C'est en lisant un des billets de Anne-Solange sur le bonheur (la tournure que prend son blog d'ailleurs est vachement intéressante) que je me suis souvenue que j'avais assez envie d'aborder avec vous certaines légendes avec lesquelles je ne suis pas tout à fait d'accord et qui, je trouve, ont la dent un peu dure et ne font pas forcément du bien...
Aujourd'hui une notion dont j'aimerais parler avec vous, «la peur de réussir».
✔︎ On ne peut pas avoir peur de réussir, on ne peut avoir peur que d'échouer
Pendant très longtemps, quand j'analysais ma capacité stratosphérique à me tirer des balles dans le pied, je ne pouvais absolument pas penser que c'était lié, de près ou de loin, à une quelconque peur de réussir (ou de briller mais c'est du pareil au même).
C'était un non sens complet pour moi.
Peur d'échouer d'accord, dans ce cas , si on y va pas c'est parce qu'on préfère vivre dans le fantasme d'une éventuelle réussite, ça, ça pouvait encore avoir un sens pour moi, mais la trouille de réussir... Non mais restons sérieux, comment peut-on avoir peur qu'il nous arrive un truc bien?
Donc ça a été longtemps (genre 25 ans) ma pensée dominante et du coup les balles dans le pied que je me kalashais dans le pied n'étaient que le produit de ma trouille de me planter, c'est comme ça que je le voyais.
Ne pas faire les choses de peur de se planter et continuer de vivre dans le fantasme c'est l'expression de notre orgueil qui, hypertrophié, ne supporterait pas la moindre déconvenue. On a déjà abordé l'échec ici et vous savez que je porte à cette notion un regard tout à fait bienveillant.
Je le maintiens, pour réussir il faut avoir beaucoup échoué, tâtonné, failli, ré-ajusté, et souvent, ça ne suffit toujours pas. Alors on recommence, en tous cas si ça nous tient à coeur.
C'est comme ça. Il ne faut pas voir cela comme une mauvaise chose ou une chose fragilisante (il est plus utile de renforcer son égo et de ne pas y mettre trop d'enjeux personnels plutôt que d'éviter l'échec).
Bon on parlait pas de ça et puis surtout j'ai déjà abordé cette question.
Mais en fait, dixit une meuf qui a un un nombril et qui a pas mal réfléchi à tout ça, la peur de réussir existe vraiment. Mais genre vraiment. Elle a même dominé majoritairement les choix de mon existence pendant longtemps...
Dans mon cas, parce que je me suis traînée de longs mois (années mais j'ai une dignité du coup je minimise ) de loose intergalactique, je me suis rendue compte que mes coups de kalash (j'en peux plus de cette métaphore) étaient bien plus liés à ma peur de réussir, de "briller", que d'échouer. Ca j'étais habituée du coup ça ne m'effrayait pas, mais la réussite et ses conséquences, c'était une autre histoire.
J'avais peur des conséquences, des trucs que ça pouvaient provoquer... Que ça pouvait provoquer chez l'autre essentiellement.
La position de "loosse" n'est pas bien brillante pour soi mais elle ne pose pas problème pour l'autre. Dans ce cas là, nous ne sommes jamais un éventuel "danger", pour les névroses narcissiques de l'autre. Enfin pas vraiment. Si vous êtes entourés de bienveillance, de force de caractère, et de peu de névroses dans votre entourage, ce que je vous raconte dont vous sembler hallucinant.
Malheureusement, les êtres humains sont complexes et ils peuvent peut-être vous aimer mais avoir des difficultés à vous voir soit vous émanciper soit réussir.
Ce qui peut pousser des individus à prendre des décisions étranges pour ne causer aucun dommage (enfin qu'on croit...). Pire, on peut prendre des décidons, étranges, parce qu'on projette des choses chez l'autre qui peut-être n'existent même pas.
On agit sur une projection d'une projection.
Plusieurs expériences dans mon vie ont acté que "réussir" pouvait être mal vécu par les autres.
Et ça... Ca visiblement ça m'était insupportable.
Ne pas faire, ce n'est pas forcément ne pas se confronter à l'échec (perso j'm'en fous un peu, je n'ai jamais été aussi bonne que quand je m'étais violemment pété la gueule), mais ça peut aussi être ne pas se mettre dans une position valorisante.
Après les raisons sont personnelles, mais je suis maintenant convaincue que la peur de réussir est un concept qui tient vraiment la route et auquel on peut être confronté sans même, s'en apercevoir!
Je reviens vite avec une autre déconstruction d'un autre truc tenace que je trouve... un peu bébête, le concept de «bonne» et de «mauvaise» personne.
Bisous love!