bénéfice du doute?
Bises ma Marie.
Aurore
histoiresdedeuxdos.wordpress.com
Il y a un an et demi, j'ai fais une péritonite très grave, j'ai été hospitalisée plus d'un mois, j'ai été traité à domicile ensuite pendant 5 mois, j'ai clairement faillit mourir, ca a été catastrophique pour ma santé, j'ai mit des mois à me remettre... Et avec tout ca, 'javais perdu plus de 15 kilos durant les 7 premiers jours d'hospitalisation. (je suis très ronde de base ;) )
Et alors j'ai eu une avalanche de "compliments" sur mon poids, tout le monde m'a dit que c'était absolument génial cette perte de poids aussi rapide et incroyable.
Et moi, très fragile physiquement, mais aussi psychologiquement, j'ai pas su quoi répondre à ce moment, ni même quoi penser, et je suis rentrer dans une espece de lutte pour ne pas reprendre de poids, et même encore en perdre...
Un an et demi plus tard, j'ai tout repris, et je me sens à peu prêt 100 000 fois mieux que quand j'étais au fond du sac, et je me demande bien comment des gens même de ma famille, très proche, ont pu penser que c'était positif de perdre plus de 15kg en une semaine, suite à un problème grave...
J'ai réalisé que VRAIMENT, les gens avait une réelle déficience de jugement par rapport au poids...
Je fais partie de ces femmes rondes qui assument clairement, parfois difficilement, mais qui sont emmerdées par tout un tas de personnes qui sont dérangées pour nous! Et ca me dépasse...
Il est pile poil de circonstance avec tout ce que j'observe en ce moment : ces articles qui passent l'air de rien sur facebook "les femmes qui ont de gros culs sont plus intelligentes" ou des choses du genre...
Pourquoi essaie-t-on de conforter les femmes dans une situation ou une autre, comme si il y avait des "camps"... o_O
Perso, j'étais petite (1m50) jusqu'à mes 14 ans. J'entendais des réflexions de la part d'amis de mes parents... Et j'ai pris 20 centimètres en 2 ans... Alors forcèment je me suis allongée mais la largeur n'a pas trop suivie, je suis restée une grande crevette. Et les réflexions se sont inversées.
Du coup, jusqu'à mes 24 ans, je n'osais jamais mettre de jupes au-dessus de mes petits genoux cagneux, de pantalons trop moulants, craignant des réflexions... Et puis petit à petit je me suis "assumée", parce qu'au fond, je n'ai rien contre moi, je suis bien dans ma tête, en bonne santé... Mais la pression sociale a fait que j'ai "épargné les autres" en fait...
Et pour l'anecdote, j'ai entendu récemment, en soirée, devant un clip "ça c'est une vraie femme, avec un peu de bide tout ça *rire salace*"... Je suis restée -_O !
J'avais envie de lui demander quelle était la définition d'une "vraie femme", parce que du coup, je n'en serais pas une "vraie" ?
Et un vrai homme alors, hein ? ;-)
je me suis torturée pendant des années avec mes pertes et prises de poids a répétition. Mon ex supportait mal mes prises de poids et me menaçait de me quitter sans cesse si je ne maigrissais pas, me disant que je lui plaisait moins. Au final, ca me faisait l'effet inverse et je reprenais encore plus de poids. Je suis restée de tres nombreuses années avec lui. Aujourd'hui, je suis avec qq'un d'autre, beaucoup plus respectueux du corps des femmes et surtout du mien :) Il m'aime telle que je suis avec 10kgs de plus ou du moins.
d'ailleurs depuis qu'on est ensemble, j'ai repris 10 kgs. Evidemment, je me sens mal car je suis trop en surpoids et je ne rentre plus dans mes robes. Mon mec me dit qu'il s'en fout mais que si je veux maigrir il me soutiendra. Sur le moment, je lui ai demandé si c'est parce que je ne lui plaisais plus (l'ex a fait des ravages sur ma confiance en moi ...). Il m'a répondu que non mais que si je maigrissais, je serais plus heureuse et qu'il prefere simplement que je me sente bien. Total love <3 :)
du coup, j'ai du mal a les perdre mes kilos mais il me rend heureuse et c'est la l' essentiel.
mais après des années de tortures morales, ce que pense le reste du monde, je m'en fous. Je sais que qq'un m'aime pour ce que je suis. Ensuite, il faut juste que moi je me sente bien. Et puis c'est pas qqs kgs qui doivent nous sentir exclus de la société. Merde alors ! :)
Décidément, tu es une blogueuse qui faut suivre de très près, tout ce que tu dis est réfléchi, intelligent et diablement génial! Je venais occasionnellement sur ton blog, mais je crois que là je vais prendre un abonnement^^
Juste pour dire aussi que j'avais lu cet article il y a peu de temps qui touche aussi à ce sujet et qui pourrait t'intéresser, sur la tentation de la minceur (voire de la maigreur): http://www.tendances-de-mode.com/2014/03/20/3141-chronique-23-la-tentation-de-la-minceur
Merci encore pour cet article!
J'ai adoré le "On n'est pas des bouffonnes bordel!". :)
Bonne journée ;)
je suis complètement d'accord avec ton article. C'est fou comme les chiffres de la balance ou bien la taille des vêtements peuvent nous rendre heureux ou triste. Souvent, je repose un article si je ne rentre pas dans du 38, pour moi le 40= je suis grosse. Après croiser une personne qui fait un 40 ne va pas me faire penser qu'elle est grosse,non c'est juste moi. La société nous a vendu des critères de beauté et nous sommes toutes a essayer de rentrer dans le moule, mais pourquoi? J'ai connu une période anorexie suite à la remarque d'une personne et bien que j'étais contente de perdre du poids, j'étais tellement mal moralement que je suis aujourd'hui contente d'avoir récupérer mes kilos. Pourtant, quand j'allais faire les magasins, j'avais les compliments de vendeuses sur mon poids. C'est vraiment horrible, ça nous pousse à devenir ce que nous ne sommes pas parce que manger c'est la vie. Je fais aujourd'hui attention à ce que je mange mais je ne refuse plus d'invitations à dîner sous prétexte que je vais grossir. Quand je regarde les photos de moi avant et bien je me dis que j'ai passé tellement de temps à me détester et me trouve grosse alors que je ne l'étais pas. Je pense qu'on est toutes différentes et on a toutes quelque chose donc autant mettre en avant nos atouts et arrêter de se dire que la beauté c'est la maigreur.
(ps: c'est ma soeur qui m'a parlé de toi ;) )
Merci encore pour ton blog !