6 MOIS, LE BILAN
6 mois se sont écoulés après le début de l'expérience sans achat que j'avais entamée toute gonflée d'orgueil.
Rappel:
J'avais décidé début novembre 2013 de passer 6 mois sans rien acheter de superflu (vêtements et cosmétiques donc) pour voir un peu où j'en étais.
6 mois, ça me paraissait être une période assez "longue" pour pouvoir faire un point (un peu drastique mais vous savez pour celles et ceux qui me lisent depuis un peu de temps que je suis plus à l'aise dans les démarches radicales que dans celles plus "modérées").
Certaines et certains m'ont dit que "c'était trop", d'autres que "c'était indécent au vu de le galère financière de certains".
Tout était vrai, puisque tout était point de vue, la vérité étant finalement relative. C'était trop long et dans le même temps indécent.
Je ne suis pas revenue chaque mois sur le blog pour vous parler de mes blocages et réussites parce que j'avais peur de me répéter.
Mais maintenant que c'est terminé il faut quand même que je fasse un point avec vous.
Autant que vous le sachiez, j'ai tenu 5 mois et une semaine. Pas 6 donc, mais 5.
Dans mon cerveau radical, j'ai tout de suite pensé que j'avais échoué (et donc que le récit sur le blog serait inutile), mais quand j'ai regardé d'où je partais, j'ai senti que c'était pas mal... Voire, n'ayons pas peur des mots gentils, bien.
C'est une paire de Pump qui m'a fait céder.
J'avais trop envie et puis il y avait 20% et puis... Et puis je me justifie là, mais d'un coup, rationnellement, j'ai eu l'impression que le faire, voir si j'en étais capable, je l'avais déjà plus ou moins vu.
Je n'arrive pas tellement à savoir si penser de cette manière a été une manière de me rassurer ou pas.
Ce dont je suis certaine c'est que je n'ai pas culpabilisé (et au vu de mon habitude à le faire, c'est que j'étais plutôt décontractée de la question) et surtout que je ne suis pas partie dans une outrance.
Une fois l'expérience finie, est-ce que je me suis lâchée?
Ben pas du tout, je n'ai rien rattrapé, je suis restée modérée, sans me forcer.
J'ai acheté peu de trucs, je n'ai pas ressenti un besoin immodéré de me lâcher.
Certaines m'avaient demandé ce que je pensais faire après l'expérience. Et bien je n'en savais rien et là maintenant je n'en sais toujours pas plus.
Il n'y avait pas d'objectif caché en faisant cela, il s'agissait juste de le faire. Gratos, pour voir ce que mon petit cerveau d'occidentale à qui on avait dit que l'achat rendait "heureux" allait faire privé de cette source de satisfaction et de récompense.
Il ne s'agissait pas d'une forme de "diète", je ne suis plus outrancière depuis longtemps et cette expérience aura juste servi à ça...
Voir que j'allais fondamentalement mieux.
À voir aussi (en tous cas à me rappeler) que mes envies de shopping étaient directement liées à la forme dans laquelle j'étais, au regard que je portais sur moi.
Les jours moche / mal coiffée / grosse / un peu nulle / et autres réjouissances, j'étais pire que propice à vouloir de nouvelles choses, mais les autres jours, ceux où je me sens bien dans ce que je suis, ça ne m'intéresse plus autant.
J'ai l'achat traitement, l'achat amélioration, l'achat espoir.
Donc les jours moins bien étaient plus difficiles, mais comme pour la clope, le cerveau reprenait le dessus en me hurlant dans mes oreilles "ça ne changera rien de fumer / acheter, ça ne règle rien, un peu de patience de tendresse et ça passera".
Je ne sais pas quoi vous dire d'autres que "je ne suis pas allée au bout de ce que j'avais dit mais je ne suis pas tout à fait sûre d'avoir perdu dans cette histoire".
Et merci pour vos commentaires laissés sous les posts en question et merci pour vos mails, certains de vos conseils m'ont été tout particulièrement utiles.
Bonne journée
Commentaires
Il y a une semaine j'ai acheté trois paires de sandales sur Asos mais j'ai réalisé que ça faisais plus d'un an que les miennes étaient mortes.
Je ne sais pas si cet état va durer. Je sais qu'il est lié à un compte en banque vide, une envie de voyage et l'absence de boutiques quotidiennes pour me tenter. Je ne sais même pas si je suis réellement plus heureuse sans consommer (je vois de moins en moins les liens entre les deux). Je sais juste que c'est comme ça.
Tu n'as rien acheté de superflu pendant 5 mois et une semaine. Je ne sais pas si c'est bien mais c'est comme ça. Je suis certaine que tes chaussures sont très belles à tes pieds.
Sauf que depuis on a acheté un appart, à la limite sup de nos moyens évidemment sinon c'est pas drôle, et ça coûte cher de rajouter un beau parquet, une jolie cuisine... Donc je me retrouve à n'avoir rien acheté de superflu (c'est-à-dire aucune fringue, nada, pas une paire de chaussettes...et en cosmétique du déo et un sérum). Depuis 4 mois. La motivation n'est pas du tout la même que la tienne, mais je crois que ça va quand même changer ma façon d'acheter par la suite, parce que :
- c'est gratifiant de "tenir" même si c'est un peu dur parfois (mais pas tant que ça en fin de compte, et ça c'est bien de le savoir)
- je ne manque de rien, donc j'avais déjà largement de quoi faire sans rien rajouter
- c'est hallucinant de voir les effets sur le compte en banque, et pourtant je n'achète pas des fringues chères, juste 2 ou 3 conneries (trop) régulièrement
- comme tu dis, je n'ai aucune envie de me rattraper, de me lâcher une fois ce projet mené à bien (en même temps, après les travaux, va falloir meubler...)
- dans la perspective du déménagement j'ai commencé à faire du tri... et c'est pas du luxe ! j'espère optimiser la façon dont je vais réalimenter mon dressing par la suite.
Au final, une très bonne expérience pour moi, et qui n'est pas tout-à-fait terminée !
aemi: Ta dernière phrase est parfaite semi « je ne m’en sens pas la force parce que je me sens frustrée par plein de choses et c’est malheureusement un des moyens que j’ai trouvé pour me défrustrer ».
C’était une des clés de ma compulsion.
fedora: Tout à fait. Mon problème c’est que c’est argent je ne l’avais pas…
aloÿse: C’est évidement parfait comme ça. quand la question ne se pose plus ;-)
ysabelle: En fait toi ça s’est imposé à toi. Oui c’est amusant, parce que c’est en arrêtant d’acheter que j’ai réalisé la somme (encore) des choses que j’avais.
bise
Ta réflexion en a enclenché quelques-unes en moi aussi : en mars, je n'ai rien, rien acheté du tout dont je n'aie besoin : ni livres, ni musique, ni rien ; pas même un après-shampoing. ça m'a fait réaliser à quel point au quotidien, j'avais une attitude de "quête" du bon objet, du nouveau (souvent des livres, pour moi), et ce ce petit "fix" de nouveauté qui fait du bien à une zone reptilienne de mon cerveau.
En avril, j'étais contente de mettre fin à ma frustration... je m'étais sûrement imposé quelque chose de trop draconien, en fait. Ce mois-ci, je me suis lancé un autre défi : porter un vêtement fait main par jour, pour voir comment les choses que je fabrique m'aident à tenir et/ou à me construire. J'ai eu pour le moment beaucoup moins d'envies shopping qu'en mars..
Cependant j aurais bien aime qe tu detailles plus, les moments ou ca fut dur par exemple et quels moyens tu as mis en place pour resister.
En tous cas tu dois etre tellement in love de tes nouvelles baskets :-)
Bravo pour ton blog et merci pour ton partage
http://www.youtube.com/watch?v=7c2KUEm2GW8
et puis aussi quand même merci de nous faire partager tes pensées sur cette expérience. j'aime particulièrement "l'achat espoir"... et puis que tu t'encourages en disant "un peu de tendresse"... c'est vraiment joli.
xsmack
Bien loin de ton expérience, niveau radicalité, je tente moi de simplement noter ce que j'achète, pour me rendre compte de ce qui est superflux ou non dans mes achats. Ainsi j'aimerais travailler là dessus au fil des mois. Je pense qu'on consomme beaucoup trop et que notre envie d'avoir, notre envie de posséder ne sont jamais pleinement satisfaite et cela me fait peur aussi. Puis comme toi, j'achète quand j'ai un coup de blues, ce qui ne sert complètement à rien et qui me fait juste culpabiliser.
Je te félicite en tout cas et te souhaite une bonne journée, merci pour ce partage d'expérience enrichissant.
http://helloelotarie.blogspot.fr
Et ça c'était déjà beaucoup.
J'ai réalisé plus tard que je faisait cela, et essaie, comme toi, d'avoir conscience du "pourquoi j'achète tous ça quand ça va pas".
Tout comme il est doux de se consoler avec un gâteau quand on se sent seule.
Ton témoignage est une bonne chose selon moi.
Egalement je suis interessée de savoir comment tu envisages l'achat, le désir compulsif désormais? vas tu continuer ou pas, ou déplacer vers d'autres domaines (comme le parfum;)
merci pour ton blog,
t'es qq1 de bien x
Si je n'achète AUCUN make up et vetement .... mais meuble/déco/peinture (pour cause relook d'un appart) ca compte ? =)
En plus les soldes sont dans 1 mois (torture) ..... je commencerai le 1er aout =)
L'expérience était chouette et humaine; bien au delà de ce qui a été fait dans la forme, l'important c'est ce que tu as écouté et appris sur toi. Les fringues ou, comme tu le dis justement, la clope, ou quel que soit l'objet, c'est le vecteur de l'introspection. L'essentiel est dans la démarche, et tu sembles l'avoir accomplie largement.
Bises!
j'ai fait une vidéo que je posterai demain où je réponds à vos questions, ça me paraissait plus simple.
Bisous
Non, ton vrai pari, c'était de te prouver que tu n'étais plus dépendante.
Youpi, Marie. Encore une chaîne dont tu t'es libérée ;)
Bizzzz
Aurore
histoiresdedeuxdos.wordpress.com