EFFLEURER LES ÉTOILES...
"Notre plus grande crainte n'est pas d'être inadéquat, notre plus grande crainte est d'être puissant au-delà de toute mesure. C'est notre lumière, et non notre obscurité qui nous effraie le plus. Nous nous demandons "Qui suis-je pour être intelligent, beau, talentueux, merveilleux?" À vrai dire, qui sommes-nous pour ne pas l'être? (...) Vous minimiser ne sert personne. (...) Lorsque nous laissons notre propre lumière briller, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire pareil."
Marianne Williamson (auteur américain moitié-babos, moitié new-age!)
Marianne Williamson (auteur américain moitié-babos, moitié new-age!)
Ah ouais, carrément! Ca s'emballe de l'optimisme là.
Il est beau ce texte hein?
"Être puissant au-delà de toute mesure"... À qui elle parle là notre Marianne?
Pas à moi quand même?
Ma lumière?
Mon talent?
Mes merveilles... J'ai presque envie de lâcher un petit "lol" des familles.
Non mais c'est sûr, c'est vachement beau, ça donne super envie de faire sien ce type de discours... Mais est-ce que ça me parle? Est-ce que je me sens concernée?
Non, restons sérieux, je ne me sens ni visée ni concernée pas ce genre de monologue même s'il me donne des frissons (j'étais, je suis et serai une midinette toute ma vie...)
Mais admettons que ça soit le cas, que je me dise que oui, j'ai tout ce que cette femme dit, que je me sente concernée, pourquoi diable me sentirais-je effrayée par l'idée d'être puissante au-delà de toute mesure?
Ça serait plutôt cool non? Tout le monde est puissant, tout le monde irradie, tout le monde est, comme dirait la nana de Confessions Intimes, au top de "soi-même" et après, on est heureux dans cet état optimum d'humanité.
(Digression essentielle à mon raisonnement...)
Avant-avant-hier, sur France 4, j'ai re-re (× 12) regardé le Grand Bleu, un des films les plus importants de mon enfance.
Encore aujourd'hui, Jean-Marc Barre aka Jacques Mayol, est le plus beau garçon que j'ai jamais vu au cinéma (même la manière dont son visage prend la lumière et construit ses propres ombres est parfaite).
Je vous rassure, mes délires érotico-adolescents, ne sont pas le propos de ce post.
On va passer outre ma petite culotte.
Après le film, France 4 a diffusé un documentaire sur les apnéistes.
A priori, un documentaire sur des mecs qui ne respirent pas, ça ne m'inspire pas beaucoup (oui, je sais" inspire" et "respire" dans la même phrase, j'aurais pu faire un effort). Pourtant, c'était hypnotique.
je déconne pas, je n'ai pas pu détacher mon regard de l'écran.
La représentation vidéo de l'effort extrême.
Un entraînement physique et mental qui les oblige, peu à peu, à les éloigner de leur propre souffle et de leur propre chair.
C'est en voyant ce documentaire que j'ai été un peu plus éclairée sur les propos de Marianne Williamson.
Je m'explique.
Un apnéiste français, est resté, on peut le voir dans ce documentaire, 11 minutes et 35 secondes en apnée statique dans l'eau. S'teu'plait, 11 minutes et 35 secondes sans respirer, sans oxygène, avec des muscles qui se tétanisent, un cerveau dans une quasi léthargie, et une douleur qu'on devine insupportable.
11 minutes et 35 secondes à être sur la corde raide de la vie, à faire descendre son rythme cardiaque à moins de 20 pulsations minutes.
11 minutes et 35 secondes à jouer à autre chose qu'à être un humain. On est autre chose, on flirte et on triomphe sur l'impensable.
C'est pas dingue? Il y a dans l'apnée extrême, quelque chose qui s'apparente au divin, non?
Monsieur 11 minutes et 35 secondes a évidemment un physique hallucinant. Il passe sa vie à s'entraîner. Toutes ses pensées, toute les actions de son cerveau sont dirigées vers un but unique, passer le plus de temps possible sans respirer.
Le sport de haut niveau m'a appris un truc, mais je ne pouvais pas le saisir quand j'étais petite.
Vos aptitudes physiques et votre entraînement font de vous un bon sportif. Un mental en béton armé fait de vous un sportif d'exception.
En regardant ce documentaire sur l'apnée, ça a pris tout son sens dans ma tête.
Zidane, Jordan, Woods, Nadal, bien sûr que c'est exceptionnel et hors-norme, mais, et je ne sais pas si c'est la découverte de la discipline qui a provoqué ça, les apnéistes que je voyais me semblaient être dans un type d'efforts bien supérieurs.
C'est peut-être de ça dont parle Marianne Williamson.
La force de conviction, l'adaptabilité cognitive, la non-limite du cerveau humain s'il a des objectifs clairement définis et choisis. Mais vraiment choisis, et si c'est le cas, alors la machine se mettra en route!
En regardant ces mecs j'ai pris conscience de ce que les êtres humains étaient vraiment capables de faire: ne pas respirer, supporter la pression, gérer les phénomènes de décompression, minimiser le plus possible la douleur musculaire qui est insupportable! Les êtres humains, entraînés certes, peuvent aller bien au-delà de qu'on a appelé les limites humaines.
Pour moi, 11 minutes 35 secondes sans respirer, c'est la mort assurée, mais là, non, il sort la tête de l'eau, prend d'énormes inspirations, regarde le jury et leur dit "I'm okay, i'm okay". Il pleure pratiquement après chaque apnée extrême, je n'ose même pas imaginer ce que ça pourrait provoquer en moi ce genre de sensations, mais c'est possible. Ça ne m'est pas forcément possible à moi là maintenant, mais ça l'est, dans l'absolu.
Et ça m'a fait peur... Ça m'a fait peur de penser à l'immensité de ce qu'ils avaient en eux, de ce que j'ai en moi. Mes potentialités, non réveillées étaient, face à ce documentaire, vertigineuses. J'avais le vertige, le vrai, me disant que s'ils sont capables de pareil effort, je suis capable d'efforts qui me paraissent aujourd'hui, complètement inaccessibles. Tellement inaccessibles que je n'ai même pas l'audace d'y penser.
Et si, "cognitiviment", humainement, j'étais capable d'aller bien au-delà, de ce que je crois? Qu'est-que je ferais avec tout ça dans mes mains? Et puis visiblement je l'ai déjà... Et qu'est ce que j'en fais alors? Je pourrais gagner un marathon si je m'entraîne à ça pendant dix ans? Je pourrais parler 6 langues couramment en 7 ans, Je pourrais être pianiste concertiste?
Je pourrais traverser la Manche à la nage, tiens!
Il y a un avis très répandu qui dit que l'enfance est le meilleur moment pour acquérir des compétences avec facilité... Certes, mais je trouve que c'est surtout une réflexion de branleur ça! Qu'importe l'âge, on s'en fout, l'important n'est pas qu'on nous dise que c'est possible ou pas possible (ou moins possible), l'important c'est ce que l'on croit, ce que l'on sait. L'important c'est que pour moi (ou pour toi hein!) ça soit possible. Le reste n'a aucune espèce d'importance. Il (l'avis de l'autre) n'est pas un élément de variabilité. Sauf si ce que pense les gens est supérieur à ce que vous, vous pensez!
Pourquoi regarder ce reportage a été angoissant?
C'est l'idée de gâchis qui m'était angoissante, parce que, sincèrement, je ne sais pas où sont mes limites, et même si c'est extrêmement enthousiasmant, stimulant, je ne voudrais pas vivre ma vie en étant en sous-régime, en n'étant qu'une pâle copie de ce que je pourrais, si je m'en donnais fortement la peine, être.
Bon je vais me rencarder, et je vous tiens au courant. Si ça se trouve je vais être la plus grande joueuse de base-ball de tous les temps!!! Non, mais c'est sympa le base-ball!
Je vous embrasse...
Commentaires
ça fait longtemps que je passe, la j'ai envie de saluer une "sista" dans l'âme,
Sinon, je pense que la baba cool a raison, mais qu'on est pas tous obligé de faire des choses "extraordinaires" pour prouver qu'on utilise tout notre power!
D'ailleurs, qu'est ce qui est extraordinaire ou pas???? C'est comme la beauté c'est subjectif!
Caro.
Comme il est dit plus haut, il m'a fait penser à l'article "les couilles", très beau et inspirant aussi.
Ca fait du bien, parfois, de tomber sur le bon texte au bon moment.
C'est de ces mots là dont j'avais besoin ce soir.
Merci.
Anonyme bis: Ok, merci de me le dire, j'ai modifié un peu vu que tu n'étais pas la seule à me dire ça.
Jo: Oh merci, c'est très gentil!
Claire: Oui c'est vrai, c'est un peu le même propos que ce post. Le coup de pied au cul, c'est pas être vulgaire!
@nnoushka: Oui tu as raison, mais l'extraordinaire pour moi ou pour toi n'est pas similaire aux autres et c'est ça qui est bon!!! Bisous
Caro: Merci Caro, c'est adorable, ça me touche beaucoup... Merci! Si quand t'es cul-cul t'es comme ça avec moi, je ne traiterais jamais ;-) Bisous.
Camille: Je suis contente alors... Merci :-)
Dou: Merci, beaucoup... :-) Je t'embrasse!
Pinasse33: Ah oui? Oh merde, tout se casse la gueule alors... Biz'!
Camille: Merci à toi. Bisous
Ton texte est tellement juste, et me concerne tellement que j'ai failli versé ma larme!
Continue à écrire comme ça, ça m'extasie et ça m'encourage à écrire ma petite musique à moi!
Bizz
Lilsirene