ÊTRE FIER
Lundi soir, Top Chef.
J'adore Top Chef.
(Ne me jugez pas...)
Continuons.
Au tout début de l'émission, les "candidats" (non mais te barre pas tout de suite, on ne parlera pas que carpaccio dans ce post, j'te l'jure, j'te l'crache sur le bitume!) trouvent dans leur casier une lettre d'encouragement d'un de leur proche et/ou mentor.
(J'suis comme vous là, j'ai moitié honte de moi avec ce début récit. J'aurais pu vous choper un extrait de Montaigne en incipit ou au moins un truc avec une vague crédibilité intello, genre, un épisode de Breaking Bad ou des Soprano... La semaine prochaine, je vais t'incipiter les maçons du coeur pour les pauvres que ça va pas traîner.)
Yassine et moi on regarde l'émission:
Yassine: - "Non mais regarde les ces gros bolosses qui pleurent comme des cons (NDLR: les dits candidats se mettent vite à chialer devant les encouragements/louanges/remerciements/ mots d'amour des proches/mentors).
- ... (silence un poil gêné)Ho mais dis toi, j'te trouve un peu dur (cet enchaînement de mots n'a et, j'espère que vous l'avez remarqué, rien de naturel. Y a que les robots qui parlent comme ça. Ou les émus qui font l'air de rien!)... (je tourne la tête et renifle le plus discrètement du monde si vous voyez ce que je veux dire!). "
Bref je chialais à moitié et j'aimerais, s'il vous plaît qu'on n'en fasse pas tout un plat et que vous n'en tiriez pas, par la même occasion, de conclusions hâtives (ce que je ferais pourtant si j'étais à votre place...).
Donc, qu'est-ce que ces larmes révèlent hormis que je suis sensib...pathéti...une merde voilà?
Et bien que déjà, comme ça, à 20H54, j'suis cap' de pleurer devant M6, et ça, sans même réfléchir aux conséquences pour ma dignité.
Mais aussi, que pour mon petit coeur de midinette, voir les autres et dans ce cas précis des cuisiniers que je ne connais pas, être émus parce qu'ils s'entendent dire qu'ils sont travailleurs/motivés/bons/beaux/mexicains c'est vachement joli.
En fait ce que je crois, dans le fond, c'est qu'un des trucs qui nous touchent le plus sans qu'on puisse contrôler les discrets spasmes (si on est rudement viril) ou les larmes (si on est une fillette comme moi) c'est que quelqu'un, dont l'avis compte vraiment, nous dise qu'il est vachement FIER de nous.
La fierté doit être juste, c'est à dire qu'elle ne doit pas être simulée, rien n'est pire que de gagner quelque chose qu'on n'a dans le fond pas mérité.
Je pense même qu'une des distinctions majeures entre les gens qui réussissent (bien sûr il y a des exceptions) et ceux qui se remuent dans tous les sens sans réussir à se fixer et à être assuré c'est ce qu'ils se sont entendus dire qu'on était fier d'eux. Alors là, j'enfonce des portes ouvertes de niaiserie, je sais mais ne j'peux m'empêcher d'écrire sur ce que j'assimile. La fierté, est une immense motivation.
Pour la deuxième catégorie de gens (les agités), attention je ne parle pas forcément de gens qui, gamins, auraient manqué d'amour, le problème n'est vraiment pas là. Ils n'ont pas de revanche à prendre et ne doivent donc pas prouver qu'ils peuvent s'en sortir. Ils ont été choyés et aimés...
Mais dans le fond, ils savent que ce qu'ils font ne peut pas provoquer de fierté, et comme une vie sans examen ne vaut la peine d'être vécue, ils ne s'agitent, d'ailleurs, pour pas grand chose. Un pas grand chose qui leur parait pourtant titanesque.
C'est pour ça qu'entendre dire un "c'est bien" sincère, donne une dimension à l'action, une légitimité à la voie choisie, une récompense aux sacrifices.
Et ça, j'y peux rien, ça m'émeut.
On devrait toujours se pousser à aller bien au-delà de toute la réalité, aux confins de la fierté ultime, permanente. Une fierté qui n'aurait rien à avoir avec l'orgueil mais tout à voir avec la gloire.
L'aboutissement est une bonne motivation remarquez.
Je vous embrasse.
Commentaires
(c'est ma façon de baisser mon chapeau)
(O.Wilde)
j'aime!!
biz
:)
je sais pourquoi je felicite tjr ma fille quand elle evolue ;-)
Anonyme Amande
non je deconne en vrai si tu savais comment la de suite maintenant il me parle ce putain de post, en plein ds le mille ma paulette!
moi la grande gueule qui fait rire, qui fait du bruit qui s'agite qui cherche a attirer l'attention le plus possible, ben tu viens de m'economiser une seance chez le psy
je vais me moucher je reviens...
Sonya: C'est vrai!
Miss Purple: Mon papi est comme toi... Dans l'ancienne version du juste prix, quand ils gagnaient la vitrine, il pleurait!
Jade: Merci :-)
Amande que j'aime: <3 (qui est un coeur)
Roca: Bien sûr que tu peux le dire, ça rend vulnérable et sympathique... :-)
toujours autant de plaisir à te lire
la fille qui vouvoie!
et pour revenir à top chef, j'ai remarqué que chez les artisans, qu'ils soient cuisinier, carreleur ou ferronnier d'art, la fausse modestie a rarement cours: quand on fait quelque chose et qu'on le fait bien, on le reconnaît. et on accepte le compliment ou les félicitations.
plus ça va, plus j'ose me dire que oui, tel ou tel truc que j'ai réalisé -surtout dans mon boulot d ailleurs- est réussi et oui, je suis douée pour tel autre... Ca fait un bien terrible et ca donne le sentiment, ben d'être à sa place au moins dans ces moments là (oui oui, toujours cette histoire de place ;-) )
voila... comme souvent j'ai été un peu longue mais j y peux rien si ta prose m inspire
plein de bisous ma belle
Petitprunier: Je suis d'accord avec tout...
Tu n'es jamais trop longue chez moi. Promis!
Bref. J'adore te lire, ton blog est un de mes préférés =)
http://www.saute.moi.au.cou.over-blog.com