LES GAZELLES X HER X PAS SON GENRE X TOM À LA FERME
Pierre-Yves Cardinal pour L'Insolent magazine / photo Quentin Legallo
( Pierre-Yves Cardinal aka le paysan psychopathe dans le dernier Dolan. Ouais je suis tout à fait d'accord avec ton regard qui se fait lubrique )
Comme je n'ai pas du tout posté en avril, j'ai pas pu vous parler de certains films qui m'ont bien plu ces derniers temps.
Alors c'est sûr, mon billet est forcément anachronique vu que certains de ces films ne sont même plus à l'affiche mais tant pis qu'est ce qu'on s'en fout du timing.
Alors c'est sûr, mon billet est forcément anachronique vu que certains de ces films ne sont même plus à l'affiche mais tant pis qu'est ce qu'on s'en fout du timing.
LES GAZELLES, MONA ACHACHE
J'ai beaucoup aimé Les gazelles. Genre vraiment. Je m'y suis tout à fait reconnue par moment ce qui a forcément orienté mon ressenti (mon égo, ce redoutable filtre).
J'ai ri beaucoup.
J'ai aimé la précision de son époque même si c'était parfois un poil caricatural (mais pas tant j'ai trouvé).
J'ai aimé Camille Chamoux notamment.
Que celle qui ne s'est pas retrouvée célibataire après de très nombreuses années de couple (5,6, 7 ou 15 ans, à toi de voir) jette la pierre à la candeur de Marie (aka Camille).
Ouais être en couple pendant de nombreuses années et retourner sur le marché du célibat, ça pique, tu te retrouves avec la naïveté d'une pucelle qu'a jamais rien vu. La naïveté de celle qui interprète les textos et leurs moindres "virgules de fourbes" notamment.
A posteriori ça fait rire mais sur le moment ta dignité est écorchée. Rire de ça, ça fait du bien.
Ah et il y a autre chose qui m'a tout particulièrement plu...
ATTENTION ATTENTION SPOIL DE MALADE
SPOIL
SPOIL
Je sais que beaucoup de gens n'ont pas aimé la fin, je l'ai moi adorée.
Que la réponse aux errances de Marie ne soit pas un nouvel amour amoureux m'a ravi. Enfin un autre type de proposition pour l'héroïne que le couple. Le regard tendre de la dame sur le pont (en vrai la grand-mère de Camille Chamoux) m'a beaucoup émue.
Voilà ce que j'ai aimé.
Dépasser le truc pour Marie c'est ses copines.
Tu peux trouver ça puéril (c'est peut-être vrai) et un peu inconséquent (sûrement vrai aussi) mais c'est aussi une autre option.
Comédie fraîche fraîche fraîche.
HER, SPIKE JONZE
(Il y'a évidemment la musique d'Arcade Fire dans Her, et c'est très très beau. Notamment Some other place que j'écoute jusqu'à l'usure si usure vient)
Tout a été dit sur Her, non?
Je ne crois pouvoir rajouter grand chose à ça.
Un de mes amis est allé le voir avant moi, il m'a envoyé un laconique "Il faut que tu voies Her"
J'ai répondu tout aussi laconique "Ok".
Et je suis allée le voir.
Même si je ne suis pas une inconditionnelle de Spike onze, Dans la peau de John Malkovitch m'ayant vaguement ennuyé par exemple.
C'est beau, parfois lentement, presque trop, à la limite de l'ennui. Mais il faut au moins ça pour tout voir.
Ca parle d'amour autrement. Ca parle d'amour non exclusif, ça parle de solitude, de celle qui fait mal au ventre.
Joaquin est parfait (mais c'est pas comme si c'était étonnant). Ce mec joue tellement bien que ça m'en met presque mal à l'aise.
Avec son pantalon taille très haute, sa chemise rouge, sa moustache un peu trop épaisse et ses yeux bleus il est très beau.
PAS SON GENRE, LUCAS BELVAUX (toujours à l'affiche)
Je n'ai pas lu le livre de Philippe Vilain dont est tiré ce film.
J'avais juste vu la bande-annonce, l'histoire de ce prof de philo, Clément, parisien parachuté à Arras pour un année scolaire et qui entame une liaison avec une coiffeuse, Jennifer.
Difficile de parler de ce film sans parler de sa fin, j'ai trouvé que toute sa pertinence résidait là.
C'est globalement l'histoire de la rencontre de deux univers (j'ai lu dans une critique qu'il s'agissait de la rencontre amoureuse du cinéma de Jacques Demy (incarné par Jennifer, une femme résolument optimiste, gaie, aimante et chantante) et d'Eric Rohmer (incarné par Clément, homme mutique, "lucide", moins gai, mystérieux, difficile à cerner, on passe une bonne partie du film à chercher ses intentions. Est-il seulement cynique? S'amuse-t-il seulement? Face à la sincère Jennifer, son attitude créé une sorte de tension très étrange).
Pas son genre part et évolue comme une comédie romantique assez classique, ça parle évidement de culture (distinguée clairement de l'intelligence, Jennifer et Clément étant plutôt à égalité de ce point de vue), ça parle de choix, ça parle d'amour et de caste d'amour.
Mais la fin dont je ne dirais rien redéfinit tout.
Le film m'a paru, à mi-parcours, presque trop évident.
Et puis j'en suis sortie profondément étonnée. Je n'arrêtais pas d'y penser, essayais de remonter le fil.
Ca faisait très longtemps que je n'avais pas pensé à un film de cette manière là.
TOM À LA FERME, XAVIER DOLAN (toujours à l'affiche mais plus pour longtemps j'imagine)
Naturellement je suis allée voir Tom à la ferme, dernier film de Xavier Dolan.
Il est l'un des rares réalisateurs dont je veux tout voir (qu'importe le sujet, j'm'en tape, c'est son regard qui m'intéresse. À part Fincher, il est le seul à me faire ça).
Au-delà de tout ce que les gens reprochent à Dolan, je l'aime.
J'aime sa témérité, j'aime son regard, j'aime ses choix, j'aime son omniscience assumée sur un film, j'aime ce parti-pris que certains prennent pour de la prétention ("mais pour qui se prend-il?") et d'autres de la fougue. J'aime sa totale liberté.
Et puis j'aime son cinéma et j'en ai déjà parlé ici plusieurs fois( ici où là, après avoir vu Laurence Anyways).
Au cinéma, le jour de la sortie, on doit être 6 dans la salle.
Au fond, j'attends que ça commence.
Chaque détail m'intéresse, j'aime sentir le soin qu'il met à chaque intention.
Après le baroque Laurence Anyways (2h47 quand même) la sobriété de Tom à la ferme me déçoit presque (il a été tourné en 17 jours).
Mais, sûrement par tendresse, je suis aussi admirative de sa capacité à se réinventer (quand j'aime, vous noterez que j'ai l'hyperbole facile).
Tom à la ferme raconte l'histoire de Tom, jeune montréalais (aux cheveux blonds particulièrement ratés qui feraient passer le groupe Europe pour des sobres capillaires, c'est dire) qui bosse dans la pub et qui se rend aux funérailles de Guillaume, son amoureux.
Sur place, dans une ferme isolée, il fait la connaissance de la mère de Guillaume, Agathe, grande blonde qui me fait tout de suite penser à l'inquiétant Leland, le père détruit de Laura Palmer dans Twin Peaks.
Et puis Tom va rencontrer, dans le noir, d'abord, susurrant à son oreille des horreurs, Francis, le grand frère de Guillaume.
Francis n'a jamais dit à sa mère que Guillaume était avec un homme et menace physiquement Tom s'il relève le secret.
Tom à la ferme est une histoire de domination.
Francis est une putain de brute, ce qui n'empêchera pas Tom de, petit à petit, glisser dans une relation étrange avec lui.
C'est un film oppressant, gênant d'autant plus que Francis (le paysan énervé) est TRÈS beau.
D'abord dans le noir, plan hyper resserré, en ombre, on ne voit de lui que son visage mal rasé (c'est fatale pour moi la barbe de 6 jours) et pour sa deuxième apparition, il est là, debout dans la cuisine, le dos musclé et large, jogging gris taille basse, torse nu. On a toujours pas vu son visage (qui s'avèrera être tout aussi agréable à regarder) que déjà son dos musclé nous fait vaguement de l'effet.
Le mec est dégueu mais beau, ce qui aggrave clairement le sentiment de malaise.
J'ai évidemment adoré mais étais toute acquise à la cause de Xavier.
Dolan est nommé à Cannes cette année pour son film Mommy ♥
Bonne journée
Commentaires
surtout Tom à la ferme qui m'intrigue vraiment, d'autant que je ne connais pas du tout le cinéma de Xavier Dolan.
en échange:
http://www.primewire.ag/watch-2745440-Prison-Terminal-The-Last-Days-of-Private-Jack-Hall
très dur à regarder mais tellement beau... j'ai pleuré environ 37min (sur 40min de film ça fait beaucoup!)
x
J'adore Joaquin Phoenix mais je n'ai pas été envoûtée par Her, j'en attendais autre chose en fait. Mais Joaquin reste un acteur génial, on est d'accord :)
Sinon je suis une compulsive des films de Xavier Dolan, j'irai sûrement voir son film, il a l'air très différents des précédents, ça risque d'être intéressant :)
Comme j avais lu les romans de Pancol je me suis dite "pourquoi pas" mais vraiment sans rien en attendre, ca a ete un peu poussif les premieres 45 min mais j ai ete totalement prise dedans tant le jeu des acteurs (pas des novices on est d accord) etait bon !
Me reste a me ratrapper avec ceux dont tu parles ci dessus, on a un nouveau cine essai dans ma ville moche, je suis hyper contente :-)
Les Gazelles...je l'ai vu 2 fois. Si 2. Parce que je vivais (mal) ma rupture. Je l'ai vu la première fois seule. J'y suis allée la seconde avec une amie. En plus d'être drôle, plutôt bien pensé, et pas si caricatural (la fin le démontre), des phrases pleines d'intelligence sont dites et m'ont aidée (si si) à avancer (un peu, c'est déjà ça). Je voulais les réentendre une seconde fois pour les imprimer dans mon cerveau.
PS : moi aussi la barbe de 6 jours c'est fatal. Pas les bonnets (ouf ;) réf aux Gazelles et les mecs à bonnets).
bisous marie
bises!
aemi
Jess: Merci por le lien. Je vais regarder ça.
xoxo
Camille: t’as trouvé ça trop lent?
Oui le Dolan est très différent.
Amande que j’aime d’amour: Je suis allée le voir les yeux jaunes des crocodiles (je n’ai jamais lu Pancol) ben je me suis assez ennuyée (mais Béart et depardieu m’ont plu. J’adore Béart).
T’embrasse
Gwen: (je l’ai vu 2 fois aussi. Une fois seule et une fois avec des copines :-))
audrey sasha; il est mortel Pas son genre vraiment étonnant.
aemi: elle est trop bien la ringarde. Bise