HONNÊTEMENT

Nan_Goldin

 ( Photo de Nan Goldin, ça faisait très longtemps) 


(Y a pas à dire, Gonzales au piano ça a de l'allure...)


Il y a quelques années j'ai été très très troublée par un garçon. À peu près comme pour la Terre entière, ça m'a fait perdre tous mes moyens. Incapable d'avoir un cerveau, une répartie, une sensibilité juste et d'autres choses très utiles au quotidien, j'ai ramé comme c'est pas permis. Je me sentais amputée de tout ce qui fait que normalement je suis une personne qui parle, qui fait des blagues ou qui sait suggérer.

La seule chose dont j'étais capable, c'était regarder le dit garçon à distance en priant de tout mon coeur et en serrant mes mains très fort pour que tous mes souhaits se réalisent et qu'il se passe enfin quelque chose. Une chose moite de préférence. Pourtant, je ne me levais pas, je ne faisais que regarder, vivre la chose de loin.


Il faut croire que j'aime le bovarysme, mais en fait, non, ça n'a rien à voir avec ça, ça a plus à voir avec... Avec l'honnêteté de mes sentiments.
Ou plutôt à voir avec la peur du refus (ou du râteau).

Une après-midi, Karim, mon ami et moi buvons un thé (ou un café trop sucré mais ça ne change rien à cette histoire) et je lui raconte. Je lui fais part de mon trouble, du coeur qui bat, des jambes qui se galèrent et de mon cerveau particulièrement con. Il m'écoute et me demande quand je vais enfin être sincère avec ce garçon et lui dire ce que sa présence provoque en moi.

Sa question me parait brutale, je lui fais part de mon coeur, de mon sens du romanesque et lui me parle retour à la réalité. Oui retour à la réalité, alors que pour moi impossible de dévoiler la moindre chose, je n'en suis absolument pas capable. Je préfère attendre. Au cas où!

J'explique mon point de vue à Karim: j'ai tellement peur d'être face à un refus que jamais je ne ferai quelque chose. J'ai trop peur, je ne m'en remettrais pas, mon ego serais en miettes si cela arrivait... Bla, bla, bla.

"Mais c'est complètement con ce que tu dis, si ce garçon te plaît, ce n'est pas une preuve de faiblesse. Ce n'est pas quelque chose contre lequel tu dois lutter, comme une déviance. Ce n'est pas une honte le sentiment amoureux, c'est plutôt le contraire. Ne rien dire c'est comme considérer que tes sentiments ne méritent pas d'être dits à voix haute, dans la réalité, hors de ta tête, comme s'ils étaient mauvais. C'est dommage Marie, c'est une force, peu importe ce qui se passe, ce que pense ce garçon de tout ça, ça ne change rien, ce que tu ressens n'a rien de honteux, tu n'as pas à le cacher ou à faire genre. À force d'avoir peur de se faire un peu raboter l'orgueil, quel vilain mot, on se met à ne plus jamais rien vivre. C'est complètement con. Sois fière de tes genoux qui tremblent et de ta bouche sèche, des trucs de la vie quoi!".

Finalement je n'ai rien dit à ce garçon. Il ne s'est rien passé et ce n'est pas bien grave.

En revanche, je n'ai pas oublié ce que m'a dit Karim ce jour là, j'ai même mis un bracelet un peu moche autour de mon poignet pour prendre un engagement envers moi-même, celui d'avoir le sentiment amoureux honnête, j'assume mon trouble avec fierté. Et si ça ne marche pas, tant pis, c'est pas si grave.

Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à ça ce soir ni même pourquoi j'ai voulu en parler sur ce blog.

Je vous embrasse et à demain.




Commentaires

Lily a dit…
c'est magnifiquement raconté !

J'ai vécu ce sentiment bizarre de la bouche sèche et des jambes qui tremblent avec un hommeque je croisais tous les jours mais à qui je n'avais jamais parlé. Un jour sur un cup de folie j'ai foncé : "tu me plais"
Il a halluciné, a réfléchis, m'a invité à prendre un verre pour faire connaissance et nous avons passé 2 ans ensemble !

Comme quoi l'honnêteté ça peut marcher. Ca passe ou ça casse, mais qui ne tente rien n'a rien. (trop de clichés tue le cliché ?)
Marie a dit…
Lily: Oh merci!
T'es la meilleure illustration du "ça marche". Mais j'ai une question, pourquoi t'es allée le voir ce jour là, qu'est-ce qui s'est passé?
Je suis trop curieuse peut-être...
Caroline a dit…
Ah... Ce qui m'arrive en ce moment me fait penser à ce que tu racontes, mais avec un contexte différent.

J'ai déjà un mec, adorable, que j'aime et que j'adore, rien à reprocher et surtout pas envie de le blesser.

Et à la rentrée j'ai rencontré un autre garçon, qui me fait environ l'effet que tu décris dans ton post. Je ne sais pas si je l'aurais remarqué s'il n'était pas venu me parler ("bienvenue" toussa), mais dès qu'on a causé il s'est passé un truc, et depuis je recherche sa présence, je le mange des yeux chaque fois que je le vois. J'ai su quelques heures après l'avoir rencontré qu'il est en couple depuis trois ans et vit avec sa copine. Donc sans réussir (ni vraiment essayer en fait) à me défaire de tout ce que je ressens pour lui, je me suis assez vite résolue à l'idée de ne jamais l'atteindre avec mes sentiments, mon attirance, que sais-je.

La fin est différente, j'ai réussi à lui parler... Mais une fois qu'il était dans mon lit (un des plus beaux jours de ma vie, de ceux où tu te dis que le hasard fait vraiment des trucs improbables des fois : tu sais pas pourquoi tu te mets à penser tout le temps à quelqu'un alors que t'en aimes déjà un autre, et ce quelqu'un te kiffe sur la même longueur d'onde alors qu'il en aime aussi une autre. Bref je m'en suis rendue compte à quelques soirées, il ne rejetait pas mon contact et riait à mes blagues pourries, je l'ai ramené chez moi -détailsprivés- et je lui précisé la même nuit que ce n'était pour coucher que j'avais ramené. J'ai pris le risque de lui dire qu'il me troublait depuis un mois, de lui dire que je cherchais toujours un moyen de parler deux minutes avec lui, je lui ai avoué tout ce qui pouvait me donner l'air connement amoureuse et le faire fuir.

Je ne regrette rien. On a aujourd'hui une relation sans nom : pas un plan cul (on couche une fois sur dix), pas un couple (on a gardé ceux qu'on avait déjà, parce qu'entre autres on les aime aussi, nos officiels respectifs), pas une liaison régulière (on se voit quand le hasard nous met dans la même pièce), pas un "amour" caché (pas de "je t'aime" ou de "j'ai besoin de toi", j'ai juste osé "tu me manques").

Je pense que c'est justement le fait de se dire qu'on ressent un paquet d'émotions envers l'autre, qui fait qu'on n'a pas honte de notre relation. A défaut de le voir régulièrement, j'espère au moins entretenir quelque chose de sincère. Si je m'étais retenue dans mes déclarations (bon en vrai je me retiens un peu quand même), je pense pas qu'on en serait là.

En digression, il m'a parlé de tout arrêter au bout de dix jours, pour ne rien avoir à se reprocher vis-à-vis de sa copine. J'ai pleuré devant lui, mais il m'a parlé honnêtement (je crois) et c'est ce qui m'a permis de m'en remettre assez vite (je pouvais me dire "il ne me méprise pas, il me parle comme à une égale, il veut toujours me voir comme une pote").
(Finalement il a tenu seulement une semaine sans me toucher.)

Pas de râteau donc, mais une relation qui n'avance pas. Je ne sais pas si c'est mieux, mais ça donne plein (trop?) de choses à raconter, anonymement bien sûr.

(Je ne sais pas pourquoi, pour le peu de fois que je commente, chaque fois j'ai autant envie de raconter autant ma vie.)
Magali a dit…
Quand j'ai vu Y la 1ere fois j'ai ressenti la même chose que toi et je n'ai pas osé lui parler non plus...je ne l'ai plus revu pendant quelques années, j'ai été en couple entre temps mais j'ai toujours pensé à lui dans un ptit coin de ma tête...puis on s'est revu et j'ai osé ! Aujourd'hui ca fait 5 ans qu'on est ensemble et on a un adorable petit garçon :) Touuut ca pour te dire que rien n'est jamais vraiment définitif et que même si on peut être très lente à se lancer ca peut marcher.
Bises
Lulu a dit…
Finalement, Marie, oui tu es une vraie romantique. Il m'arrive de penser aussi que le sentiment amoureux en soi est plus beau que la réalité de ce sentiment-là, et parfois je chéris d'avantage l'idée que sa concrétisation. Toutes les histoires d'amour ne finissent pas mal, mais elles se transforment, s'éteignent et se rallument ou pas. Le sentiment amoureux, et sa nostalgie, reste intact.
Salmiochee a dit…
Hello Marie,
Je crois qu'on a toutes déjà, au moins une fois, été confrontées à ce genre de situation. Quelque fois on n'ose pas, on n'est pas trop sure de la réciprocité de la chose et on a peur du ridicule; d'autres fois on fonce car marre d'être spectatrices de notre vie.
Pour ma part, j'ai pris les devants une seule fois, avec un garçon à qui je savais que je plaisais un peu mais qui ne savait pas trop ce qu'il voulait... (classique!). Et je ne le regrette pas car on a eu une très belle histoire. Par contre, et je ne saurai expliquer pourquoi, je n'étais pas très à l'aise dans cette relation, comme si je lui avais forcé la main... Toujours la faute à cette idée bien ancrée dans mon esprit selon laquelle JE suis la fille, c'est à LUI de me conquérir, RIDICULE! Ca n'a pas duré, vous l'aurez compris!
Je n'ai pas renouvelé l'expérience depuis! J'attends le déluge haha

Salmiochee - http://lagoradeschiffons.blogspot.com/
Soniachocolat a dit…
Très joli post, qui fait vraiment echo en moi, la grosse timide handicapée du premier pas! Combien de fois j'ai eu cette conversation avec des amis garçons qui m'ont traitée de grosse idiote! Mais je ne peux pas c'est plus fort que moi!
J'ai lu tous les com, et les "ça a marché pour moi" ça donne du courage...un peu! :)
En tous cas, que de belles histoires, des vraies, ça change des pseudo vraies love story qu'on lit dans les fameux magazines féminins et auxquelles j'ai toujours un peu de mal à accorder de la crédibilité...
Merci à vous les filles!
Anonyme a dit…
Perso j'en ai pleins en stock des histoires comme ça...Allez je vous raconte la mienne!...
Le seul mec vers lequel j'ai osé faire un pas, c'était sur internet, site de rencontres. Gros coup de foudre, discussion enflammée pendant des heures, rencontre le lendemain, bisou, 2 jours après il était dans mon lit (grande première pour moi cette rapidité!). J'étais folle amoureuse, en fait il avait déjà une fille dans sa vie, je l'ai découvert toute seule...Quand j'en ai enfin eu le courage j'ai tout stoppé. Mais ne l'ai pas vraiment oublié. J'ai connu d'autres mecs, et puis on s'est reparlé, et contre toute attente on est devenu "ami"...Il est (enfin) définitivement séparé de la fille avec laquelle il sortait (ou dont il essayait de se séparer selon sa version ;)
Enfin une amitié ambigüe, mais en tous les cas une belle amitié selon moi, totalement platonique et avec, cette fois ci, beaucoup de respect...Un jour peut être, je lui rouvrirai la porte de mon coeur...
severi27 a dit…
Quand j'étais plus jeune, je redoutais énormément de dire ce que j'éprouvais (dans le domaine amoureux) car je craignais le jugement de l'autre, et surtout que ce sentiment soit unilatéral.
D'un autre côté, en étant plus vieille, je peux dire que ce sentiment très particulier que tu décris n'est pas fréquent, le trouble réel est un sentiment plutôt rare, c'est ce qui m'amène à penser que la raison principale pour laquelle il faut lui accorder un traitement spécial et faire en sorte de le verbaliser. Il s'agit d'être sincère tout en étant "diplomate", c'est un subtil mélange mais après tout, quel est le risque ? Au pire, ce sentiment n'est pas partagé mais ce genre d'expérience fait grandir. Éviter de "souffrir" c'est éviter de vivre, se protéger n'est pas toujours le meilleur moyen d'obtenir ce qu'on veut.
Bref, j'en reviens un peu à la presse féminine qui favorise beaucoup le cliché des femmes devant attendre le bon vouloir des hommes. Notre société nous a beaucoup conditionnées à ce modèle. Ce que j'apprécie tout particulièrement dans le fait de vieillir, c'est ce sentiment de constamment apprendre et de trouver le ton approprié, ce qui importe c'est aussi la réception, pas uniquement l'intention que l'on avait de dire telle ou telle chose, mais la manière dont cela pourra être compris, comme un commissaire d'exposition qui pense sa scénographie en fonction des œuvres d'art qu'il présente.
Marie, oser c'est libérer la parole et accepter qu'elle puisse trouver une suite défavorable, mais aussi favorable dans certains cas.
Unknown a dit…
Le pire, c'est sans doute quand la relation est impossible malgré des sentiments réciproques et qu'on vit une relation pleine de frustration des deux côtés..
nipponphilia a dit…
Bonjour Marie,
Une réaction sur le mode "macédoine" aujourd'hui.
Sur la question de l'expression du trouble ou du désir voire-plus-si-affinités, je n'ai jamais été partisane de la manière directe ; je n'ai jamais juré que par le jeu, la séduction, les glissements progressifs. En revanche, jamais eu de problème à prendre l'initiative et à échafauder des stratégies utra-élaborées :) pour arriver à mes fins. Je ne me suis donc jamais sentie passive ; c'est juste que je privilégiais une méthode oblique pour exprimer mon désir. Dans ce domaine, la frontalité ne me correspond pas. Quant à l'expression des sentiments, il a fallu que je rencontre celui qui allait devenir mon mari pour que je me livre, sans craindre le sacro-saint jugement d'autrui qui n'est que l'autre nom du peu d'estime que nous portons à nous-même. L'amour inconditionnel qu'un homme vous porte est la meilleure des thérapies, même s'il ne résout pas tout (là comme en politique, je ne crois pas à l'homme providentiel). Mais tout de même, avancer, ce n'est pas rien:)
Autrement, Gonzales: c'est très beau. Quelle puissance retenue ! Dans un genre différent, j'aime beaucoup the Rapture en ce moment, sautillant et tellement new yorkais...
Enfin, Nan Goldin entre dans la catégorie des photographes qui me touchent, au contraire des tenants d'une la photo plus "formaliste", genre paysages, urbains ou pas, qui me laissent de marbre.
Parmi les photographes que je place très haut, Jeff Wall et Edouard Levé. Chacun a sa façon interroge le réel en mettant en place des dispositifs fictifs, des mise en scène très déstabilisantes sur la teneur de ce qu'on voit, de ce qui est représenté. Je pense qu'ils pourraient t'intéresser, si tu ne les connais pas déjà. A bientôt, Marie.
Olivia a dit…
bonjour Marie.arf je me sens comme une gamine depuis des années devant un homme qui me plait..je ne lui ai jamais parlé,je me contente de le regarder..à ce que je sais il n'est pas marié,moi non plus..il est assez discret comme homme et moi discrète comme femme..lol..peut etre qu'un jou r la vie fera que..j'y pense que quand je le vois et c'est pas souvent!bonne soirée .bises.♥
fanny a dit…
bonsoir!

petite reine de la mise en scéne,la musique colle si bien à tes mots!

ce que tu retranscris de ton ami est touchant! ce que tu as écris est trés joli! ça n'a rien de poétique (dans la forme je veux dire) mais il est vrai que lorsqu'on aborde la question des sentiments via les mots,nos maux en deviennent tellement beaux!

TB article (comme d'hab ouais ouais)

bonne soirée à toi
Anne a dit…
Aaaah mais merci Marie de dire les choses avec autant de simplicité ! En fait, juste de les dire ! C'est vrai que ce n'est pas grave d'être amoureuse, mais si personne ne le dit comment le savoir ?? L'amoureuse en secret c'est mon truc à moi aussi (à un point presque pathologique...) et quand j'ai "avoué" à une copine que j'avais été amoureuse en secret d'un ami commun pendant plus de deux ans, elle est d'abord tombée des nues et elle m'a dit ça : "mais c'est pas grave d'être amoureuse"
Mais c'est vrai que le dire ça aurait été l'assumer et ça aurait été se confronter à la réalité. Et à l'époque la réalité c'était pas ma copine. Depuis je l'apprivoise.
Conclusion : "c'est pas grave d'être amoureuse" Parlons-en !
Lucie a dit…
Re : J'avais raconté mon "crush" à mes copines à la fac, et un jour il était seul dans une salle, elles me l'ont dit et

"t'es pas cap d'y aller, et de lui dire qu'il te plait !"

Et j'aime bien les défis ! :)
lilo2 a dit…
Ca me fait penser à la chanson de Gainsbourg chanté par Birkin, "Fuir le bonheur de peur qui ne se sauve"...
Moi, je crois qu'on doit tenter sa chance et carpe diem quoi ! Mais, bon, aimer dans l'ombre c'est très romantique...
mamino a dit…
C'est une jolie leçon, et il a raison. C'est fou ça me fait tout chaud au coeur d'avoir lu ça, ça me donne envie de descendre dans la rue et d'embrasser tous les passants. (certes c'est surement trop excessif) en tout cas merci Marie.
anne-laure a dit…
Incroyable ton post!je suis en plein dedans!j'y vais...j'y vais pas...
en tous cas,tu as un super pote qui dit des choses vachement bien et vachement belles!:)
Shampoing a dit…
Le "sois fière" me fait pleurer. Je suis fatiguée, ça n'aide pas.

Il a raison Karim. Mais ce n'est pas de l'orgueil, c'est tout le contraire. Si tu caches tes sentiments, c'est parce que tu penses que t'as aucune chance, ou si peu. Alors, tu rêves. Tu construis parfois sous ta douche ou dans ton lit des scénarios incroyables où il vient à toi, où tu es tout pour lui, où il t'aime à en mourir. Mais dans la froideur de la réalité, tu reprends tes esprits et tu crains au fond de toi que cette mise à nu devant cet autre qui t'attire tant ne te renvoie à cette cicatrice jamais refermée, cette plaie autrement appelée la peur de l'abandon, la peur de la solitude noire (pas la solitude cool, celle où on s'isole pour écouter de la musique - ou du Patrick Fiori - loin de tout), subie, angoissante. Cet homme, ce garçon, a trouvé sans le savoir le passage secret, le raccourci qui mène directement à ton toi intime, profond et s'il te répond que tu ne l'intéresses pas, il n'aura finalement trouvé qu'un moyen de planter un poignard directement au coeur de toi. Alors, avec un orgueil si défaillant, tu préfères la pilule de l'illusion.

Ado, j'ai longtemps agi ainsi jusqu'à ce que je trouve celui qui m'a épargné ces souffrances, celui qui est venu vers moi alors que je n'aurais même pas osé penser à lui. Il est mon homme depuis près de 20 ans (j'en ai 30 et quelques). En gros, j'ai gagné au loto sans avoir joué (disons alors que j'ai trouvé un billet gagnant). Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans lui.
Ysabelle a dit…
C'est marrant, je n'ai jamais eu de souci pour exprimer mes sentiments envers un garçon. Pas forcément cash, bien sûr, mais je me suis (presque) toujours débrouillée pour qu'il comprenne. Ce sont plutôt mes copines qui me freinaient : "mais ça se fait pas !" "non mais tu lui as pas dit ça !"...
Ça m'a valu quelques déconvenues bien sûr, des histoires courtes, et surtout une merveilleuse relation depuis bientôt 7 ans, avec un charmant garçon qui m'a confié n'avoir jamais osé faire le 1er pas !...
Je n'ai pas honte de mes sentiments, mes émotions, mon ressenti, c'est ce qui fait que je suis vivante. Je préfère vivre pleinement et souffrir un peu, je crois dur comme fer qu'en se protégeant du pire on se prive aussi du meilleur...
miss Julie a dit…
Jolie note.
Et qu'en aurait-il été aujourd'hui, si tu avais osé faire le pas à cette époque.? On ne saura jamais...;-)

C'est cette sensation de film inachevé qui peut nous laisser un goût amer, voilà pourquoi,parfois il ne faut pas hésiter à se lancer.

Au diable les principes, les jugements...on a qu'une vie et ce serait con de passer à coté. ;-)
Anonyme a dit…
ça m'est aussi arrivé ! Un déjeuner d'affaires, un regard bleu croisé et hop j'avais tous les symptômes que tu décris :) J'ai résisté 2 jours, écrit 1000 SMS jamais envoyés et puis à la fin du 2e jour, je lui posté ce SMS : J'ai envie de me noyer dans tes yeux ! C'est con mais nous sommes devenu amants et nous avons vécu une année merveilleuse... les choses de la vie ont fait que nous avons dû nous quitter à regret avec amour :)
Anonyme a dit…
Je suis d'accord avec "Shampoing", ce post réchauffe le coeur.
O mais Marie dis moi, ton ami Karim, ce n'est pas le beau garçon que tu avais filmé il y a quelques temps pour parler de son point de vue sur le style des filles ?
J'avais bien aimé cette idée, idée que j'ai retrouvée chez une blogueuse que j'aime beaucoup et qui officie sur Youtube. Elle s'appelle Taren916, elle y a développé sa propre chaîne.

Nuage.
fouh a dit…
"Elle dit non avec la tête, elle dit oui avec le coeur..."
D'emblée ce sont ces mots là qui me sont venus à la lecture de cette si touchante histoire.
Je suis comme miss julie...pas de goûts amers dans la bouche...pourtant j'étais maladivement timide du genre à pas pouvoir rentrer dans un lieu si je n'y étais jamais allée avant mais je me suis battue contre mes moulins car j'ai toujours voulu m'affronter et mettre des mots sur mes sentiments pour ne rien louper de ce côté -ci.
Je me suis écorchée les genoux,j'ai trituré des portes closes,balbutié,rougit, patatra et badamoum mais j'ai 2 victoires à mon actif: j'ignore le mot regret et mon gars.

Besos Marie & keep on
Marie a dit…
Caroline: J'ai adoré ton histoire. Merci d'avoir partagé ça ici. Vraiment. Ce genre d'histoire c'est tellement fort, un truc auquel on ne veut pas succomber mais auquel non ne peut rien, c'est trop joli. Je t'embrasse.

Magali: C'est vrai :-) Toutes les histoires que vous racontez ont marché, c'est étrange si on y réfléchit bien...

Lulu: Oui j'en ai bien peur, mais attention je suis une romantique qui s'assume pas, je préfère dire des gros mots ^__^

Salmiochee: C'est intéressant ce que tu dis sur les rôles de chacun, sur cette impression que tu avais de lui "avoir forcé la main". Vraiment intéressant.

Soniachocolat: On est d'accord!

Anonyme: ca doit être une amitié bien étrange tout de même... J'aime bien moi ce genre d'histoires. Merci!

Severi27: Tu as raison, c'est un sentiment plutôt rare auquel il faut être attentif!

Garance Désirée: C'est vrai!

Nipponphilia: Je ne connais pas les photographes dont tu parles, je vais jeter un oeil, merci pour ton commentaire. Again. Je n'arrête pas de me répéter, je sais
Bise.

Olivia: Ah oui, fais le, fais pas ta nunuche comme moi, tu me diras hein, j'adore vivre ma vie par procuration!


Fanny: C'est vrai :) Merci! Je t'embrasse.

Anne: Comme toi, je suis trop amoureuse dans le secret.

Lily: Et alors, t'y es allée?

lilo2: Ouais le romantisme, ça va deux minutes... :D

Mamino: excessif pas tant que ça ;-)

Anne-Laure: Vas-y. Vas-y c'est la seule chose sensée à faire!

Shampoing: C'est exactement ça, tu as parfaitement résumé mes sentiments, ce truc de ne pas avoir sa chance, blablabla... C'est très étrange! C'est très joli ce que tu dis sur ton amoureux, vraiment très joli.

Ysabelle: Tu as tellement raison!

Miss Julie: Oui, c'est vrai!

Anonyme: c'est fou, à chaque fois que vous avez essayé, ça a fonctionné, j'ai été con sur ce coup là!

Nuage: Non le beau garçon, c'est yassine, je vais lui dire, il sera ravissement et fierté. Mais Karim est beau aussi, sauf qu'invisible sur ce blog!
Merci pour Taren916, je ne la connaissais pas!

Fouh: Tu peux être fière! Vraiment!!!
Lyqa a dit…
Bonjour Marie,
Je suis ton blog depuis un moment, et malgré ma discrétion, tes posts et les commentaires qui suivent donnent envie de participer à la discussion...!
Bref, ton ami a raison. Les choses ne nous tombent pas toujours toutes prêtes entre les mains, c'est parfois bien de se bouger pour avoir ce qu'on veut. Et je dis ça en étant pourtant une adepte du "fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve" ! Cette sensation que tu décris m'est arrivé plusieurs fois, parfois je n'ai rien fait. Et 2 fois, je me suis lancée.
Résultat : un joli râteau, un garçon très étonné "heu, non, désolé..." Mon ego en a pris un coup, mais je m'en suis finalement vite remise - j'étais même plutôt fière de moi, d'avoir au moins réussi à essayer !
La 2è fois, c'était avec un ami d'enfance, le truc un peu casse-gueule que tout le monde déconseille. Quasi persuadée que j'allais dans le mur, et pourtant non : l'histoire est maintenant terminée mais j'en garde des souvenirs magnifiques et très forts.
En fait, je pense maintenant que, bêtement, si on ne pose pas la question, c'est qu'on n'est pas prête à la poser, ni à entendre la réponse - quelle qu'elle soit. Mais si ça te "mange" vraiment, je crois que l'orgueil en prend un coup aussi - au moins autant que pour un refus - si on reste à ne rien faire "par peur de"...
Bref, du coup, pour un premier comm, je me suis un peu lâchée, j'essaierai d'être plus concise la prochaine fois !
Lucie a dit…
oui, j'y suis allée bien sûr ! J'ai cru mourir entre les bouffées de chaleur et le reste. mais finalement je ne regrette pas, puisque ça a marché ! :)
LAKima a dit…
Euh Karim, il a une copine? ;)
Punchdrunk a dit…
Je ne te connais qu'à travers ton blog, mais je pensais vraiment que tu étais une fille capable de faire le premier pas (genre fille très sure d'elle, tu vois).
Tu es très jolie avec un franc parler dans les vidéos qui me laissait penser ça. Comme quoi l'image qu'on perçoit via la web peut être fausse.

De mon côté, j'ai été longtemps timide, sans oser faire le premier pas (petite rondouillette complexée, tout ça...enfin comme plein de gens) et puis un jour j'ai osé car j'aimais follement un collègue depuis 6 mois. On était amis, mais il ne se passait rien. L'alcool aidant (j'ai honte un peu quand même, mais j'aime faire la fête), je l'ai embrassé et voilà, ça a commencé comme ça.

8 ans plus tard, nous sommes mariés et nous avons un petit bonhomme de 2 ans.
Par contre avant ça, par timidité, j'ai laissé filer plein de coups de coeur...enfin plein faut pas exagérer quand même.
Lola a dit…
Merci Marie pour ce joli texte. C'est très touchant, d'autant plus que je me retrouve tellement dans tes mots.
En lisant tous ces comms, "ça a marché" je me suis lancée, et j'ai envoyé un message au garçon.. Pfff, la flippe!! Enfin affaire à suivre!
Lola a dit…
Merci Marie pour ce joli texte. C'est très touchant, d'autant plus que je me retrouve tellement dans tes mots.
En lisant tous ces comms, "ça a marché" je me suis lancée, et j'ai envoyé un message au garçon.. Pfff, la flippe!! Enfin affaire à suivre!
Clara a dit…
Coucou Marie !
comme beaucoup d'autres, je suis aussi dans cette situation avec mon prof d'anglais.... rien a faire, quand il est dans mon champ de vision je suis incapable de faire une phrase correcte. Pourtant il m'en a tendu des perches.
Tu as vu le film 'In the Mood for Love' ? C'est un film exceptionnel sur les occasions manquees, et la melancolie a la fois dechirante et belle qui en decoule.
Vite, vite, c'est si beau !!!
a bientot

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